Event des 6 Portes [Christopher Nielsen & Maewan Bretian]

Pandora les accueillit tous le mardi soir, comme prévu, auprès des portes. Il faisait un peu froid mais elle s'était bien couverte pour la longue nuit qui l'attendait. Il lui restait certaines choses à préciser aux élèves avant qu'ils ne pénétrent dans les univers. Elle souria au professeur Flitwick qui avait accepté de l'aider dans cette nuit un peu longue et qui avait permis des amélioration aux artefacts. Il faudrait d'ailleurs qu'ils en touchent un mot au Departement des Mystères. Elle attendit d'avoir toute l'attention de ces élèves avant de parler.

“Bien! Je suis ravie que vous ne vous soyez pas désisté. J'aimerais vous faire part avant que vous n'entriez de quelques points. Tout d'abord, ce sont des mondes psychiques. Cela, je vous l'avais déjà dit. Mais ce qu'il faut savoir, c'est que vous serez copié physiquement dans ce monde, dans cet univers. Donc vous n'aurez pas vos vêtements, ni vos baguettes. Ni quoique ce soit d'ailleurs. L'artefact créera pour vous des armes adaptés et des vêtements adaptés à l'univers où vous serez. Vous serez soumis aux lois physiques de ce monde psychique, qui existe en dehors de vous. Ce n'est pas vous qui le modelez. Il réagit à votre contact. Vous ne pourrez donc accomplir que des choses que vous auriez pu accomplir ici. Il pourra parfois vous guider, vous donner des connaissances que vous ne savez pas forcément actuellement. Les armes vous seront parfois immédiatement donnés, parfois il vous faudra vous débrouiller. Comme vous le savez, la magie est en nous et les baguettes nous servent à canaliser le flux afin de jeter des sorts. Là-bas, vous pourrez utiliser ses armes comme des outils pour canaliser. Mais ces mondes et ces armes ne sont pas faits pour la magie. Alors, cela aura parfois des effets inattendus. Et à chaque fois que vous les utiliserez, cela vous demandera plus d'efforts, vous serez plus fatigués. D'autre part, les mondes vous guideront vers ce que vous devez faire. Soit consciemment, soit inconsciemment. Pour finir, la... la dernière épreuve... je... ce n'est pas moi qui la crée. Je ne pourrais pas vous aider dans ces mondes, sauf en cas de force majeur,si je ne vous vois pas revenir d'ici demain. Vous devrez vous débrouiller seul. Vous n'aurez que votre partenaire. Si l'un de vous échoue, il sortira du monde psychique. Si vous l'avez fait échoué exprès, il reviendra. N'oubliez pas! Les douleurs physiques ne se ressentiront pas sur votre véritable corps, mais votre esprit y croira tout de même.”

Elle s'arrêta momentanément, semblant réfléchir, puis reprit très sérieusement.

“Je n'ai pas crée la dernière épreuve. Je crois que j'ai tout dit. Je vous souhaite bonne chance!”

Chacun des participants se dirigea alors vers sa porte et pu entrouvir celle-ci. Rien ne transparaissait hormis une lumière éclatante. C'était le début de leur aventure.

Christopher et Maewan arrivent dans un monde ensoleillé. La terre est rocailleuse et verte. Cependant, la première chose sur laquelle ils fixent leur attention est leur tenue. Vêtu d'une jupette blanche avec de fins traits rouges, d'une cuirasse protégeant leur torse et de jambières fait du même métal doré, ils ressemblent à des héros grecs. Ils portent même le fameux casque corinthien surmonté d'une panache de crin en forme de crosse, surplombant majestueusement le haut du casque. Leurs cuirasses sur le haut de leur corps est finement ciselé dans ce métal doré. Ils ont de légères sandales. Mais point d'armes. Ils peuvent alors s'attarder sur le paysage qui les entourent. De l'herbe telle des vagues sur la terre, s'agitent vivement sous le vent. Des collines mi-rocailleuses, mi-prairies s'élevent tout autour d'eux. Des cyprès semblent comme jaillir du sol aléatoirement, donnant un peu de verticalité dans ce monde horizontal. Beaucoup de nuages blancs et énormes sont éparpillés dans le ciel d'un bleu azur. Alors qu'ils avancent un peu dans ce monde inconnu, ils aperçoivent rapidement des constructions humaines.

Event des 6 Portes [Christopher Nielsen & Maewan Bretian] Ead56210

Il y a là un amas de statues et de ruines, témoignant d'une gloire passée tombé en décrépitude. Elles iradient d'une beauté épique, vibrante qui est un délice pour le coeur et les yeux. Des fleurs ont poussés de manière sauvage sur cette gloire perdue. La nature avait repris son droit sur l'être humain en cet endroit, harmonieusement. Des oiseaux s'enfuirent en entendant les humains s'approcher de leur sanctuaire. Le soleil déclinait légérement.

Soudain, une lumière douce et sublime se manifesta devant leur yeux. Une silhouette de femme s'en détacha, majestueuse, divine. Elle est vêtue d'une toge d'un or blanc pur, un tissu aerien, léger, couvrant pudiquement le corps de cette déesse blonde casquée. Elle porte une lance fine et dorée et des sandales de même facture. Son regard est ferme mais elle semble juste. Elle s'adresse enfin à eux, d'une voix éclatante.

Event des 6 Portes [Christopher Nielsen & Maewan Bretian] Athena10

“Ô vous glorieux héros! Je suis Athéna aux yeux pers, fille de Zeus porte-égide! Vous voici dans mon ancien temple. La gloire des Dieux se perd. Les Mortels se sont dressés contre nous face à tous les malheurs dont ils étaient victimes. Mais vous voilà, plein de grandeur, pour permettre aux Dieux de l'Olympe de montrer qu'ils ne les ont pas abandonnés. Vous devrez déjouer les pièges qui seront sur votre route et les poètes du monde entier chanteront vos louanges, ô noble guerrier. Et le monde retrouvera sa foi dans les Dieux. Car nous leur auront apporté votre bravoure et nous vous aurons aider dans votre quête par nos présents. Voici deux épées forgées par Héphaistos, illustre artisan, lui-même et béni par Arès, dieu de la Guerre, fléau des hommes, ainsi que deux boucliers que je vous offre. Allez, maintenant, par le monde, suivez le trajet et débarrassez le monde des menaces qui pèsent sur lui. Allez et soyez victorieux!”

Athéna leur tend alors les deux épées forgées, solides comme du roc ainsi que deux boucliers lisses et brillants, vierges de tout dessin. Et elle disparut aussitôt, tandis qu'un chemin part dorénavant du sanctuaire où ils se trouvaient, les menant bien loin de leur patrie, vers leur destinée.

Voilà... cela allait bientôt débuter. Christopher, accompagné de Maewan, se trouvait dans le groupe d'élèves ayant accepté de participer à cette sombre folie qu'est le défi lancé par Pandora. L'ambiance émanant des portes était bien plus pesante que la dernière fois... peut-être parce que c'était le jour J et non pas une simple inscription. Croisant ses bras, il écoutait bientôt les prochains mots de Miss Belacqua, accompagnée, sûrement pour une possible aide, par Filius Flitwick, qui expliqua les derniers points, peut-être les plus importants, des mondes se trouvant derrière ces portes. Des explications qui d'ailleurs le fit beaucoup réfléchir.

Certes, il était logique qu'un corps soit créé, limitant ainsi l'esprit dans un espace et permettant à chaque participant d'exécuter les épreuves avec leurs capacités physiques et non pas avec une création provenant de leur imagination... ce serait en plus dangereux. En revanche... les armes provenant du monde en question ? Cela rendait la tâche encore plus ardue. Pour maîtriser leurs baguettes, les sorciers ont besoin qu'elles soient liées à eux, mais aussi de l'entraînement... Si les connaissances citées brièvement par Pandora n'étaient pas les connaissances en matière d'utilisation de l'arme en question, cela deviendrait très difficile... on n'apprend pas en un coup à maîtriser une épée par exemple. Enfin, peut-être pensait-il trop et ce n'était vraiment pas le bon moment pour cela, il décida donc d'avancer avec son ami au-devant de la porte.

« Si tu veux prier, c'est maintenant je pense ! »

Il riait un peu, avant d'entrouvrir la porte, puis de le faire complètement. Faire demi-tour ? Cette idée ne lui venait même pas à l'esprit et même si c'était le cas... il était maintenant trop tard. Après avoir inspiré, il traversa le portail avec son ami, un sourire aux lèvres. Qu'est-ce qui avait été prévu par Pandora ? Ils allaient enfin le découvrir maintenant...

La porte menait alors les deux Blaireaux sur un sol rocailleux, assez vert, sûrement dû à la présence d'herbes... Christopher observa ce sol, cette couleur, ces sandales... hein ? Sandales ? Pour mieux comprendre les vêtements, Christopher se tourna vers Maewan, reculant alors d'un pas. Son ami était vêtu comme les héros de la Mythologie Grecque... jupette blanche aux traits vermillon, jambières ainsi que cuirasses dorées... et même le casque était là. D'ailleurs, Christopher retira son casque, avant de se regarder lui-même. C'était bien la première fois qu'il portait une jupette... et bizarrement il était pas vraiment à l'aise. Il n'a pas signé pour avoir les jambes à l'air ! Ah bah si... vu que Pandora avait expliqué que les corps s'adaptaient au style vestimentaire du monde... Mais, cela n'était pas aussi grave que ça... ils auraient pu apparaître dans une jungle et avoir encore moins de vêtements en jouant les Tarzan... Pas vraiment attirant. Perdu dans ses pensées, le jeune homme en sorti quand un frisson parcouru ses jambes, regardant le sanctuaire se trouvant plus loin.

« Je crois qu'on devrait aller par là... Mince quoi... la Grèce Antique, en tout cas c'est bien le style Grec ça... »

Bon, il était vrai que le style grec leur allait plutôt bien... surtout à eux quoi... le destin avait bien visé sur ce coup-là. Un peu trop juste d'ailleurs... Enfin bref, le duo se dirigeait donc vers les ruines, Christopher s'avançait même un peu plus rapidement quand ils étaient au bon endroit, regardant les restes avec un oeil intéressé. Un son cristallin le fit rejoindre Maewan, une apparition se formant face aux deux jeunes hommes. Le bruit provenait d'une lance qui avait tapé contre la pierre. Une lance... un bouclier... ce casque... Il n'avait pas eu besoin d'attendre qu'elle parle pour comprendre qui elle était. Chris n'était jamais allé en Grèce, mais il n'en avait pas besoin pour connaître les représentations d'Athéna... La déesse prenait d'ailleurs la parole, racontant alors l'histoire, expliquant la mission des deux... nouveaux héros. Christopher avait l'impression d'être dans un livre, comme s'il était le personnage et non pas l'auteur d'une fable... Les mots de la déesse guerrière résonnaient dans sa tête, se gravant dans sa mémoire... même si cela n'était qu'une création, il n'allait pas oublier ceci de si tôt...

Vint le moment des armes, chacun des deux jeunes hommes avaient le droit à une épée et un bouclier... ce dernier d'ailleurs lui rappelait le manque d'une baguette... car ce n'était pas vraiment très facile à porter, en tout cas c'est qu'il constata quand il le prit avec son bras droit. La déesse venait de disparaître, n'ayant pas vraiment laissé le temps aux deux « héros » de prendre la parole. Un soupire sorti alors des lèvres de Christopher, qui regardait son ami.

« Nous voilà deux héros, Maewan... oh mon dieu j'adore la mythologie grecque, mais quand on connait le nombre de créatures qui s'y trouvent... Hydre de Lerne, Ladon, Cerbère, les Gorgones, les cyclopes... Oh mais.. quelque chose qui s'ouvre, une personne qui s'appelle Pandora... et beaucoup de créatures à l'intérieur qui vont nous faire plus de mal que de bien... ouais, en gros on est bloqué dans une boîte de Pandore mon vieux... »

Il aurait bien voulu s'applaudir pour la référence antique mais... le chemin qui s'était tracé attirait ses yeux. D'un mouvement de tête il dit à son ami de commencer à suivre le chemin.

« Si nous sommes dans une boîte de Pandore, nous sommes l'espérance mon Maewan... en revanche les jupettes... personne ne doit le savoir ! »

C'est donc sur cette information importante que le duo partait vers les aventures de Pandora...

Nous y étions enfin, le jour de l'épreuve de la porte. En me préparant dans le dortoir j'étais excité comme une puce bien qu'un peu nerveux en même temps. Après tout, on ne sait jamais ce qu'elle aurait pût nous prévoir. Aussi quand l'heure sonnait enfin, je rejoignais Christopher et nous nous rendions dans le parc, au même endroit que la dernière fois pendant nos inscriptions.

La professeur accompagnée de Flitwick commençait ses explications, au fur et à mesure de ses mots le stress grimpait en flèche dans le groupement d'élèves. Personne n'avait abandonné mais, comme pour une bonne partie des sorciers, le fait de se trouver sans baguette était assez angoissant. C'était après tout notre seule protection de façon général, un allongement de notre bras en quelque sorte. Faire passer notre magie dans un autre item dans ce monde ne serait pas aisée. Enfin... au moins nous ne risquions pas de mourir pour de bon, c'était déjà pas mal non ? Même si la dernière épreuve semblait être un mystère pour tous, même Pandora et qu'en plus elle ne pourrait venir nous aider à moins que nous ne soyons pas revenu d'ici le lendemain.

Bon je l'avoue, à cet instant mon cœur battait la chamade, comme s'il avait peur que je manque d'air pur à cet instant.

Les explications passées, je suivais Chris devant la porte qu'il ouvrait en grand. Au départ il n'y avait qu'une lumière plutôt aveuglante. Puis au fur et à mesure se dessinait un paysage. Je ne m'attardais pourtant pas sur le décors pour le moment, plutôt sur la tenue que nous arborions. Au départ je manquais d'éclater de rire en voyant la magnifique jupette de mon camarade, jusqu'à ce que je me rende compte que.... j'avais eu le droit au même traitement. Si j'avais sût je me serais sans doute rasé de plus prêt et j'aurais mis des collants. Il fait froid quand même !

« Oui ça aucun doute, la Grèce antique c'est cool, mais niveau mode ils avaient des progrès à faire je trouve. Enfin, nous ne sommes pas là pour un défilé de toute façon, donc allons-y. »

Je suivais ensuite le chemin qui se présentait devant nous, toute mon attention tournée vers les ruines. Si nous avions le temps j'en profiterais pour faire quelques investigations archéologiques. Au lieu de cela, un bruit attirait notre attention, venu de la statue d'une femme que nous identifions sans problème comme étant Athéna, la déesse de la guerre. Enfin entre autre. Ainsi donc nous étions les « héros » ayant pour mission de ramener la foi des habitants vers les Dieux. Autant dire que si nous avions eu le temps d'en placer une, j'aurai sans doute lancé une remarque du type : « Bah vous êtes des Dieux et vous avez besoin de simples mortels pour faire ça ? C'est beau le fait d'être une divinité. », mais je n'en avais pas eu le temps qu'elle nous donnais des épées et boucliers. Lourds, très lourds ces trucs si l'on est pas sportif. Je me demande ce que Servilo aurait fait en prenant ses armes. Il serait sans doute tombé à terre sous le poids des objets.

Je regardais ensuite les armes. Franchement c'était du beau travail et ça promettait d'être fort utile par la suite, enfin je suppose en tout cas. Si nous parvenions soit à nous en servir en tant que telles, soit en tant que canalisateur magique.

Après la disparition de la déesse, un autre chemin se présentait. Un chemin qui annonçait sans doute une série de problème comme le fit remarquer Christopher.

« Nous voilà deux héros, Maewan... oh mon dieu j'adore la mythologie grecque, mais quand on connait le nombre de créatures qui s'y trouvent... Hydre de Lerne, Ladon, Cerbère, les Gorgones, les cyclopes... Oh mais.. quelque chose qui s'ouvre, une personne qui s'appelle Pandora... et beaucoup de créatures à l'intérieur qui vont nous faire plus de mal que de bien... ouais, en gros on est bloqué dans une boîte de Pandore mon vieux... »

Un point de plus pour lui ! A croire que le hasard n'était en rien dans le fait que nous ayons choisi cette porte, enfin je voyais sans doute des signes partout mais... le fait que les armes de l'époque soit des lances m'avait fait voir comme un message caché de Pandora annonçant : ''Lance + Pandora = cœur cœur amour.''

Oui, nous pouvions dire que je voyais vraiment des messages là où il n'y en a pas. La pauvre prof n'empêche.

