♦01/04/59 ;; Her birthday wasn’t a joke…

C’était un mercredi et pas n’importe quel mercredi : c’était le 1er Avril 1959. Jour de rire et de blagues pour les enfants, jour éreintant pour les adultes. Ce fut notamment le cas pour Annabeth Lewis qui tentait vainement d’accoucher. Au moins, il y avait son mari, William, qui était là pour l’encourager. Ce n’était pas grand-chose mais cela suffit pour qu’un nouvel être apparaisse en ce monde. Les parents Lewis étaient heureux de pouvoir enfin serrer leur fille, après neuf mois d’attente. Quand ils purent rentrer à la maison, les parents de William accueillirent chaleureusement l’enfant mais ce ne fut pas le cas d’Arthur. Arthur, c’était le garçon de quatre ans qui boudait sur le canapé. Arthur, c’était celui qui n’appréciait pas la venue de Willow Alexis Lewis, j’ai nommé sa sœur.

♦18/12/65 ;; Her childhood was nice, or almost…

Will avait bien grandi et ses cheveux aussi. Celle qui était née toute chauve était à présent fière de sa belle chevelure rousse comme celle de son père. Et d’ailleurs elle attendait ce dernier, patiemment, à la sortie de l’école, alors que tous les autres élèves avaient été ramassés par leurs parents. Mais elle ne s’en inquiétait pas, elle continuait de lire son livre. C’était toujours comme ça de toute façon. Son père étant médecin généraliste, il avait toujours des consultations en retard. Mais au moins, il finissait toujours par arriver. Même plus tard… très tard. Tellement que l’institutrice finissait par attendre avec elle. Mrs Hopkins qu’elle s’appelait, une gentille dame qui prenait du temps pour tous ses élèves… Mrs Hopkins était d’ailleurs impressionnée qu’une petite fille de l’âge de Willow lise autant alors que d’autres ne savait pas lire deux mots d’affilée.

C’était sa mère qui lui avait appris. Sa mère était écrivaine et surtout une lectrice avertie. Elle avait toujours voulu que ses enfants soient des réussites pour elle et voulait donc qu’ils soient bien préparés. C’est pourquoi elle leur avait appris à lire, à compter, à observer tout simplement et ce, très jeune. Arthur qui avait à présent dix ans avait toujours eu des facilités mais jamais fait plus que le nécessaire. Il se fichait totalement de l’école et voulait juste devenir le champion de son école au basket. La pauvre Annabeth en était désolée mais n’avait pas à s’en faire avec sa fille. Will était curieuse et attentive, c’était même elle qui avait demandé à apprendre à lire.

C’est pourquoi elle lisait encore ce soir là. Elle eût même le temps de finir son ouvrage avant que son père n'arrive, après une heure de retard. Mrs Hopkins le réprimanda sans succès. La petite défendit son père, disant que si Mrs voulait, elle pouvait rentrer chez elle : Willow était assez grande pour attendre que son père finisse son travail. Ce dernier, gêné de l’effronterie de sa fille, s’excusa à son tour avant de l’entraîner rapidement. C’était samedi, ce n’était pas le moment de créer des embrouilles.  Ils rentrèrent déjeuner à la maison, passant prendre Arthur au basket avant que William reparte travailler, laissant ses enfants seuls. Vous vous demandez peut-être pourquoi Annabeth n’était pas là pour ses enfants ? Elle n’était pas mauvaise, comme je vous l’ai dit : ne la blâmez pas. C’était juste qu’elle avait un rendez vous à Londres avec sa boîte d’édition et qu’elle n’était pas là du week-end.

