Ca passe ou ça casse! [Professeur Jane]

Le couvre-feu était passé depuis une dizaine de minutes peut-être, pourtant je ne dormais pas, je n'étais même pas au lit vu que je venais de me prendre le rateau du siècle par le plus beau professeur de tout le château, j'ai nommé Lance Jane. Et nous n'étions qu'en début de mois, le 2 janvier pour être précis. Un né-moldu qui pouvait rendre gay n'importe quel hétéro selon moi. Même si mon avis n'étais pas objectif vu que j'étais déjà gay.

Enfin... tout ça pour dire que, alors que j'étais encore sobre, j'avais envoyé une lettre à mon enseignant pour tenter de gagner un rencard avec. Manque de chance, je n'étais et ne suis toujours pas le roi du tact et mes avances étaient donc plus que claires. Refus net. De fait, j'avais enfilés quelques verres avant de répondre et partir presque aussitôt la dernière réponse reçue, vers les appartements de l'enseignant.

Les couloirs étaient fort heureusement déserts, je ne donnais pas cher de ma peau si j'étais découvert dans les couloirs en pleine nuit et avec un taux d'alcool important dans le sang. Abi me lyncherai. Mon sens de l'orientation, douteux en temps normal, semblait s'être activé et j'arrivais sans encombre devant les appartements de mon futur quatre heures. Un fou dites-vous ? Non, juste un étudiant mal dans sa peau, en admiration totale devant un homme.

Pourquoi mal dans sa peau ? Alors que j'ai la beauté et tout ? Simplement parce que, même si mon cerveau ne l'avait pas encore capté, ou du moins je ne l'admettais pas, cela faisait un an que.... que Alexander était passé de vie à trépas. Oui, Alexander, vous comprenez pourquoi je ne vais pas en divination maintenant ? Le prof a le même prénom et est d'une beauté... je ne pourrais pas. Enfin... de fait, inconsciemment j'ai besoin d'être avec quelqu'un en ce moment pour ne pas rechuter comme ça avait été le cas l'an passé, mes amis ne comprendraient pas ce qu'il se passait autrement, ils ne savent rien de cette histoire, ils ne savent même pas que j'avais un petit ami alors...

L'admiration totale elle... je ne vous l'explique pas bande de curieux, regardez donc le professeur et vous verrez ce que je sous entend !

Trois petites inspirations pour se donner du courage, puis je frappais quelques coups contre la porte. Mon autre main elle, était contre le mur pour maintenir un certain équilibre. Le peu de temps entre sa réponse et mon arrivée, ainsi qu'une faible lueur sous la porte, me laissais espérer qu'il soit encore debout. En attendant, ma tête était basse. Les pensées se bousculaient dans mon esprit et je devais même du coups essuyer rageusement mes yeux. Pourquoi diable me mettais-je à pleurer ? Ce n'était pas le moment ! Quoi que.... ça pourrais l'amadouer et le convaincre de me laisser entrer sans broncher... Oh la bonne idée ! Soyons fou !

Oui, je laissais en fin de compte couler ces perles traîtresses, elles allaient être un moyen de gagner ce cher Lance, il était gentil, il n'aurait pas le cœur de laisser un élève dans la détresse sur le pas de sa porte. S'il l'envisageait, j'avais déjà une excuse toute prête, je lui dirais que s'il me laissait rentrer seul, je sautais de la tour de Gastronomie ! Euh... Astrono..machin chose !

Comme la porte s'ouvrait, je relevais mon visage défait par l'alcool et les larmes dont je parlais plus tôt, offrant juste un pauvre sourire tout en me tenant encore contre l'embrasure de la porte. Comment diable avais-je fait pour arriver ici sans tomber ? Sans doute la motivation. La carotte au bout du chemin, et n'y voyez là aucune allusion ! Bande d'obsédés !

« Hum.... bonsoir professeur... je euh... je... j'arriverais pas à dormir... et je peux pas en parler aux autres.... Je veux pas les voir... s'il vous plaît... ? »

J'en faisais peut-être trop, mais les mots sortaient seuls. Laissons le destin décider de mes paroles et peut être que cela me porterai chance. Puis franchement... qui résisterai à ma bouille en cet instant ? PERSONNE ! Même pas Voldemort ! Pourquoi est-ce que je fais une fixette sur Voldemort dès que j'ai trop bût d'ailleurs ? Mystère.