« Si nous sommes dans une boîte de Pandore, nous sommes l'espérance mon Maewan... en revanche les jupettes... personne ne doit le savoir ! »

« Tu lis dans mes pensées vieux, je me disais depuis que nous sommes entrés que personne ne doit savoir pour nos tenues. Sinon c'est foutu, on en entendra parler pour le restant de nos jours. En tout cas tu t'y connais bien pour savoir que seul l'espoir ne s'est pas échappé de la boîte de Pandore, combattre tous les fléaux ne sera pas facile par contre. J'espère que notre magie ne fera pas trop de caprice, sinon nous devrons combattre de façon totalement moldue. »

Un instant je regardais autour de nous avant de me mettre en marche avec mon ami, l'excitation et la peur était mêlée, créant un sentiment vraiment grisant.

« Bon allons-y avant que le jour n'arrive déjà chez nous, tu imagines la honte si on reste campé ici sans rien faire ? Tout ça parce que l'on oubli le temps ? »

Nos deux Poufsouffles marchèrent longtemps sur le chemin qui les éloignait du sanctuaire d'Athéna, sans croiser quiconque. La nuit tombait de plus en plus, mais les étoiles éclairaient leur chemin de façon sûre. Ils étaient certes des héros, mais des héros mortels, fatigués par cette route qui semblait sans fin. Les paysages sublimes de la Grèce Antique ne les ravissaient plus au point d'oublier la lassitude de leurs jambes. Ils arrivèrent bientôt à ce que leur cœur leur indiquait comme une halte où passait un peu de temps pour se reposer, peut-être faire une légère sieste, se dégourdir un peu les jambes dans l'eau fraîche. L'endroit était magnifique. L'herbe semblait légèrement doré même dans cette semi-obscurité. Un arbre géant surplombait un étang clair comme de l'eau de roche.

Dans cet arbre, vous pouvez voir des milliers de fruits dorés. En vous approchant, vous observez que ce sont des pommes... des pommes en or! Certes, non comestibles. Mais en or! Vous décidez de vous reposer un peu auprès de cet arbre et de ces feuilles protectrices. Vous n'avez rien bu ni mangé depuis des heures et des heures. Il n'y a rien à manger aux alentours hormis quelques baies. Vous savez au fond de vous que l'eau de l'étang est potable et fraîche. Nos voyageurs resteront-ils dormir quelques heures? Ou feront-ils juste une halte? Ce que nos deux compagnons ne savent pas, c'est qu'en se mirant dans le reflet du lac, ils se verront. Et la splendeur de leur propre visage ne leur aura jamais paru aussi attirant. Aussi magnifique. Pourraient-ils aimer un autre visage que celui qu'ils observent? Pourraient-ils se lasser de contempler cette beauté? Qui pourra les sauver de l'amour qu'ils se portent à eux-mêmes pour l'éternité?

Ce chemin était long, horriblement long... et surtout affreusement vide. À part les deux pseudo héros, il n'y avait personne... Cela leur permettait au moins de parler ensemble : Maewan racontant à Christopher les derniers potins, pendant que Christopher l'écoutait tout simplement. Cela leur permettait de décompresser un peu, de ne pas se perdre dans le stresse que pouvait générer l'épreuve. Bien entendu cela n'allait pas durer... Ce n'était pas le but de ce défi de parler de tout et rien, bien au contraire. Le but était d'arriver aux différentes épreuves et surtout de les réussir. Enfin c'est ce que pensait Christopher au début... mais il n'avait pas imaginé à quel point l'esprit de Pandora pouvait être aussi tordu et étrange... Eh oui, après cette longue promenade, durant laquelle la discussion était passée à la fatigue, peu de parole, plus des soupirs d'épuisement, oui donc après cette promenade, les deux jeunes hommes arrivaient dans cet endroit à la fois mystique et sublime. L'air rafraîchi par la présence de l'étang et le bruissement de la brise s'engouffrant entre les feuilles de l'immense arbre faisaient peu à peu disparaître la fatigue du voyage, ou plutôt sa sensation. La nature avait toujours un effet thérapeutique... ce lieu le prouvait... En le visitant d'un simple coup d’œil, Christopher remarqua une étrange lueur dans les hauteurs de l'arbre. Il regarda son ami, lui disant avec un petit sourire.

« Reste là, je vais vérifier quelque chose. »

Le Blaireau en jupette s'éloigna de son ami qui semblait avoir trouvé une occupation près de l'étang, approchant plus près de l'arbre. Il avait abandonné arme et bouclier sur le sol, pour ne pas être encombré... Il commençait à comprendre ce que c'était et, plus il comprenait, plus sa pensée semblait disparaître, sa conscience s'envolant. Des pommes d'or... de véritables pommes d'or. Cette vérité lui rappelait les problèmes de sa mère... avec ça, ce serait tellement simple de régler tout ce qui arrivait avec ces pommes faites d'or. Pas de vol, pas de vrais problèmes juste... ces pommes qui seront bien plus que suffisantes pour payer la dette de sa mère... Christopher pouvait escalader cet arbre, ce n'était pas un problème... le vertige, il ne connaissait pas... ce serait peut-être long, mais pas impossible. Le jeune homme contemplait encore ces fruits d'or et plus il les contemplait, plus sa résolution de réussir ce défi avec Maewan s'évaporait. Son ami ? Il ne pensait qu'à une chose le concernant... l'abandonner et prendre les pommes d'or. Abandonner... abandonner...

Voilà un mot qui ne pouvait passer dans son esprit sans que cela n'ait un effet sur ses sens. L'idée d'abandonner quelqu'un, comme sa mère l'avait fait... ce n'était vraiment pas comme ça qu'il pensait. Pourtant, même cette conviction disparaissait peu à peu, s'évanouissant dans la couleur des pommes. Si sa bouche ne pouvait les dévorer, ses yeux, eux, s'en chargeaient. Il avait dit qu'il se chargerait d'aider sa mère... il l'avait dit... qu'avait-il dit aussi ? Ah... oui... qu'il ne voulait pas finir comme elle : obligé à disparaître en abandonnant un proche. Encore une fois, ses sens se réveillaient, de façon plus forte. Pas son ami, il n'allait pas l'abandonner pour ça ! Il avait dit qu'il jouerait avec ses règles, pas avec celles d'une quelconque forme de magie. Il se retourna des pommes, approchant de son ami... pourtant l'image des pommes ne pouvaient disparaître de son esprit, il n'arrivait pas à les oublier. Quand il comprit le problème de Maewan, il se choqua d'ailleurs à imaginer de donner de l'aide à son ami pour se rapprocher de son reflet... Qu'est ce qui l'en empêcherait ? Il était tellement prit dans la contemplation qu'il n'allait pas comprendre ce qu'il allait arriver... ils étaient seuls et rien n'allait montrer que Christopher avait fait exprès de faire tomber Maewan... Il arrivait facilement à dessiner dans son esprit cette scène, il commençait même d'ailleurs à la jouer. Il allait s'approcher jusqu'à être assez près de sa tête, allait attraper son crâne et l'enfoncerait dans l'eau, sans lui donner la possibilité de remonter. Son partenaire suffoquerait, peut-être comprendrait-il qu'il va se noyer... ou peut-être qu'il serait toujours pris par sa vision. Il allait mourir, comme Narcisse...

Oui, il n'avait pas réussis à résister et le choc de penser à cette image se transforma en envie de l'effectuer.... Cet ami avec qui il avait parler pendant plusieurs soirées, cet ami avec qui il avait bien rit... allait mourir. Pourtant, heureusement pour lui, ces images du passés semblaient avoir le même effet que ses propres convictions et les décisions que le jeune homme avait pris. Tuer son ami ? Oui il acceptait de faire des choses qui ne semblaient pas correcte, mais jamais le meurtre... surtout pas un de ses amis ? Comment avait-il pu imaginer cela une seule seconde... si cette épreuve accentuait les côtés sombres de chaque personne... pouvait-il vraiment devenir aussi pourri que ça ? Aller jusqu'à faire du mal à une personne proche de lui... Enfin, il devait y penser après, Christopher avait autre chose à faire. Cette fois il arrivait à oublier les pommes d'or, l'image de lui en train de tuer son ami le rendait tellement coupable qu'il n'avait plus rien d'autre en tête. S'approchant alors de son ami, il lui attrapa la tête au niveau des yeux pour le faire reculer brutalement de cet étang, les deux finissant au sol, le maintenant encore pour s'éloigner de là en rampant. La respiration de Christopher était rapide, certes il l'avait aidé et peut-être même sauvé mais il avait quand même pensé à faire l'inverse...

Que pouvait-il dire au jeune homme après ça.. il ne devait pas montrer qu'il avait été faible à ce point là, il ne devait même pas glisser une preuve même de l'envie qu'il a eu de prendre les pommes... le mieux était de parler de Maewan.

« Tu... tu es vraiment comme Narcisse en fait ? Heureusement que personne ne souhaitait ta mort sinon... »

Si quelqu'un y avait bien pensé... juste par avarice. Les personnes tuent donc pour si peu ? Enfin... était-ce vraiment si peu... ? Des pommes d'or... de l'or. Non, il ne devait pas y penser... Le jeune homme se relevait alors, approchant de l'étang, évitant de regarder son reflet. Il se mit à genoux, fermant les yeux et se mit à boire comme il pouvait. Suite à cela, il chercha quelques baies pour en avoir une petite réserve, retournant vers son ami, en mettant entre eux, mangeant certaines.

« Mange un peu et ensuite reposons nous un peu... on ne va pas rester trop longtemps ici, juste une petite heure peut-être... sauf si tu veux que nous partons maintenant. »

De toute façon... il ne savait pas où il fallait que les deux compagnons se dirigent... Il espérait juste partir de ce lieu, rapidement... mais il devait laisser Maewan se reposer.

Fatigué... Je n'en peut plus de marcher. Ca fait combien de temps maintenant ? Une heure ? Deux ? Plus ? Je ne sais pas. Mais ce qui est sure c'est que je n'arrive même pas à continuer de discuter avec Chris, trop occupé à me concentrer sur mon souffle. Enfin nous arrivions dans un endroit respirant la sérénité. Dans le fond il y avait un arbre magnifique, il semblait briller au soleil et une part de moi rêvait d'aller voir cela de plus prêt, afin d'apaiser ma curiosité. Cependant la vue du lac me plaisait d'avantage car elle signifiait pour moi la possibilité d'enfin boire quelque chose.

Dans un coin de ma tête j'entendais Chris me dire qu'il allait voir une chose. Bah... si il avait faim il pouvait bien aller cueillir quelques pommes ou des baies. Pendant ce temps je me chargerais du ravitaillement en eau. Étrangement en arrivant prêt du lac, je me sentais comme dans un état second. Une chose semblait m'attirer vers ce dernier.

Souvent je me regardais dans un miroir pour être certain d'être parfait, impeccable, par exemple au cas où je croiserais un beau mâle, pour aller faire un ''cours de cuisine'' ensemble. Je n'avais jamais remarqué jusque là que mon physique était si avantageux pourtant. Tellement que je pourrais me demander en mariage si je le pouvais.

Oubliant totalement ma soif, je me mettait à plat ventre, le visage appuyé dans la paume de mes mains, mes coudes dans la pelouse. Le regard plongé dans celui de mon reflet, je n'avais plus du tout conscience de mon environnement. J'étais tellement à l'ouest que je parlais avec mon reflet sans m'en rendre vraiment compte.

« Salut beau gosse... on s'est jamais vu je crois... ça te dirais d'aller boire un verre rien que toi et moi ? »

Évidemment cet idiot de reflet ne répond pas. Quelle impolitesse je vous jure ! Enfin... je peux toujours continuer à le complimenter, lui jeter des fleurs, ou des ronces. Nous ne voyons que très rarement de si beau spécimen. Je pourrais rester des heures à le regarder, peut être même que je pourrais l'embrasser ?

« Petit petit reflet... laisse moi t'embrasser...
Allons courir en tenue d'Adam dans les champs comme deux petits enfants.
Beau petit chérubin au teint diaphane...
Je te ferais des choses qui te rendrons fan ! »

Oui ce texte est nul, les rimes pitoyables, mais je n'avais rien de mieux en réserve. Ma beauté était trop grande pour mettre un nom dessus. Comment décrire cette chevelure à faire pâlir d'envie Narcisse.... Narcisse... ce nom me dit quelque chose... je crois qu'il est mort en faisant quelque chose de stupide... je ne sais plus quoi. Et puis... qu'est-ce que ça pouvait me faire que ce type soit mort de toute façon ? Mon visage ce rapprochait de plus en plus de ce Dieu aux reflets aquatiques, je crois qu'il est d'accord pour que je l'embrasse. Après nous plongerons ensemble et nageront pour l'éternité. Loin des mangemorts et de l'autre malade mental. L'idée est assez plaisante. Puis comme ma mère m'a renié, je ne lui manquerais pas non ? Alors autant partir avec l'amour de ma vie, pourquoi n'avais-je pas pensé plus tôt que le seul être parfait pour moi n'était autre que moi-même ? C'était évident pourtant !

Pourtant à quelques centimètre de ma destination je me trouvais projeté en arrière, enfin tiré pour être exact, et une main se posait sur mes yeux. Au début je me débattais comme un diable, ordonnant à cet opportun de me laisser retourner à ce que je faisais. Pourtant peu à peu je reprenais mes esprits, comprenant peu à peu ce que j'avais faillit faire. J'avais échappé de peu à la noyade. Comme Narcisse autrefois à force de regarder son reflet. J'étais comme lui, Christopher avait raison. Tellement centré sur moi que je pourrais en mourir.

« Euh je... Merci... Heureusement que je suis avec toi et pas un serpentard. Sinon je donnais pas cher de ma peau ici. Tu... Tu as eu un soucis aussi ou pas toi ? »

Afin de ne plus succomber à l'appel de l'eau, je tournais résolument le dos au lac. Il ne faudrait pas que je rechutes et chute, littéralement, dans le lac. De fait je me concentrais plutôt sur les baies que nous mangions et m'allongeais sur la pelouse, prêt de mon épée et mon bouclier. Le vent était agréable et le calme me regagnait enfin, pour le moment.

« Reposons-nous un peu. Une vingtaine de minutes feront l'affaire je pense. Juste le temps de fermer les yeux et repartir. » expliquais-je en fermant les yeux, une petite sieste. Quelques minutes à peine.

Par contre, j'avais vraiment hâte de récupérer ma tenue normale. J'ai horreur de cette jupette et surtout du courant d'air mal placé que provoque le vent. Ils sont fous ces Grecs !

Alors que Christopher venait de sauver son âme et la vie de Maewan, leur bouclier commença à diffuser une lueur bleutée tandis que des dessins apparaissaient sur leur bouclier auparavant vierge. Sur celui de Mae, on pouvait apercevoir une étendue d'eau en bas du bouclier, tandis que sur celui de Chris, un arbre géant rempli de pomme d'or apparaissait en haut. Le bouclier redevint alors normal. Il n'était ni chaud ni froid, mais les dessins semblaient avoir été dessinés des mains d'Apollon, conducteur des Muses, lui-même. Tandis qu'ils se reposaient dans la nuit obscure, un chemin argenté se profila bientôt à l'opposé du chemin de leur arrivée. Les dieux guidaient leur pas de nouveau. Ils se remirent donc en route, suivant le tracé d'argent sur les plaines, pour atteindre un jardin de nouveau qu'ils traversèrent, sentant avec délice les effluves encore persistantes des fleurs endormis. Des statues embellissaient ce charmant petit parc. Plusieurs chemins se trouvaient là, mais le tracé argenté les conduisait sur une seule voie. Ils marchèrent admirant la beauté de ce jardin silencieux et sombre où même les animaux n'osaient intervenir au vu de l'absence de son.

