Ce devait être un affreux cauchemar. Qui n'avait pas lieu d'être.
Je m'étais d'abord réveillée dans la salle commune sous le coup de la douleur naissante dans mon genou, ce ne fut qu'après coup que je me rendis compte que la cicatrice que j'avais dans le dos me brûlait la peau. Avec un désagréable pressentiment, je me redressai de sur les parchemins de métamorphose sur lesquels je m'étais écroulée en fin de soirée. C'est à cela que ressemblaient la plupart de mes nuits, des révisions intensives ou des recherches pour l'enquête dans l'espoir de trouver de nouveaux indices ou de me changer les idées, puis quand je n'en pouvais plus, je m'endormais sans réellement le sentir venir et me réveillai enfin en sursaut comme avec la mauvaise impression que quelqu'un m'observait ou essayait de me toucher. Il devait bien être trois heures du matin dans cette nuit du 18 Février et je me relevai après avoir récupéré toutes mes affaires pour me glisser jusqu'à mon dortoir à pas de loup. Comme à leur habitude, toutes mes camarades dormaient profondément et j'enviais le sourire béat que dessinait leur visage serein. Il y avait bien longtemps que je ne savais plus trop à quoi ressemblait une vraie nuit de sommeil, mais ces derniers temps je n'y faisais plus réellement attention, mes petites escapades nocturnes et dangereuses avec Sirius me faisant beaucoup de bien. Je déposai mes affaires au pied de mon lit, le regardai avec avidité tout en sachant que venant de dormir au moins trois heures sur une encre séchée, je n'allais plus dormir de si tôt, en bref, je venais de faire ma nuit. Je soupirai, pris un sac avec moi sur lequel j'avais utilisé un sortilège d’extension. J'y engouffrai la cape d'invisibilité que Julien David m'avait donnée, histoire de toujours l'avoir sur moi au cas où quelqu'un aurait la bonne idée de fouiller dans mes affaires ou au cas où il me prendrait la « bonne » idée de mettre mon nez là où il ne fallait pas, pour les besoins de l'enquête, bien sûr. Je n'avais toujours pas croisé cette fichue Dame Grise et je commençais à désespérer. J'emportai avec moi diverses sucreries, des parchemins, de l'encre, tout ce qui était bon pour prendre des notes.
Je glissai hors de ma chambre avec la puérile satisfaction de pouvoir vagabonder à mes souhaits dans toute l'école. Il me suffisait d'agiter l'autorisation que m'avait donnée Julien David devant Rusard pour qu'il abandonne toute idée de me coller pour avoir vagabondé après le couvre-feu. Chaque fois que j'avais l'occasion de déambuler, je découvrais un peu plus certaines parties ou pièces de l'école, étage par étage. Mais cette fois-ci je préférai traîner un peu dehors. Au détour du parc, que j'avais mis un peu de temps à atteindre, je relevai la tête vers une boule de plumes qui fonça vers moi en manquant de faucher ma tête. La bestiole ne prit même pas le temps de s'arrêter et m'envoya une lettre au visage. Furieuse, je lançai un juron envers la chouette qui disparaissait dans l'obscurité. Un regain d'espoir m'envahit toute entière alors que je m'attendais à un petit mot rapidement griffonné de Sirius qui m'aurait demandé si je faisais encore les quatre-cent coups, mais s'il l'avait fait, ça aurait certainement été grâce à sa chouette Harfang. J'ouvris le petit morceau de parchemin à la hâte et poussai presque un cri en ne lisant que le nom que l'on m'avait donné. Le morceau tomba par terre et il me fallut au moins deux bonnes minutes pour réaliser. Je pris l'enveloppe pour la regarder de plus près, mon nom y étant précisément inscrit, puis décidai d'enfin reprendre la lettre pour en lire la première phrase. La suite ne fut qu'effroi. Il savait. Ce que je faisais, où j'étais exactement. Il m'ordonnait de faire attention. Je fus prise d'un violent spasme et j'eus presque l'impression de sentir de nouveau ses mains sur moi, son poids sur mes jambes et mes côtes, le goût du sang dans ma bouche ou qui glissait sur mon bras et dans mon dos. Les murmures, les rires. J'étouffai, froissai le papier avec le peu de force que je sentais couler dans mes doigts. Puis la marque qu'il avait infligée à ma peau me brûla davantage encore et mon esprit, me jouant des tours, me fit croire qu'il pouvait contrôler cette douleur, que le jeu avait repris de plus belle. Mais pourquoi après tant de temps ? M'avait-il laissé le temps de guérir et d'espérer qu'il me laisserait tranquille pour enfin noyer tous mes espoirs ? C'était de l'acharnement, pur et dur, qui fonctionnait, c'était certainement le pire dénouement de la situation. Le souffle court, je me précipitais vers la volière sans vraiment trouver de raison. A qui aurais-je pu écrire ? Sirius ? Non, si quelqu'un le trouvait hors de son dortoir, il finirait dehors pour de bon. A Abigaël ? Le bougre devait ronfler et il en avait déjà assez de s'occuper de Maewan. A Romanov ? Non plus. Je ne vis que le professeur Jane, qui m'avait sauvée ce jour-là à Pré-au-Lard, qui était à Bristol aussi et qui était né-Moldu, tout comme moi.