Et ce fut ce jour là qu’Arthur décida de s’occuper de sa petite sœur. Le fait de ne plus être fils unique l’avait tout d’abord rendu jaloux mais il s’y était fait. Il trouvait juste que Will était trop gentille, trop propre sur elle et il était difficile d’apparaître bien à côté d’elle. C’est pourquoi il n’en ratait pas une dès que la maladresse de sa sœur s’exprimait. Au lieu de bien travailler, le truc qu’il avait trouvé était de se faire remarquer en faisant des bêtises. Oui, c’est stupide. Mais bon, il n'avait que dix ans et Willow ne le dénonçait jamais, car elle aimait son frère. Et c’est pourquoi elle ne le dénonça pas non plus cet après-midi.

Arthur avait emmené sa sœur au lac voisin qui, par les temps glacés de décembre, avait gelé. C’était bientôt Noël et il avait présenté cela comme un cadeau avant l’heure. Ils n’avaient pas de patins à disposition mais vu comment ça glissait, même avec des baskets, la sensation de glisse était la même. Plaisir partagé jusqu’à ce qu’un drame se produise. Willow n’avait que six ans, n’était qu’une enfant tout légère pourtant, soudainement, la glace se brisa et l’emporta dans les eaux sombres et glaciales. Son frère ne la remarqua pas immédiatement mais même quand ce fut le cas, il fut paralysé par la peur et ne sut comment réagir.

Willow, se débattant sous la glace, perdait peu à peu son souffle et ses moyens. Cependant, un miracle se produisit. Comme si la glace était inconsistante, la rousse la traversa pour apparaître plus loin sur de la glace dure. Arthur se débloqua enfin, ramenant sa sœur sur la terre-ferme. Will se réveilla, encore toute perdue, elle crachota l’eau qui noyait ses poumons et claqua fortement des dents. Son frère la ramena en vitesse à la maison, lui amenant des couvertures et du thé et la plaçant devant la cheminée pour la réchauffer. Enfin réactif, le grand frère !

La petite se laissa faire sans réfléchir, l’image des ténèbres l’emportant repassant en boucle dans son esprit. Arthur toujours inquiet pensait surtout à ce qui s’était passé après. Comment sa sœur avait-elle fait pour arriver de l’autre côté de la glace ? Ce n’était pas possible… c’était incroyable et bienheureux... mais flippant aussi. Leur père revint bien plus tard et leur mère le lendemain mais ni leur fille ni leur fils ne leurs parlèrent de cette histoire. Mais les actes magiques de Willow précédant sa lettre de Poudlard rendirent admiratif ou paniquer ses parents un nombre assez conséquent de fois par la suite...

♦01/04/70 ;; A simple letter which changed her life…

C’était son anniversaire, elle venait d’avoir onze ans. C'est un âge tout à fait respectable, onze ans. Mais elle n'était encore qu'une fille tout frêle et timide alors. Tellement qu’elle avait eu du mal à éteindre toutes ses bougies du gâteau aux framboises, qui ne trônait plus sur la table du salon, déjà englouti depuis longtemps. Will était installée dans sa chambre en cette fin d’après-midi, lisant un de ses nouveaux livres et entourée par plein d’autres. Quand un bruit attira son attention. Un bruit à la fenêtre pour être exacte. Curieuse de nature, elle glissa son marque-page et se leva, avant d’écarquiller les yeux sous la surprise. Il y avait une chouette, oui, vous avez bien lu, une chouette. Ou un hibou. Enfin un oiseau volant identifié mais peu courant pour se poser dans les quartiers de résidence de Glasgow.

Mais le plus étrange était qu’il avait une lettre coincé dans le bec. La surprise de deux secondes passée, la rousse ouvrit la fenêtre sans que le rapace ne s’envole. Elle approcha sa main, serra la lettre entre ses doigt alors que la bête ouvrait son bec. Il s’envola dans un élan de plumes, sans plus de cérémonie. Encore éberluée, comme sortant d’un de ses rêves loufoques, elle laissa passer encore cinq secondes de vide pensif avant de se décider à refermer la fenêtre et à s’intéresser à la lettre. Elle l’ouvrit et la lut. Elle avait du mal à y croire, et même si elle le voulait, elle pensait que cette école avait dû se tromper d’adresse. Elle, une sorcière ? Elle en a lu des choses mais tout de même ! D’accord, elle est rousse mais ça ne fais pas tout.