Leur route n'était plus éclairé par la lune ou les étoiles à cause des arbres qui les surplombaient. Le chemin argenté s'arrêta net au bout d'un moment, quand nos protagonistes se heurtèrent à quelque chose de dur. Par chance, la lune à ce moment-là, par un rayon lumineux probablement envoyé par Artémis, inonda d'une lumière blanche et douce la suite de leur parcours. Ils venaient de se heurter à deux statues d'hommes. Avec une expression effrayé. Une bâtisse en ruine leur faisait face. Et entre eux, des dizaines de statues d'hommes effrayés, en position de combat, cherchant à se cacher les yeux. Le lieu était silencieux, beau et en même temps inquiétant. Comme si le temps s'était suspendu pour toujours en ces lieux. Des colonnes corinthiennes s'élevaient parfois, entourés de lierre, tout autour de ce temple. Nos deux jeunes héros durent se faufiler au milieu des statues tandis qu'ils entendaient un chant surgir du fond du temple. Les paroles semblaient tristes et puissantes et la voix était merveilleusement mélodieuse et belle. Alors qu'ils se rapprochaient, ils purent voir une silhouette mouvante au milieu de toute cette immobilité éternelle. Le chant cessa aussitôt. Une petite lumière jaune luisaient dans l'obscurité parfois. On entendait qu'un léger glissement sur le sol, contrairement au bruit des pas des Poufsouffles, qui résonnaient dans cet endroit presque vide, répercutait par les milliers de statues qui les entouraient. Des sifflements se firent entendre non loin d'eux. Il semblait que la ou les choses commençaient à se rapprocher dangereusement d'eux. Alors qu'ils se retournèrent, ils purent enfin voir plus ou moins distinctement la silhouette d'une femme juchait sur le corps gigantesque d'un serpent, tandis que Maewan et Christopher pouvaient voir des dizaines de serpents sifflaient et se mouvoir sur la tête de cette créature. Parviendraient-ils à affronter Méduse, la Gorgone Mortelle?

Event des 6 Portes [Christopher Nielsen & Maewan Bretian] Allect10

Les premières paroles de son ami, peu après que Christopher l'ait sauvé, avaient réussies à rendre mal à l'aise le jeune homme... en tout cas intérieurement, ne laissant rien passé de ce mal-être. Enfin... est-ce que Maewan avait raison ? Les Serpentards n'étaient peut-être pas si infréquentable... en tout cas certains étaient sûrement des personnes avec qui parler n'était pas un problème, pour Christopher. Penser cela permettait à ce dernier d'oublier légèrement le fait que ce n'était pas un serpent qui a eu l'idée de le noyer, mais bien lui, un Poufsouffle. Enfin, il soupirait doucement, montrant du doigt l'arbre, avant de prendre la parole, d'une voix assez neutre, répondant ainsi à la question que son ami Blaireau lui avait posé.

« Ceci était mon épreuve...mais je n'ai pas eu de véritable problème à résoudre celle-ci. La peur de voir Ladon, le dragon gardien du Jardin des Hespérides, a été pour moi un bon moyen d'oublier les pommes d'or... de toute façon qu'est ce que j'en aurais fait ? Haha, je préfère encore garder Maewan prêt de moi que des fruits non comestibles et aussi silencieux qu'une tombe... Quoique j'y serais rapidement arrivé si j'avais rencontré les cent têtes de Ladon. »

Certes en échouant dans ce monde, aucun vice n'arrivait à leurs véritables corps mais bon... de toute façon il devait trouver une excuse pour expliquer sa victoire sur la tentation, qu'il devait diminuer face à Maewan. Son esprit était comme un journal intime : personne ne devrait être en mesure de le lire... D'ailleurs, cette pensée lui traversa l'esprit : ne devait-il pas faire lui-même un journal... Non ce serait un peu trop dangereux, si quelqu'un le trouvait et le lisait... C'était à réfléchir... Et ce n'était de toute façon pas le moment pour avoir une telle réflexion. Hochant la tête aux propos de son ami, Christopher souhaitait s'allonger, avant de remarquer une lueur aux teintes bleutés apparaître sur leurs boucliers, formant pour chacun un dessin différent : Maewan avait le droit à une étendue d'eau, pendant que celui que Christopher était décoré d'un arbres aux pommes dorées. Le jeune homme glissait ses doigts sur le bouclier... ni chaud, ni froid, c'était du véritable art. Contemplant le bouclier, Christopher s'allongea, ne disant mot.

Après les plusieurs minutes de repos, un nouveau chemin à l'aspect argenté se forma, invitant les deux héros à suivre cette route vers une nouvelle aventure. Comme lors du premier sentier d'argent, Christopher observa les paysages alentours, cet endroit possédait vraiment un charme important et lui donnait envie d'aller en Grèce après la visite dans cette Boîte de Pandore... enfin, il faudrait déjà avoir l'argent suffisant et ce n'était pas sûr qu'il l'aurait... il en avait besoin pour autre chose. Enfin, il ne fallait pas penser à cela, c'était le meilleur moyen pour que Christopher se revoit en train d'imaginer la mort de... rah ça recommençait ! Son esprit était tourmenté par ce que la tentation lui avait fait imaginer. Certes ce n'était qu'une épreuve mais... une rumeur part d'une vérité, le principe était pratiquement identique... sauf que cette fois ce n'était pas une rumeur mais un ressenti : il partait d'une envie ou d'une pensée précise... Ce n'était en fait que l'évolution au maximum de ce qu'il voulait faire... Oui, il allait devoir faire attention de ne pas dépasser cette limite. Enfin, sorti de sa pensée, Christopher observa l'environnement autours d'eux. Un parc, assez étrange et pourtant merveilleux... Enfin, le jeune homme ne s'y attarda pas, suivant Maewan sur le chemin argenté qui les mena vers...

« AH ! »

C'était ce que le jeune homme avait exclamé quand il s'était cogné contre son ami qui s'était cogné contre quelque chose semble t-il très dur... Mais il ne pu rien dire d'autre... la blafarde lumière de la lune avait percé les ombres pour montrer la raison de cet arrêt. Christopher avançait et observait les dizaines de statues se trouvant entre les premières et le temple. Pressant le pas, le jeune homme passait entre les statues, attendant son ami quand il était à l'entrée du temple, entendant la voix qui résonnait dans ce temple dont certaines zones étaient en ruines. Redoutant le pire en voyant les statues, Christopher avança dans ce temple sombre, arme et bouclier en avant. Puis après quelques secondes, ce chant s'arrêta, et des mouvements étranges se faisaient entendre. La respiration du jeune homme était moins calme, il pouvait enfin comprendre comment vivait un animal chassé... sauf que le prédateur ici était bien plus dangereux qu'une lionne pourchassant un zèbre... Il se retournait alors, ses doutes étant confirmés. Attrapant le bras de Maewan après avoir rangé son épée comme il pouvait, Christopher se mit à courir, ne lançant qu'à son ami une seule explication, bien qu'il devait sûrement avoir compris qui c'était... « Méduse », c'était ce qu'il disait. Devant une telle créature, il ne fallait pas faire confiance qu'en son bouclier... il doutait que ça se passerait aussi facilement que dans le mythe. Après une rapide course, sûrement suivie par le déplacement de la terrible gorgone, Christopher sorti du temple avec son ami pour se cacher derrière d'imposantes colonnes couchées au sol. Le jeune homme chuchotait presque quand il prit la parole, entendant les sifflements de la dame.

« Méduse... l'une des trois Gorgones... Ah... Bon sang, Pandora ne nous fait vraiment pas de cadeau... Il nous faut un plan... et vite... »

Il réfléchissait, regardant les lieux alentours, se remémorant le mythe dans son intégralité. Pour se venger de Méduse, une magnifique femme qui fut violée par Poséidon dans un des temples de la déesse guerrière, cette dernière transforma la demoiselle en la créature présente en ces lieux... pire encore, la fille de Zeus avait en plus donnée à Persée la méthode pour vaincre cette créature... il fallait qu'elle se regarde grâce à un objet ayant une action réfléchissante... Observant son bouclier, Christopher comprenait le manque de dessin au tout début, et l'espace encore présent sur son bouclier ainsi que sur celui de Maewan. Mais comme dit plus haut, il doutait que cette terrible dame n'était pas au courant de ses propres faiblesseS... il fallait donc jouer sur sa colère... son amertume... et avec le terrain. Il repris alors la parole.

« Allonge toi et met le bouclier devant ton visage, la face réfléchissante vers le ciel... Ne bouge surtout pas, essaye de rendre ta respiration la moins bruyante possible... Je vais l'attirer vers nous et au dernier moment je tomberais... quand elle sera trop proche de moi... elle mourra grâce à ton bouclier car elle verra son reflet et qu'elle sera bien trop... énervée pour penser à autre chose qu'à me tuer... J'espère que ça te va comme plan, car je ne vais pas penser à autre chose... »

Il n'avait pas l'attention de changer d'avis, se levant pour sortir de sa cachette, se mettant sur les colonnes couchées, sur la même ligne que le Maewan lui aussi allongé, Christopher reprenait la parole, d'une voix plus forte, ses yeux virés vers le ciel.

« Pauvre Méduse ! Tu n'as vraiment pas de chance hein, devenir un monstre après avoir été violée par un dieu... Qu'est ce que ça fait, de se faire avoir par tout le monde, mais de n'avoir aucune chance de se venger ? Vient là... je suis envoyé avec mon ami par Athéna et je compte bien te prouver la supériorité de la déesse... »

Cela lui serrait le cœur, il n'arrivait pas à croire qu'il faisait ça... Ce mythe était si dégradant, si horrible... En quoi Athéna s'était vengée ? En quoi Méduse était coupable... elle n'était que victime... Christopher ne pensait pas ce qu'il disait... les dieux jouaient avec la vie des mortels dans les légendes. Enfin, il fera sa rédemption plus tard... cela semblait avoir marché. Il fermait les yeux, entendait les sifflements de serpents de la chevelure reptilienne de cette dangereuse dame... Quand il entendait que le son était suffisamment proche, il se laissa tomber en arrière, atteignant Maewan mais roulant rapidement pour s'écarter, espérant que cela fonctionnerait... étant terriblement désolé pour la Gorgone.

J'écoutais calmement les mots de Chris, savoir qu'il n'avait pas un instant pensé à céder à la tentation des pommes et surtout de l'or, ça me rassurait. Aurais-je été pareil si les situations avaient été inversée ? Je ne sais pas, peut être que je l'aurais noyé, tué de mes propres mains par l'appât du gain ? Rien que d'y pensé je frissonnais d'horreur. Non, c'était tout bonnement impossible, de toute façon je suis plutôt tel Narcisse, l'argent n'a que peu d'importance pour moi, je ne suis pas matérialiste.

Malgré mes yeux clos, je remarquais une lueur prêt de moi, en y regardant de plus prêt il était question de nos boucliers, pour Chris un arbre avec des fruits dorées, pour moi un étendue d'eau. Je suis presque certain que si nous échappons à la prochaine étape, il se rajoutera quelque chose. Vraiment fascinant.

Peu après, un autre chemin apparaissait derrière nous. Le message était clair, nous devions reprendre notre route en direction de la prochaine étape. L'ambiance était beaucoup plus glauque, oppressante que lors de l'épreuve d'avant. Je regardais partout avec intérêt et aussi pour voir si un ennemis venait, il y avait bien quelqu'un après tout, nous entendions une sorte de chant. Un glissement aussi, quelqu'un marchait, ou rampais. Un serpent ? Une robe, ce qui voudrait dire, une femme. Quoi que... avec ma jupette, je peux difficilement penser que seule une femme peut porter une robe.

Brusquement je me stoppais, enfin cognais serais plus exact, devant moi se dressait la statue d'un homme semblant terrifié et je poussais un cri en même temps que Christopher, même si le mien était moins viril que celui de mon ami, en effet c'était plus une phrase dite dans un glapissement de peur typiquement féminin.

« C'est quoi ce truc ?! »

Le chant s'était arrêté, l'angoisse montait d'un cran en moi et je jetais des regards inquiets dans tous les coins. Beaucoup aurait fui à cet instant, si je croisais encore une personne affirmant que nous sommes, chez les Poufsouffles, des couards, je lui rentrais dedans. Le courage n'est pas la propriété exclusive des lions. Sans l'intervention de mon ami je serais sans doute resté sans bouger, face à cette statue. Il en avait décidé autrement en me tirant derrière une colonne et murmurant le nom de Méduse. Bizaremment j'avais deviné, mais retenais la remarque mi-moqueuse mi-sarcastique qui menaçait de sortir. J'aurais tout le temps de le chambrer si nous nous en sortions vivant.

« Allonge toi et met le bouclier devant ton visage, la face réfléchissante vers le ciel... Ne bouge surtout pas, essaye de rendre ta respiration la moins bruyante possible... Je vais l'attirer vers nous et au dernier moment je tomberais... quand elle sera trop proche de moi... elle mourra grâce à ton bouclier car elle verra son reflet et qu'elle sera bien trop... énervée pour penser à autre chose qu'à me tuer... J'espère que ça te va comme plan, car je ne vais pas penser à autre chose... »

Euh... Il est devenu fou ? En plus je n'ai pas mon mot à dire alors qu'une folle furieuse risque de transformer l'un des plus bon partit de ma génération, avec Sirius et Lance, en une statue ? Je ne suis pas d'accord moi ! Enfin... Vu que cet idiot est déjà partit à l'assaut, en train de dire des choses horribles à cette pauvre créature, je n'ai plus trop le choix. Du coups, comme un bon blaireau bien sage, je me mettait dos au sol, les yeux résolument clos et le bouclier devant mon visage, juste au cas où je céderai et regarderais en douce. Les bruits se rapprochaient dangereusement et mon cœur battait la chamade. Si Chris se faisait statufier je devrais trouver un autre plan car elle ne se ferais pas avoir deux fois, ensuite je l'embarquerais avec moi pour décorer ma chambre, un beau Chris en décoration c'est pas mal. Je me demande si Pandora accepterait cette requête. Après tout... ce n'est pas si grave, et il aurait la jeunesse éternelle ! Le rêve de tout le monde !

Oula... qu'est-ce que je pense ? Ça va pas bien dans ma tête ! Chris tombe non loin, je l'ai entendu et ma tête se tourne imperceptiblement dans cette direction, le bouclier reste heureusement immobile. Dans quelques secondes nous saurons si ce plan fonctionne... à toi de jouer Méduse... Statufie toi que l'on parte de là !

Méduse, triste à son habitude, serpentait dans ses allées de statues. Tous ces visages... Toute cette terreur... Tant d'hommes punit du péché d'être né masculin. Combien avait fait du mal aux femmes? Surement la plupart. Avant, ces hommes la regardaient avec envie. On louait sa beauté de Syracuse à la Phénicie. Cette maudite beauté qui lui avait valu ce sort, désiré contré son gré, transformé par vengeance alors qu'elle était la victime. Soudain, elle entendit distinctement des pas dans son jardin. Encore des proies? Des héros voulant faire cesser son règne de terreur? Envoyé surement par des Dieux, trop couard pour anéantir leur propre monstre.

Elle serpenta, cherchant à les encercler, à jouer avec ses victimes... Ils étaient deux avec une épée et un bouclier chacun. Trop lâche, ils n'avaient pas voulu rencontrer leur destin trop tôt. Cela amusait Méduse de s'amuser avec eux. Elle aimait les faire mijoter, avoir des regards apeurés, hurler devant son visage effroyable. Elle se rapprocha lentement. A part la fuite, il n'avait aucune échappatoire et même ainsi elle les rattraperait facilement. Elle adorait faire siffler ses serpents, comme un signal que leurs fins approchaient...

Soudain, chose assez rare, l'un des héros l'apostropha. Et il connaissait son passé. Les mots qu'il lui dit la mirent dans une rage folle. Quel impudent de se moquer ainsi d'elle. Aucun de ses hommes ne pouvaient comprendre ce qu'elle avait vécu. Il riait de son destin malencontreux. Et il osait clamer devant elle le nom de cette déesse intransigeante, trop faible pour s'attaque au Dieu des Mers et Océans, et qui préféra appliquer sa justice vengeresse quand à l'affront qu'elle avait subi en la punissant elle. Méduse exécrait le nom d'Athéna autant que celui de Poséidon. Quelle folie pour ce petit homme de se croire plus fort qu'elle. Elle les avait tous eu au cours des siècles. Tous. Ils étaient venus plein de certitude et de fierté, croyant qu'il réussirait et ils avaient tous subis son regard courroucé.

Elle fonça alors sur le jeune homme, cherchant à faire taire cet impertinent tout en ne percevant aucun son de l'autre héros. Il fallait qu'elle reste sur ses gardes. C'était surement une ruse. Elle brandit sa tête et ses serpents au-dessus de l'espace où se situait le héros moqueur mais celui-ci avait roulé sur le côté. Elle vit enfin où était l'autre héros de pacotille. Allongé sur le sol, brandissant son bouclier lisse vers elle comme un miroir. Méduse fut sous le choc. Puis commença à rire de façon démentielle. Puis sa voix devint colère et mépris.