Tout en haut, je gribouillai un mot à la hâte, mouillé par endroits de mes larmes. Comme de coutume, ce fut Lily, elle aussi Harfang, qui porta mon courrier bien qu'elle me donna un coup de bec sur le haut du crâne pour l'avoir réveillée. Elle n'aurait pas un long chemin à faire, mais je me sentais incapable de bouger moi-même. J'étais assise sur la première marche en haut de la volière. La réponse ne fut pas longue à tomber, et je regardai les traits réguliers et propres de mon professeur. J'y trouvai quelque chose de rassurant, si Greyback ne pouvait bel et bien pas influencer quoi que ce soit chez moi. J'aurai dû m'en douter, c'était évident, après tout je n'avais pas été mordue. Mais j'étais encore angoissée, j'avais du mal à respirer et je ne voulais pas rester seule. Alors je pris le chemin inverse, le dos ruisselant de sueur froide, jusqu'au château où je me ruai, haletante, jusqu'au bureau de mon professeur d'étude des moldus. Je croisai le chaton de Rusard sans vraiment y faire attention, je n'avais qu'une envie : Me mettre en sécurité. Une fois à la porte du bureau, je tambourinai dessus du revers de la main sans vraiment faire attention. Tout le temps que j'attendais là dehors, les moindres mots de la lettre me revinrent en tête et prise d'une nouvelle crise, je butai de nouveau sur l'évocation des Bretian. Je me laissai tomber sur le sol, mes jambes incapables de me tenir plus longtemps, la main portée contre ma bouche pour réprimer un vomissement.
« Mon dieu... C'est lui... Il les a tués... Pro... Professeur... ! »
Greyback était partout. Si Voldemort éveillait la peur dans tous les esprits, pour moi, le pire monstre de la terre, c'était bel et bien ce loup-garou.
Depuis la disparition de Pandora le moral de Lance en avait prit un coup, même s'il s’efforçait de le cacher et puis toutes ses attaques sur ses élèves, ça le rendait malade. Bristol hantait toutes ses nuits, transformant le professeur de nature jovial en un personnage beaucoup moins coloré, cependant il faisait tout son possible pour que ceux qui l'entouraient ne s'en rendent pas compte, il ne voulait inquiéter personne. Contrairement à ce que l'on pourrait croire Lance Jane n'était pas vraiment du genre démonstratif, du moins pas quand ça pouvait ruiner le moral de quelqu'un à qui il tenait. Voilà pourquoi la plupart du temps il se débrouillait avec ses états d'âmes et ça lui allait très bien comme ça.
Cette nuit là, il était en train de travailler sur un grille-pain, essayant de le transformer en mixeur. Il n'y avait que comme ça qu'il arrivait à retrouver le moral et à sa décoller de la pesanteur actuelle, en bricolant ses objets moldus. Ce qu'il faisait de plus en plus souvent et le nombre de ses nœuds papillons pouvaient en témoigner. Quand soudain, un hibou vint se percher à sa fenêtre qu'il avait laissé ouverte pour laisse s'échapper les vapeurs étranges qui sortaient du pauvre grill-pain. L'oiseau rentra et se posa sur une pile de livres qui se trouvait à proximité, il fallut plusieurs minutes au professeur pour s’apercevoir qu'il n'était plus seul. Il délaissa son grille-pain/mixeur pour aller grattouiller la tête du volatile. Il attrapa le morceau de parchemin qu'il avait accroché à la patte et le lu attentivement.
Son sang se glaça dans ses veines lorsqu'il arriva au passage retranscrit par l'une de ses élèves, à qui il avait, accessoirement, sauvé la vie quelques temps auparavant. D'ailleurs les mots qu'elle lui avait recopié venaient de la personne qui l'avait agressé. Lance montra presque les dents, chose qui arrivait que très rarement chez le né-moldu, qui en temps normal était quelqu'un de très calme, avec le flegme anglais dans toute sa splendeur. Seulement, s'il y avait bien une chose qui avait tendance à le mettre hors de lui c'était que l'on touche aux êtres qui lui étaient chers et aussi idiot cela puisse paraître, tout ses élèves en faisait partie. Du moins, il pensait qu'ils étaient bien trop jeunes pour se battre seuls et il fallait bien quelqu'un pour les protéger en attendant qu'ils puissent le faire seuls.
Lance s'empressa de retourner à son bureau pour répondre à la jeune femme. Il essaya de la rassurer comme il pouvait. Elle se faisait des films, il se devait de lui faire passer ces idées, mais par hiboux interposés ce n'était pas si facile. Il s'y efforça pourtant. Après quelques échanges il essaya de se remettre à son travail histoire de se changer un peu les idées, avec l'intention de passer voir la poufsouffle le lendemain matin avant ses cours.
Enfin, c'était ce qu'il avait prévu avant qu'un nouveau bruit vienne le déranger. Quelqu'un tambourinait comme un damner contre la porte de son bureau. Lance posa une nouvelle fois ses affaires, attrapant sa baguette, au cas où et il se dirigea directement vers la porte de son bureau qui se trouvait de l'autre côté de la pièce.
Une fois la porte ouverte, il y découvrit une Alecia dévasté. Instinctivement, il vint la prendre dans ses bras, la relevant pour la faire entrer au chaud dans son bureau. Les couloirs étaient glacés à cette période de l'année. Il la traîna presque, jusqu'à un fauteuil qui se trouvait devant la cheminé. Il resta à côté d'elle.
« Calmez-vous miss Lukeither, vous mettre dans un état pareil ne vous aidera pas. » dit-il une main toujours dans son dos comme pour la soutenir.
Le visage du professeur avait blêmit, l'espace d'un instant. Il ne supportait pas de lire la détresse de la blondinette dans ses grands yeux. Il se demandait comment des êtres aussi ignobles que ce Greyback pouvait encore se lever tous les matins avec leurs conscience tranquilles. Il vint s'agenouiller devant la poufsouffle pour se mettre à la même hauteur qu'elle.