2 janvier 1977

Il commençait à se faire tard, mais Lance était toujours derrière son bureau. Son nœud papillon avait été défait et il était resté pendu à son coup, sa chemise entre-ouverte, les cheveux un peu en bataille. Ça faisait déjà un moment qu’il corrigeait des copies et la bougie qui lui servait d’éclairage commençait à fatiguer. Jane fatiguait sévère, mais il voulait terminer son paquet de copie avant d’aller se coucher, car il s’avait très bien que s’il ne le faisait pas ce soir-là, il risquait de ne pas le faire avant un moment et ce n’était pas sérieux pour un professeur *fichu flemmard que je suis* pensa-t-il. Demain, il avait court, pas vraiment tôt. Il s’était arrangé avec Dumbledore pour ne pas avoir cours trop tôt le matin, parce qu’il fallait avouer qu’il n’était pas vraiment très matinal.

Il avait reçu deux hiboux dans la soirée, venant tous deux de la même personne, l’un de ses élèves, Maëwan Bretian. Un poufsouffle de septième année. Lance le trouvait plutôt marrant, il faisait partie des pitres de sa classe, enfin, les pires, puisque les élèves avaient tendance à être plutôt détendu dans sa classe, certainement parce que Lance n’était pas vraiment ce que l’on pouvait appeler un professeur vraiment ordinaire. Il n’arrivait pas à faire comme les autres professeurs, être trop strict, trop sévère, pour le moment il n’avait pas vraiment à se plaindre, parce que même s’il était plutôt cool, les élèves savaient où s’arrêter. Forte heureusement, il n’avait pas vraiment envie de devoir enlever des points aux adolescents.

Maëwan lui avait demandé s’il pouvait venir le voir ce soir-là, Lance avait gentiment refusé. Il savait très bien que ce n’était pas une chose à faire. Même s’il était proche de ses élèves il ne devait pas oublier qu’il était professeur et qu’un professeur ne pouvait pas faire n’importe quoi. Le jeune homme lui avait dit avoir des difficultés pour finir un devoir, mais il semblait avoir d’autres idées en tête, ce qui fit d’ailleurs bien rire Jane lorsqu’il avait lu les lettres de Bretian. Il trouvait ça plutôt drôle de ce dire que des élèves le trouvait séduisant, c’était toujours grisant. Il avait pourtant était contrarié lorsqu’il avait vu que l’adolescent avait bu, l’alcool était interdit dans l’enceinte de Poudlard et il risquait de graves ennuis s’il se faisait prendre. *Il s’en est déjà suffisamment attiré comme ça, pour ne pas en avoir davantage*

Lance c’était presque endormis sur ses parchemins lorsqu’il entendit quelqu’un frappé à la porte. Il se redressa et passa une main sur son visage, pour se réveiller, puis dans ses cheveux, pour essayer de les remettre en place avant d’aller voir qui pouvait le déranger à une heure pareille. Ça ne pouvait pas être un élève puisque le couvre-feu devait être passé depuis le temps, quant aux professeurs, il ne voyait pas lequel de ses collègues pouvaient venir à sa porte aussi tard. Il fut étonné lorsqu’il ouvrit la porte et découvrit Maëwan, titubant contre le bâti de la porte. Il n’avait pas l’air d’être en grande forme. Le professeur lui aurait bien conseillé de retourner dormir, mais il ouvrit la bouche et fit oublier à Lance toutes envie de le renvoyer. Après tout, c’était son travail en tant que professeur d’apporter de l’aide aux élèves en difficulté et à cet instant, Maëwan avait l’air en difficulté. Il se décala un peu laissant le champ libre avant d’inviter le jeune homme à entrer.

« Heum…entrez donc, qu’est-ce qui vous arrive ? Il est un peu tard pour votre devoir, je vous avais dit de dormir, qu’on en reparlerait demain. Ce n’est pas la peine de vous mettre dans des états pareilles pour si peu, vous savez » dit-il calmement.

Il l'invita à prendre place sur un fauteuil qui se trouvait dans un coin de son bureau, alors qu'il allait éteindre la bougie qui reposait près de ses copies pour en allumer d'autres, histoire de faire un peu plus de lumière.

Malgré moi je ricanais un peu quand il faisait mention du devoir. Cependant je ne répondais pas de suite, il me fallait trop de concentration pour réussir à faire un pas devant l'autre sans embrasser le sol dans une chute ridicule. Heureusement il y avait un fauteuil et je pouvais m'avachir dedans, profitant des quelques secondes de ténèbres pour reposer mon mal de crâne, avant de grogner de dépit quand la luminosité se trouvai être plus forte qu'avant. Ça faisait vraiment mal aux yeux.