"Pauvres humains. Comme vous êtes pathétiques. Votre déesse ne vous a pas prévenu? Mon regard n'a pas d'effet sur les femmes. Dans sa grande bonté, Athéna - elle siffle le nom - aux yeux pers, "grande déesse de la justice" ne m'a donné la possibilité de me venger que des viles hommes. Mon regard ne me pétrifie donc pas. Bien essayé, petits hommes stupides, mais vous ferez partie de ma collection, comme les autres. Implorez donc votre déesse. Mais je doute qu'elle vienne... A-t-elle tellement honte de sa création, moi qui n'était victime que de ma beauté, qui n'était victime que d'avoir attiré le regard d'un Dieu? Ressent-elle qu'elle n'a pas été "juste"? Et vous, pauvres hommes, qu'elle envoie se faire tuer, vous la vénérez encore? Allez, venez là, mes petits, c'est douloureux mais ça ne dure qu'une fraction de seconde. Venez subir mon courroux, vous qui êtes venus me tuer."

Elle serpenta alors autour de ses deux futures victimes, prête à les pétrifier pour toujours.

Le plan de Chris n'avait pas fonctionné. Je dirais bien que je l'avais prévenu mais... il ne m'en avait pas laissé le temps tout à l'heure. Oh non, je ne disais pas là que je savais qu'elle ne pouvait se figer elle-même, non ça, je ne le savais pas. Mais l'idée de lui rappeler son passé était... trop cruel. L'entendre maintenant furieuse, nous invitant à la regarder pour nous changer en statue de pierre était une torture. Si j'étais d'un autre bord, j'aurais sans doute cédé d'ailleurs juste pour voir son visage.

Les yeux résolument clos, je me redressais et tournais mon visage vers sa voix, seul repère que je pouvais me permettre d'avoir pour ne rien risquer. J'allais tenter mon propre plan, bien moins cruel envers cette pauvre femme. Après tout, ce que j'allais dire était sincère, directement venu du cœur, peut être y serait-elle sensible. Qui ne tente rien n'a rien. Pour une fois, j'allais être sérieux au possible, parlant d'une histoire qui me tenait à cœur sur plusieurs points.

« Mademoiselle écoutez-moi. Nous sommes ici certes, mais nous n'avons aucune envie de vous tuer, la mission nous en a été donnée, mais mon ami et moi-même répugnons à cette tâche. Je... enfin... Nous savons que vous êtes la victime dans cette histoire, que vous payez injustement pour un crime que vous n'avez non pas commis, mais subit. »

Dans ma voix, il y avait un peu de peur je ne le nierais pas, mais en même temps je me savais sincère et donc ne tremblait pas, ne buttais sur aucun des mots que je me devais de dire.

« Je ne crois d'ailleurs pas en ces Dieux, mais si Poséidon a bien existé un jour, sachez que je le déteste tout autant que vous. Il est selon la légende, responsable de la disparition de tout un continent qu'il aurait engloutit par jalousie, car ses habitants devenaient trop puissant, trop intelligent, au point de posséder le savoir des Dieux. Ce peuple était celui des Atlantes, l'avez-vous un jour connu ? Ou du moins, vous en avez entendu parler ? Il les as tous détruits et plongé leur nom et jusqu'à leur existence dans l'oubli. Cet homme est un lâche et un tyran sur tous les points, il agit sans s'occuper des conséquences, laissant les autres payer pour lui. »

Toujours tourné dans sa direction, du moins c'est ce que j'en déduisais par les sifflements des serpents, je reprenais ma respiration entre deux paroles, laissant en même temps ces dernières s'imprimer dans l'esprit de la créature autrefois humaine.

« Je... Christopher, je ne sais pas ce que tu en penses mais... peut être que les Dieux de l'antiquité sont ni plus ni moins que des sorciers... et comme tous sorcier, leur pouvoir a des limites. Même s'ils sont assez puissant pour maudire une personne. Penses-tu qu'un sort permettrait de conjurer cette malédiction, ou du moins la canaliser quelque part comme dans un objet. Un miroir ou quoi que ce soit d'autre. Ça demande un grand niveau je sais... mais je ne vois pas d'autre solution, la seule autre option serait de... »

Je ne finissais pas ma phrase, se serait de priver la femme de son regard justement, la condamner à garder les yeux clos, comme s'ils étaient collés, ou pire lui crever les yeux. Ce serait trop cruel. Je ne peux me résoudre à faire du mal à quelqu'un. Sans doute l'une de mes grandes faiblesses quand on y pense. Peut-être que mon camarade comprendrait où je voulais en venir en me voyant tâter l'air de mon bras, comme un aveugle qui chercherait son chemin, alors que je n'avais aucune raison de le faire en cet instant.

« Et vous Méduse... si nous vous libérions de ce fardeau, est-ce que nous pourrions partir ? Je vous assure que nous ne sommes pas comme ces hommes, bien au contraire, vous pouvez être certaine que nous n'éprouverons aucuns désirs malsain à votre égard. En fait... si je pouvais moi aussi botter le train à ce calamar mal léché, j'en serais ravi. Plus que ravi même. »

Il me restait un dernier argument pour prouver que je savais ce que c'était d'avoir à subir des comportements provoquant la colère, voir la haine, personne ne le savait. Chris aussi allait l'apprendre. Décidément, ce petit jeu allait nous forcer à en apprendre plus sur nous même mais aussi nos partenaires de jeu.

« J'ai moi aussi éprouvé la haine suite à une vengeance par rapport à un amour déraisonnable. Non non je sais, vous n'étiez pas amoureuse de Poséidon, mais j'ai aussi subit les colères d'une personne car je faisais une chose vu comme mal. Je suis différent moi aussi vous savez, je... je n'ai jamais été attiré par les femmes, plutôt par les hommes. Un jour, j'ai eu le malheur de trop m'attacher à un garçon, nous étions ensemble et tout se passais comme dans un couple normal. Seulement il vivait dans un quartier à risque, un jour des jeunes nous ont vu. Ils faisaient partit de ce que l'on appelle un gang, des voyous en sommes, quand je suis rentré chez moi, ils l'ont abattu avec une arme juste parce que nous étions dans l'interdit. Juste parce que nous n'étions pas ''normaux'' selon eux. Comme vous j'ai été furieux, furieux d'être puni alors que je n'avais rien fait. Furieux car le fait d'être avec lui était vu comme un crime à la fois par les autres, mais aussi par les miens car il n'était pas sorcier et en plus un homme. J'ai aussi voulu me venger, sur chaque personne que je voyais, sur chaque bande de jeunes, mais qu'est-ce que cela changerai ? Ça ne me rendrait pas ''normal'' pour citer les autres, ça ne ramènerait pas ce que j'avais perdu. Rien de tout cela, ça ne ferait que me changer en monstre, la colère aurait fait de moi un monstre, tout comme elle vous ronge de l'intérieur depuis plusieurs année. Renoncer à ce monstre en vous, vous êtes une femme, une humaine et comme tout humain vous aurez le droit à votre seconde chance si vous renoncez à la colère. Croyez moi. »

Un soupire quittait mes lèvres, le dire, c'était comme laisser une part de la personne dont je parlais partir. Alors que je le gardais jalousement dans mon cœur depuis le Noël de l'an dernier, quand il avait été tué peu de temps avant que je ne retourne à Poudlard.

« Vous avez été victime de votre beauté légendaire comme je l'ai été du fait d'être différent. Le reste ne dépend que de vous mais vous n'êtes pas condamné à rester ainsi. Je suis certain que nous pouvons vous aider. Mais pour cela, il faut que vous commenciez par affirmer en vous-même que vous n'êtes pas coupable, débarassez vous de votre culpabilité mais aussi de votre rage. Ce sont vos freins vers votre propre salut. »

Bien sûr que cette idée avait été idiote et cruelle... Idiote, car il s'était rappelé à la fin de son stratagème qu'il avait confondu les mythes... Méduse ne mourrait pas en voyant son reflet, c'était le Basilic qui perdait la vie en rencontrant son reflet. Cruelle... à cause des choses horribles que le jeune homme avait osé hurler à la Gorgone... un plan complètement inutile... totalement inutile et qui avait mis en danger la vie des deux jeunes hommes. Pandora avait vraiment réalisé un défi très difficile psychologiquement, en tout cas pour le moment... comme Christopher était sûr qu'il n'y avait pas que la négociation qui allait aider dans ce monde antique... Enfin, pourquoi parler de négociation ? Après le discours emplit de haine de la Gorgone, Maewan avait eu l'idée de mettre en place un nouveau plan, bien plus vrai, bien moins cruel et surtout... sûrement plus efficace que le plan de Christopher qui avait surtout eu comme principale utilité de créer beaucoup plus de problèmes... ou alors une ouverture au dialogue, c'est vrai. Bien que la voix de Méduse avait créé un vrai sentiment de mal-être dans l'esprit de Christopher, celui-ci écoutait les paroles de son ami, les yeux posés sur le sol, un genou au sol.

Maewan avait raison, tuer la Gorgone était une mission qui les répugnaient. Persée décapitant la Gorgone après avoir réussi à l'observer à travers la surface polie de son bouclier, emmenant la tête à Athéna, tout en passant entre-temps chez un certain roi qui fut pétrifié grâce à la tête de Méduse. Même morte les pouvoirs de la Méduse sont dangereux, donc peut-être qu'il fallait ne pas penser à la tuer, mais penser à l'aider... Mais comment ? Enfin... cette interrogation devait avoir été transmis à l'esprit de son ami, car ce dernier expliquait alors sa pensée, donnant une explication logique à l'existence des dieux. Oui, si les dieux étaient des sorciers ils possédaient leurs propres limites... Miroir... ce mot glissait dans son esprit pendant que ses yeux glissaient sur le bouclier, se demandait si...

Sa réflexion fut bloquée par les prochaines paroles de son ami, un véritable discours... une véritable... révélation. Christopher était bien entendu au courant des préférences de Maewan, partageant les mêmes mais... il n'avait jamais été au courant de cette sombre histoire. C'est vrai, l'homosexualité était une manière de vivre difficile à exprimer... pour une bonne partie de la population ils étaient différents... La Grèce Antique avait au moins la qualité d'être très ouverte en matière de sexualité.. enfin, il ne pouvait même pas imaginer la douleur qu'avait subi son ami, comprenant la haine qu'il voulait exprimer, les vengeances qu'il voulait faire subir aux monstres qui avaient commis ce crime... Mais les morts ne reviennent pas à la vie, surtout pas en tuant d'autres personnes. Silencieux, le jeune homme observa le sol, attendant que son ami termine... Quand cela est fait, il prenait la parole, parlant en premier à son ami.

« Maewan je... je suis vraiment désolé pour toi... Je n'ai jamais vécu cela alors je ne peux pas vraiment imaginer mais... Si tu as besoin d'en parler, après, je suis là...»

Il n'avait pas vraiment autre chose à dire, essayant de penser à l'épreuve, il prendrait du temps avec son ami après, il resterait près de lui, mais là... Son regard caressait toujours le bouclier, une idée germant, des éléments du mythe de la Gorgone revenant dans son esprit. Ce fut d'ailleurs à elle que ces prochains mots furent adressés.

« Méduse... Ma lâcheté a été prouvé face à toi. Jamais je n'ai pensé les horreurs que j'ai pu hurler... je connais ton histoire... je ne suis pas du genre à m'attaquer à ce genre de choses mais... je ne suis qu'un humain, alors que tu es une Gorgone, un être puissant et craint. Ma lâcheté est apparue et a poussé ton cœur à une colère plus importante encore et je m'en excuse, sincèrement... Je n'ai pas autant d'arguments que mon ami pour te convaincre de ne pas nous tuer mais... j'ai ce bouclier. Nous avons de la chance toi et moi, Méduse, Maewan est un génie... j'ai peut-être un moyen de glisser ta malédiction hors de ton corps pour l'enfermer dans ce bouclier qui servira de miroir mais... »

Il n'arrivait pas à dire la suite, car cela allait être difficile à demander. Ses excuses étaient si pâle, il le ressentait... et pourtant il était sincère. L'histoire de Méduse, cette terrible histoire... Il allait devoir en payer les conséquences un jour. Inspirant doucement, il continua de parler, pour les deux personnes cette fois.

« Ton sang est un élément essentiel à ce processus, Méduse. L'on dit que le sang provenant des veines du côté droit d'une Gorgone possède la capacité de ramener les morts à la vie... pendant que le sang du côté gauche tue. La différence entre réalité et mythe est assez importante, mais si l'on part de l'hypothèse que les dieux sont des sorciers alors ton sang, Méduse, aurait des capacités bénéfiques quand il provient du côté droit... D'ailleurs... même si celui-ci n'avait aucune propriété, nous en aurions quand même besoin. Juste un peu de sang, me permettant de créer la base de l'antisort... »

Juste ce sang, il avait besoin de juste ce sang pour mettre en place ce sortilège. Mais si elle refusait... il devait prendre en compte cette possibilité...

« Si tu refuses, Méduse, je te demande alors une faveur. Maewan ne t'a fait aucun tort. Si tu veux hurler ta haine envers une personne, mes oreilles seront là pour t'entendre... si tu veux que des yeux croisent ton regard pour une ultime fois, les miens seront là pour le faire... Mais si tu veux, comme moi et Maewan, supprimer cette malédiction... si tu veux retrouver cette magnifique femme... notre magie et nos esprits seront là pour le faire... Je t'en fais le serment Méduse... je ne partirais pas d'ici tant que je n'aurais pas réussis à te redonner ta beauté et ta vie d'autrefois.... »

Il n'y avait plus qu'à attendre... il avait juste besoin d'attendre, son casque retiré d'ailleurs... Si Méduse offre quelques gouttes de sang, il les récupérera avec ce casque. Mais il manquait une chose, qui commençait à se mettre en place dans sa tête. Pourtant, il pensait encore à son ami, s'en voulant de ne pas avoir pu être là pour le soutenir...

Meduse riait de voir ces humains fermaient les yeux, la craindre. Elle aimait jouer avec eux. Après tout, hormis tous ces héros de pacotille qui tentaient de la tuer, personne ne lui rendait la moindre visite, elle était toujours seule, en permanence, chantant tristement sous la lune et le soleil, à l'ombre de ce temple en ruine. Une vie de mort et de solitude. Elle se délectait de leur frayeur. Comme ils devaient se sentir bête d'avoir échoué à servir leur déesse cruelle. L'un d'eux prit la parole, celui qui avait tenu le bouclier devant ses yeux. Il commença à parler, tremblant. Quelle pathétisme... Et ceux-là se prétendait des héros. Les plus piètres qu'elle n'ait jamais eu sous les yeux! Sa voix s'élevait dans le temple, terrifié. Meduse l'écouta d'une oreille attentive. Elle aimait les supplications.

Mais ce n'était pas des supplications. Elle continua de tourner autour d'eux, attendant qu'ils finissent par la regarder, ses serpents sifflants agacés de ne pouvoir regarder leurs yeux effrayés. Elle prêta l'oreille à sa tentative de s'attirer la sympathie de la Gorgone. Meduse rit, extrêmement amusée. Une nouvelle ruse? Quelle lâcheté! Un peu de courage, petites proies! Qu'ils affrontent leur destin.

Elle accusa cependant le coup des paroles sincères concernant son bourreau, celui qui pour son plaisir lui avait volée sa vie. Les serpents sifflèrent, acquiesçant à ses paroles de haine.

"Oui, nous avons connus les Atlantes, petit humain. Encore des victimes des Dieux."

L'humain s'adressa à son compagnon, lui proposant une solution. Meduse s'arrêta, méfiante, suspicieuse, les dévisageant. Était-ce un code secret? Un plan prévu à l'avance? L'homme au bouclier lui parla de nouveau, lui demandant si elle les laisserait partir. Meduse rit à gorge déployée. Elle siffla près de leurs oreilles.

"Encore une ruse pour vous échapper, couards! Si vos Dieux vous entendaient les insulter pour gagner votre répit, ils vous foudroieraient sur le champ, misérable. Comme c'est amusant!"

Elle rit de nouveau, amusée par la conversation. Elle n'avait plus l'habitude de converser avec quiconque. Ses dialogues habituels se résumaient à des cris qu'elle arrachait triomphante à ses ennemis venus la tuer. Elle écouta cependant attentivement, prudente, les paroles suivantes. Son cœur était de pierre depuis longtemps pour avoir de l'empathie sur la peine de cet inconnu. Cependant, cela fit écho à sa propre douleur. Des larmes jaillirent silencieusement de ses yeux, objet de sa malédiction. Toute cette solitude. Cette vie de souffrance. A cause de lui. A cause d'elle. Son destin. Elle n'avait pas choisi. Les dernières paroles du jeune homme firent qu'elle sécha nerveusement ses larmes, se rapprochant en colère de son visage, soufflant sa colère.

"Tu crois que je ne le sais pas?? Misérable avorton! Je ne suis pas coupable!!! Je n'ai pas besoin de vous autres parasites masculins pour me le faire savoir!!! Ma rage est la seule raison pour laquelle je vis! Faire souffrir comme je souffre! Les tuer, tous! Me venger!! Que me reste t-il hormis cela, pauvres humains??"