« Vous n'auriez pas du venir jusqu'ici en pleine nuit, ce n'est pas pour rien que le professeur Dumbledore à mit un couvre feu en pratique vous savez ? »
Il ne cherchait pas à la gronder, juste à la mettre en garde, il savait très bien ce que c'était que d'être un adolescent qui se pensait au-dessus de toutes les règles. Seulement, avec le temps il a apprit que s'il y avait des règles c'était bien pour une raison, pas juste pour le plaisir et c'était ce qu'il essayait de faire comprendre à ses élèves, aussi têtus soient-ils.
Jane se leva, laissant la jeune femme seule quelques instants, juste le temps d'aller poser une bouilloire sur le feu qui crépitait dans la cheminée avant de revenir vers son élève.
« Un bon thé vous fera du bien. » lâcha-t-il en hochant doucement la tête.
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Who are You ? Alecia L. Lukeither
Élève ♣ Poufsouffle - 6ème année
▌Age : 30 ▌Parchemins : 1393 ▌Points de Rp : 200 ▌Initiation magique : 19/11/2012
J'étais encore à suffoquer dans le couloir, voilà un bien triste spectacle que je montrais encore. Je crois qu'au moment où le professeur arriva dans le couloir, je n'avais jamais été aussi heureuse de voir un adulte, ou presque. Après tout le professeur Lance était à même de comprendre tout ce qui pouvait bien se passer dans ma tête, c'était bien lui qui était venu me sauver, même si ça avait été un pur hasard, il avait été là, ce qui avait fait toute la différence. Sans lui j'aurai certainement pourri dans un coin sous un tas de neige. Il me souleva et me prit dans ses bras pour me ramener au chaud. Il n'était pas assez vieux pour être mon père, mais il donnait une présence semblable à celle d'un grand-frère, c'était peut-être la raison pour laquelle j'avais de suite eu confiance en lui. Ma famille me manquait horriblement et j'avais fait une sorte de transfert sur des gens qui m'étaient plus ou moins proches, après tout ma maison était Poudlard maintenant. Une fois à l'intérieur je me sentis un peu mieux, la vue du feu dans la cheminée non loin m'aidant à me sentir moins crispée. J'étais recroquevillée dans le fauteuil et essuyai mes larmes d'un revers de la manche. Il me sembla voir mon professeur pâlir et je ne m'en sentis que plus coupable. Le pauvre en voyait de toutes les couleurs, entre ses élèves agressés et ses collègues en danger parfois en fuite depuis Bristol, il devait vivre une période tout autant difficile que les victimes de mangemorts. Ma respiration était bruyante, saccadée, mais elle avait déjà retrouvé une allure plus soutenable et les larmes avaient cessé, ce qui était déjà une bonne chose. Lorsque le professeur vint s'agenouiller devant moi puis me sermonna, je hochai la tête sans rien ajouter. Bien sûr qu'il avait raison, en temps normal je ne serai sortie de mon lit sous aucun prétexte, mais depuis que j'avais cette autorisation, je n'en faisais qu'à ma tête. J'avais une enquête à mener, et j'étais seule, je ne pouvais en parler à aucun de mes amis ce qui me donnait parfois l'impression d'être encore plus seule au monde et ce n'étaient pas quelques lettres à Julien David qui pourraient facilement changer ça. Mais j'avais aussi besoin de liberté, de me donner l'illusion que si je laissais aller, j'allais suivre le courant qui me porterait sans difficulté. Bien sûr il y a longtemps que je savais que la vie n'était pas aussi facile et qu'elle ne fonctionnait pas comme ça, que la plupart du temps on nageait à contre-courant.
Il se releva pour aller faire du thé, je hochai de nouveau la tête, presque honteuse de m'imposer et de profiter de son hospitalité, mais il était mon professeur, il voulait m'aider et je n'allais pas lui dire « non c'est bon, j'ai arrêté de pleurer et merci pour tout, je suis une grande fille. » pour la simple et bonne raison que je n'étais pas aussi grande fille que je le pensais. Oublier mon agression et aller de l'avant n'était peut-être pas aussi facile que je le pensais, ou peut-être était-ce l'adolescence qui s'amusait à tout amplifier. Franchement il n'y avait rien de bon à ça, pessimiste comme j'étais, j'avais beau essayer de trouver de bonnes choses pour faire barrage aux mauvaises choses, j'avais toujours cette vision du verre à moitié vide plutôt qu'à moitié plein. Je tournais la tête vers le professeur Jane, l'observai quelques instants. Comment faisait-il pour tenir, lui ? Quand je le croisai dans les couloirs, il était toujours souriant, quand il faisait cours, il donnait l'impression que rien de grave ne s'était passé dans sa vie, se faisant nous rassurait. Alors la question sortit tout bêtement.
« Monsieur, ça va ? »
C'était certainement stupide de lui demander ça alors que c'est moi qui n'allait pas bien, mais je m'étais sentie obligée de le faire ; Quelqu'un lui avait-il au moins demandé s'il allait bien ? Je reposai le regard sur mes genoux, je ne voulais pas le faire penser à de mauvais souvenirs.
« Qu'est-ce que je peux faire... Qu'est-ce qu'on va faire... ? Ce monstre se balade en pleine nature et personne n'arrive à l'attraper, il tue sûrement encore ou il mord des enfants sans défense... »
Maintenant que j'y repensais, je n'avais jamais eu de réponse à cette question ; Quel était son lien avec Remus ? Tout ça était bien flou autrefois mais plus j'y pensais, plus la réponse se faisait claire, mais je ne voulais sans doute pas y croire. Pourtant, cela expliquerait bien des choses, dont cette soirée à laquelle je ne voulais pas forcément penser. Et si je demandais à Sirius, me répondrait-il sincèrement ? Non, parce qu'il devrait protéger son ami avant tout et je savais bien, je comprenais même, que Remus passe avant moi. Peut-être que le professeur lui, pouvait me répondre.
