Le PHYSIQUE

Elle n’a jamais été très grande Lys, toutefois un étrange sentiment de fierté émane d’elle, une fierté mystique. Elle est d’une grâce légère et agaçante, trop perfectionniste. La sorcière est charmante, ses traits sont fins, agréables, mais à vrai dire, elle se fiche bien de l’apparence, quoiqu’elle fut extrêmement soignée, elle ne peut se permettre d’être négligée. À première vue, elle semble être une gamine arrogante et trop gâtée, perchée sur ses hauts talons, ses prunelles noisettes froides et impénétrables. Elle ne sourit qu’aux personnes qu’elle apprécie, elle méprise et ignore les autres, cependant, cela ne fait pas d’elle une personne infréquentable. Elle n’est pas foncièrement mauvaise. Asphodèle a de long cheveux bruns aux ondulations gracieuses, souvent ornés de fleurs et autres accessoires. Elle accorde beaucoup d’importance à son style vestimentaire, elle apprécie la mode. Elle favorise les couleurs pales, naturelles, la dentelle, le velours, les broderies. Elle aime les excentricités.

L'HISTOIRE

« J’ai vendu mon âme à la folie – avant de sombrer, voici celle que je suis. Lys Asphodèle Northampton, fille d’Absconsus et Galatée Northampton. Mon père est un sang pur, héritier des Northampton, famille fortunée, ma mère est également de sang pur – ah non ! Récemment, nous avons appris qu’elle était une sang mêlée. Elle avait donc menti à mon père. Ils sont tous deux mangemorts, et blâme donc, par conséquents, moldus et « sangs-de-bourbe » - appellation ridicule et raciste. Je ne compte pas suivre leur voie. Je ne suis pas ainsi. Je suis une traître. Je pense être une personne intelligente et surtout loin d’être influençable. Toutefois, de récents événements m’ont poussés à écrire ceci. »

F l a s h b a c k

Lys avait fuit le manoir, une fois de plus. Il était tard, et après avoir longuement marché, elle s’était retrouvée dans le monde moldu. Tout lui semblait nouveau et exotique, elle aurait pu s’attarder plusieurs heures face aux merveilles qu’elle contemplait. Ce soir-là, il pleuvait, elle avait donc décidé de ce rendre dans ce que les moldus appelait communément « métro » ; or ces souterrains étaient semblables à un labyrinthe. Elle s’y était perdu, naturellement.

*
* *

Elle déambulait dans les allées sombres en pestant contre elle-même de s’être égarée si facilement. Elle n’aimait pas ces lieux, elle aurait préféré être perdue dans la forêt interdite, ces couloirs sentait l’alcool et l’urine. Elle avait sa baguette, elle avait la possibilité de se défendre, toutefois, elle avait peur, ce lieu ne lui était pas familier. Elle entendit un ricanement au loin, cela lui glaça le sang.

« Qui êtes-vous ? » demanda-t-elle, incertaine et méfiante.

Personne ne répondit, alors elle fit demi-tour en espérant tomber sur une personne capable de l’aider. Ce qui n’arriva jamais. Elle entendit des pas, et un second rire, le même. Elle se figea. Un homme se montra. Son crâne était dégarni, ses yeux gris la transperçaient, quant à son sourire, il était probable qu’il demeure à jamais dans son esprit. Il empestait l’alcool.

« Tu sais, ma jolie, tu ne devrais pas rester ici, c’est imprudent. » susurra-t-il.
« Partez donc, infâme. » siffla-t-elle, apeurée.
« Ferme-là sale gamine, je vais t’apprendre les bonnes manières. »

Il s’approcha d’elle en titubant. Elle recula jusqu’au mur le plus éloigné. Mais il fut plus rapide, il attrapa le col de sa veste et avança son visage vers le sien. Elle se mordit la lèvre inférieure en cherchant vainement sa baguette. Il la gifla, mais elle ne hurla pas, il était tard, et nul ne s’aventurait dans de tels lieux à cet heure-ci. Il la plaqua contre le mur opposé et fit courir sa main le long de son cou. Il écrasa ses lèvres contre celle de la jeune fille avant d’attraper saisir brutalement ses mains pour qu’elle cesse de bouger. Une unique larme coula le long de sa joue, puis elle se ressaisit. Si elle devait souffrir ce soir, ce serait dignement. Elle comptait se défendre. Alors elle planta ses ongles dans les mains de son agresseur et le poussa le plus fort possible. Il s’écroula pathétiquement sur le sol – l’alcool a ses méfaits. Elle attrapa sa baguette et la pointa sur l’homme. Il ricanait.

« Tu crois que tu me fait peur avec ton bout de bois, lance le plutôt à un chien ! » Il ne cessait de rire.
« Il semblerait que ton tour soit passé. C’est désormais à moi de t’apprendre les bonnes manières, mon chou. » Elle ricana sombrement.

Il essayait de se relever. Asphodèle pensa à un sort. Il devait souffrir. Souffrir. Il réussit à se relever. Elle ne bougea pas. Un sort. Il fit un pas vers elle. Un sort. Les prunelles de la sorcière se voilèrent, un sourire narquois naquit sur le bout de ses lèvres.

« Endoloris. » siffla-t-elle.

Le temps sembla s’arrêter. L’homme se figea, ses yeux s’exorbitèrent, ses genoux cédèrent et enfin, il tomba à terre en réprimant un hurlement. Il semblait pris d’étranges soubresauts. Elle ricana, elle n’était plus elle-même.

« Endoloris. »

Cette fois-ci, il hurla, son cri strident résonnait à travers les couloirs obscurs du métro. Elle riait de plus bel, et il l’implorait de cesser.

« Ne t’en fait guère, je vais te faire oublier cette mauvaise soirée. »

Elle hésita. Elle pourrait le tuer, mais cela allait se savoir. Elle serait enfermée. Elle allait être enfermée, quoi qu’il en soit. Alors elle ne fit que murmurer :

« Oubliettes. »

F i n d u f l a s h b a c k

« Je suis peut-être devenue barge, mais ce type le méritait, j’en suis persuadée, une moldue y serait restée. J’ai utilisé un impardonnable, et pourtant, cela ne s’est jamais su, personne ne s’est inquiété de cela, personne n’est venu m’arrêter. Personne, malgré mes craintes. C’est étrange. Mes parents – géniteurs – l’ignorent, fort heureusement, je ne désire guère leur fierté. Je ne regrette pas cet acte. Et je ne le regretterais jamais. J’espère ne pas devenir vraiment folle, mais je crains le pire. Je vais sombrer, je vais admirer ma déchéance et m’en enivrer, cela va me plaire, je dois avoir hâte inconsciemment. Et surtout honte ! »