Elle pestait, sifflant comme jamais à leurs oreilles, les griffant jusqu'au sang, légèrement mais un peu en profondeur. Qu'ils ouvrent les yeux! Qu'on en finisse de ce simulacre de conversation! Ils ne faisaient que réveiller cette douleur qu'elle cherchait à cacher par ses triomphes meurtriers. Mais ce fut au tour de l'autre de parler. Il s'excusait. Quelle plaisanterie! Meduse siffla de plus belle, riant d'un rire glacial, sans amusement.

Puis l'espoir. Ces humains se prétendaient de toute évidence magicien, grand sorcier. Il parlait de lui enlever sa malédiction. Elle rit de nouveau... Mais moins fort, moins sûre d'elle. Le pouvait-il vraiment? Retrouver sa vie d'avant? A quoi bon? Les Dieux s'acharneraient de nouveau sur elle. C'était son destin d'être tragique. Mais une partie au fond d'elle y croyait. En tout cas, était ouverte au changement. Sa partie humaine de toute évidence. Qu'est ce que cela lui coutait d'essayer? Elle se méfiait. Etait-ce un plan original pour la tuer? Après tout, elle s'exposait à leur merci. Elle allait refusé, riant, moqueuse comme à son habitude. Mais son cœur était triste. Ils avaient réveillés ces sentiments enfouis, ces souvenirs avec lesquels elle ne voulait plus vivre. A quoi bon continuer de vivre? Maigre victoire de ne pouvoir se venger ni d'Athéna ni de Poséïdon! Toutes ces vies humaines qu'elle avait sacrifié sur l'autel de sa rancœur. Il était temps d'en finir. Ce serait la vie ou la mort. Elle ria une dernière fois, moins agressive aux dernières paroles du jeune homme à l'épée.

"Tu es bien présomptueux. Seul moi décide qui mérite de vivre ou mourir. Mais j'accepte. Rendez-moi ma vie d'avant et je chanterais vos louanges à jamais. Échouez et vous mourrez! Pas d'entourloupe! Ou vous le regretterez amèrement!"

Elle leur tendit le bras, sur ses gardes...

Citation :: Je tient à m'excuser pour cette réponse tardive.

Chaque mots prononcés par la Gorgone rendait l'ambiance encore plus insupportable... Ce regard posé sur soi, l'impossibilité de lever les yeux, les sifflements de la chevelure de la dame... puis ses réponses, emplies d'amertume et de cruauté, tout formait une atmosphère irrespirable, une scène que Christopher aurait bien voulu ne pas avoir à jouer... Il était plus simple d'écrire ce genre de choses que de les vivre... au moins l'écrivain peut modifier l'histoire alors qu'ici il fallait subir les horreurs perpétuées par les deux divinités ainsi que la rage de la victime de ces déités. Puis, au fur et à mesure des paroles, la Gorgone semblait perdre agressivité et assurance... les mots des deux jeunes hommes avaient-ils fait effet... ? En tout cas elle voulait parier sur les capacités magiques des deux Poufsouffle puisque elle accepta l'aide... tout en précisant bien qu'ils avaient au dessus d'eux une épée de Damoclès... l'échec entraînera la mort et donc la fin du défis, la réussite entraînera la suite de l'épreuve. Il fallait parier... et surtout ne pas douter... si Méduse venait à voir l'incertitude se dessiner sur le visage du jeune homme elle ne croirait pas en ses capacités et n'attendrait même pas l'essai. Si les dieux étaient vraiment des sorciers, il y avait des chances de réussite alors... il ne fallait pas craindre un échec, et il fallait avancer.

Ce qu'il faisait d'ailleurs, ses yeux noisettes fixant le bras de la dame. Dans une de ses mains il tenait l'épée forgée par Héphaïstos et bénie par Arès, dans l'autre le casque corinthien. Il n'avait pas besoin de beaucoup de sang, il n'avait donc pas besoin de trancher trop profondément... de plus, une créature comme elle devait connaître l'art de régénérer une blessure non mortelle... enfin, peut-être... Ses yeux posés sur le bras de la Gorgone, la lame passa rapidement, d'un geste assuré, après quelques secondes d'inspiration et de préparation mentale bien entendu. Christopher récupéra le sang aux propriétés fantastiques dans le casque légèrement penché. Quand il eut une quantité plus que satisfaisante, le Poufsouffle appela Maewan pour qu'il bande rapidement la blessure de Méduse, au cas ou... S'asseyant face à son bouclier, le jeune homme posa l'épée et le casque de chaque côté, ses yeux glissant sur la paroi réfléchissante de l'objet. L'arbre aux pommes d'or était toujours là, bientôt il ne le verrait plus car ce bouclier appartiendra à Méduse... Si tout se passait bien, la malédiction serait enfermée dans le bouclier qui agirait comme un miroir : cela se produira quand la Gorgone se regardera à l'intérieur. Suite à cette libération de la malédiction, le corps redeviendrait ce qu'il était jadis et tout homme qui regarderait ce miroir, sauf les deux sources magiques qui l'animeront, deviendront pierre... Si l'on ne pouvait supprimer la malédiction, l'on pouvait au moins la canaliser dans un objet, comme l'avait si bien dit Maewan.

Former cet antisort était simple à expliquer et à comprendre sur le papier mais... bien plus difficile à faire en pratique. Le premier élément était de trouver des mots divisés en deux groupes : ceux qui expliqueraient la situation actuelle de Méduse et ceux qui formeront les vœux... Christopher avait limité les mots au nombres de six, trois par catégorie, mais il fallait des mots assez puissants puis, surtout, les termes devaient être écris dans l'ancienne écriture, les runes, qui était bien plus utile dans ce genre de situation. Il fallait vraiment remercier Maewan pour cette idée car c'était ses paroles qui lui avait donné l'inspiration. Pour Christopher, le jeune homme avait réussis d'une meilleur façon l'épreuve que lui. Au moins, chacun avait réussi les deux première épreuves : Christopher avait sauvé son ami de la noyade et avait pu vaincre sa propre avidité... bien que cela ne tenait en fait qu'à un fil... Quand à la seconde épreuve... eh bien en un sens elle n'était pas réussie mais comme dit plus haut, le mérite revenait à son ami. Enfin, le temps des explications était passé, il fallait mettre en pratique la théorie...

Glissant deux doigts dans le liquide vermillon, le jeune homme se mettait alors à peindre sur le rebord de la surface réfléchissante les différents termes en alphabet runique. En premier, la situation : « Malédiction », « Regard » et « Athéna ». Cela fait, il passa aux trois autres termes, qui formulaient le vœu tant désir : « Libération », « Miroir » et « Beauté ». Il ne fallait plus qu'espérer que cela fonctionne. Appelant Maewan, il prit a parole, parlant aux deux personnages, pour que Gorgone connaisse leurs intentions.

« Grâce à nos épées que nous apposerons sur le bouclier, nous allons animer les runes en infiltrant de la magie. Selon Pandora, nos épées ont une utilité identique à la baguette : c'est un outil qui utilise l'énergie magique. Le faire tout seul est trop dangereux... à deux nous allons pouvoir activer les runes et, si la théorie de Maewan est juste, libérer Méduse de cette malédiction. »

Exécutant ensuite ce qu'il avait lui-même expliqué, le jeune homme attendit que l'épée de bronze de Maewan soit contre la partie réfléchissante avant d'inspirer doucement. Il fallait se souvenir de l'impression qu'il ressentait quand la baguette envoyait un sort, il fallait revivre cela... mais il fallait surtout le faire, pour la première fois, avec autre chose qu'une baguette... Est-ce que cela allait réussir... ? Il ressentait déjà sa magie glisser mais... rien n'était sûr tant que la Gorgone n'aurait pas poser ses yeux sur le miroir. D'ailleurs... plus la magie s'écoulait, plus la fatigue se ressentait... c'était donc ça les effets secondaires que l'on pouvait ressentir dans cette illusion...

Enfin entre être fatigué et échoué, le choix était vite fait.

Citation :: Désolé du temps de réponse, j'ai eu une grosse baisse de motivation, j'ai faillis lâcher tous les forums où je suis.

Méduse malgré ses mots semblait s'être enfin adoucie. Du moins en apparence, je ne doutais pas que dans le fond elle soit peut-être anxieuse, mais aussi sur ses gardes. Après tout nous étions des hommes, nous étions constitués comme celui lui ayant fait du mal et rien ne prouvait que nous disions la vérité. Pourtant elle se laissait faire et Chris lui prenait donc un peu de son sang pour écrire quelques mots en runes sur son bouclier, puis alors que je rêvassais un temps soit peu, il fit appel à moi afin de lancer le sort.

Cette partie était celle que je craignais le plus en fait, la magie avec autre chose qu'une baguette était assez difficile et en apposant mon arme sur le bouclier au pommier d'or, je comprenais enfin ce que Pandora avait voulu dire, en parlant d'une fatigue assez forte. Ce n'était pas rien, alors que nous disions le sort je sentais un poids s'abattre sur mes épaules, comme si je venais de lancer un sortilège au niveau trop élevé ou encore que j'avais fait un entrainement de Quidditch un peu trop intense. Comme les fois où je m'amusais à être poursuivis par des cognards simplement pour améliorer ma vitesse et mon esquive. Un malade je vous dis !

Enfin en tout cas nous le faisions, la magie semblait glisser dans la lame comme dans la baguette mais avec l'effet drainant en plus. Si notre mission n'était pas si importante, j'aurais sans doute déjà abandonné pour être certain de préserver mes forces pour la suite. Hors si nous échouions, il n'y aurait plus de suite vu que nous serions statufier l'un comme l'autre. La honte en sommes, je veux bien être immortalisé en statue, mais sûrement pas dans une jupette à ras les pâquerettes. Plus tue l'amour tu meurs.

Après un instant qui me semblait être une éternité, nous arrivions à la fin du sort et j'étais littéralement sur les rotules dès l'instant où mes genoux touchaient le sol, le temps de reprendre quelques forces.

« Ouf... Je crois que c'est bon... Madame Méduse, si vous voulez bien vous donner la peine. Désormais ce miroir devrai emprisonner votre malédiction là dedans et vous rendre de fait une vie normale et digne d'une femme telle que vous. »

Pitié, faites que cela marche. Je ne suis pas statuegénique, et au diable le fait que je viennes d'inventer ce mot !

Elle les écouta expliquer leur plan par point, attentive à la moindre trace de piège. Mais rien ne semblait indiquer qu'ils cherchaient à user de ruse. Et elle les tenait toujours en son pouvoir grâce à son regard. Cela ajoutait à la difficulté de l'aide, puisqu'il devait prendre garde à ne pas croiser son regard. Elle hésita au moment où ils voulurent prendre son sang, mais elle finit par céder rapidement. Elle obtempéra lorsqu'ils lui demandèrent de regarder le bouclier. Elle vit son visage entourée de serpent sifflants, ses lèvres fermées et son regard froid mais qui attendait plein d'espoir... Et le sort sembla fonctionnait. Elle sentit comme une attraction de son corps vers le bouclier, comme s'il aspirait quelque chose. Elle commença à s'élever dans les airs à quelques centimètres du sol, comme en suspension. Son corps tournoya doucement, enveloppée d'une lumière blanche. Puis, après quelques minutes, elle redescendit. Elle posa son regard sur le miroir et vit ce qu'elle ne croyait plus jamais revoir. Son visage humain. Ses yeux s'embuèrent et un mince sourire apparut sur son visage mortel d'autrefois.

"Vous... vous pouvez me regarder maintenant."

Sa voix aussi n'était plus la même et elle avait retrouvé ses magnifiques jambes. Elle était vraiment belle et on comprenait pourquoi le Dieu des Océans et des Mers avait voulu la faire sienne, bien que ça n'excusait pas sa violence physique. Elle n'avait plus rien avoir avec la créature vengeresse et triste qui se trouvait à cette même place quelques instants auparavant. Son visage exprimait la gratitude et le bonheur, ce bonheur un peu incroyable, un peu fou provenant d'un espoir depuis si longtemps perdu. Elle se jeta au cou de Maewan puis de Christopher, les embrassant chacun sur la joue.

"Merci! Merci mille fois. Je crois que je ne pourrais jamais vous remercier à la hauteur de ce que vous méritez. Vous êtes de véritables héros! J'ai tellement de choses à vivre! Je saurais me montrer généreuse envers vous qui avait transformé ma vie, croyez moi! Je vous laisse continuer votre périple! Puissiez vous sortir sain et sauf de vos aventures. Merci encore pour tout!"

Elle les serra contre elle une dernière fois, chacun, longuement puis partit. Elle disparut vite de leur champ de vision tandis que la route argenté se remit à scintiller, leur indiquant la direction inverse de celle où était partie la douce Méduse maintenant pacifiée.

Ils marchèrent donc sur la route sablée, à travers des paysages arides. Quelques buissons et cailloux agrémentaient le paysage sec. Il faisait une chaleur écrasante. Ils avalaient un peu de poussière et de sable. Et pour ne rien arranger, sur le chemin de la route se trouvaient à quelques centaines de mètre un rocher gris et noir énorme, qui formaient comme un abri. Plus ils s'approchaient et plus la menace se faisait pesante. Ils pouvaient distinguer à travers les réfractions de lumière qui formaient comme des vagues de chaleur déformantes, une créature imposante, à l'ombre des pierres. Ils finirent par enfin voir ce qu'était cette forme...

Un immense Sphinx, allongé sur un rocher géant... et à ses pieds, les corps, les ossements de plusieurs hommes, des boucliers, des épées, des toges qu'il n'avait pu avaler. Le Sphinx androgyne dégageait une présence éblouissante, charismatique. On avait envie de le vénérer. Il ouvrit la bouche pour s'exprimer, majestueusement :

"Héros. Vous ne pouvez aller plus loin sans mon autorisation. Vous pouvez toujours être hardi et essayer, mais vous ne rencontrerez que votre mort. Pour passer, vous devrez répondre à plusieurs énigmes. Si vous répondez correctement, vous pourrez continuer votre chemin en paix."

Il se leva sur ses pattes, déployant ses ailes gigantesques et commença à déclamer les énigmes :

"Tous les voleurs me possèdent.
Je viens en premier dans les vengeances.
Tous les devins m'utilisent,
Les savants ne peuvent se passer de moi,
Car je suis le centre de gravité.

C'est votre première énigme! Je vais maintenant vous donner la seconde :

Nous sommes quatre frères en ce monde qui sont tous nés ensemble.
Le premier cours sans cesse et ne se fatigue jamais,
Le deuxième mange sans jamais être rassasier.
Le troisième boit et a toujours soif,
Et le quatrième chante une chanson sans jamais s'essouffler.

Réfléchissez bien et donnez moi votre réponse plus tard. Voici la troisième, voyageur :

Je suis souvent tenue mais rarement touchée,
Je suis toujours mouillée mais ne rouille jamais,
Parfois je suis perdue, parfois je suis mordue,
Pour bien m'utiliser, tu dois avoir l'esprit vif.

La quatrième n'est point difficile et vous la trouverez facilement :

Je connais quelqu'un qui toujours m'est proche,
Et qui pourtant dans le noir disparaît,
Envers moi seul cette personne est loyale,
Une force invisible la contraint à me suivre,
Mais bien qu'elle me touche, je ne peux la sentir.

La cinquième et la sixième ne sont que des amusements :

Bien qu'elle soit toujours noire, elle peut être blanche.

et

Vous me brisez rien qu'en me nommant.

Mais pour la dernière... je vous ferais un cadeau en plus, si vous la trouvez...

Je suis l'heureux papa de neuf divins enfants
Qui restent à mes côtés et m'entourent en dansant
Car ils veulent fêter la deuxième de mes filles
La seule qui accoucha, qui ne fut point stérile.

Je vous laisse maintenant la parole... Il en va de votre vie de vous montrer intelligent, héros!"

Le Sphinx sourit doucement, il aimait voir ses proies se débattre avant d'échouer...

Échec ou réussite... tout cela allait bientôt être révélé. Le rideau se lèverait sur un nouvel acte : soit l'acte final, celui de l'échec, soit l'acte de la réussite, la suite des aventures. Si le sort ne fonctionnait pas... la fatigue était bien trop présente pour pouvoir se défendre contre un assaut de Méduse. En revanche... s'il fonctionne, Maewan serait remercié comme il se doit. C'était vraiment grâce à lui que Christopher avait pu développer cette idée. Mais il fallait attendre... attendre... et espérer. L'espoir fait vivre, cette phrase n'était peut-être pas juste en fait : l'espoir est là certes, mais la peur de mourir, la peur de l'échec venait rendre cet espoir très faible... le cœur battant rapidement, la respiration rapide. S'il avait pu contenir tous ces éléments prouvant sa peur, là il n'y arrivait plus... Le moment le plus important...