« Professeur... Est-ce que Gr... Greyback a attaqué Lupin, récemment ou... »
Romanov m'avait trop lancée sur la piste, trop donné d'indices pour que je me trompe. Cela expliquerait entre autres l'intérêt morbide que Greyback me portait, peut-être que c'était pour blesser Remus indirectement. Mais maintenant que je n'étais plus avec lui, est-ce que le monstre y verrait une différence ?
Lance avait beaucoup de mal avec le fait de voir ses élèves en difficulté et pas seulement dans son cours, surtout hors de son cours. Car quand il était question d'études des moldus il pouvait gérer, c'était son domaine, alors quand ils étaient en difficulté dans leur vie c'était beaucoup plus difficile à régler. Il avait déjà beaucoup de mal à gérer sa propre vie, alors celles d'adolescents...pourtant, ils avaient tous l'air de le croire le mieux placé pour s'occuper de ça. Surtout depuis que le professeur McLane n'était plus là. À croire qu'en son absence, Jane faisait figure d'autorité face aux poufsouffles qui n'étaient pas les mieux lotis ces derniers temps.
Cependant, même s'il ne s'en sentait pas tout à fait capable, il ne se voyait pas les laisser se débrouiller seuls et encore moins laisser Alecia pleurer dans son couloir. C'était pour cela qu'il l'avait laissé entrer et qu'il lui avait fait, presque immédiatement, du thé. Vieille habitude qu'il avait prit de sa mère, qui disait toujours que le thé aidait toujours à se sentir mieux, à force de se l'entendre dire il avait finit par y croire. La blonde avait l'air vraiment perdue. Lance ne l'était pas moins, mais comme à son habitude il n'en laissait rien paraître.
La bouilloire siffla et il fit un bond pour aller la chercher après avoir fait la morale à la jeune femme. C'était totalement irresponsable de se balader seule dans les couloirs de Poudlard après le couvre-feu. L'école de sorcellerie restait l'endroit le plus sûr de Grande Bretagne, mais il ne fallait tout de même pas tenter le diable.
La poufsouffle avait l'air de se calmer, c'était déjà ça. Seulement la question qu'elle lui posa le déstabilisa l'espace d'un instant. C'était plutôt lui en temps normal qui s'inquiétait pour les autres. Personne ne se souciait de savoir qu'il était proche de Pandora ou même d'Olive, qui restait une collègue à laquelle il tenait , qui était une de ses professeure. Ça on s'en souciait guère, car Lance avait toujours le sourire et que c'était bien connu, il n'y avait que ceux qui pleuraient qui été malheureux, du moins, c'était comme ça que pensait la majorité des gens. C'était plutôt étrange d'ailleurs d'entendre celle question sortir de la bouche d'une élève, qui était en pleure cinq minutes avant. Lance ne resta pas déstabilisé longtemps et son habituel sourire s'afficha sur son visage.
« C'est plutôt à moi de vous poser cette question, vous ne croyez pas ? »
L'art et la manière de détourner la conversation, l'un des talents de Jane, qu'il avait développé lors de sa scolarité à Poudlard. C'était toujours pratique de savoir dévier la conversation, là où le voulait ou du moins la garder loin de là où on ne la voulait pas.
La blonde avait l'air inquiète. Ça aurait été mentir que ce dire qu'il n'y avait pas matière à s’inquiéter. Surtout quand l'on faisait parti de la maison d'Helga Poufsouffle. Quand Alecia ouvra de nouveau la bouche, Lance sentit son estomac se soulever. L'idée d'un Greyback martyrisant des enfants lui retournait les entrailles. Cet homme était une abomination et la jeune anglaise ne pouvait rien faire contre lui. Même Lance n'était pas capable de le neutraliser. Il lui adressa un sourire qu'il voulait rassurant.
« On va vivre pour commencer, ça serait un trop grand honneur à lui faire que de se gâcher la vie pour ça. Elle est bien trop précieuse. Des monstres on en rencontre chaque jours malheureusement et sous n'importe quelle forme. Le plus important c'est de ne pas les laisser camper sous nos lits. Il faut continuer de vivre malgré tout, c'est la plus grande défaite qu'on puisse lui imposer. Greyback ne courra pas indéfiniment, faites moi confiance. »
Bon, il s'était peut-être un peu emballé ou embrouillé dans ses explications, mais le cœur y était, le principal. Il avait essayé de garder ses propres inquiétudes hors de ce discours et il espérait avoir pu rassurer la jeune femme, ne serait-ce qu'un minimum. Les temps étaient durs et un peu de réconforts n'était jamais superflus. Décidémilent, Alecia avait le don pour mettre le doigts sur les sujets délicats. La voilà qui se mit à parler du lien de Lupin et de Greyback... le sujet délicat. Il ne pouvait rien dire, il le savait très bien. Lupin méritait d'être protéger et cette protection impliquait aussi de rester muet sur ce point. Alecia avait beau lui être quelqu'un de sympathique, ce n'était pas au professeur d'études des moldu de dévoiler quoique ce soit à ce sujet.
« Vous êtes la seule que Greyback a attaqué ici, une autre attaque, dans cette école, aurait été connu de tous en à peine deux jours. »
Il avait un peu tourné les mots à ses avantages, mais ce n'était pas méchant, il devait protéger ses élèves, tous ses élèves.