« Heum... non ce n'est pas à cause du devoir. Je... j'ai jamais bu à cause d'un devoir trop récalcitrant... jusqu'à l'an passé j'étais le pro des devoirs en retard et tout, donc c'est pas un soucis... c'est comment dire... plus complexe... Je picolais même pas avant l'an dernier en y pensant... »

C'était vrai ça en plus. J'étais de pire en pire si je racontais en plus ma vie à un prof, même si ça me ferais sans doute un bien fou. Mon regard était pourtant attiré par autre chose, il ne se rendait pas compte de son pouvoir d'attraction avec sa chemise mal fermée ou quoi ? C'était cruellement perturbant de devoir garder son sérieux avec cette vue. D'ailleurs je ne m'empêchais pas de le faire remarquer, de toute façon mon état pourrait excuser ce comportement.

« M'sieur... vous pourriez refermer un peu votre chemise... sinon je euh... je suis pas certain de vous résister... C'est presque un crime d'être aussi beau... »

Presque seulement. Puis j'avais parler en exact contraire de ma pensée, s'il avait retiré son haut je ne lui en aurait pas voulu en fait. Enfin, deux pensées se bousculaient dans mon esprit, le pour et le contre. C'était un véritable capharnaüm là dedans. Je n'arrivais pas à aligner mes pensées correctement, il y avait d'un côté celui qui était devenu totalement accroc à un professeur, ce qui n'est pas conseillé mais je ne fais rien comme tout le monde, de l'autre le Maewan coincé un an en arrière avec ses souvenirs et ces mêmes larmes qui coulaient encore sur mes joues. Non, ça ne s'était pas calmé, en fait ça avait empiré mais j'avais honte de l'avouer, enfin... ça me ferait du bien je pense. Puis ça me permettait de tenter quelques choses... pour demander du réconfort ! Mouhahaha je suis diabolique... euh... non... juste bourré. Une fois de plus. Si mes parents l'apprenaient j'étais foutus.

« Enfin euh... c'est qu'en ce moment c'est la galère dans ma vie... mais j'en ai parlé à aucun de mes amis, ils ont autre chose en tête et euh... je savais pas vers qui aller alors... comme vous me plaisez bien bah... je me suis dis pourquoi pas... puis vous allez pas me juger, vous êtes prof. » dis-je, hésitant dans mes mots, ce qui était monnaie courante hors de mon cercle d'ami, même si tout le monde l'ignorais vu que je cachais mon véritable moi derrière des rires en général. « Vous savez que j'ai eu un comportement … pas cool mais... du coups mes parents m'ont viré et... en plus ça fait un an que.... »

ça ne voulais pas sortir. Je mordais ma lèvre et essuyais une fois de plus mes joues et mes yeux, même si cela ne servait à rien pour l'instant, je revoyais encore la lettre m'annonçant la nouvelle, et la vue du corps de ce dernier.

« Je... ça fait un an que la personne avec qui j'étais a été tué... et donc c'est une sale période pour moi, je fais n'importe quoi. De toute façon je fais n'importe quoi depuis cette date... j'ai besoin de votre aide... Je sais plus quoi faire.. et j'en ai assez de faire semblant devant les autres. »

Puis aller ! N'ayons honte de rien, de toute façon j'avais le droit, je suis un damoiseau en détresse et de fait, mettant de côté une grosse part de fierté, je ne demandais pas l'avis de Lance pour aller dans ses bras. Note à moi-même, qu'est-ce qu'il sentait bon ce bougre... il était impossible que je ne le chaparde pas, il n'irait avec personne d'autre. Même si je devais user de tous les moyens à ma disposition. Au pire, je pouvais aussi attendre de ne plus être élève, ou agir dans l'ombre avec lui pour qu'il n'ait pas d'ennui.

Lance avait été un peu prit au dépourvu, il ne s’attendait pas à voir débarquer un élève chez lui à une heure pareille et surtout pas un élève saoule. Il ne pouvait pas le laisser retourner à son dortoir dans un état aussi précaire, il aurait été capable de se bléser ou de se faire attraper par Rusard. Et il savait très bien que le vieux concierge ce serait donné un malin plaisir à faire dessaouler le pauvre poufsouffle. Voilà pourquoi il l’avait laissé entrer. Maewan était vraiment dans un sale état.

Alors que Lance était en train de ranger son bureau, le jeune homme se mit à parler *tu ne vas pas aller te coucher tout de suite mon petit Lance* pensa-t-il en écoutant ce que son élève avait à lui dire. Apparemment, il avait besoin de parler et c’était son professeur qu’il avait choisis pour le faire, c’était bien sa chance. Jane attrapa sa baguette et vint allumer un feu sous une bouilloire qui se trouvait dans la cheminée non loin du fauteuil où se trouvait Maewan. Une fois tout ça fait, il vint s’asseoir sur un tabouret, face au poufsouffle, pour pouvoir l’écouter.

