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 Se supporter, oui, mais à petites doses ! | PV Rusard

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Alecia L. Lukeither

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Élève ♣ Poufsouffle - 6ème année

Élève
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Se supporter, oui, mais à petites doses ! | PV Rusard _
MessageSujet: Se supporter, oui, mais à petites doses ! | PV Rusard   
Se supporter, oui, mais à petites doses ! | PV Rusard Icon_minitimeVen 26 Avr - 13:57

Travailler de concert avec Rusard allait être une tâche ardue. Ce fruste de concierge avait apparemment été retourné par la nouvelle que Julien David lui avait fait passer. Aider un élève, ou même le laisser vagabonder dans le château à souhait, c'était pour lui comme demander aux Aurors d'aider les Mangemorts à tuer des moldus, autrement une tâche impossible. Pourtant il devait se plier aux mots du juge, et ce n'était pas pour me déplaire même si je ne pouvais en parler à personne. Pourtant je suis sûre que les Maraudeurs auraient adoré ce revirement de situation, même sans pouvoir en bénéficier.

Mais l'heure n'était pas à la rigolade ni à la fanfaronnade. Il était grand temps de me réveiller. Le samedi 12 Février au soir, après mon repas à la grande salle, je traînais encore un peu à la salle d'étude pour boucler un devoir qui traînait depuis bien trop longtemps déjà. Je ne pensais pas que manquer autant de cours m'apporterait un tel retard, si à la base je n'étais pas douée en potions, cette fois c'était la catastrophe, mais c'était sans compter l'aide de cette fille de Gryffondor que je prenais pour une sale arrogante alors qu'en fait elle était gentille à sa façon, maladroitement en somme. Je savais très bien que cette nuit encore, j'aurai du mal à dormir, et j'avais pris l'habitude d'enchaîner les nuits blanches ou les heures de sommeil infime. Je décidai de boucler ce devoir récalcitrant et sortis de la salle avec des parchemins sous le bras pour retourner à ma salle commune. Une fois arrivée là, je filai à mon dortoir et rangeai mes affaires. Voulant éviter les autres Poufsouffles qui viendraient traîner là, je quittai aussitôt la salle et une fois dans les couloirs, réfléchis quant à l'endroit où il serait bon de commencer mes recherches.

Le meilleur endroit serait forcément la bibliothèque, aussi je m'y rendis, pressée, en surveillant l'heure sur une montre qui prenait de l'âge. 21 heures, la voie serait libre pour travailler tranquillement, toute la nuit s'il le fallait. Après tout, faire des recherches poussées sur des mages noirs était la dernière chose à faire en tant que personne sensée, le mal était partout et il ne fallait pas passer pour une pro-mangemort. L'idée était d'ailleurs dégoûtante. Arrivée à la dite bibliothèque, je tournais entre les étagères comme une excitée. Mais je ne trouvais rien de bien concluant, et j'étais comme énervée. Ne pas trouver ce qu'on cherchait était vraiment agaçant. Comment avancer si je n'avais même pas de piste ?

Mais j'allais avoir une bonne surprise. J'entendis des miaulements, suivis de bruit de pas effrénés, ce qui devait être le signe de l'arrivée de Rusard. Il était loin d'avoir battu son record d'ailleurs, cela devait bien faire dix minutes que je tournais en rond dans la bibliothèque, avec à peine trois livres à la main. Je lâchai un petit sourire en entendant la porte s'ouvrir avec fracas. Revenant dans l'allée principale, je vis les petits yeux malsains du concierge perdre tout leur éclat. Il devait s'imaginer attraper un élève capricieux, pas de chance, il était tombé sur la seule fille de l'école qu'il devait laisser tranquille. Je souris timidement alors qu'à l'intérieur je jubilais complètement. J'évitais tout de même de trop m'approcher, à défaut d'aimer les animaux, je me méfiais de myster Hyde, qui serait parfaitement capable de venir faire ses griffes sur moi pour venger son maître.


    « Vous tombez bien monsieur Rusard, j'ai besoin de vous. »


Jamais je n'aurai crû dire ça, mais les temps changent, et moi avec.

    « Je cherche des livres sur les mages noirs et Theodebald, mais je n'ai que ces trois là. J'imagine qu'ils sont cachés, ou entreposés dans le bureau d'un professeur. J'aurais aussi besoin de savoir si quelque chose a été laissé dans le bureau du professeur Blackbird, un indice, une arme, n'importe quoi. Vous ne m'aimez pas mais si vous pouviez laisser ça de côté juste le temps de mon travail ici, ce serait... Eh bien ça m'arrangerait beaucoup en fait, si vous êtes d'accord... »


Enfin c'est qu'il n'avait pas trop le choix et moi je n'avais pas de temps à perdre. J'avais l'impression que chaque minute de perdue était une minute utilisée par ce criminel pour concocter un nouveau plan, pour prévoir un nouvel assassinat... J'avais la boule au ventre. Si comme le pensait Julien David, à présent toutes les maisons étaient en danger, et il y avait des gens autant chez les Poufsouffles que chez les Gryffondors que je n'avais pas envie de voir en danger.