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Who are You ? Alecia L. Lukeither
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Sujet: Re: La lettre | PV Lance Mer 11 Sep - 23:59
La lettre • PV Lance
Le professeur d'étude des moldus avait évité la réponse sur son état de santé et j'avais renoncé, temporairement, à obtenir une réponse digne de ce nom. Evidemment j'étais celle qui allait le plus mal à l'heure actuelle, mais ce n'était pas une raison pour que personne ne se soucie de lui. Inutile de remuer le couteau dans la plaie en demandant plus de détails sur la bataille de Bristol, la Gazette s'en donnait à cœur-joie, entre les noms des blessés, ceux des disparus ou encore ceux des morts et des morts il y en avait. J'aurai été curieuse de lire les journeaux moldus pour saisir leur point de vue sur les faits ; fuite de gaz, incendies, épidémies curieuses, ou la version classique d'un malade mental devenu serial-killer dans les rues de la ville de Bristol, où habitaient les parents de Peter maintenant que j'y pensais. Il ne devait rien leur être arrivé puisqu'il n'avait rien dit de spécial à personne ni n'était reparti temporairement de l'école. Toute cette guerre était pure folie mais nos ennemis n'étaient pas réputés sains d'esprit, il suffisait de prendre Greyback comme exemple pour s'en rendre compte. Le professeur se sentit immédiatement obligé de me rassurer, après tout, comment pouvait-il en être autrement ? C'était son métier et c'était dans sa nature, il n'était sûrement pas un ex-Poufsoufflepour rien. Oui, on se devait de tous continuer à vivre puisqu'on ne vit qu'une fois. Je devais certainement reprendre des repères aussi. J'attendais les cours privés avec Romanov ou la ré-ouverture du club de duel pour reprendre confiance, m'améliorer et enfin ne plus être traîtée comme une gamine ou comme une petite victime. Je soupirai. Parfois le temps me semblait bien long, comme ces derniers temps, puis parfois le temps passait trop vite, l'approche à grande vitesse des vacances d'été était affolante.
Mais j'avais aussi le cœur plus léger ; je serais bientôt majeure et ne retournerais pas chez mes parents, j'irais vivre chez Sirius, au moins, pour cet été, du moins j'espérais que ce fut encore d'actualité. Cette idée me rendait à la foix anxieuse et totalement folle de joie ; les comères s'éclateraient encore à balancer des rumeurs pour « x » ou « y » raison sur n'importe quoi, en même temps j'étais ravie d'avoir l'occasion de pouvoir passer un peu plus de temps avec lui avec l'espoir qu'il ne se lasse pas de moi, au contraire, ce qui était une pensée assez étrange quand on y pense et... Imprévisible. Je ne me sentis pas plus refroidie par la réponse de Jane, qui me fit bien comprendre que Remus n'avait pas été attaqué récemment à Poudlard. Devais-je en déduire que je m'étais faîte des idées ? Ou qu'il avait été attaqué ou même mordu bien avant son entrée à Poudlard ? Il ne me restait plus que deux options : Demander aux Maraudeurs, ou à Remus lui-même ce qu'il en était. Mais l'un d'entre eux me dirait-il la vérité ? Surtout que ce n'était absolument pas le moment de demander ce genre de choses avec James en prison. Je devais donc prendre mon mal en patience et essayer de me concentrer sur d'autres choses, comme trouver la dame grise, même si ça impliquait de traîner de nouveau dans les couloirs après le couvre-feu avec mon autorisation ministérielle, la cape en prime pour plus de sûreté. Je me sentais coupable coupable de ne pas respecter les mises en garde de mon professeur ou de laisser les ministère mettre un peu trop son nez dans les affaires de Poudlard, mais il fallait bien que quelqu'un découvre qui était ce meurtrier qui s'en prenait aux Serdaigle. Si l'affaire n'était pas réglée rapidement, je craignais le pire. Je pouvais me permettre de vivre deux mois chez Sirius et lui donner ma part des frais, sur six mois beaucoup moins, même si Julien David m'avait promis une contribution pour l'enquête à l'obtention de ma majorité, ce qui me laissait un peu plus d'un mois à attendre encore. Bien sûr j'avais l'argent donné par mes parents mais ça ne valait pas des coffres remplis d'or.
« Professeur... L'école ne va pas fermer, n'est-ce-pas ? La gazette a vraiment écrit des choses insensées ces derniers jours, en disant que l'école et ses environs n'étaient plus sûrs du tout, que Dumbledore n'avait plus les choses en main et que les postes désormais libres pour le moment, personne n'en veut... Poudlard est ma maison maintenant que mes parents m'ont fichue dehors, c'est le cas pour beaucoup de monde, je ne veux pas me retrouver à la rue juste parce que des journalistes auront encore voulu satisfaire leur quota de vente. Et j'ai confiance en Dumbledore. »
Je pinçai les lèvres. Quitte à faire des nuits bloanches à répétition, autant les rendre utiles. Pour reprendre l'enquête de plus belle et la mener à terme, pour m'entraîner dans un coin, même seule s'il le fallait vraiment, pour tout faire pour ne plus penser à Greyback et être sûre d'être en sécurité quelque part. Je pris ma tasse de thé avec un sourire, le thé avait vraiment le don de me calmer et de me mettre dans une situation de confiance. Je relançai un peu la première question en tournant la tête vers mon professeur. Certes le corps enseignant devait s'occuper de ses élèves, mais le contraire n'était pas si faux non plus.
