✎ Nom : Forbes
✎ Prénoms : Stana, Juliette
✎ Date de naissance : 17/11/1960
✎ Age : 16ans.
✎ Pays de naissance : Angleterre
✎ Sang : Mêlé
✎ Ville d'habitation : Leicester, England.
✎ Baguette : Crin de licorne, bois de mûrier, 19.5cm.
✎ Camp : Contre les forces du mal, mais décidée à rester passive.
✎ Epouvantard : Des gens qui fuient en la voyant.

DR. OSWALD FENDLAIR
Docteur en pédiatrie et psychologie infantile à l’hôpital Ste Mangouste.
Diplômé de l’hôpital universitaire de Londres.

✎ RAPPORT n°2312APSF – Stana J. Forbes
CONDITIONS : Prise de contact après la demande de divorce de la mère. Garde exclusive de l’enfant par la mère, le père déménage en Ecosse. Fille unique.
Patiente suivie du 13 septembre 1966 au 05 mai 1967 et du 25 septembre 1971 au 02 juin 1976.

La première fois que j’ai vu Stana, elle avait à peine 6 ans et venait d’être séparée de son père. C’était une petite fille blonde, timide et renfermée. Elle se mettait à parler seulement une fois assise face à une feuille blanche et à des feutres. Elle dessinait beaucoup de licornes et de princesses. Je ne l’ai pas vraiment interrogée sur le divorce de ses parents, je préférais la laisser me raconter ce qu’elle voulait pour la cerner un peu. A chaque fois qu’un camion passait dans la rue ou qu’un feutre tombait de la table en claquant un peu fort contre le parquet, elle plaquait ses mains sur ses oreilles et fermait les yeux. J’en ai déduis que ses parents devaient s’être longtemps disputés et que le seul moyen de défense qu’elle avait, c’était celui de disparaitre et de se boucher les oreilles. Maintenant, le bruit la dérangeait.

Je l’ai revue quelques mois plus tard, après le procès. La garde exclusive avait été accordée à la mère, le père ayant été déclaré inapte à élever sa fille (cf. rapport de la Cour de Justice Magique du 19 janvier 1967). Je la trouvais fatiguée, un peu vide (elle avait d’ailleurs perdu du poids). J’ai fait une ordonnance de vitamines. Elle ne dessinait plus mais se dandinait sur sa chaise en regardant dans le vide. Elle n’avait pas l’air de culpabiliser, ce qui était une bonne chose à noter. Sa tête était seulement pleine de questions, mais elle ne se livrait pas. Je lui ai conseillé d’acheter un joli carnet à cadenas et de noter tout ce qu’elle voulait à l’intérieur, sans que personne ne puisse voir. Intérioriser ses émotions est potentiellement dangereux, surtout chez l’enfant.

La mère avait décidé de déménager à Leicester, je leur ai donc recommandé le Dr. Kellermann. J’ai vu Stana une dernière fois avant leur départ, elle avait encore perdu du poids. D’après sa mère, elle se conduisait n’importe comment chez elle, elle mangeait avec ses doigts, mouillait ses draps, dessinait sur les murs et faisait exploser des objets, comme si elle avait eu 3 ans. Elle semblait fuir les responsabilités, comme si elle ne voulait plus jamais avoir à faire de choix, alors qu’elle se sentait obligée de décider qui de son père ou de sa mère était le gentil de l’histoire.

Stana a à nouveau eu rendez-vous avec moi après son entrée à Poudlard, en 1971. Lorsqu’elle était au château, il lui était plus facile de venir me voir à Ste Mangouste que de retourner à Leicester voir Kellermann. Sa mère avait réussi à obtenir de l’administration qu’elle puisse sortir une fois par semaine pour venir me voir - heureusement Albus Dumbledore était du genre à faire passer le bien-être de ses élèves avant tout, elle n'avait même pas eu besoin d'ouvrir son porte-feuille. La mère de Stana était une traductrice très réputée, ayant étudié à BeauxBâtons et seule héritière de la famille des De l’Etang, le remplissage de son coffre-fort à Gringotts ne devait pas être un souci.

Lorsque j’avais laissé Stana, elle était petite, blonde et maigrelette. Quand elle est revenue, elle était de taille normale mais filiforme et pâle comme un lavabo. Elle avait coupé ses cheveux très courts et les avait teints en noir, elle portait un slim foncé et un t-shirt large des Bizzar’Sisters. Elle ressemblait tellement à un garçon que ça ne m’a pas vraiment étonné qu’elle m’annonce de sa petite voix éraillée qu’elle voulait que je l’appelle Jules (de son deuxième prénom Juliette). Malgré son apparence un peu sombre, elle racontait qu’elle adorait être à Poudlard, qu’elle avait enfin une baguette et que sa mère n’était plus sur son dos. Elle ne parlait pas trop de ses nouveaux amis, mais était très bavarde lorsqu’il s’agissait de me raconter comment se passaient les cours. Elle semblait adorer les cours de métamorphose et de soin aux créatures magiques, mais était encore un peu maladroite en défense contre les forces du mal. Après un mois de cours, ça paraissait tout à fait normal.