« Je ne suis pas sûr que la boisson soit vraiment une solution, quoiqu’il puisse vous être arrivé. »

Le professeur n’aimait pas voir un élève dans un état pareille, cependant il ne devait pas oublier qu’il était professeur justement et il ne pouvait pas laisser un adolescent boire autant sans rien faire. Il était de son devoir de lui faire la morale, ou du moins d’essayer. Lance se demanda de quoi pouvait bien lui parler Maewan avant de s’apercevoir que sa chemise était ouverte. Il avait totalement oublié ce détail. Il passa une main dans sa nuque un peu gêné avant de venir fermer les boutons de sa chemise.

« Heum…oui, désolé, je ne m’attendais pas à recevoir du monde ce soir. »

Sans attendre plus que ça Maewan se remit à parler, entrant dans le vif du sujet et de ce qui le mettait dans un état aussi lamentable. Lance préféra se taire et écouta le jeune homme attentivement. Lorsqu’il vit les larmes couler une nouvelles fois sur les joues du garçon il vint lui offrir un mouchoir en papier, ingénieuse invention moldu, bien entendu. Le septième année semblait vraiment être troublé par quelque chose, qu’il avait du mal à exprimer.

« Vous savez Maëwan, vous n’avez que dix-sept ans, vous avez la vie devant vous, il ne faut pas vous la gâcher avec n’importe quoi, vous êtes bien trop jeune pour ça, vous êtes pleins de ressources, vous trouverez toujours un moyen de vous en sortir. Si j’ai un conseil à vous donner, c’est de toujours voir la vie du bon côté. Croyez-moi, c’est ce qu’il y a de mieux à faire »

Puis finalement, il réussit à dire ce qu’il avait sur le cœur, ce n’était certes pas facile d’assumer un deuil, surtout de la personne que l’on aimait, mais comment il l’avait dit, Maewan était encore jeune et il ne devait pas se gâcher la vie pour ça, il était sûr que ce n’était pas la solution. Lance était adepte du verre à moitié pleins et jamais à moitié vide. Cependant, Jane fut carrément étonné de voir Mae se jeter dans ses bras. C’était plutôt inattendu comme réaction. Tellement que pendant un moment Lance resta les bras écarté avec un Maewan qui s’accrochait presque à lui, ne sachant que faire. La surprise passée, il vint poser une main dans le dos du jeune homme pour le réconforter. Il ne pouvait pas le repousser, il avait l’air vraiment mal au point. Malgré sa gêne, Jane essayé de régler ça du mieux qu’il pouvait. C’était plus ou moins la première crise qu’il avait à gérer depuis qu’il était professeur, il fallait bien une première fois à tout. Même s’il aurait préféré que ça se passe le plus tard possible. Sauf que son élève en avait décidé autrement. Il allait devoir faire face, il n’avait pas le choix, puis il devait être flatté, après tout c’était lui qu’avait choisis le poufsouffle, alors qu’il y avait des professeurs bien plus expérimentés que lui dans la gestion de crise. MacGonnagall par exemple, d’ailleurs, malgré tout ce que pouvait dire Lance, elle était la professeure qu’il respectait le plus, autant pour son travail que pour tout le reste, c’était vraiment quelqu’un de bien, sous son apparence austère.

« Je suis là, Maewan, mais ça ne sert à rien de se mettre dans un état pareille. Calmez-vous et on pourra en discuter si vous le souhaiter. Mais ne pleurez pas, je trouve ça bien dommage de voir des larmes sur le visage de quelqu’un, à part si elles sont de joie. »

La boisson n'était pas une solution ? J'avais l'impression d'entendre mon ancien psychomage, celui que j'avais frappé au visage avant qu'il ne déclare que j'allais bien pour ne plus me revoir. Je crois bien qu'avec quelques séances de plus, j'aurais réussi à l'envoyer en dépression. Ça aurait été fort drôle je trouve ! Le psy qui va voir un psy car son patient l'aurait rendu marteau. Du coin de l'oeil, je voyais le professeur allumer un feu pour, semble-t il, faire chauffer un thé. Une thé bien chaud, voilà qui ferais du bien et éliminerais une petite quantité de ce que j'avais bu. Puis les boissons chaudes ont toujours eu le don de me calmer, même si ma préférence allait vers le chocolat chaud, comme les gosses de façon générale.

En voyant Lance comprendre ce que je disais pour sa tenue, je riais un peu plus franchement, même si ma franchise restait la même.