Et la félicité de l'esprit apparus enfin. Ce n'était plus une voix emplie d'une féroce rage envers l'existence même, non ce n'était plus cela. C'était maintenant une voix claire, dont les intonations avaient un effet reposant. Tous les sentiments négatifs relatifs à l'échec n'existaient plus, c'était maintenant... la réussite. Ils avaient réussis, certes dans un monde onirique, à détourner une malédiction provenant d'un être considéré comme divin. Fausse information ou vérité, ce n'était pas à eux de découvrir cela, mais ils avaient quand même fait, pour Christopher en tout cas, un exploit. Les yeux du jeune homme se posaient sur le visage de l'ancienne Gorgone. Elle était magnifique, douce, ses yeux démontrant toute la gratitude qu'elle avait pour les deux pseudo-héros... bien que maintenant, l'on pouvait les appeler véritablement héros. Elle leur fit à chacun un baiser sur la joue, pour ensuite partir avec son nouveau miroir... Oh... Le bouclier... Faudra se démerder pour survivre comme il faut sans ça. Puis c'était un cadeau pour la belle jeune femme. D'ailleurs, avant qu'elle ne prenne congé, Christopher l'avait interpellé, lui disant ces quelques mots.

« Vous n'avez plus besoin de vous cacher... Soyez heureuse Méduse, vous le méritez plus que certaines personnes. »

Puis il la regardait partir, ses yeux fixant le bouclier qui s'éloignait.... Ce n'était pas vraiment le bouclier qui l'intéressait, mais ce qui se trouvait gravé dessus. Cet arbre aux pommes d'or... était devenu une image qu'il gardait au fond de lui, certes une image qui lui rappelait qu'il a failli tuer Maewan, mais une image qui, d'un côté... lui donnait envie... et personne ne souhaite perdre ce qui donne l'envie. Enfin, il secoua légèrement la tête, regardant son ami. Enfonçant l'épée dans le sol, il s'approcha du Poufsouffle. S'arrêtant face à lui, il regardant son ami.

« C'est grâce à toi que nous avons pu nous en sortir. Si tu ne t'étais pas dévoilé à Méduse, si tu n'avais pas parlé de ta théorie que les dieux pouvaient être que de simple sorciers... jamais je n'aurais eu le temps de réfléchir et l'idée en elle-même... Je suis désolé pour ce qui est arrivé à ton petit ami et je souhaite que tu arrives à surmonter cette perte. Enfin laisse-moi te remercier et te consoler comme je peux. »

Le jeune homme passait alors sa main derrière la nuque de son ami, le remerciant comme il se devait pour son aide précieuse. Il posa délicatement ses lèvres contre les siennes pour commencer à l'embrasser. Ressentir ce contact et le goût des lèvres de son ami était un pur bonheur pour Christopher, qui en avait déjà rêvé une fois ou deux. Pourquoi le nier ? Maewan était, et restait même, un jeune homme beau et en plus très sympathique... Ce n'était peut-être pas l'homme avec qui il allait ou voulait faire sa vie, il n'en savait rien, mais c'était quand même un vrai bonheur de l'embrasser. Enfin après ce baiser que Christopher ne s'était pas empêché de savourer, celui-ci décolla lentement ses lèvres avec un petit sourire. Il reculait ensuite doucement, avant de se retourner, rejoignant la lame qu'il avait enfoncé dans le sol, l'attrapant pour la sortir de là, rengainant l'arme avant de tourner son visage vers Maewan.

« Tu viens ? Je suis sûr que la suite sera aussi une nouvelle réussite. »

Et il commençait à avancer sur le chemin d'argent, prêt pour la suite... Une suite qui d'ailleurs se déroulait dans un décor totalement différent... Les plaines de verdure, les arbres, l'eau, tout cela n'était plus qu'un mythe dans cette région désertique. La chaleur trop écrasante empêchait vraiment de réfléchir, de se sentir bien... Quelle que soit l'épreuve qui allait se dérouler dans cette région, elle serait difficile rien qu'à cause de l'environnement. Au moins, Christopher n'avait plus un bouclier à porter, mais ce poids en moins ne se ressentait plus à ce niveau de la marche... Enfin les deux jeunes hommes s'arrêtaient face à un spectacle pour le moins pénible...

Des corps étaient présents, en état de décomposition avancés pour certains, en partie dévorer pour d'autre... Les charognards devaient être heureux ici avec tous ces corps humains morts... Mais qui était coupable d'un tel charnier ? Essayant de bien discerner la créature, il ravala sa salive quand il comprenait qui était le meurtrier.. ou plutôt la meurtrière. Le sphinx grecque était une femelle, à l'inverse du sphinx égyptien... Deux mêmes mots, pour deux créatures totalement différentes. La créature pris alors la parole, d'une voix terrifiante c'était un fait, pour leur expliquer alors la nouvelle épreuve... En soi l'explication n'était pas nécessaire... le mythe du sphinx était vraiment connu : Héra qui envoyait la créature à Thèbes, qui possédait une seule énigme , soufflée par les muses... C'était Œdipe qui tua la créature en répondant à la devinette et pu épouser alors celle qui était sa mère... En fait il n'y avait pas que les dieux qui avaient des relations avec un peu tout le monde, même les mortels s'y mettaient.

Mais là, ce n'était pas qu'une énigme... elles étaient au nombre de sept et avec la chaleur, réfléchir était un acte très difficile. Observant son compagnon de route, Christopher lui lança alors.

« Je crois que je préférais encore être avec les pommes d'or... au moins je n'avais pas de problème... »

Oui, c'était plutôt Maewan qui en aurait eu, des problèmes, si Christopher revoyait ces magnifiques pommes. Enfin, il chassa cette idée, se concentrant sur le défi lancé par la créature. S'asseyant au sol, le jeune homme écrivit les mots principaux de la première devinette. Voleur, Vengeance, Devins, Savant et Gravité... ces mots étaient les plus importants vu la tournure de l'énigme. Mais le sens ne collait pas... ces mots n'allaient pas ensemble, à part peut-être savants et centre de gravité, mais là... D'ailleurs, comment l'objet de l'énigme pouvait être le centre de gravité ? Ce n'était pas un point visible, une chose que l'on pouvait tenir, dessiner, ni écrire... à part en écrivant le terme logique. Puis il se refaisait la devinette dans sa tête et compris alors le point commun de tous ces mots... Levant les yeux vers Maewan, il lui lança un sourire, ayant trouvé la réponse à une énigme. D'ailleurs il prenait la parole en direction de la créature.

« Pour la toute première : le V est la lettre en commun dans tous les mots importants de l'énigme. Le voleur, la vengeance, les devins et les savants ont tous besoin du v pour avoir du sens. Et le v dans le mot gravité se trouve pile au centre, trois lettres avant, trois lettres après. »

Il était sûr de sa réponse... de toute façon il n'y avait pas vraiment d'autres possibilités. Il travaillait alors avec sa mémoire pour travailler sur les devinettes qui, selon la créature, étaient les plus simples. La numéro cinq et la numéro six n'étaient composées que chacune d'une phrase. Oui, elles étaient simples, même avec la chaleur il comprenait facilement le sens et les réponses. Qu'est ce qui est majoritairement noir mais quelquefois blanche ? Le concept de la nuit blanche était connue par Christopher qui avait le sommeil très léger. Quant à l'autre... il n'y avait qu'une chose que l'on pouvait briser en nommant...

« La nuit la plus noire est des fois accompagnée de nuit blanche, je sais de quoi je parle. La réponse est donc nuit à la cinquième énigme. Pour ce qui est de la sixième... il n'est pas présent en ce moment vu ce que nous vivons... le silence se brise rien qu'en le nommant... »

Il n'avait pu réfléchir que sur celles-ci... le soleil de ce désert était bien trop présent puis... Christopher n'aimait pas trop les énigmes, enfin... au moins il avait répondu à trois d'entre elles.

Le temps passait lentement, horriblement lentement alors que nous attendions le verdict de la femme maudite. Pourtant au bout d'un moment, alors que mes yeux étaient rivés vers les sol, j'entendais une exclamation de joie venant de la part de la jeune femme. Puis je me retrouvais embrasser – sur la joue hein ! - par cette dernière en plus d'être remercié plusieurs fois, puis se fut le tour de mon compagnon de route. En tout cas il fallait admettre qu'une fois son apparence retrouvée, Méduse était absolument magnifique et si je n'étais pas ce que je suis, à savoir plus attiré par les hommes, je lui aurais sans doute demandé si elle avait un hibou pour échanger du courrier.

Puis elle partait avec son miroir, désormais libre et ravie. D'une oreille distraite, j'entendais Christopher lui dire qu'elle aussi avait droit au bonheur, ce n'était pas faux. Après tant de temps à être vue comme un monstre, elle en avait bien le droit. Ce qui se passait ensuite par contre... demeurait pour moi un véritable mystère. Ou plutôt un instant de mise en stand-by intense de mon cerveau. Bon tout d'abord Chris m'avait remercié pour avoir parlé de mon passé, me présentant des sortes de condoléances – avec un an de retard mais tout de même- puis il m'embrassait, ce à quoi je m'attendais le moins. Pour preuve, je ne réagissais pas pour lui rendre ce petit moment pourtant fort agréable. Ce qui était bien en plus, c'est que personne ne le saurai, ce serait notre secret même si nous devrions en parler une fois sortit d'ici. Histoire de savoir ce que cela signifiait pour lui déjà.

Le temps que je réfléchisses à cela, Christopher était déjà en route pour la suite, je le suivais d'ailleurs, aussi rouge qu'une pivoine ou qu'un écusson de Gryffondor, au choix, avant d'atterrir dans une sorte de désert. La chaleur était étouffante et au bout d'un moment, une odeur pestilentielle me parvenais. Nous ne tardions pas à savoir pourquoi, plus loin, des cadavres s'entassaient et leur vue me tétanisais, me retournais littéralement le cœur. L'image d'un autre homme décédé, avec du sang entre autre, me revenait en mémoire et j'étais pris de tremblement alors qu'une créature énonçait des énigmes d'une simplicité tout relative. Ou alors c'était la peur et la chaleur, l'envie de partir, qui me soufflait les réponses. Je pencherais d'ailleurs pour cette option, car je n'étais pas un génie et en temps normal, sans la peur qui m'aidait, j'aurais sans doute chercher pendant de longues heures les réponses.

Comme je m'en doutais, Chris était le premier à répondre, puis je prenais mécaniquement sa suite. N'ayant qu'une idée en tête... Partir d'ici au plus vite. J'avais de toute façon fermé les yeux et retenais mon souffle pour ne voir ni ne sentir les corps.

« Bon... c'est à mon tour je suppose ? Tout d'abords les quatre frères... ce sont les éléments. Le feu, l'air, la terre et l'eau. Le feu dévore tout sur son passage, sans jamais cesser d'avoir faim. Tant qu'il y aura une matière combustible, il s'en nourrira pour durer. L'air et donc le vent, chante entre les arbres et partout autour de nous, sans jamais avoir besoin de reprendre son souffle puisqu'il est lui-même le souffle. L'eau coule dans les rivières, dans les océans, des lits qui sont sans cesse assoiffé et même sur le cours d'eau est infini, il étanche de façon continu la soif de ce dernier. Puis reste donc la terre. Donc les éléments sont la réponse à cette énigme. »

Je réfléchissais ensuite... Une chose que l'on tient sans jamais touché... qui est sans cesse mouillée sans rouiller pour autant... Tantôt perdue, tantôt mordue... et qui demande un esprit vif pour son utilisation... Un sourire naissait alors sur mon visage. C'était vicieux comme énigme, très imagé et si l'on ne faisait pas attention... nous pouvions nous tromper et finir mort.

« Ensuite la réponse à la troisième énigme est la langue. Souvent nous la tenons, de façon imagée bien sure, afin de ne pas tenir de propos pouvant être blessant ou simplement pour éviter un débat interminable. Elle est donc tenue sans jamais être touchée. Lorsque nous perdons nos mots ou cessons de parler pour diverses raisons, notre entourage demande si nous avons perdu notre langue, nous pouvons aussi nous la mordre, volontairement ou accidentellement. Elle nécessite aussi une vivacité d'esprit car par son biais nous parlons et les mots peuvent servir à faire le bien comme le mal, ce n'est que notre esprit qui peut décréter si nous en faisons bon usage ou non. »

Les Serpentards dans le genre de Lestrange n'étaient d'ailleurs pas très vifs d'esprit en y regardant bien, vu l'usage qu'il faisait du don de la parole. En y pensant j'étouffais un rire avant de continuer, il fallait réfléchir à la suivante. La quatrième énigme... Je faillis m'étouffer de rire, ça pour être simple, celle-ci était un cadeau des plus savoureux.

« Énigme quatre maintenant. Il s'agit de notre ombre. En effet c'est quelqu'un de très proche de nous vu que c'est une représentation de notre personne, qui disparaît dans le noir car seules la lumière et le soleil peuvent la faire apparaître, une fois dans la pénombre elle n'existe plus. Elle est obligé de nous suivre et n'est fidèle qu'à nous même puisque c'est le reflet de l'apparence de chaque individu. Elle nous touche sans que l'on puisse la sentir, elle est relié à notre corps par nos pieds et s'étend sur le sol. Tous ces indices nous mènent obligatoirement à l'ombre de chacun. »

Il n'en restait plus qu'une, la dernière. Apparemment si nous la trouvions nous avions un cadeau en plus. N'importe quel cadeau serait le bienvenue en ce moment. Surtout que si mes souvenirs sont exacts, nous étions à la troisième épreuve, ce qui veut dire que la dernière était un mystère absolu, même pour notre professeur et rien que d'y penser, j'avais quelques sueurs froides. Si nous étions soumis à notre plus grande peur, ou l'une des plus grandes ?

En me secouant la tête je me ressaisissais et me concentrais sur l'énigme finale. Celle qui signerais une victoire écrasante envers la créature face à nous. Jamais je n'avais été si heureux d'adorer les énigmes qu'en cet instant. Réfléchi... Réfléchi....

« Mais bien sur c'est le soleil ! Le soleil est le père des 9 planètes que sont Mercure, Vénus, la Terre, Mars, Jupiter, Saturne, Uranus, Neptune et Pluton. Tous tournent autour du soleil, donc de leur père et la sœur qu'il fête pour sa capacité a donner la vie est notre planète, la Terre, car elle est la seule planète du système solaire à être peuplée d'êtres vivants. A réunir toutes les conditions pour que la vie se développe ! »

J'avais donné ma dernière réponse d'une traite et ré-ouvert les yeux en même temps, pour les fixer dans ceux de la créature en évitant le plus possible de regarder son festin. Mon repas commençait déjà à faire des saltots dans mon estomac, autant ne pas le tenter d'avantage. Je reprenais dans le même temps une bouffée d'air, le regrettant presque aussitôt vu le haut de cœur qui me prit.

« Nous avons répondu à toutes vos énigmes. Maintenant dites nous ce qu'il en est. Savez-vous ce qui nous attend ensuite ? »

Bah quoi ? Je pouvais bien tenter ma chance après tout. Au point où nous en étions. J'espérais par contre que l'on ne se soit trompé nul part, autrement finir entre les crocs de ce truc ne me tentais pas plus que cela, la douleur serait la bien que fictive.

Le Sphinx resta silencieux pendant toute la réflexion des deux jeunes hommes. Il avait hâte de les voir échouer pour dévorer leur corps frais. Cela faisait trop longtemps que les derniers étaient venus. Leurs chairs étaient périmés. L'odeur pestilentielle dérangeait son odorat délicat et fin. Le Sphinx leur avait donné vaguement une chance de s'en sortir, n'ayant pas choisi les plus dures de ses énigmes. Mais il se doutait bien que ses futures proies ne trouveraient pas toutes les solutions. Il attendait patiemment, solennellement. Il écouta tranquillement les réponses, impassible. Il se contenta seulement de hocher la tête, indifférent. Ainsi, on avait déjouer ses énigmes. Cela était rarement arrivé. Seulement un petit roi au destin tragique, qui avait crié partout à la mort du Sphinx par la suite. Le Sphinx n'avait pas cherché à démentir la rumeur, ce roi avait bien assez subi les malédictions des Dieux. Les Oracles l'avaient pourtant prévenu. Tant pis, le diner serait remis à plus tard. Ils avaient même trouvé la dernière des énigmes. Le Sphinx avait précisément le cadeau idéal pour eux. Il prit un paquet enveloppé dans un tissu rugueux de toile grossière couleur paille et leur tendit l'objet.