Après quelques séances où elle continuait à me raconter ses exploits en cours, elle s’est enfin décidée à me parler sérieusement. Elle se sentait rejetée à Poudlard. Elle n’arrivait pas à se faire de vrais amis, elle était trop timide et son apparence n’aidait pas les autres à venir vers elle. Personne ne la détestait, on ne la pointait pas du doigt, mais elle passait inaperçue dans le château. Elle a littéralement fondu en larmes, comme si elle avait accumulé un tas d’émotions depuis le début de l’année et que le vase venait de déborder. Je lui ai expliqué que c’était normal, qu’elle était en train de grandir et que ce n’était jamais très facile. Je lui ai demandé de manger et de sourire plus, de donner envie aux gens de la connaître. Je lui ai aussi demandé de choisir quelqu’un parmi les élèves de Poudlard et de discuter avec cette personne. C’était son devoir de la semaine.

Petit à petit, elle s’ouvrait à moi. Au début, elle pleurait beaucoup, puis elle arrivait à mettre des mots sur les larmes. Elle était en colère, surtout contre sa mère. Elle était déçue de ne pas avoir pu connaître son père et de ne pas avoir compris pourquoi il était parti. Elle me parlait aussi des années supérieures de Poudlard qui se moquaient d’elle et des autres premières années sans qu’elle ne sache vraiment quoi faire pour leur demander d’arrêter. Je lui ai appris à dire à voix haute « je suis en colère » et lui ai fait promettre de l’utiliser lorsque quelqu’un ou quelque chose l’énervait.

Au cours de l’année, Stana est sortie de sa carapace. Toujours aussi maigrichonne, elle était devenue beaucoup plus sociable et jouait de la basse dans un groupe de rock avec des amis. Je l’imaginais un peu râleuse, très irritable depuis que je lui avais demandé d’exprimer son mal être. Au moins, on ne l’embêtait plus. Elle restait une des petites de Poudlard, mais elle avait les autres premières années avec elle.

Je n’ai pas grand-chose à rajouter sur l'année scolaire suivante, 1972-73. Nous avions d’ailleurs décidé d’espacer les rendez-vous d’un mois, je trouvais ça très suffisant. Stana se débrouillait toujours très bien en métamorphose et avait gardé le même petit groupe d’amis. La première crise était passée, elle semblait en accord avec elle-même, même si elle disait quelques fois qu’elle aurait aimé être populaire. J’essayais de pousser un peu plus loin, j’ai finalement eu le droit à un petit « personne ne s’intéresse à moi ». C’est en général à ce moment-là que les parents disent « mais si, tu es très intéressante, moi je t’aime », ce qui ne résout en rien le problème car à 13 ans, on commence à avoir envie de serrer un garçon dans ses bras. Comme Stana vivait maintenant avec sa mère et son futur beau-père, je préférais que ce dernier ne vienne pas lui annoncer qu’elle l’intéressait, lui. Je lui ai donc expliqué que si elle voulait qu’on la voie, il fallait qu’elle se mette en valeur, qu’elle prenne de la place et qu’elle aille vers les autres. Et que surtout, il était stupide de penser à la place des autres, qu’on ne pouvait jamais deviner ce qui était dans la tête de quelqu’un d’autre.

Le message a dû passer car quand je l’ai revue en septembre 1973, elle avait changé du tout au tout. Ses cheveux étaient châtains foncés, elle les avait laissés pousser. Elle avait lâché ses t-shirts de garçon et portait maintenant un débardeur vert fluo (oui, vraiment) et un short en jean. (Sa mère m’avait envoyé une lettre désespérée pendant les vacances, me demandant d’empêcher sa fille d’aller acheter un livre sur les teintures capillaires. Elle préférait avoir un garçon manqué à table plutôt qu’une fille fluorescente ; je pense qu’elle attendait simplement le moment où elle pourrait aller faire les plus grandes boutiques de cuir de dragon avec sa fille et montrer à tout le monde comme elle était riche). Stana était donc colorée quand je l’air revue. Je lui ai fait remarquer qu’elle était toujours aussi « épaisse » mais elle a simplement haussé les épaules. J’imagine qu’il y a certaines choses qu’on ne change pas.

Quand elle est arrivée le 14 décembre, j’ai tout de suite su qu’elle avait enfin posé ses lèvres sur autre chose que son gloss orange. Même si leurs bisous mouillés ne durèrent que jusque début janvier, elle ressortait de cette relation transformée. Tellement qu’elle colora ses cheveux en bleu. Elle avait rompu parce qu’elle trouvait son petit copain trop niais. Il lui disait « je t’aime » tout doucement dans l’oreille et elle trouvait que c’était absurde. Ses parents étaient restés 12 ans ensemble, avaient fait un enfant et s’étaient quand même séparés. On ne pouvait donc pas être amoureux à 13 ans, elle en était certaine. Pour elle, l’amour était quelque chose de sacré, quelque chose de vrai. On pouvait tout à fait se sentir bien avec quelqu’un et lui dire « tu me plais », mais elle ne comptait utiliser le verbe aimer que lorsque ça vaudrait le coup, lorsqu’elle serait arrivée à la perfection, au conte de fées. J’ai ressorti les dessins qu’elle avait faits en arrivant, 8 ans plus tôt. Elle disait ne pas s’en souvenir mais a tenu à les garder.