    « Si ça se trouve, le criminel était un ancien élève... Il ne travaille sûrement pas de concert avec Nous-Savons-Qui... Donc il agit seul, pour récupérer quelque chose, ou peut-être se venger... Il se peut même que tout ça ne soit qu'une diversion et il va profiter de la guerre pour agir tranquillement... Il ou Elle... Tss ! Il y a trop peu d'indices... ! »
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Se supporter, oui, mais à petites doses ! | PV Rusard _
MessageSujet: Re: Se supporter, oui, mais à petites doses ! | PV Rusard   
Se supporter, oui, mais à petites doses ! | PV Rusard Icon_minitimeMar 30 Avr - 8:39

Le concierge était tout retourné depuis quelque temps par une certaine actualité. Ce qui se passait était affreux, abominable, un véritable crime ! Une horreur sans nom qu’il avait du mal à croire !

La bataille de Bristol ? Pas du tout ! Cette petite escarmouche insignifiante ne signifiait pas grand-chose pour le distingué concierge. Il avait des préoccupations bien plus grandes que ces querelles mineures.

Non, le crime le plus épouvantable qui ait eu lieu était plus feutré, plus caché, plus pervers. Et c’est un candidat au ministère à priori insoupçonnable qui l’a commis. Il a nommé une des pires élèves de Poudlard stagiaire au Magenmagot et une de ses assistantes…
Non ! Ce juge machiavélique n’avait pas le droit de commettre une vilenie pareille ! Ou alors, qu’il garde sa chère Lukeither loin, au ministère par exemple, ou en mission au Groenland, mais pas à Poudlard, continuer ses études bien sagement en bénéficiant de sa protection et de sauf-conduits !

En avait-il le droit ? Le droit juridique ? Etant président-sorcier, il était évident qu’il connaisse les lois bien mieux que ce pauvre Rusard, mais cela n’a pas empêché ce cher homme-aux-cent-yeux de chercher une faille.
Techniquement, sorti de Poudlard, les études universitaires n’existant pas au Royaume-Uni sorcier, les détenteurs d’ASPIC doivent immédiatement chercher du travail. Pour certains, ayant arrêté leurs études plus tôt, comme ce lourdaud d’Hagrid, le travail commence dès quatorze ans. Donc, qu’une fille de seize ans et demi soit nommée stagiaire et soit rémunérée à sa majorité n’était pas fondamentalement choquant. Qu’un étudiant de Poudlard ait un job durant les vacances pour aider financièrement ses parents ou pour ses propres besoins financiers, là aussi, rien que de très normal.
Là où le bât blesse, c’est que non seulement cette… fille, pour rester poli, n’a fait aucune étude justifiant son stage, elle est bien trop cancre pour ça, mais en plus, elle est autorisée à rester travailler après le couvre-feu et même à pénétrer accompagnée dans certains endroits du château théoriquement interdit aux élèves, à condition que ce soit « dans le cadre de son stage ».

Rappelons que pour Rusard, tout élève est un cancre en puissance, passe son temps à se tourner les pouces ou à faire semblant de travailler, bref, tout adolescent est un parasite à la société. Tout en protestant avec véhémence contre la nomination d’Alecia, Argus oubliait allègrement que lui-même, lorsqu’il était lycéen, dénonçait ses camarades face au manquement du règlement. Le principal lui avait proposé un emploi à mi-temps à peu près lorsqu’il avait l’âge d’Alecia, comme surveillant stagiaire. Rusard avait refusé la rémunération, le faisant par pur plaisir. Il n’avait pas encore conscience que sa passion allait devenir son métier.

Bon gré et surtout mal gré, il fallait bien que le concierge et son terrible chat s’adapte à la nouvelle situation. Après tout, il n’avait qu’à la considérer que comme une préfète ou une préfète-en-chef, eux aussi parfois de corvée de surveillance tard le soir.

*Comme si surveiller pouvait être une corvée… peuh ! Sales gamins ! Sont-ils aussi aveugles pour ne pas voir que c’est une nécessité, un devoir une vocation, un sacerdoce ?*

A propos de surveiller tard le soir… Rusard se précipita vers la bibliothèque suivant mister Hyde, courant à travers les couloirs comme un chat ayant repéré une souris. Un étudiant encore à la bibliothèque ! Un voleur, un sacripant, un criminel que Rusard allait pouvoir surprendre et sanctionner comme il se doit. Quel plaisir ! Et si c’était un défaut de surveillance d’Eulalie Hampton, il pourrait peut-être obtenir son renvoi, à cette affreuse sale morveuse tout juste sortie de Poudlard pour y retourner ! C’est avec toutes ses ambitions en tête que le concierge ouvrit violemment la porte, prêt à surprendre le contrevenant, mister Hyde courant toutes griffes dehors vers la souris humaine…

Mais les petits yeux pétillants du concierge perdirent de leur éclat… Mademoiselle je-suis-une-fauteuse-de-trouble-mais j’ai-l’autorisation était là, et comble de l’humiliation, elle prétendait avoir besoin de lui. Pour la virer de la bibliothèque à grand coups de pied dans le derrière ?

Argus grimaça devant le petit sourire de la poufsouffle, sourire qu’il jugeait arrogant et supérieur dans son esprit enragé.

*comme un préfet, Argus, ou comme cette morveuse d’Hampton… *

Mister Hyde hésitait. Allait-il lui sauter au visage pour la griffer jusqu’au sang ? Un ordre de son maître, non, un regard de son maître suivi d’un hochement de tête, et il se jetterait sur elle, prêt à les venger.