« Ce n'est pas pour obtenir des faveurs, loin de là, mais vous êtes certainement le professeur en qui j'ai le plus confiance ici et à qui je n'hésiterais pas à demander de l'aide. Alors faîtes attention à vous, s'il-vous-plaît. Je m'en voudrais s'il vous arrivait quelque chose... »
Et c'était sincère. Je savais bien que Greyback avait pris pour cible Jane parce qu'il m'avait sauvée et si j'avais la mort de mon professeur sur la conscience... Je crois que cette fois je ne m'en remettrais pas pour de bon. Alors autant éviter que cela ne se produise, n'importe où et n'importe quand.
Lance ne savait pas trop quoi faire d'autres...mentir, il avait horreur de ça, il l'avait fait souvent pourtant, parce qu'on a beau être la personne la plus gentille du monde, on a toujours besoin de mentir à un moment ou à un autre ne serait-ce que pour ne pas faire de peine à son interlocuteur et lui avait longtemps usé de mensonges. Et le voilà maintenant en train de recommencer, non pas pour blesser la jeune femme, bien au contraire, pour éviter qu'elle ne souffre. Il était sûr que de lui dire que son ex petit ami était un loup-garou ne l'aurait pas aidé à faire le deuil de cette relation et encore moins si elle savait que c'était pour cela que Greyback l'avait attaqué ce jour-là, pour l’atteindre lui à travers elle. C'était horrible, c'était la vérité, alors il préférait la taire, peu importe comment. Les mensonges devenaient de plus en plus présents dans l'école de toute manière. Les professeurs ne pouvaient pas dire toute la vérité à leur élèves, ça aurait été trop dur à supporter pour eux. Même les professeurs, entre eux , arrivés à se mentir, la suspicion s’immisçant doucement dans le cœur de chacun. C'était malheureusement les répercutions de Bristol et de cette guerre qui se dessinait doucement, mais sûrement, on ne pouvait plus faire confiance à personne désormais et c'était une chose dure à digérer pour quelqu'un comme Lance.
Jane fut sortie de ses pensées par la voix d'Alecia qui lui posa une question qui devait trotter dans la tête de pas mal d'élèves. Est-ce que Poudlard allait fermer ? Cette question n'était pas totalement idiote, Poudlard avait subit de lourd préjudices ces derniers temps, entre l'attaque de plusieurs de ses élèves ainsi que le meurtre du respecter Blackbird au sein même de l'école. Smiley l'avait sous-entendu lors de son interview, les parents commençaient déjà à se poser des questions sur la sécurité de Poudlard et les récents événements n'aidaient pas à démentir les rumeurs. Lance se doutait bien que si les choses empirait, l'école de magie n'allait pas pouvoir tenir longtemps, malgré l'influence de son directeur. De plus, avec l'absence de deux professeurs le climat était encore plus tendus. Il était vrai que personne ne voulait reprendre les places laissées par Pandora et Olive. Les gens n'étaient pas fous, Albus était l'un des rivaux directs de celui qui terrorisait le Royaume-Uni, il fallait être suicidaire pour lui porter allégeance. Pour le professeur d'études des moldu ça ne changeait rien, il n'avait pas l'intention de tout laisser tomber parce que quelqu'un essayait de lui faire peur, bien au contraire. Il était bien décidé à se battre pour faire changer les choses.
« Il ne faut pas croire tout ce que disent les journaux jeune fille. » dit-il avec bienveillance « Poudlard reste un refuge pour tout ceux qui en ont besoin et tant que cela restera possible, l'école restera ouverte, il n'y a pas de raisons qu'elle ferme. Tant que l'on a confiance en Dumbledore, tout ça continuera de fonctionner. C'est ça le plus important, la confiance... elle se fait rare, alors ne l'oubliez pas le moment venu, notre directeur en aura sûrement besoin un de ces jours. »
Il allait rapidement falloir trouver une solution, si Lance voulait garder ses propos vrais, mais il ne doutait pas du pouvoir de Dumbledore et il savait très bien que le directeur ne laisserait jamais son école fermer tant que ça ne serait pas l'ultime solution et de son côté, l'anglais ferait tout son possible pour ne pas avoir à en arriver à de telles choses. Lui non plus n'avait pas envie de quitter Poudlard, en plus de lui offrir un travail l'école avait été sa maison pendant de longues années.
La blonde lui avoua qu'elle lui faisait confiance, ce qui l'air de rien lui faisait plutôt plaisir. Un petit sourire, sans joie étira son visage lorsqu'elle lui demanda de faire attention à lui. Ce n'était pas la première à le lui demander, sa mère aussi l'avait fait la dernière fois qu'il avait été la voir, sa sœur, surtout qui lui avait fait promettre qu'il serait prudent. Il n'avait pas pu le lui refuser, sa sœur ne l'aurait pas accepté de toute façon.
« Je suis adulte, vous savez, je sais prendre soin de ma vie. Vous par contre, vous feriez mieux d'arrêter de traîner dans les couloirs après le couvre-feu, si vous ne voulez pas vous attirer davantage d'ennuis. »
Lance savait très bien que ce n'était pas chose rare que les étudiants aillent se balader dans les couloirs de l'école, mais ce n'était pas une bonne idée de le faire par les temps qui couraient. Il y avait un temps pour tout dans la vie et ce n'était pas le moment de jouer les têtes-brûlées à courir dans les couloirs. Alecia avait déjà assez d'ennuis comme ça pour ne pas en rajouter. Il la regarde, se redressant avant de s'étirer un instant, l'air de rien il n'est plus tout jeune et rester dans cette position trop longtemps lui faisait mal dans les mollets.