Un peu plus tard dans l’année, elle a voulu avoir mon opinion sur les récents événements du monde magique, Celui-Dont-On-Ne-Devait-Pas-Prononcer-Le-Nom, les moldus… Je lui ai demandé le sien. Elle n’avait pas peur, comme la plupart des élèves de Poudlard, et n’avait connaissance que de rumeurs concernant la montée en puissance du mage noir. Ils étaient en sécurité là-bas. Elle savait que beaucoup de nés moldus parlaient de déménagement et que le Seigneur des Ténèbres s’en prenait à eux. Elle trouvait cette démonstration de racisme à vomir, mais elle n’était pas décidée à faire quelque chose pour que ça change. Elle avait à peine l'âge d'apprendre à faire apparaitre son patronus, un coucou, comment aurait-elle pu se battre contre le plus grand sorcier du monde magique ? – derrière Dumbledore, bien sûr. Elle savait qu’il y avait des groupes rebelles, et qu’elle pourrait les rejoindre en sortant de Poudlard mais elle ne savait pas si elle avait envie de mourir pour sauver les moldus. Je comprenais. Les sacrifices sont difficiles à imaginer en dehors d’un bon bouquin.

En septembre 1974, elle avait les cheveux roses, les oreilles percées et un piercing au-dessus de la lèvre. Quand elle est montée sur la balance, en débardeur et sous-vêtements, j’ai pu apercevoir un tatouage coloré sur son épaule. Elle m’a dit qu’elle comptait en faire d’autres. Sa mère devait être horrifiée. Je l’ai été aussi en regardant son poids, mais surtout en le comparant à sa taille. 1m66 pour 43kg. [HRP : Je sais que MK Olsen est beaucoup plus petite, but whatever] Elle disait qu’elle n’avait pas à se plaindre et qu’une multitude de filles auraient aimé être comme elle. Elle m’a quand même promis de manger un gros morceau de viande rouge avec des frites bien grasses.

Fin juin 1975, elle m’annonçait qu’elle savait ce qu’elle voulait faire en sortant de Poudlard. Puisqu’elle était trop lâche pour aider dans la lutte pour la paix du monde magique, elle allait aider ceux qui étaient tombés au combat. Elle serait médicomage, pas forcément à Ste Mangouste parce que « je serai obligée de vous croiser tous les jours », mais elle voulait sauver des vies. Elle avait envie de marquer les mémoires, d’avoir servi à quelque chose. Je comprenais maintenant pourquoi elle s’était donné tant de mal pour obtenir une bonne note en potions à ses BUSES. Elle m’envoya le résultat par hibou pendant l’été. Mis à part en histoire de la magie et arithmancie, elle s’était plutôt bien débrouillée et avait décroché des O en botanique, soins aux créatures magiques, métamorphose et potions.

Septembre 1975. Comme d’habitude, changement radical d’apparence. Il me semblait qu’elle avait repris un peu de poids. Ses cheveux étaient rouge vif, et de nouveaux tatouages dépassaient de ses manches : « de toute façon, je pourrais les enlever si j’en ai ras-le-bol, heureusement que je n’suis pas moldue ».

Au cours de l'année, elle m'avait fait part de ses recherches concernant son père. Elle avait eu accès au rapport du procès et avait découvert que son père ayant prit part à des magouilles financières lorsqu'il était encore marié, avait perdu la garde et avait fui en Ecosse. Elle avait envoyé un hibou qui était resté sans réponse. Elle semblait très déçue, mais elle disait que s'il ne répondait pas, il ne méritait pas de faire partie de sa vie. Elle avait toujours les mêmes idées sur la loyauté et l'amour que lorsqu'elle avait 13 ans. Tout était noir ou blanc dans sa tête, il n'y avait pas de gris.

En mars, je lui ai annoncé qu’elle allait pouvoir arrêter de venir ici. Elle avait plus de 15 ans et avait besoin d’être suivie par un généraliste, elle ne dépendait plus d’un pédiatre. Quant à la thérapie psychologique, je pensais qu’il était temps qu’elle choisisse de voir quelqu’un d’autre si elle en ressentait le besoin, je la connaissais maintenant trop bien pour pouvoir prendre du recul par rapport à ses problèmes.

Le 2 juin 1976, je la voyais pour la dernière fois, non sans lui avoir recommandé un gynécologue, à l’entendre parler de sa nouvelle conquête, Russel, je sentais qu’elle en aurait besoin.

✎ Prénom/ pseudo : Jane Doe, haha.
✎ Age : 17 ans.
✎ Tes passes temps favoris sont : Relire mes polycopiés de biologie cellulaire. Je suis en première année de médecine, oh yeah.
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