« Oh vous savez, la vue n'étais pas désagréable donc... j'allais pas m'en plaindre, mais je pensais surtout à votre intégrité. »

Ses mots, je les écoutais tous, même si je finissais assez rapidement dans ses bras, la meilleure place du monde en cet instant. Au moins ça avait le don de me calmer. Hey on arrête les moqueries, ce n'est tout de même pas de ma faute si j'ai une préférence pour les bras masculins pour calmer mes craintes. Ça avait toujours été comme ça et ça ne changerai sans doute jamais. Mais il n'y a pas de honte à apprécier les contacts, si ?

Enfin en tout cas je n'en avais pas honte et c'était tant mieux. Après avoir écouté ses deux paroles à son intention, je répondais enfin, essuyant mes yeux avec le revers de ma manche. Tiens j'avais une manche en fait ? Moi qui me baladais souvent en t-shirt en ce moment, je m'épatais !

« Vous parlez comme Abigaël, sauf que lui il dit que j'ai la tête tellement dure et que je suis tellement énervant que c'est pour ça que je m'en sors sans arrêt. Parfois je me demande si il n'a pas raison vu les annerie que j’enchaîne sans jamais avoir de soucis majeur. »

M'oui bon, j'avais des soucis majeurs avec Lestrange, depuis le 29 décembre au matin, sa haine envers moi avait considérable augmentée, surtout depuis que je lui avais renvoyé son hibou coloré en rouge et or, couleur qu'il avait toujours vu que je n'avais pas eu envie d'annuler le sort. Cette simple pensée m'arrachait un rire et ça faisait un bien fou, mais je ne quittais pas ma place, ça non, j'y étais trop bien ! Pandora elle-même ne pourrais le nier j'en suis certain, même si je voulais garder jalousement cette place.

« Je suis là, Maewan, mais ça ne sert à rien de se mettre dans un état pareille. Calmez-vous et on pourra en discuter si vous le souhaiter. Mais ne pleurez pas, je trouve ça bien dommage de voir des larmes sur le visage de quelqu’un, à part si elles sont de joie. »

« Je... je veux bien en parler oui... même si je sais pas comment l'aborder. En plus z'êtes toujours de bonne humeur, alors je voudrais pas vous plomber le moral. Enfin.... votre bonne humeur est communicative en fait... »

Après un instant de reflexion, je retournais quand même dans mon fauteuil. À force de trop boire de toute façon je ne restais pas longtemps debout sans tanguer alors autant être assis. Je ne sais pas si vous le savez, mais le sol n'était pas l'endroit le plus confortable du monde, la pelouse oui, des coussins à même le sol oui, mais de la pierre dure... non rien à faire, ce n'était pas mon truc.

« Euh et sinon.... c'est vraiment que parce que je suis élève que j'ai aucune chance ? Non parce que bon... je suis majeur hein, et ma scolarité est presque terminée. Puis malgré ce que beaucoup pense, par rapport à mon image, je suis quelqu'un de discret. Le comble d'ailleurs, c'est que même mes meilleurs amis ne croiraient pas ces mots, alors que c'est la stricte vérité. »

Pourquoi diable avais-je dis cela ? Ah non mais ça ne vas pas dans ma tête, Cassie avait raison, il faut que j'arrête de boire, ça me fait dire n'importe quoi, dans le sens où ça me fait dire tout haut ce que je pensais jusque là tout bas. Bon... heureusement que le ridicule ne tue pas, sinon je ne serais déjà plus de ce monde.

Maewan avait l'air de tenir une sacrée cuite. Il racontait n'importe quoi. Cependant, Lance ne pu s'empêcher de sourire lorsqu'il fit une remarque sur son intégrité physique. Ce n'était pas comme s'il allait pouvoir se jetter sur le professeur comme ça, sans que celui-ci puisse se défendre, s'il en avait envie, bien entendu.

C'était plutôt bizarre d'avoir le jeune homme dans ses bras. Ce n'était pas le contact habituel qu'il avait avec ses élèves. Ce n'était pas vraiment professionnel et si Mcgo avait été dans ce bureau elle l'aurait certainement regardé de son regard réprobateur et lui aurait fait passé un sale quart d'heure après s'être débarassé du Poufsouffle. Heureusement pour eux, elle n'était pas là, Lance en frisonna presque rien qu'à l'idée qu'elle puisse débarquer.

« Abigaël vous connait certainement mieux que moi, mais je pense que si vous vous en sortez toujours c'est parce que vous êtes un jeune homme très intelligent. Et un peu casse-cou aussi, mais les meilleurs le sont. » dit-il un petit sourire en coin sur les lèvres.