« Je ne cherche pas à faire le moralisateur. » reprit-il « je veux juste qu'il ne vous arrive rien, ne prenez pas mes conseils en l'air. »
bohemian psychedelic
Who are You ? Alecia L. Lukeither
Élève ♣ Poufsouffle - 6ème année
▌Age : 30 ▌Parchemins : 1393 ▌Points de Rp : 200 ▌Initiation magique : 19/11/2012
Je commençais à piquer du nez, à croire que discuter avec mon professeur et boire une tasse de thé m'avait fait plus de bien qu'une longue thérapie avec des psychomages. C'était peut-être le fait de ne pas avoir la pression de la guérison, des efforts incessants parfois inutiles. Je n'avais rien contre les psychomages mais parfois, ils donnaient l'impression de vouloir nous faire parler plus pour la forme que pour le fond. Si déglutir sous toutes les formes ma peur de Greyback et de la solitude pouvait leur donner une plus belle étincelle dans les yeux, ça ne m'étonnerait même plus. Au final, cette simple conversation avec mon professeur m'avait presque redonné entièrement confiance face à tout et n'importe quoi. Quelques points noirs demeuraient, cependant, mais je n'étais plus à ça près. Pour les journaux encore, c'était une autre affaire. Bien sûr je ne captais pas sans réfléchir tout ce qui s'écrivait dans ce journal de malheur, rien que pour le fait que mon agression et celle de Maewan avaient été tournées dans n'importe quel sens pour dénigrer la sécurité de l'école et mettre sur le dos de Dumbledore l'incapacité du ministre de la magie actuel, à toujours fermer les yeux sur tout on finit par être réellement aveugle. Mais était-ce pour autant une raison de poster des Aurors à chaque coin de l'école ? J'avais beau soutenir Julien David dans la majeure partie de son programme, que le ministère fourre un peu trop son nez dans les affaires de Poudlard n'était pas plus ma tasse de thé. Il fallait juste que les élèves fassent plus attention à l'extérieur des remparts magiques, à l'intérieur on y était bien en sécurité tant qu'on invitait pas tout le monde et n'importe qui... Facile à dire quand on est un ou une élève qui se croit en sécurité où qu'il aille. Pré-au-Lard était pourtant réputé petit village tranquille et pourtant... J'avais confiance en Dumbledore, plus que jamais, pour la simple et bonne raison qu'on avait raison de lui faire confiance, qu'il avait toute sa tête et qu'il était le seul sorcier que Voldemort craignait. On ne pouvait être plus en sécurité qu'aux côtés d'Albus Dumbledore. Puis comme l'avais dit le professeur Jane, c'est lui qui soutenait toute l'école, alors pourquoi l'évincer et mettre quelqu'un de moins compétent à sa place ? Même pas en rêve ni en peinture, ça jamais.
Je fis une légère moue quand mon professeur insista pour que je ne déambule pas dans les couloirs après le couvre-feu. Plus facile à dire qu'à faire quand on est sensé mener une enquête aux yeux et à la barbe de tous, mais s'il voulait que je fasse attention, j'allais le faire, en mettant de mon côté toutes les chances d'être davantage en sécurité. Plus de virée nocturne inutile et si besoin est, sortir la cape offerte par le juge David. Tout ça avait l'air bien simple, mais je détestais mentir aux personnes autour de moi et surtout à un professeur. Je ne voulais pas lui faire du tord ni lui laisser penser que je ne l'écoutais pas car c'était bien le contraire. En même temps il ne pouvait pas non plus deviner que j'avais l'immunité contre le concierge de l'école, le Rusard national, que, je l'avouais, faisais tourner en bourrique à la moindre occasion. Pas par méchanceté, ni même par vengeance ; Juste que cette fois, je pouvais me tenir la tête droite et être fière de pouvoir faire quelque chose d'important pour quelqu'un. Je souriais bêtement à cette image, faisant passer l'expression pour le sourire de l'élève qui a parfaitement compris une mise en garde et qui ne se mettra plus en travers du règlement. Devais-je moi aussi rassurer mon professeur à mon tour ? Après tout, il était très proche des Poufsouffle.
« Je vous promets de faire attention. Pas d'errance inutile dans les couloirs. »
La seule raison que j'avais encore de me balader au clair de lune était bien de trouver ce fichu fantôme. J'étais à présent tout à fait calme, me sentais même fatiguée, éreintée. Je retins un bâillement, ce qui aurait été très impoli de ma part. Je posai la tasse de thé à présent vide à côté de moi, sur un petit meuble, me relevai doucement, sentant effectivement la fatigue faire son grand retour. Je repensai à un détail particulier avant de songer à quitter le bureau du professeur, après tout, il m'avait bien proposé de l'aide et il était plus qualifié que moi sur bien des points.
« Monsieur, avant d'aller me coucher, j'aimerais vous poser une question... Assez particulière... C'est au sujet de mon Patronus. Je n'arrive plus à le produire correctement. Vous pensez... Qu'il va revenir à la normale bientôt ? Même en me concentrant sur des choses qui sont à première vue heureuses... Je ne sais pas, ça ne vient plus. C'est impossible de perdre définitivement son Patronus, n'est-ce-pas...? »
Lance n'arrivait pas à se reserreiner, savoir que Greyblack avait réussi à contacter Alecia lui donnait envie de vomir, cet homme n'avait vraiment aucune morale et apparemment il était fier de le montrer. Pour quelqu'un comme le professeur d'étude des moldus c'était quelque chose d'inconcevable, il était peut-être trop bien élevé, mais même chez les gens « normaux » ce n'était pas quelque chose de normal. Ce Greyback n'avait vraiment plus la lumière à tous les étages.