Affectant d’avoir une conversation « d’adulte » *comme si elle pouvait ! *, Alecia demanda effectivement de l’aide au concierge. Dans son esprit très partisan, Rusard jugea qu’elle testait les limites de son nouveau pouvoir sur le concierge. En gros, elle demandait deux choses qui lui étaient auparavant interdites : consulter les grimoires interdits et pénétrer dans le bureau du regretté Septimus Blackbird.

Le plus simple serait de lui ouvrir la réserve dès à présent et de l’emmener au bureau du professeur – au septième étage ! – le lendemain ou un autre jour. Comme cela, il n’aurait qu’un tour de clef, et il n’aurait plus à se soucier d’elle ! Mais la laisser seule dans la bibliothèque avec des livres interdits était exclu. Comme il est dans sa nature d’adolescente boutonneuse et rebelle d’enfreindre les règlements, elle ne regardera pas que les livres sur Théodebald, mais aussi d’autres, qui n’auront rien à voir, rien que pour apprendre des choses condamnables, ou pour déchirer méchamment ces livres précieux dans un rire fou et malsain ! Ces adolescents sont si pervers !

« Il y a bien un indice. »reconnut-il. « Dans le bureau du professeur Blackbird. »

Il se retourna vers la porte. Mister Hyde, déçu de ne pas avoir eu l’ordre espéré, ne se retourna lui aussi qu’à contre-cœur, non sans avoir jeté un œil mauvais sur la poufsouffle.

« Suivez-moi, miss Lukeither. » lui demanda-t-il, beaucoup moins violemment que lorsqu’il la punissait, mais tout de même avec une pointe d’agacement. « Je vais vous y mener. »

Le concierge faisait un gros effort sur lui-même, et cela se voyait. Côtoyer un élève dans les couloirs en pleine nuit sans le punir était contre-nature pour lui.

« Et vous avez raison… Je ne vous aime pas. » Rappela-t-il sans complexe, avant de lui tourner le dos pour la mener le long des couloirs jusqu’au septième étage.

Le suivait-elle ? Peu importait pour lui. Soit elle saisissait cette chance maintenant, soit elle pouvait toujours courir pour lui demander une aide quelconque. Il n’allait tout de même pas tenir compte des demandes d’un élève, tout de même ! Et pourquoi pas sympathiser, pendant qu’on y est ?
Mister Hyde devançait encore et toujours le concierge. Arrivé au septième étage, près de la tour des serdaigles, Rusard se revit, à peine deux mois auparavant, ouvrir cette même porte pour découvrir le corps du professeur. Peu de choses ont été modifiées depuis. Comme si le temps s’était figé en cette triste nuit de décembre.

Prenant son trousseau, il enfonça la clef dans la serrure. La porte s’ouvrit lentement en grinçant. Si Rusard ne savait pas que les fantômes existaient, et qu’ils n’étaient pas méchants, il ne se serait pas senti rassuré, tellement il avait l’impression d’ouvrir un tombeau.

Il tendit sa lampe à la jeune fille.

« Allez lire. Il y a un message au mur. Regardez ce bureau, mais ne touchez à rien. Mister Hyde vous surveillera, moi je vais aller chercher une autre lampe, plus puissante. J’en ai pour cinq minutes.»

Le chat attendait près d’Alecia, la regardant d’un œil inquisiteur, pendant que son maître partit en se promettant de revenir le plus vite possible. Il avait confiance en son chat, mais il n’avait nulle confiance en cette boutonneuse !
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Se supporter, oui, mais à petites doses ! | PV Rusard _
MessageSujet: Re: Se supporter, oui, mais à petites doses ! | PV Rusard   
Se supporter, oui, mais à petites doses ! | PV Rusard Icon_minitimeSam 4 Mai - 3:33

La situation était pour moi des plus cocasses, mais je doutais que ce fut aussi le cas pour le pauvre concierge, non pas que ça changeait quoi que ce soit pour moi. Je me voyais mal envoyer une lettre à Julien David pour lui dire à quel point voir Rusard les mains liées me faisait jubiler, mais franchement, qu'est-ce que c'était bon ! Ce seul épisode à lui tout seul me remontait le moral comme jamais. Trêve de rires, je suivis Rusard sans plus rien dire en le laissant pestiférer qu'il ne m'aimait pas. Quelle surprise ! J'eus presque envie de lui dire « Ça tombe bien, moi aussi je ne peux pas vous voir », mais je me ravisai, sentant la pire sanction du monde me tomber sur le nez. Non, je devais être sage. Faire tourner en bourrique Rusard en le cherchant délibérément, je laissais ça à James ou à Velrose. Traverser les couloirs en pleine nuit était une première, et je dus dire que Poudlard la nuit en dehors du dortoir n'avait pas grand chose de très rassurant. Je regardai le concierge du coin de l'oeil après l'ascension des sept étages, il n'était même pas essoufflé, ça n'avait rien de drôle...