Le jeune homme accepta de parler avec le professeur d'étude des moldus. Ce qui lui fit plaisir, il lui accordait sa confiance, ce n'était pas donné à tout le monde. Lance se faisait petit à petit à son métier. Être professeur ce n'était pas chose facile tout les jours, il fallait l'avouer, mais parfois, dans des moments comme ça, il se disait que ça en valait la peine. Maewan fit une réflexion sur la légendaire bonne humeur de Jane. Il était vrai qu'il était toujours de bonne humeur, à croire qu'il était né comme ça,avec le sourire aux levres. Pourtant, il ne fallait pas se fier aux apparences, ça lui arrivait parfois de ne pas avoir envie de rire, mais c'était un peu comme une carapace chez lui, quelque chose qui s'était forgé au fil des années pour le protéger des éternels moqueries qu'il avait du affronter lorsqu'il était arrivé à Poudlard. Parce que même si Voldemort n'était pas encore d'actualité à cette époque, ce n'était pas pour autant qu'être un né-moldu était une bonne chose. Les sorciers – ceux qui pensaient être de « vrais sorciers » - n'appréciaient pas vraiment le fait de partager leur secrets avec une personne qui n'était pas censé avoir de pouvoirs magiques. Plus jeune, Lance en avait beaucoup souffert, mais maintenant, il préférait prendre ça à la rigolade, enfin, c'était ce qu'il voulait faire croire.

Maewan s'était décidé à retourner dans son fauteuil, quittant ainsi les bras de Lance. Le professeur en profita pour aller retirer la bouilloir qui se trouvait sur le feu et qui commençait à siffler. Jane adorait le thé, l'Anglais typique, en quelque sorte. Il aurait presque pu en boire à longueur de journée, mais il avait déjà assez tendance à être une pile éléctrique alors s'il se metait à boire autant de thé, il n'avait pas fini de courir partout. Lance était en train de remplir deux tasses du liquide brûlant lorsque Maewan se remit à parler. Il avait du culot ce gamin, il venait de demander à son professeur si, en gros, il avait une chance avec lui. Rien que ça. Il alla jusqu'à se vendre. En lui disant qu'il était majeur et que si ce n'était que le fait qu'il soit un de ces élèves qui pose problème, il avait bientôt terminé sa scolarité et qu'il était quelqu'un de discret. Lance se mit à rire en entendant la dernière partie de sa phrase. Il vint lui tendre une tasse avant de lui répondre.

« Je suis votre professeur, Maewan, il y a certaine choses que je n'ai pas le droit de vous accorder. Vous avez beau être très sympathique, je reste votre professeur. Puis je suis bien plus vieux que vous. Je suis sûr que vous pouvez trouver mieux dans ce château et beaucoup plus jeune que moi... vous devriez boire votre thé avant qu'il ne refroidise. »

Lance revint s'asseoir face à Maewan, avec sa propre tasse dans les mains. Le jeune homme avait dit vouloir discuter, alors il était là pour pouvoir l'écouter. Il lui adressa un petit sourire rassurant, il ne voulait pas que le jeune homme prenne mal ce qu'il venait de dire, ce n'était pas son but. Juste qu'il avait beau parfois être inconscient, il savait très bien que ce n'était pas sérieux de permettre une telle relation avec un élève, aussi mignon était-il.

Les chevilles... les chevilles qui enflent ! Lance venait de dire que si je m'en sortais toujours c'était surtout parce que j'étais quelqu'un d'intelligent, ah et il vient de dire aussi que je faisais partit des meilleurs, que la plupart des personnes casse-cou comme moi, sont parmi les meilleurs.

Dans mon esprit ce simple compliment provoquait un feu d'artifice et une danse de la joie, que je ne pouvais pas montrer en cet instant même avec tout l'alcool du monde dans le sang, je ne pouvais pas danser joyeusement devant le professeur sous peine de me sentir plus que ridicule. L'amour propre à la dent dure n'est-ce pas ? En tout cas il avait raison, Abi me connaissait fort bien, sinon comment arriverait-il à deviner que j'ai fait une annerie avant même que je ne commence seulement à penser la faire ? Trop fort le castor je vous dis !

De nouveau assis, je regardais monsieur Jane, alias sorcier le plus beau de la décennie, remplis deux tasses et j'en acceptais une avec un léger hochement de tête, offrant un sourire et un petit 'merci' à peine murmurer avant de souffler un coup sur la boisson pour ne pas me brûler.