"Bravo pour ces réponses. Vous avez l'intelligence assez fine pour que je vous laisse passer et continuer de parcourir le monde. Seul les ignorants doivent périr. Répandez votre sagesse, ô héros. Voici dès à présent le cadeau que je vous offre. Il vous seront utiles pour la suite de vos aventures. N'exigez pas de savoir à quoi ils servent. Vous perdriez votre temps. Partez maintenant!"

En ouvrant le paquet, les deux Poufsouffles purent découvrir deux petits miroirs avec poignée, ciselées joliment.

Le Sphinx regarda avec mépris Maewan après la question qu'il venait de poser. Devait-il répondre à cet impudent? Le Sphinx hésita. Il n'avait pas pour habitude de faire la conversation avec les mortels. Il posait juste des énigmes pour son plaisir intellectuel et les dévorait. Voilà tout. Il s'adressa froid au Septième année.

"Bien sûr que je le sais. Je suis Celui qui sait. Mais pourquoi vous aiderais-je? Si vous n'êtes pas des héros, alors vous méritez de périr. Je dirais seulement ceci : elles sont très hargneuses. Maintenant, partez, avant que je ne change d'avis."

Il se recoucha, repliant ses ailes de façon auguste, les observant, méfiant. S'ils ne faisaient pas mine de repartir, il les chasseraient et se délecteraient de leur chair.

Le chemin redevint argenté devant les deux jeunes hommes, tandis que le bouclier de Maewan brillait d'une étrange aura, de nouveau. Un Sphinx majestueux apparut, posé sur un rocher sur la droite du bouclier, derrière le lac. Ils purent s'apercevoir que à demi-effacé sur la gauche du bouclier se trouvait Méduse moitié sous sa forme humaine, moitié sous sa forme monstrueuse.

Ils avancèrent et virent que le paysage redevenait davantage luxuriant, moins désertique. Diverses baies et arbres fruitiers se trouvaient sur le chemin, ainsi que quelques sources d'eau claires. Nos guerriers purent à leur convenance se reposer un peu, se rafraîchir, se restaurer. Mais dans tous les cas, leurs routes continua encore. Ils purent bientôt apercevoir une montagne où leurs chemins semblaient les conduire. Une grotte se trouvait sur l'un des versants atteignables par un chemin montant.

Un vieil homme se trouvait non loin d'eux, assis sur un rocher, habillé d'une toge blanche élimée et salit par le temps et les mauvais traitements, parfois déchiré. Il avait la mine hagarde, épuisée, presque plus de cheveux, surtout blancs, une barbe plutôt importante également blanche. L'homme les entendit arriver et se leva. Il prit une grande branche fine se trouvant près de lui et commença à tâtonner et l'agiter vers le sol. Il était de toute évidence aveugle. Il s'avança précautionneusement vers eux sous les arbres et une fois à leur portée, leur parla d'une voix fatigué et désespéré.

"Êtes-vous amis ou ennemis? Peu importe, en réalité. Vous ne pouvez me tuer, à mon grand désespoir. Je suis Phinée, ancien roi de Salmydessos, fils d'Agénor. Pouvez-vous m'aider?"

Le vieillard avait l'air exténué, surtout avec toutes les griffures que portaient ses vêtements et son corps, mais heureux et plein d'espoir à la venue de ces deux hommes.

"J'ai autrefois échangé ma vue contre une vie plus longue, pour pouvoir aider et prédire l'avenir à d'autres gens. Mais je suis maintenant las de vivre. J'ai vu tous mes proches mourir au fur et à mesure du temps, de vieillesse. Les Dieux se sont mépris sur mon souhait et ont cru que je voulais l'immortalité. Ils m'ont fait cadeau de ce don que je ne voulais pas. Et dont je n'arrive plus à me débarrasser. J'ai cherché mille et un moyens de mourir mais n'en ait trouvé aucun. Je ne vois qu'une seule solution et elle est devant vous. Dans cette grotte se trouve un passage pour aller aux Enfers. Là-bas, je pourrais enfin me reposer et avoir la paix. Et si ce n'est pas le cas, je supplierais Hadès et Perséphone, dieu et déesses du monde souterrain. Seulement, les Harpies m'en empêchent. Elles me volent même ma nourriture, la salissent d'excréments et m'interdisent d'aller aux Enfers. Elle ne peuvent me tuer mais me jette à terre et dans le lac quand je tente quoique ce soit. Aidez-moi, je vous en prie!"

A ce moment précis, comme une réponse moqueuse, le rire des Harpies qui volaient plus haut dans le ciel se fit entendre et brisa le silence mélodieux de la Nature. Elles se rapprochèrent, voletant au-dessus de leur tête, riant à gorge déployée telle des femmes ivres. Leurs paroles se rapprochaient plus d'un cri aigu qu'une voix humaine. Elles étaient au nombre de huit et volaient en tous sens dans un grand fracas de battements d'ailes, allant et venant de la grotte à eux.

"Des proies! Des proies! De nouvelles proies! Qui se mangent! Qui se dévorent! Qui s'arrachent! Des proies, mes sœurs! Des proies! Pas comme ce vieillard rabougri! Des proies juteuses! Avec moi, mes sœurs! Avec moi!"

Elles fondirent toutes dispersées, essayant de passer entre les arbres touffus qui bordaient le chemin, criant, hurlant des insanités, des insultes, se gaussant et cherchant avec leurs griffes puissantes à attraper les deux jeunes proies tout en empêchant le vieux Phinée d'approcher de la grotte qui surplombait le lac, tandis que le soleil continuait à décliner, rejoignant peu à peu derrière la montagne.

Dans un récit, il était important que tous les détails soient étudiés, pour avoir une histoire agréable à lire ainsi que logique. Enfin, les règles de la logique se transformant selon les fondements de l'histoire : un récit de fantasy n'utiliserait pas les mêmes bases qu'un récit de science-fiction par exemple. Christopher pensait exactement à cela pour la raison suivante : tout ce qui se déroulait ici, dans ce monde onirique, ressemblait vraiment à une histoire écrite par une personne qui semblait avoir étudié les personnages principaux pour mettre en avant, à chaque épreuve, leurs façons d'être et de penser. En plus de cela, tout semblait mené à l'hypothèse que tout avait été soigneusement retranscrit sur papier. Une preuve ? Deux détails, les plus proches.

Le premier détail était le cadeau que le sphinx avait offert aux héros ayant déjoué son stratagème. Deux miroirs à mains de la taille d'une tête humaine, tout deux si bien travaillés que cela ressemblait à la signature des meilleurs artisans de ce monde. Le jeune homme avait observé son reflet tout en écoutant l'utilité de ces objets... Ils étaient importants pour la suite des aventures, à un moment ou un autre, ils en auraient besoin. D'ailleurs le second détail s'y accrochait vu que c'était la réponse du sphinx à la question de Maewan sur ce qui pourrait probablement se dérouler dans les prochaines aventures à l'intérieur de cette illusion. Celui qui disait tout savoir avait répondu par un indice, qui permettait à Christopher de réduire le champ des possibilités pour la prochaine rencontre. Voilà, ces deux détails mettaient cela en avant : dans une histoire, le narrateur envoie toujours un être sachant tout, voyant tout et ayant l'objet qui permettait de se sortir d'une impasse... Il faut toujours une aide venant d'un être possédant la connaissance de tout, ou au moins quelqu'un qui croit avoir ce savoir infini.

Mais alors que Christopher s'éloignait avec son collègue héros, le jeune homme réfléchissait aux autres épreuves. La première épreuve, représentant un combat contre soi-même : Maewan face à l'amour qu'il possédait pour son propre visage, ce visage qui aurait pu le tuer... Nielsen faisant lui face aux pommes d'or et à une avarice qu'il ne se connaissait pas, mais qui devait être bien présente... ou qui s'était réveillé avec les derniers événements. La seconde épreuve mettait en avant l'histoire de Bretian, les capacités de son ami dans le domaine des anciennes runes, c'était aussi l'épreuve durant laquelle naissait le rebondissement important à chaque histoire. Puis le savoir du Sphinx, cet indice... Tout semblait suivre un fil rouge - peut-être utilisé le terme fil d'Ariane serait un meilleur choix en connaissant la situation - qui les emmenait peu à peu vers l'épreuve finale que leur avait tant raconté Pandora. Cette dernière avait, selon elle, fabriquée toutes les épreuves, sauf la dernière qui possédait un aspect assez dominant sur l'esprit de la professeure... mais peut-être sur-jouait-elle sur cette apparence... Ce n'était pas impossible.

Christopher approfondissait sa réflexion, à cause de cela il n'entendait pas la voix de son ami si celui-ci lui parlait, d'ailleurs si Maewan observait le Blaireau, ce dernier tapotait sur le majeur de la main gauche... habituellement c'était la place où se trouvait sa chevalière d'or blanc, mais elle n'était cette fois là pas présente... Il avait gardé cette petite habitude depuis qu'il possédait ce bijoux autour du doigt. Enfin là n'était pas le point le plus important... si tout ceci était vraiment monté de toutes pièces, si les deux premières épreuves avaient un lien avec les participants, si la suivante en avait un aussi. Peut-être que tout ceci n'était que coïncidence, mais son esprit d'écrivain pouvait déjà lui donner quelques pistes pour ce qui semblait tant être exceptionnel pour l'épreuve finale. Mais il aimait aussi connaître l'avis de son ami, alors il s'arrêta, observant les alentours. Le paysage désertique avait laissé place à une nature abondante. Posant ses yeux sur le jeune homme, il prit alors la parole.

« Tu ne trouves pas ça étrange que les deux premières épreuves avaient un lien aussi important avec nous, enfin surtout avec toi ? Je veux dire... lors de la première épreuve tu as été attiré rapidement par ton reflet, l'épreuve a accentué un côté de toi, ta beauté et le fait que tu aimes cela. Tout cela semblait être fait pour toi, pour que tu tombes dans de piège... Puis la seconde épreuve as fait en sorte de te poussé à te dévoiler face à la Gorgone et à moi d'utiliser des capacités très spécifiques. Peut-être que je me trompe, mais rien n'est laissé au hasard. Pour quelqu'un comme moi qui écris des histoires, qui y réfléchit, qui cherche toujours à avoir le bon détail pour rester dans la logique du récit... tout cela semble préparer à l'avance, mais bien plus que l'on pouvait le penser. Est-ce que Pandora aurait fait en sorte que les épreuves aient un lien avec nous, en tout cas certaines, ou alors... nous connaît-elle plus que nous le pensions ? Peut-être est-ce un simple hasard, mais je suis un écrivain et j'ai besoin d'imaginer les choses, de deviner la suite... »

Il s'arrêtait dans ses paroles, marchant pour passer aux côtés de son ami, toujours pensif. Par exemple, l'indice était véritablement révélateur de l'ennemi qui allait apparaître pour le quatrième défi. Pour être face aux Érinyes, il faudrait être mauvais. Les amazones n'étaient pas foncièrement hargneuses. Les sirènes se trouvaient toujours vers l'océan, volant pour s'attaquer aux marins. En bon écrivain, Christopher n'aurait pas réutilisé les gorgones, cela aurait été trop redondant... ainsi qu'impossible à réussir, car, contrairement à Méduse, les deux autres n'étaient pas nées humaines. De plus il n'aurait pas dû à réfléchir autant... il y a des créatures dont le nom est très proche du terme hargneuse.

« Nos prochains ennemis sont les harpies. C'est ma théorie. Grâce à un indice et à une petite réflexion l'on peut deviner ce qui se passera. Peut-être que l'on peut utiliser les épreuves comme des indices, dans l'optique ou rien n'est lié au hasard. Selon les deux premières épreuves, ce monde nous demande un véritable travail sur nous-mêmes, d'utiliser nos propres connaissances et d'utiliser notre façon de penser. Ce que Pandora appelle « l'épreuve finale » pourrait avoir un lien avec nous, une forme de combat contre soi-même, ou vivre une chose que nous avons déjà vécu. Pour moi, tout dans cet univers onirique tourne autour du concept de devenir plus fort en sachant reconnaître nos faiblesses et nos forces. En tout cas si ma théorie est juste cela ne sera pas aussi simple que de combattre ton reflet... déjà que tu as failli y passer à ce moment-là. »

Les mains dans le dos, il n'oubliait pas bien entendu sa propre défaite, ou en tout cas ce qui allait y mener. Mais cela le réconfortait dans sa théorie que l'artefact devait créer une histoire en sondant l'esprit des participants... qui aurait pu savoir qu'il avait prit la décision de vouloir à un point important ce genre de chose ? Mais si cela était vrai... ce serait vraiment une magie toute puissante. Enfin, il continuait ses réflexions dans son esprit, reprenant la route avec son ami jusqu'à atteindre le prochain protagoniste de ce monde. Un vieil homme dont la barbe n'avait rien à envier à celle du Directeur de Poudlard. Un corps abîmé par le temps et des attaques régulières. Pourtant, bien qu'il semblait ressembler au plus crasseux des mendiants, il y avait une certaine prestance, ancienne et sûrement déchue, qui émanait de lui. L'homme se présenta comme l'ancien Roi de Salmydessos. Silencieux, Christopher préférait écouter son histoire avant de parler, étudiant les alentours, s'attendant à une attaque des harpies. D'ailleurs, son épée avait été dégainée et il maintenait le miroir dans sa tunique. S'il pouvait être utile pendant cette épreuve, il le saurait rapidement.

Au moins, il avait eu raison, les harpies étaient bien les ennemies à abattre lors de cette épreuve... et cela serait sûrement moins facile qu'avec la Méduse - bien que c'était déjà loin d'être le cas - ou le sphinx. Le rire des créatures venait d'ailleurs renforcer ce pressentiment. Huit créatures ailées, sadiques et dangereuses, huit ennemies qu'il ne fallait pas sous-estimer. Elles arrivaient, semblant se diviser en trois groupes : trois se dirigeaient vers Christopher pendant que trois autres s'intéressaient à son ami, les deux dernières préférant s'occuper du roi. Chris s'éloignait déjà alors qu'il lança à son ami.

« Ne t'occupes du roi ! Il est immortel ! Il ne faut pas rester grouper, elles seront trop nombreuses pour nous. On se rejoint après ! »

Le Poufsouffle courait alors entre les arbres, les cris plus ou moins éloignés des harpies lui donnant une indication de leur distance et leur vitesse. Cette situation était purement angoissante, cela ressemblait à une véritable chasse. Il était la proie que les harpies voulaient tuer et il devait vite trouver un moyen de les abattre, ou au moins les assommer. Le jeune homme arrivait alors dans un endroit plus dégagé, observant le soleil avant de regarder les harpies qui insultaient Christopher, expliquant sa destinée prochaine. Être dévoré par des harpies dans ce monde d'illusion n'était pas vraiment quelque chose qu'il souhaitait et il allait se battre pour réussir. Une première créature l'attaquait de face, utilisant l'épée pour bloquer l'attaque maladroitement, une seconde arrivait derrière lui, griffant son dos, arrachant un gémissement de douleur. Les harpies étaient si rapide qu'elles compensaient leur manque de force et de magie par cette célérité. Si seulement il pouvait trouver un moyen de les rendre moins rapide, ne serait-ce qu'un temps. Si le roi n'avait pas été immortel, il aurait sûrement décidé de le donner à ces harpies, cela leur sauverait la vie, sûrement... Quoique cet aveugle ne suffirait sûrement pas à ces oiseaux. Une idée se dessinait dans sa tête alors qu'il gémissait de nouveau de douleur, de nouvelles attaques des créatures qui avaient abîmées sa chaire.

Attrapant le miroir qui était à sa tunique, il le bougea de façon à ce que la lumière du soleil ricoche sur la surface réfléchissante pour arriver dans les yeux de la harpie qui attaquait de face. Cela avait agis comme il le voulait, elle avait dû fermer ses yeux. La harpie continuait pourtant d'arriver vers lui, en volant assez bas. La vitesse du mouvement l'avait entraînée vers lui, il n'y avait qu'une chose à faire. Grâce au manque de réaction de la créature qui avait les yeux fermés, Christopher enfonça son épée dans la poitrine de la femme, la retirant rapidement. C'était lui ou elles, ce n'était pas le moment de perdre son sang froid parce qu'il venait de mettre fin aux jours d'une illusion.