Arrivés devant le bureau alors que le cracmol ouvrait la porte, je repensai au bal de Noël, à l'agitation qu'il y avait eu dans la grande salle. Sirius et Blanche, puis Remus et Meena, Velrose qui pleurait comme un bébé, puis l'arrivée musclée des Aurors dans la grande salle, Ewi toute retournée, une nouvelle nuit blanche. Ce bal n'avait pas été une partie de plaisir du début la fin, la preuve étant que même le juge m'avait remarquée là-bas. C'était gênant. Comme Rusard me tendit sa lampe, je la saisis, songeant que j'avais ma baguette, dans la poche de ma veste, mais que je ne m'en servirais sûrement pas... Je pinçai les lèvres, pris une inspiration, et entrai dans le bureau du feu professeur Blackbird. Le chat de Rusard suivit et je refermai la porte. C'était comme si je venais de découvrir les lieux du crime le soir-même du bal, rien n'avait changé, si ce n'est qu'il n'y avait aucun... cadavre.

Il me fallut bien quelques secondes avant d'avancer plus, de relever la lampe sur les inscriptions. J'aurai aimé pouvoir tenir la main de quelqu'un à ce moment là, mais le seul être-vivant qui était à côté de moi, c'était le chat de Rusard, je me voyais mal le prendre dans mes bras pour le câliner et me rassurer, pourtant j'en avais presque envie. Je posai mes livres et la lampe où je le pouvais, en sortant un parchemin de ma poche et un stylo -c'est là que je remerciais le ciel d'être née-moldue, pour ne pas avoir à transporter avec moi une plume, de l'encre, etc- puis notai les inscriptions du mur. Je plaçai avec soin ces notes dans la poche arrière de mon jeans, les yeux rivés sur le mur. Le bureau et la pièce étaient sans dessus-dessous, mais tout ça était plutôt étrange. Si le criminel avait eu le temps de fouiller la pièce à ce point, c'est qu'il avait dû être là un bon moment, or avec toute la sécurité mise en place le jour-même, ça ne collait pas. Quelqu'un qui organise un assassinat se doit d'être rapide et discret. Puis pourquoi le professeur n'était pas allé rejoindre tout le monde au bal, alors que même Augustus Blackbird y était ? Cela semblait plus logique s'il y était.

Il avait rendez-vous avec son agresseur ? S'attendait à le voir ? Mais ne s'attendait certainement pas à mourir... Pour moi c'était certain.

En relisant le message, je me dis que l'agresseur cherchait effectivement une relique de Rowena Serdaigle. Peut-être que cette relique était encore cachée au sein de Poudlard ? Dans la salle commune des Serdaigles ? J'essayais de trouver des indices, un sens à tout ça. Je ne connaissais pas plus que ça les fréquentations du vieux professeur, mais peut-être que le personnel de Poudlard ou même Rusard pourrait me renseigner. Peut-être que Blackbird avait eu un élève préféré il y a quelques années, ou alors un collègue parti entre temps et qu'ils devaient discuter. Mais pourquoi le soir du bal dans ce cas ? Je n'étais qu'une élève bon sang ! Comment Julien David voulait-il que je règle toute cette affaire avec si peu d'informations ? Tout ça annonçait pas mal de nuits blanches...


    « J'ai peur de partir sur la piste du rendez-vous « amical »... Si je me lance dans cette idée et que ce n'est pas la bonne, j'aurai perdu du temps pour rien... Mais j'ai l'impression que tout ce désordre n'est qu'une mise en scène... Est-ce que la personne qui a tué le professeur Blacbird avait un laisser-passer... ? Hum... Qu'est-ce que tu en dis, chaton ? »


Je tournai la tête vers mister Hyde avant de faire une légère grimace. Ce chat ne devait attendre qu'une faille de moi pour me sauter à la figure, pourtant c'est qu'il était mignon... Pauvre petite boule de poils. J'entendais Rusard filer à travers le couloirs, et repris mes livres en relisant une énième fois le message. Il y avait bien trop de « pourquoi ? » et trop peu de « Parce que ». Je craignais que Theodebald ne soit aussi un prétexte pour détourner l'attention des enquêteurs, mais on ne pouvait laisser de côté aucun détail... Je me tournai vers Rusard dont la face illuminée par sa lampe trop forte lui donnait un air de monstre.

    « Je... euh... Je crois que monsieur Blackbird avait rendez-vous avec son agresseur. Ce désordre doit être juste pour faire croire qu'il y a eu un duel, mais je ne crois pas, les Aurors l'auraient entendu, de même si le criminel avait fouillé comme ça, on l'aurait peut-être entendu... Il a déjà tout ce qu'il veut, et il était peut-être ami avec le professeur. Mais ça je suppose que les enquêteurs le savent déjà... J'ai vraiment besoin des livres sur Theodebald, ou même sur les quatre fondateurs de Poudlard. Il cherche une relique de Serdaigle, il attend peut-être qu'on la trouve avant lui pour faciliter sa tâche... Puis il viendra nous poignarder dans le dos et... »


Je frémis, l'idée de trouver la solution pour me faire égorger derrière était épouvantable. Mais je n'avais plus grand chose à faire ici et était pressée de sortir pour ne plus être entourée par l'aura nauséabonde de la mort, je l'avais assez côtoyée comme ça. Ensuite, c'était peut-être de la paranoïa, mais j'avais l'impression de ne pas avancer, de me heurter à un mur, ça ne me plaisait pas. Je n'avais pas l'intelligence de certains, ni la patience, j'étais juste entêtée, assez pour mener mes recherches à bien, jour et nuit.
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MessageSujet: Re: Se supporter, oui, mais à petites doses ! | PV Rusard   
Se supporter, oui, mais à petites doses ! | PV Rusard Icon_minitimeMer 15 Mai - 3:51

Pour mister Hyde, son maître lui avait confié comme mission de surveiller sa proie. D’ailleurs, il l’a dit lui-même : Mister Hyde vous surveillera. Le chat avait compris que son maître n’avait pas le droit de punir la jeune fille, et qu’il était même contraint à collaborer avec elle. C’était un peu contre-nature, comme si on lui demandait, à lui, de faire ami/ami avec une souris.