Ses parents vinrent la chercher pour aller dîner et la trouvèrent encore sur le sol de sa chambre à lire. Sa mère aborda un « Chérie, finis ton paragraphe et viens manger…. » avant de noter que son livre avait réduit de volume. Elle se pencha et lu la lettre par-dessus l’épaule de sa fille. Elle eut un petit rire avant que cela ne devienne presque un cri de triomphe. Pour sûr, Annabeth Lewis croyait en la véracité de cette lettre car son père avait été un sorcier et même si le gène magique avait sauté une génération, elle était heureuse pour sa fille. Finalement, Will n’était pas si externe à la magie que cela.

♦01/09/70 ;; Hogwarts : Her life is there....

Sa mère l’avait accompagné aussi excitée qu’elle au Chemin de Traverse, emmenant aussi Arthur et William, tous deux étant sceptiques et étonnés devant ce monde trop magique à leur goût. Mais même eux finirent par s’y faire.  La magie a ça de bon qu’elle convainc quasiment tout le monde. Will avait pu acheter toutes ses fournitures, de ses manuels qu’elle avait déjà dévoré pendant l’été à sa baguette en bois de charme qui lui donnait l’assurance qui lui manquait, en passant par sa petite chouette aux poils ébouriffés nommée Scarf suite à une mésaventure à l’animalerie.

C’est ainsi qu’avec une lourde valise et une cage solide qu’elle arriva à la Gare de King’s Cross. Ses parents avaient fait le déplacement de Glasgow à Londres avec joie et même Arthur qui ruminait secrètement de ne pas avoir été le sorcier de la famille, fut sympathique avec sa sœur. L’heure approchait. Annabeth vérifia une dernière fois les bagages avant que sa fille ne dise au revoir à toute la famille et traverse la voie 9 ¾. C’était le début d’une nouvelle année qui allait être pleine de surprises. Une année qui lui ouvrirait la voie à des matières géniales comme la Métamorphose ou les Sortilèges ou moins, comme les Potions (un peu trop explosives) ou l’Astronomie (où elle s’endormait).

♦05/01/77 ;; A new year to be someone…

Willow ajouta de la poudre de dards de Billywigs à sa mixture, espérant fortement que ça n’allait pas exploser. Ce serait peut être la potion qui tiendrait le plus longtemps sans dégager d’odeurs étranges ou de bulles explosives aux couleurs étonnantes depuis ses débuts. En cette septième année à Poudlard, la rousse faisait enfin porter les fruits de son travail acharnée (et à moitié désespérée) en Potions et elle voulait garder son optimisme. Certes, elle voulait travailler dans la Justice Magique et n’avait pas forcément besoin de cette matière mais elle voulait maintenir son niveau et rendre fiers ses professeurs et sa mère.

En parlant de Justice, après les événements de l’année dernière, Will voulait plus que tout rendre justice dans ce monde magique mais surtout dangereux ! Ce qui était arrivé aux Serdaigle et à leur Directeur était terrible et Will se voyait plus que tout avec l’Ordre, même par pensées, face aux terribles Mangemorts. Pour elle, ces êtres de malheur ne sont que des lâches et des brutes qui agissent de manière cachée car ils ne savent pas eux-mêmes la raison de leur agissement. Ce qui s’est passé dernièrement à Sainte Mangouste pour la pauvre Rowena est aussi la preuve que personne n’est en sécurité.

L’élection du nouveau Premier Ministre développait les maîtres mots « Protection, Rigueur, Justice et Courage » à la bouche de tout le monde mais rien de véritable ne semblait être fait. Il y a bien eu ce décret pour protéger les Serdaigles mais Will s’inquiète encore beaucoup. Les ténèbres s’approchent et on ne sait pas qui Tu-Sais-Qui va attaquer… L’année 1976 vient de s'achever mais les ennuis ne semblent, quand à eux, que continuer…