Heureusement, Alecia s'était calmée depuis son arrivée, certainement l'effet du thé ou des paroles soporiphiques et sans aucun sens de l'anglais. Hypothèse fort plausible. Cependant, il voulait insister sur le fait qu'elle ne devait pas se balader dans les couloirs comme si de rien était. Le jour ça allait encore, mais la nuit. Lance avait oublié l'entêtement des adolescents à faire l'exact contraire de ce qu'on leur disait de faire et ceux, même si c'était pour leurs bien. Têtue la bourrique ! Il essaya quand même, peut-être que ces mots allaient toucher un minimum la jeune femme qui n'avait pas l'air si dénué de bon sens que ça. Il ne lui demandait pas de s'enfermer dans son dortoir à double tour et de ne plus jamais en sortir jusqu'à ce que son prince charmant vienne la chercher. Non, les contes de fées ce n'était plus de son âge. Il voulait juste qu'elle soit prudente. Les poufsouffles étaient déjà assez exposés comme ça pour ne pas rajouter une couche d'imprudence par dessus.
Il fut soulagé quand Alecia lui fit la promesse de faire attention. Il lui adressa un sourire. Lance était bien placé pour savoir ce que valait la promesse d'un poufsouffle et même s'il savait aussi qu'il y avait des exceptions partout, quelque chose lui disait que la jeune Lukeither faisait partie de celles qui pouvait rendre fière Helga Poufsouffle par sa fidélité et sa fiabilité. Du moins, il l'espérait.
« Je suis ravi de vous l'entendre dire. »
Jane l'était vraiment, si tout les jeunes gens de cette école étaient tous aussi raisonnable, les professeurs n'auraient plus à s'en faire pour leur élèves. Toutefois, c'était impossible et même si ça l'avait été, Lance se doutait que les choses auraient vite été ennuyantes, mais bien plus sûres. Et il était bien connu que les choses sûres n'avaient jamais vraiment la quotte avec les adolescents, pas plus qu'avec certains adultes en réalité.
La blonde avait l'air fatiguée et Lance, lui avait encore des choses à faire avant de pouvoir aller rejoindre les bras de Morphée. Bien entendu, il n'aurait pas mit la jeune femme à la porte, surtout après lui avoir dit de ne plus se balader, seule, la nuit dans les couloirs, mais dans sa fatigue il vit une occasion de la ramener poliment jusqu'à sa salle commune. Mais avant qu'il n'est le temps de dire quoique ce soit, la poufsouffle ouvrit la bouche, ce qui le coupa dans son raisonnement.
Elle lui posa une question sur l'utilisation de son patronus, ça faisait bien longtemps qu'il n'avait plus fait apparaître le sien, un joli panda roux, qui avait le flegme anglais. So British. Il ne pensait pas être le mieux placer pour répondre à cette question, après tout il enseignait l'art de vivre comme un moldu et ce qui ressemblait le plus à un patronus chez les moldus c'était la lampe torche et pour ça, pas besoin de pensées heureuses, juste des piles ! Bien plus facile à trouver dans n'importe quel commerce. Il se débrouillait bien en sortilège, mais la défense contre les forces du mal n'avait jamais été l'un de ses points forts. Du moins, il n'avait jamais cherché à les améliorer, avant Pandora en tout cas. Le soucis était que Pandora n'était plus là et c'était d'ailleurs pour cela que la jeune femme venait lui demander son aide à lui, plutôt qu'à sa professeure. À cette pensée, l'esprit de l'anglais s'assombrit. Son visage aussi, certainement. La plupart du temps il évitait de penser à la jolie Pandora quand il était en présence de quelqu'un, parce que ça finissait toujours par se voir sur son visage et il avait horreur de devoir répondre à des questions idiotes.
Enfin, là, il s'égarait à nouveau. Il essaya de se concentrer sur la question de la jeune femme qui se trouvait devant lui. Qu'est-ce qu'il savait sur les patronus ? Il fallait penser à quelque chose de joyeux pour le faire apparaître, mais ça ça n'allait pas vraiment aider. Dans ses souvenirs il lui semblait avoir entendu parler d'un rapport étroits entre les émotions et l'intensité du patronus. Vu les traumatismes qu'elle avait vécue il était fort possible que ça vienne de ça.
« Vous savez parfois, la lumière des choses, aussi belle soit-elle peut se voir éclipser par des choses beaucoup plus sombres. Il reviendra, tôt ou tard, quand vous en aurez vraiment besoin. Il faut croire en vous et laisser les choses rentrer dans l'ordre. Tout ira bien. »
Il lui adressa un sourire rassurant. Il était temps que la poufsouffle aille se coucher. Il profita d'un bâillement de sa part pour rebondir.
« Vous me semblez bien fatiguée, je ferais mieux de vous ramener dans votre salle commune pour que vous puissiez prendre un repos bien mérité. »
Il l'aide à se redresser puis lui ouvre la porte, pour qu'elle puisse sortir de bureau chaleureux, pour retrouver le couloir glacial. Il avance en silence, il n'avait plus rien à dire -pour une fois- et il ne voulait pas dire une chose qui aurait pu attrister la blonde. Finalement il s arrivent au niveau des tonneaux qui annonçaient l'entrée de la salle commune des blaireaux.
« Bon et bien, je vous souhaite une bonne nuit et surtout prenez garde à vous. Pas de risques inutiles. »
Lance lui adressa un nouveau sourire et attendit qu'elle disparaisse au milieu des tonneaux pour faire demi-tour et retourner dans son bureau, pour cogiter.