Mais l’animal sentait vaguement qu’il devait y avoir une bonne raison pour ne pas la labourer de ses griffes, ou de la dénoncer le plus vite possible pour être debout à une heure tardive. Il fit donc ce que son maître lui avait demandé : il suivit l’ancienne proie dans le bureau du professeur décédé.

Après que la souris géante ait promené sa lumière le long du mur, elle regarda étrangement le chat, comme si elle voulait un câlin. Le chat fit ce que tout chat respectable fait lorsqu’un humain cherche un câlin : fermer les yeux en levant la tête, faire son beau, mais être prêt à s’enfuir en cas d’approche. Les chats sont des créatures diaboliques.

Mais la jeune fille ne fit pas de gestes vers le perfide chat prêt à se dérober sans en avoir l’air. Elle sortit un parchemin, un stylo, et se mit à écrire. Toujours les yeux mi-clos comme un chat, mister Hyde détourna la tête comme les félins le font lorsqu’ils font semblant de ne pas voir ce que les humains font. Il se décida même à se coucher en position sphinx, les yeux fermés, étant en train de ronronner. Il était tard, que diable, mister Hyde n’a pas eu ses quinze heures de sommeil réglementaires ! Le calme de ce bureau, l’occupation innocente de la blonde, l’absence de son maître, le petit bruit berçant du stylo, tout incitait à la sieste.

Précisons qu’une petite sieste, pour un chat, équivalait à six heures de sommeil, au minimum.

Il fut réveillé par les réflexions de la fille. L’ancienne proie l’avait réveillé et osait même s’adresser à lui ! Toujours en position sphinx, le « chaton », aux oreilles baissées, les avait dressées et tournées vers la jeune fille, pendant qu’il avait ouvert les yeux, regardait Alecia et grogna un peu pour avoir été réveillé. Ce petit grondement sourd mais aigu, lui intimait l’ordre de ne pas trop s’approcher. Puis, il referma les yeux de nouveau. Il n’était vraiment pas en mode câlins, malgré son potentiel de mignonne-attitude.

Les oreilles du chat changèrent de direction. Rusard venait de réapparaitre, avec une grande lampe à huile. Pas essoufflé malgré ses étages ? Mais que mange-t-il pour être aussi en forme ? Quoi qu’il en soit, la lampe trop forte donnait à son visage une allure de monstre. Non pas qu’il était laid au naturel, le temps n’avait pas encore produit ses ravages sur le trentenaire, mais il n’était pas un canon non plus, et ses traits taillés à la serpe étaient accentués par la lumière et les ombres, le rendant effrayant.

Miss Lukheiter se mit à partager ses opinions avec le concierge. Que fallait-il faire ? L’encourager à continuer ? Lui donner ses propres idées ? Maugréer et bougonner, en tournant les talons sans répondre ? La dernière option était tentante… Mais, persuadé que le coupable était Ron Weas, Rusard ne pouvait qu’abonder dans le sens d’Alecia.

« Gardez ça pour vous, mais… je suis d’accord avec vous. Le coupable est à Poudlard. Blackbird le connaissait, il l’attendait, il ne s’est pas méfié, et ça lui a été fatal. Voilà pourquoi sur son visage, il y avait une expression de surprise. »

Rusard d'accord avec une élève, c'était à graver dans le marbre !

Le concierge se rapprocha du bureau en désordre.

« Par contre, ce n’était pas une mise en scène, le coupable a vraiment fouillé. Les murs sont épais, on n’entend pas les explosions des salles de classe quand on est dans les couloirs, alors quelques parchemins et objets par terre, ça passe inaperçu. Oui, le coupable cherche une relique, un objet, quelque chose. Et il a tué pour ça. »

Il se retourna vers la jeune fille, la tête toujours aussi effrayante. Il baissa la voix, comme pour une confidence.

« Je suis persuadé que le coupable… est un élève ! Un sale élève lâche et immature. Oh je sais ce que vous allez dire, mais avouez que ça collerait parfaitement si c’était un de ces nouveaux qui viennent d’arriver, comme ce Ronald Weas. Savez-vous qu’il s’est accusé du meurtre ? Il était soi-disant sous imperium, mais je ne le crois pas. Il paraissait trop sûr de lui.»

L’ironie du sort, c’était que Rusard n’avait pas tout à fait tort…

Rusard se dirigea vers la porte.

« Retournons à la bibliothèque, alors. Nous n’avons plus rien à faire ici. »


La lampe de Rusard réveilla certains tableaux du septième étage. Peu protestèrent, sauf un, l’inévitable chevalier du Catogan.