Puis ce n'était pas le moment pour Christopher d'avoir un remord, c'est en tout ce que les hurlements des deux sœurs de la défunte faisaient comprendre. La rage était si palpable, elle rendait la situation deux fois plus dangereuses. Pendant qu'elles rageaient de plus en plus fort, hurlant tout en volant au-dessus de lui, le jeune homme pensait à partir, mais cela serait bien plus dangereux. Observant la zone autour de lui, il remarqua le torrent qui menait au lac. S'il pouvait les faire tomber, elles seraient sûrement emportées par les eaux. Avec les rochers qui se trouvaient sur le chemin du torrent, les ailes des harpies seraient sûrement brisées. Mais sa réflexion ne dura pas longtemps, les deux créatures revenaient à la charge, plus violentes que jamais. Tentant d'éviter ou de contrer comme il pouvait les coups, les blessures le gênant plus qu'elles faisaient souffrir, le jeune homme arriva après maintes rencontres entre les serres et la lame d'aveugler une seconde harpie. Se souvenant du sort stupéfix, il essaya d'utiliser la même magie pour créer une coque au niveau de la lame qui, au moment durant lequel elle frappa la créature ne la tua pas mais l'assomma. Gardant le contrôle du flux magique, perdant peu à peu des forces à cause de cela, le jeune homme fit la même chose à la dernière créature. S'écroulant au sol, il rompit la magie pour reprendre peu à peu des forces, avant de se forcer à se lever, d'attraper les créatures et de les traîner difficilement au sol pour les mettre dans le torrent, qui les emportaient.

Observant l'eau, le jeune homme glissa la tête pour s'abreuver longuement. Cela ne supprimait pas la fatigue, mais la fraîcheur du cours d'eau le réveillait un peu. Christopher aurait dû être plus prévoyant, faire plus attention à l'utilisation de son énergie magique, c'est la choque à laquelle il pensait en regardant son reflet dans l'eau. Vu l'état dans lequel il était, la suite serait sûrement un échec. Au moins il avait réussi à venir jusque là, c'était déjà une bonne chose...Mais à quel prix ? N'avait-il pas tué un être ? Même si cela n'était qu'une illusion, prendre la vie de quelqu'un était un acte qu'il n'avait jamais commis. Mais c'était pour la survie... juste pour ça. Il se redressait, décidant de repartir en titubant dans la direction du roi.

Après quelques arrêts pour reprendre son souffle, quelques chutes, le jeune homme arrivait vers son ami qui devait avoir fini son combat vu qu'il était présent. Il n'y avait plus que les deux dernières harpies, volants en cercles au-dessus du roi, comme deux vautours attendant la mort improbable de leur proie. Regardant ces deux créatures, Christopher posa ensuite ses yeux en direction de Maewan, prenant la parole après avoir soupiré de fatigue.

« Il va falloir... ne pas s'occuper de ces deux-là. Elles ne nous ont pas encore repéré, donc il faut... utiliser nos muscles et pas nos têtes. On fonce vers elles. Je vais me charger de porter le vieillard comme je peux pendant que toi tu essayeras de les attirer sur le côté, tout en allant vers la grotte. Si une harpie s'intéresse plus à moi qu'à toi, ne t'en préoccupe pas... j'ai un bouclier parfait pour me protéger des attaques de ces harpies. »

Le jeune homme essayait de rester sur ses jambes, la fatigue était encore bien présente. Mais il fallait faire un effort... dans la grotte ils pourront se reposer avant de continuer. Puis il n'y avait rien d'autre de possible. Sortant de sa cachette avec Maewan, le jeune homme fonça vers le vieillard allongé, ou du moins se dirigea aussi rapidement qu'il le pouvait, en essayant de ne pas trop souffrir des assauts que les harpies pouvaient effectuer contre lui. Réussissant avec beaucoup de mal à atteindre la victime, essayant tant bien que mal à mettre l'homme sur son dos en se faisant aider par le second Blaireau. Le roi déchu sur les épaules, Christopher se remit en direction de la grotte, certes l'homme n'était pas un poids trop lourd , mais la fatigue rendait la masse plus difficile à portée. Par chance, les attaques des harpies rencontraient le corps de l'ancêtre. Son immortalité était un atout a utilisé, c'est ce que faisait Chris. Plus que quelques mètres, le jeune homme voyait l'entrée de la grotte approchée...

Encore un peu... Il fallait juste... essayer de courir encore un peu plus.

D'aucun se serait sans doute vanté après notre victoire face au Sphinx... et en vérité c'était exactement ce que je faisais intérieurement, flattant mon égo à coups de « bravo Maewan ! Tu es un véritable génie, dommage que personne ne puisse le voir. Pourtant, même sans phare j'éclaire, je suis le soleil » et tant d'autres choses qui prouvaient à quel point mon moi intérieur pouvait être un coups en train d'amadouer Méduse avec des souvenirs d'un passé douloureux, et la suivante être presque aussi joyeux qu'au début des épreuves. N'était-ce pas ce que l'on appelait un trouble bipolaire ? J'en parlerais un jour avec un psy... dans une autre vie ! En attendant, je me plongeais dans l'admiration du miroir qui devait apparemment nous servir pour la suite des épreuves. Nous allions encore avoir besoin de Narcisse et l'amour de son reflet ? Non, ça ne serait pas digne du professeur de nous donner deux épreuves similaires, elle était plus futée que cela.. allumer un feu peut-être ? Enfin... qu'importe, ce lion mélangé à une volaille commençait à me taper sur le système et quand il me prenait de haut, comme un vulgaire insecte, je retenais de justesse une remarque sur le fait qu'il vaux mieux demander pardon que permission, surtout quand nous voulions un renseignement pouvant paraître stupide.

Quand le paysage devant nous changeait, quand nous reprenions notre trajet, je pestais encore plus ouvertement et me tournait vers Chris.

« Non mais tu l'as entendu cet emplumé ? ''Je suis celui qui sait'' nianiania.. ce n'est pas la modestie qui l'étouffe celui-là, il devrait arrêté le régime cadavre, ça lui grille les neurones. S'il savait vraiment, il aurait répondu au lieu de se cacher derrière une pirouette. » avant de rajouter sans laisser le temps de la réponse à Chris, « Et non je ne suis pas du tout vexé par ce qu'il a dit. Ce n'est pas un poulet qui se prend pour un lion qui va me rabaisser, non mais oh ! »

Bon... dans le fond j'étais sans doute un peu douché par la remarque que je m'étais prise l'instant d'avant mais c'était ainsi. Je détestais que l'on me fasse remarquer mes erreurs ou autre, alors là... c'était le pompon ! Heureusement ma pensée se trouvait déviée par la soudaine lueur de mon bouclier, intrigué et tout en avançant, je regardais l'objet avant de voir qu'un Sphinx venait de surgir derrière le lac, mais aussi méduse plus en retrait sur l'autre côté. En toute honnêteté, je me demandais l'utilité de ces dessins et avait aussi hâte de voir ce que donnerai le gravure finale, surtout maintenant que j'étais le seul à avoir encore un bouclier. Je me demandais aussi si de son côté, Méduse suivait par décalage notre avancée grâce à celui que Chris lui avait laissé pour emprisonner son elle maléfique.

Le paysage changeait encore, tout était plus habitable qu'avant et nous pouvions nous restaurer un peu avant de voir une montagne, une grotte et... un papy ! Qu'est-ce qu'il fabriquait là celui là ? Il avait l'air passablement effrayé et aveugle, aussi je calmais ma précédente agressivité – bon ce n'était qu'un énervement – avant de lui parler. Chris ne voulait pas que l'on s'occupe de lui et je fronçais les sourcils, certes ce vieux bonhomme était immortel, mais cela ne voulait pas dire qu'il faille le laisser souffrir. Être immortel ne veux pas dire être à l’abri de la douleur.

« Nous allons faire de notre mieux l'ancêtre, en attendant, tâchez de rester à l'abri. Ah et... loin du précipice et du lac, je crois que mon ami ne voudra pas aller vous repêcher. »

Oui fait étonnant, j'avais l'impression que Chris pouvait être un peu – mais juste un peu – plus pourris que je ne l'imaginais et je le voyais bien sortir une réplique du genre ''on s'en fou, il va se noyer et revivre aussitôt'' si jamais l'ancien roi tombait à l'eau. En accord avec Chris, nous nous séparions donc et pour ma part, j'optais pour l'exact opposé de mon camarade, plus au couvert des arbres mais pas assez pour ne pas profiter de la présence du soleil. Vous connaissez cette manie qu'à le commun des mortels d'attirer vers lui un animal à grands coups de 'petit petit petit' ? Et bien je faisais de même en cette instant, attirant mes trois harpies pour un échange d'armes plus ou moins habile – plutôt moins d'ailleurs, j'y gagnais quelques égratignures mais ce n'était pas le plus important, j'avais une autre idée en tête.

Pour faire court, j'avais préféré me battre avec mon épée, en même temps j'étais à moitié moldu et comme beaucoup de personne, j'avais un temps rêvé de me battre comme l'un des chevaliers vus dans les livres d'Histoires. Qui serais assez fou pour ne pas tenté sa chance en cet instant ? Pas moi en tout cas et quand Chris revenait de son propre combat, je ne doutais pas de la surprise qui dût le saisir, je ne le regardais pas dans les yeux d'ailleurs en cet instant mais me concentrait sur ce qui m'entourais. Devant moi tout d'abords, un feu fait avec quelques branchage et le jeu entre le miroir et le soleil crépitait... quelques plumes – énormément – jonchaient le sol et ne parlons pas du sang. Au dessus du feu, sur mon épée qui servait de broche, une cuisse de dinde – euh.. de harpie pardon – était en train de cuire et je mordais à bonne dent dans une autre. Les deux autres harpies étaient posées contre un arbre, je n'avais pas assez faim pour en manger trois à la volée. Après un instant de silence, je regardais Chris qui venait de faire remarquer que nous devrions cette fois agir avec nos muscles plutôt que notre tête... pourtant... la tête pouvait faire un bon bélier pour passer un obstacle, ou alors j'étais dérangé.

« T'en veux un bout ? Ça a le goût de poulet je te jure ! Puis de toute façon, elle en avait plus besoin. » lançais-je vers mon camarade, secouant avec un sourire bien amusée ce que je mangeais jusque là. « Bon cela dit... si tu préfères que l'on se remette en route... Allons-y, je ne suis pas certain que le roi tienne longtemps autrement. »

Ha bah oui... Il avait décidé de reprendre la route et pépé immortel était son bouclier. J'en étais désormais certain, ce type avait un grain, encore plus que moi. Rapidement je reprenais donc mes affaires sans pour autant me débarrasser de mes trophées de guerre, pour avoir un casse-croute pendant notre trajet jusqu'à la grotte. Chris avait beaucoup de difficulté à tenir la route maintenant, je fronçais les sourcils en cherchant comment le faire atteindre l'entrée sans qu'il chute sous la fatigue qui semblait l'habiter – en toute honnêteté j'étais aussi fatigué mais... mon en-cas avait comblé cela – et je tentais le tout pour le tout.

« Allez venez les filles ! J'ai encore un petit creux et vous êtes quand même plus fraîches que vos deux copines, je suis certain que vous serez exquises avec une bonne sauce aux herbes ! »

But de la manœuvre, les énerver suffisamment pour qu'elles oublient le capitaine Nielsen et son chargement royal, évidemment il ne fallait pas être un génie pour savoir que ces demoiselles plumées prendraient ombrage de ce que je venais de dire et le temps que le poufsouffle à bout de souffle entre, je jouais le rôle de diversion avant de les rejoindre. Couvert de terre, d'entailles mais... plus amusé que jamais depuis le début de cette épreuve. Je me tournais alors vers le roi.

« Tiens ta majesté, un bout de poulet cuit. »

Oui je suis très ironique, je veux donner son dernier repas à un futur mort – si les dieux voulaient bien le laisser passer l'arme à gauche.

HJ : Mae ne mange que la partie volaille hein, pas la partie humaine! Il est pas cannibale XD

Le vieillard était fatigué et avait du mal à percevoir ce qui se passait autour de lui. Les Harpies se moquait de lui et l'égratignait, le griffait, l'assommait presque d'un coup d'aile. Elles ne faisaient pas attention aux cris et aux mouvements de batailles de leurs sœurs, persuadés que celles-ci gagneraient haut la main contre les mortels fraîchement arrivés. Mais au cri de douleur de leurs congénères, elles s'agitèrent mécontente, hurlant de façon stridente en réponse à l'appel de celles qui avaient partagés tant avec elles. Elles s'éloignèrent de l'ancien roi Phinée pour aller pleurer sur le corps de leur sœur.

C'est le moment que choisi Chris pour retourner auprès du vieillard. Celui-ci fut surpris d'entendre la voix d'un des jeunes hommes lui indiquant de le suivre. Il sentait une odeur désagréable de chair dans l'air et entendait le crépitement d'un feu. Les paroles de l'autre héros faillirent lui soulever le cœur. Plaisantait-il ? Il ne pouvait pas manger vraiment une Harpie, non ? L'ancien roi fit une moue de dégoût et s'éloigna du feu. On lui indiqua de monter sur le dos d'un des hommes et il obtempéra. Il n'appréciait pas trop le ton des deux jeunes, l'un plaisantant comme si de rien n'était tandis que l'autre n'avait l'air d'avoir aucune pitié pour lui qui avait tant souffert.

Il sentit que le garçon était faible surtout sous l'impact des Harpies qui griffaient encore le dos du vieillard. Il sentait qu'il montait. Enfin la grotte ! Enfin le passage aux Enfers, où il pourrait reposer en Paix auprès d'Hadès et de Perséphone. Il entendait encore l'autre héros faire diversion en parlant des Harpies comme de simple poulet. Phinée espérait vraiment qu'il plaisantait. C'était sinon presque du cannibalisme et donc non digne des contrées civilisées dans lesquelles ils vivaient. Le Roi sentit l'air se refroidir et ne sentait plus le soleil sur ses épaules. Il descendit du dos du jeune homme et le remercia tout en s'inclinant. Son attitude était humble et il sentait en lui la paix enfin envahir son cœur.

Arriva alors l'autre héros qui lui proposa un morceau de Harpie. Le Roi eut un mouvement de recul et d'horreur.

"Etes-vous cannibale ? Les Harpies sont des êtres à moitié oiseau dans leur sang, certes, mais aussi à moitié humain."

Le ventre de Maewan gargouilla de bruits étranges tandis qu'une des deux dernières harpies qui avaient tentés en vain de lui arracher la tête arriva par surprise derrière lui, encore à l'entrée de la grotte et lui lacéra le dos ouvrant une large plaie sanglante. Elle n'eut que le temps de hurler "Pour ma sœur !" que Christopher lui fit rebrousser chemin, la blessant au passage. Maewan était mal en point et le roi en entendant les plaintes du jeune homme prit la parole gravement.

"C'est ici que nos chemins se séparent. Merci infiniment pour votre aide précieuse. Je n'oublierais pas une fois dans le monde souterrain tout ce que vous avez fait pour moi et je répandrais votre Gloire aux Enfers. Mon chemin doit emprunter ce tunnel long dont je sens le souffle dans mon dos. Merci pour tout, grands héros. Je vous souhaite bonne chance pour le reste de votre chemin. Puisse les Dieux veillez sur vous. Adieu !"

Le roi Phinée marcha doucement, sentant à travers ses sandales, le sol irrégulier et s'engouffra dans le tunnel. Pendant ce temps, le bouclier se mit à briller de la même Aura qu'auparavant. Une montagne où se trouvait une grotte apparut en haut du bouclier ainsi que deux harpies menaçantes voletant se dessinèrent sur chacun des côtés de la montagne, une au-dessus du Sphinx près du lac et l'autre, au-dessus de la Méduse à moitié effacée. Une voix divine se fit alors entendre dans la caverne silencieuse, tandis qu'un chemin scintillant menait à une porte, la même par laquelle était rentré Maewan et Christopher au début de l'épreuve.

"Votre périple touche à sa fin, noble héros. Les Dieux ont été satisfait de votre bravoure et de votre intelligence et les musiciens et poètes chanteront vos louanges inspirés par les Muses. Derrière cette porte se trouve votre ultime épreuve. Nous vous souhaitons bonne chance !"

Nos deux héros marchèrent jusqu'à la porte, Maewan toujours souffrant et la franchirent.

Spoiler:

» Inscription à l'Event des 6 Portes
» Christopher Nielsen
» Christopher Nielsen - Chronologie
» Christopher Nielsen - Boîte postale
» Event des 6 portes [Ash Reynes & Remus Lupin.]

Event des 6 Portes [Christopher Nielsen & Maewan Bretian]

Event des 6 Portes [Christopher Nielsen & Maewan Bretian]

Sujets similaires

Sujets similaires