J'entendais ensuite une légère remontrance, enfin si cela en était une, sur le fait que j'étais trop jeune pour lui, que je devrai sans doute trouver mieux dans l'école en terme d'âge. Je ne retenais rien de cela, juste qu'il me trouvait fort sympatique, et j'étais certain d'être à son goût dans le fond, il ne voulait juste pas l'admettre. Puis s'il était trop vieux... qu'est-ce que je devrais dire de mon défunt copain ? Il allait sur ses 22 ans quand il avait été tué. Oui, je vous entend et oui je préfère les personnes plus âgé, disons qu'au moins, la personne en face de moi à tendance à canaliser mon côté enfant dans ce cas là. Avec plus de succès qu'une personne de mon âge. Même si de fait je boudais parfois pendant des heures.

Ensuite, on me rappelait le thé fumant, je soufflais encore dessus une fois, peine perdue dès la première gorgée j'avais l'impression de sentir un incendie dans ma bouche déjà, de fait ma langue était totalement endolorie, puis ensuite le feu descendait et je sentais bien son passage. Je posais la tasse juste à temps pour secouer les mains, vous savez comme les fois où vous mangez un truc très épicé et que vous semblez tenter de vous éventer avec vos mains comme si ça allait aider ?

« Ah sa sœur la dragonne ! Ça brûle bordel ! » m'écriais-je d'abord en toute spontanéité, avant d’enchaîner sur un chant moldu tout à fait idiot que mon petit frère et moi-même chantions pour oublier une douleur physique en général, par exemple quand notre mère mettait trop de piment dans un plat : « fait la poule, fait la poule et tu verras tu seras plus cool ! »

Me rendant compte que je l'avais réellement chanté, je rougissais à vue d’œil. Maudite soit ma famille et surtout les chansons passant dans les dessins animés moldus. Ils avaient vraiment un très mauvais effet sur mon mental, parfois je régressais grandement, sans rire. Figurez-vous que parfois à Noël, j'attendais cacher sous la table de la salle à manger, pour ne pas rater l'arrivée du père Noël et surtout le capturer pour prouver son existence. Un jour je l'aurai parole de Bretian !

J'étais encore partit dans mes pensées pendant plusieurs minutes, de fait ma tasse avait eu le temps de refroidir assez pour que la nouvelle gorgée soit tout à fait supportable et vire plus en douceur les effets de l'alcool. Si je n'allais pas aux toilettes toutes les cinq minutes avec tant de flotte, que Rusard devienne soudain très drôle. Enfin... il l'était déjà à ses dépend en fait... preuve en était les farces dont il était victime à temps plein.
Cet instant de rêverie étant passé, je pouvais enfin réagir à ce que l'homme en face de moi avait dit.

« Bouah vous savez, j'avais presque six ans d'écart avec mon copain, lui étant le plus vieux. Donc... Je suis pas du genre à m'entendre avec des personnes de mon âge, enfin pas en ce qui concerne les couples, si la personne peut pas me cadrer un minimum quand j'exagère c'est difficile. Surtout que je pars assez facilement dans mes délires, même sans picoler comme je l'ai fait ce soir. Une fois par exemple bah... il m'avait grondé assez sévèrement, même un coups sur la tête d'ailleurs, parce que j'avais voulu mettre de la bouse de vache dans le pot d'échappement de la voiture d'un moldu que je n'aimait pas du tout. C'était une vengeance puérile parce que ce dernier nous avaient lancé une remarque, mais s'il n'avait pas dit que la meilleure des vengeances était l'ignorance, je l'aurais fait. En fait j'aurai même mis une pomme de terre, histoire de faire exploser l'arrière de sa voiture. »

Hey qu'est-ce que vous pensez ? Ayant un père moldu je connaissais toutes les bêtises magiques mais aussi moldues, ce qui n'est pas si mal d'ailleurs. Comme ça, nous avions plus de marge et d'idées à exploiter. Puis second point, oui je ne lâchais pas l'affaire avec le professeur, en fait j'avais même une idée qui sortait encore sans que je puisse l'en empêcher. Promis la prochaine fois que je vois ce prof, je serais sobre, histoire de contrôler mes mots.

« Au pire, j'attendrais la fin des examens ou le départ du château cet été. Pour fêter ça je vous roulerais le patin du siècle et on pourra rien dire, je ne serais officiellement plus élève ici. Je vais me gêner tenez ! Plutôt le départ d'ailleurs, pour assurer mes arrières. »

Parfois je me collerais des baffes, juste pour cette façon de parler cash.

Lance écoutait Maëwan se confier tout en gardant à l'esprit qu'il devait le faire partir au plus vite. En y réfléchissant, jamais il n'aurait du le laisser entrer dans son bureau après les hiboux que le jeune homme lui avait envoyé, mais comme toujours, son cœur avait parlé avant sa raison et il n'avait pu laisser cet élève dans cet état devant sa porte. C'était plus fort que lui. * ça te perdra un jour mon vieux * sa conscience n'avait pas tort, il risquait de perdre son travail. Enfin, pour cette fois, il devait réussir à gérer, il n'avait pas le choix, mais il devait gérer ça le plus rapidement possible.