Se supporter, oui, mais à petites doses ! | PV Rusard Cheval10

« Par ma moustache ! palsambleu ! Vous m’avez réveillé pour me provoquer ? Vous allez tâter de mon épée ! »

« La ferme, vieille boîte de conserve ! »
répliqua sèchement le concierge. Règle numéro un : ne jamais écouter les tableaux.
Mais le chevalier n’avait pas pour habitude de se laisser insulter.

« Prends ton arme, vil manant ! Je vais aller t’occire et t’estourbir la teste! »

Perdant vite patience avec un tel matamore, Rusard se retourna vers la jeune fille.

« Allons, retournons à la bibliothèque. Ne l’écoutez pas, il est complètement fou.»
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MessageSujet: Re: Se supporter, oui, mais à petites doses ! | PV Rusard   
Se supporter, oui, mais à petites doses ! | PV Rusard Icon_minitimeJeu 16 Mai - 6:12

Je ne savais pas si je devais me sentir rassurée ou pas en entendant Rusard partager mon opinion.
Voilà qui était sciant, le concierge d'accord avec une élève, mais au fond, je m'en doutais, ce n'était que pour incriminer un autre de mes camarades, Ron en plus de ça. C'était vrai qu'à défaut d'être une tête brûlée et de ne pas être vraiment méchant, le roux était très secret et... Maladroit. S'il avait appelé son ami « Potter » au cours de Défense Contre les Forces du Mal, ce n'était pas sans raison. Oui, je n'avais pas oublié l'air trahis et mécontent du brun, l'expression de gaffe du roux qui avait tout fait pour changer de sujet. Je n'en avais pas parlé à James, à vrai dire au fil du temps je n'en avais pas vraiment eu l'occasion, et James n'était pas en état de parler d'un éventuel cousin caché ou de je ne sais quelle mauvaise blague. Je ne savais pas pour les accusations délibérées du roux non plus. Pourquoi s'accuser d'un meurtre et blâmer derrière un impero ? J'avais envie de croire que tout ça n'était qu'un malentendu, ais il ne fallait pas oublier aussi que c'était lui même qui avait affublé Sirius du fort peu glorieux titre de Mangemort. Beaucoup de choses ne tournaient pas rond à Poudlard mais ce n'était pas nouveau de constater que ce château était plein de secret.

Je quittai le bureau de l'ancien directeur des Serdaigles à regret, la salle ayant été donc vraiment fouillée, je me demandai tout coup si le criminel n'espérait pas trouver de passage ou de salle secrets dans la pièce, ce qui en un sens était tout à fait logique. Mais si ce quelqu'un, même élève avait fouillé la pièce sans rien trouver, je me voyais peu faire une étonnante découverte moi-même. Ou alors il faudrait que j'y repasse discrètement. Si un élève était réellement le coupable, je devais me faire discrète, sinon il aurait ma peau aussi. J'en avais assez d'être poursuivie par la mort ces temps-ci. Je réfléchissais sans mot dire. Pourquoi ne pas avoir dit la vérité ? C'était bien normal de se promener à Poudlard, même pendant un bal. Pourquoi alors s'accuser d'un meurtre quand il suffisait de dire qu'on était allé faire un tour ? Surtout que les Aurors avaient du véritasérum à revendre... Ce n'était pas clair du tout. Rusard était bien décidé à descendre et malgré mon « laisser-passer », je ne pouvais cette fois qu'obéir sachant que je ne trouverais rien de plus dans ce bureau.

Les grimoires au bras, je suivais dans un silence de plomb alors que les tableaux ronchonnaient ou ronflaient pour certains. A ma grande surprise je vis débarquer le chevalier du Catogan débarquer en insultant Rusard et en le défiant. Je réprimai un rire alors que le concierge, agacé, était pressé de retourner à la bibliothèque. C'était rare de voir Rusard perdre aussi vite patience, et je me délectais du spectacle en m'imaginant le pauvre trentenaire finir par péter les plombs devant un élève et s'enfuir en maudissant son travail. Mais saisie par le « fou » destiné au tableau, j'avais comme un éclair. Comme ça profiterait à l'agresseur qu'on envoie toujours valser ce chevalier, après tout qui essayerait de dialoguer avec un tableau qui n'en fait qu'à sa tête ? C'était vrai que le chevalier était au moins aussi agaçant que Peeves. Je me risquai alors à entrer dans une conversation assez difficile. C'était mon boulot après tout. Je m'approchai du tableau.


    « Attendez ! Chevalier, vous aideriez une demoiselle en détresse ? J'ai besoin de votre aide courageuse ! »


Flatter un chevalier et jouer la princesse dans le besoin en sortant des yeux larmoyants. Peut-être que je devrais me reconvertir dans le cinéma ou le théâtre, c'était que j'étais bonne comédienne, assez pour berner jusqu'à certains de mes camarades les plus proches. Je souriais au chevalier. Je me demandai aussi s'il était possible d'ensorceler un tableau, d'une façon ou d'une autre, mais ça ne me coûtait rien d'essayer. Après les tableaux, ce sera certainement au tour des fantômes.

    « Vous étiez ici le soir du bal de Noël ? A défendre avec zêle les murs de Poudlard j'imagine ! Vous avez vu quelqu'un venir ici avec le professeur Blackbird ? Ou même avant cela, est-ce que quelqu'un lui rendait régulièrement visite ? Un garçon ? Une fille ? Vous qui avez l'oeil je suis sûre que vous pouvez me renseigner ! En plus de ça vous participerez à la protection de Poudlard et tout le monde reconnaîtra votre talent, j'en suis sûre. »


Patience, persévérance et travail, pas Poufsouffle pour rien. Une vraie fouine vous dis-je ! Peut-être qu'avec de la chance, on pourrait remonter lentement mais sûrement vers la piste de l'agresseur. Mais... et s'il faisait partie de mes amis...? Non, ieux valait ne pas y penser. Peut-être qu'au final le tueur était un Serdaigle lui-même. Mais finalement les choses prenaient enfin un sens et je reprenais confiance en moi. Si j'arrivais à mener cette enquête à bien, on reconnaîtrais enfin que j'avais de la valeur, et que je n'avais pas baissé les bras. Je ne voulais pas me faire un no, je voulais juste être capable d'aider les gens. Je posai les grimoires à côté de moi, au risque de faire râler Rusard, et repris mon bout de parchemin et mon stylo.

    « Je vous écoute ! Dîtes moi tout ce que vous pourrez mon brave ! On pourra peut-être établir des portraits comme ça. »
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MessageSujet: Re: Se supporter, oui, mais à petites doses ! | PV Rusard   
Se supporter, oui, mais à petites doses ! | PV Rusard Icon_minitimeLun 20 Mai - 6:53

La jeune fille suivit Rusard dans un silence de plomb, seulement brisé par quelques grognements de tableau. Malheureusement, le chevalier du Catogan, habitant au septième étage, en profita pour faire son intéressant. L’ennui, c’est que la gamine boutonneuse n’avait pas compris que ce matamore était un mythomane fini et lui demanda de l’aide. S’il fallait commencer par parler aux tableaux, où allons-nous ?

« Miss Lukheiter, ce tableau n’est qu’une toile stupide et prétentieuse. Pensez-vou vraiment qu’il vaille la peine de… »

« Silence, maroufle ! La gente dame en détresse me parle à moi, le fier chevalier ! »
répliqua le tableau, si pointilleux sur le code de l’honneur. Il s’agenouilla et courba la tête.

« Mon épée est votre, ma doulce. Je pourfendrai mille dragons pour la gloire de porter votre mouchoir. »

Rusard leva les yeux au ciel. Franchement, comment pouvait-on perdre du temps avec un tel imbécile ?

Catogan écouta avec attention la Poufsouffle. Le soir du bal, à Noël ?

« Oui-da, ma mie. J’ai bien asperçu un manant venir ici, ce soir. Il était encapuchonné, on aurait dit qu’il cherchasse à se mucier. Le professeur a ouvert sa porte et la fait entrer. On n’aurait jamais pensé qu’il cherchait à mestraire ! Il était assez grand, assez massif. Il est resté assez longtemps avant de sortir en courant. J’ai mescru quelque chose de louche. Finalement, une apparition est entrée dans la salle, elle est restée quelque temps et elle est repartie elle aussi. Un esprit, je dirais. Fin, vaporeux, d’allure débonaire. C’est tout ce que j’ai vu, ma gente dame. »

Sur le coup, Rusard resta sans voix. L’adolescente avait-elle eu raison de s’adresser au tableau ?

« Mais… mais pourquoi ne pas l’avoir dit, que vous avez entr’aperçu l’assassin, espèce de boîte de conserve vide ? » tempêta le concierge.

« Montjoie ! Parce que personne ne me l’avait demandé avant, espèce de mescreü ! »
répondit le chevalier sur le même ton, en se relevant.

« Et ou est-il parti, après avoir quitté le bureau ? »demanda Argus, sans relever cette insulte qu’il ne connaissait pas.

« Il est descendu dans l’obscurité. Ensuite, une à deux heures plus tard, j’ai vu trois sires monter, trois représentants de Godric Gryffondor. Eux aussi sont redescendus peu de temps après. J’ai aussi vu un représentant du serpent, aux cheveux corbeau, monter vers la tour d’astronomie et redescendre ensuite. Puis, vous-même, avec un damoiseau. »

Il conclut par « Impossible de dormir pour moi, quand il y a autant de cuiverts qui viennent ! »

Mais que faisaient ces trois gryffondors ? Était-ce bien les trois nouveaux, Ron, Harry et Jane ? Et qui était ce mystérieux serpentard aux cheveux noirs qui était monté dans la tour d'astronomie ? Etait-il complice ? De quel esprit s'agissait-il ? Peeves ?

*Faites que ce soit Peeves, j'aurais une bonne raison de le faire chasser du château: complicité de meurtre!* se mit à prier Rusard.

Le concierge se dit qu’il fallait tout de suite voir Dumbledore pour lui révéler tout ça, mais il se demanda après coup, s’il ne devait pas plutôt aller voir Lyanna Wildwind. Qui sait si elle ne le récompenserait pas pour ses talents d’enquêteur ?
« Il faut prévenir la justice. A moins que vous ayez une autre idée ? »
Laisser la gamine réfléchir pour ensuite en tirer tous les lauriers, voilà une idée intéressante !
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MessageSujet: Re: Se supporter, oui, mais à petites doses ! | PV Rusard   
Se supporter, oui, mais à petites doses ! | PV Rusard Icon_minitimeLun 27 Mai - 9:34

Comme c'était facile de faire appel à l'esprit chevaleresque de ce tableau. Faîtes vous passer pour une demoiselle en détresse et vous aurez tout ce que vous voulez du chevalier du Catogan. Bon, ce n'est pas bien de se moquer, mais il faut avouer que le chevalier avait tendance à taper sur les nerfs de pas mal de monde, mais il s'avéra être un précieux allié, autant pour casser les pieds de Rusard que pour donner des informations. Preuve une fois de plus que les adultes faisaient leur travail à moitié, ils ne prenaient même pas le temps d'interroger les tableaux. Je lâchai un petit rire en voyant la courbette du tableau, si seulement les hommes d'aujourd'hui avaient encore autant de manières... J'écoutai ce qu'il dit avec attention, ne perdant pas un seul détail qui fut aussitôt noté noir sur blanc sur mon morceau de papier. Grand, massif... Je ne voyais personne dans l'école qui correspondait à la description, et pas de visage, toujours pas de visage... Je me mordis la lèvre, mais un autre détail essentiel fut lâché. Un fantôme, si haut... Le criminel recherchait une relique de Serdaigle... La Dame Grise ? Elle était assez difficile à aborder, cette bonne dame... Elle n'avait confiance en personne et habituellement, c'est les Serdaigles qui pouvaient l'approcher, mais il fallait bien essayer. Je gardai ça pour moi, certaine que Rusard en profiterait pour aller déballer à Dumbledore qu'il avait fait tout le travail, et comme Dumbledore n'était pas au courant de cette enquête... Je n'avais pas envie de voir tous mes efforts réduits à néant.

D'ailleurs le concierge grondait au tableau d'être un idiot, parce qu'il n'avait rien dit au moment des faits. Normal après tout, quand on répète à un tableau de se taire, il ne va plus venir pour dire la moindre chose. Là était le point faible de Rusard, il était désagréable avec presque tout le monde... Pas moi. Le chevalier ajouta que trois élèves rouge et or étaient montés, ce devait être Ron et sa bande. Quant au serpent aux cheveux couleur corbeau... Rogue ? Qu'est-ce que ce déchet capillaire était venu faire aussi haut pour redescendre aussitôt ? Bon en tout cas ce ne pouvait être eux les assassins puisque apparemment le meurtre avait déjà eu lieu... Rusard devait grincer des dents. Je décidai d'en rajouter une petite couche.

    « Voilà qui innocente Ron Weas, et les autres d'ailleurs. Ils étaient là pour autre chose. »


Mais pour le moment, plus rien... Je devais à tout prix réussir à parler à la Dame Grise, savoir si elle avait vu quelque chose de plus... Peut-être était-elle venue vérifier que justement, cette relique était toujours à sa place ? Mais si c'était le cas pourquoi le bureau ? Y avait-il un passage secret quelconque ? Non, si c'était le cas, les Aurors l'auraient quand même trouvé... Cela revenait au même, je devais lui parler, coûte que coûte, sinon je n'allais pas avancer. Quel dommage quand même, j'aurai bien envoyé Serverus derrière les barreaux juste pour deux jours histoire de lui faire ravaler ce sourire qu'il avait depuis que James lui y était, ça l'aurait certainement calmé.

    « Merci chevalier, je vous suis très reconnaissante. Si vous apprenez quelque chose des autres tableaux, sachez que vous pourrez me trouver facilement dans les couloirs du château ! »


Je me tournai vers Rusard qui proposait de mettre au courant la justice. Et puis quoi encore, faire voler en éclat ma couverture ? Laisser apparaître mon nom dans les journaux ? Ou le sien d'ailleurs, ce qui l'arrangerait bien... Non je me devais d'être plus maligne que ça. Rencontrer la mystérieuse fantôme, et écrire un premier rapport à Julien David. Il falait ruser... Et oui. Empêcher le concierge de fouiner plus loin, autant pour l'empêcher de se donner tous les honneurs, mais aussi pour l'empêcher de faire une bêtise. Je ne voulais pas être responsable de la mort d'un adulte.

    « Oui j'ai une idée, mais j'ai besoin de faire plus de recherches... Par contre je ne peux pas vous en parler pour le moment. »


Pour le moment, ou jamais. C'était juste histoire d'avoir la paix pour ce soir et de pouvoir écrire dans mon coin sans être dérangée. Je ne comptais pas déposer les livres à la bibliothèque de suite, mais bien travailler encore un peu et les retourner plus tard, au matin. Il fallait que je me fasse toute petite à présent, pour ma propre sécurité... Il y avait encore tant de choses à faire, sur beaucoup de sujets, que je n'en voyais pas le bout... Mais je ne devais pas me décourager, je valais mieux que ça. J'allais déjà écrire ce rapport et voir ce que le juge en penserait, chaque chose en son temps.

    « Je vous remercie Rusard, je retourne à ma salle commune pour travailler. »


Je pressai le pas pour vite m'éloigner de ce râleur intempestif. Au travail, ma grande !
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