Le professeur fut tirer de ses pensées par Maëwan qui lança un « Sa sœur la dragonne » qui l'étonna, mais qui lui tira un petit sourire quand même. C'était drôle comme expression, Lance n'avait pas forcément l'habitude des expressions sorcières. Il leva un sourcil lorsque l'élève se mit à chanter une chanson plutôt bizarre. Ce gamin n'était vraiment pas net. Mais Jane ne fit pas de commentaires. Ça lui arrivait aussi de chanter sans vraiment s'en rendre compte.

Entre temps, Lance était parti allumer d'autres bougies, histoire de ne pas trop rester dans le noir. Il ne fallait pas donner plus d'idées à Maëwan qu'il en avait déjà. Le Poufsouffle lui expliqua que son ancien petit ami était beaucoup plus vieux que lui et qu'il avait tendance à mieux s'entendre avec les personnes plus âgés. En gros, il essayait de trouver tout les arguments possibles pour faire accepter à son professeur ses avances. Lance aurait pu en être flatté s'il n'avait pas été un élève. Seulement s'en était un et Jane ne devait pas en oublier son job. Il ne devait pas être blessant pour autant, le jeune homme n'avait déjà pas l'air bien, ce n'était pas pour en rajouter une couche. S'il était venu voir son professeur d'étude des moldus c'était pour trouver du réconfort et non de nouvelles raisons de déprimer.

« Sauf que je ne suis pas l'un de vos camarades de classes, Maëwan, mais bien votre professeur. Il y a certaine distances que je dois garder. Vous ne devriez même pas penser à ce genre de choses. »

Lance pensait avoir était clair, sans avoir était blessant, du moins c'était ce qu'il espérait. Il était toujours face au jeune homme et essayait de rester le plus neutre possible. Ce qui n'était pas facile quand on connaissait le caractère du jeune professeur. Maëwan ne lâcha pas l'affaire, en affirmant à Jane qu'il pouvait très bien attendre la fin de ses études. Lance grimaça à l'idée du roulage de patin qui ne lui plaisait pas vraiment. Il eut un petit mouvement de recule.

« Surveillez vos propos monsieur Bretian, vous êtes encore l'un de mes élèves et je ne peux pas vous permettre de tenir de tels propos. »

Le professeur d'étude des moldus s'était légèrement redressé sur son pouf, prenant un air plus sérieux. Il fallait qu'il fasse comprendre à Maewan qu'il ne pouvait pas faire ça, s'il ne mettait pas de limite tout de suite, les choses risquaient de vite mal tourner et ce n'était pas son but.

« Vous devriez peut-être retourner vous coucher, vous ne savez plus ce que vous dites. »

Pendant mon blabla incessant, le professeur Jane avait allumé quelques bougies et autant l'avouer, nous y voyions mieux depuis que cela était fait. Bien sure je ne m'étais pas stoppé pour autant, allant encore plus loin dans mes propos mais il fallait mettre cela sur le compte de l'alcool et la période de l'année dans laquelle nous étions. J'aurais sans doute poussé plus loin, ou peut être pas, si l'enseignant ne s'était pas redressé dans son siège avec un air très sérieux, avant de me lancer :

« Surveillez vos propos monsieur Bretian, vous êtes encore l'un de mes élèves et je ne peux pas vous permettre de tenir de tels propos. »

Suivit d'une dernière phrase qui achevait de me refroidir extérieurement, alors qu'intérieurement j'étais dans une phase de fureur. Ok, j'avais sans doute été trop loin, mais là il manquait de tact -dixit celui qui avait annoncé à son prof qu'il l'embrasserai en fin d'année -

« Vous devriez peut-être retourner vous coucher, vous ne savez plus ce que vous dites. »

En temps normal, j'aurai sans doute persisté et signé en affirmant que je savais parfaitement ce que je disais, que c'était lui qui ne comprenais pas, seulement je n'en avais pas l'envie. Il ne servait à rien de se battre dans certain cas, soit parce que les gens n'en valaient pas la peine, soit parce que la cause était perdue d'avance. Sous l'énervement je dirais sans doute que le professeur n'en valait pas la peine et qu'il passait en même temps dans ma liste de professeurs honnis. Au lieu de cela, je préférais me dire qu'il verrait bien un jour comme il était cruel avec moi. Par exemple s'il m'arrivait un truc pas cool pendant un match de Quidditch, ou que les vilains mangemorts me cherchaient encore des noises. Enfin le truc habituel quand on est un super beau gosse, fils de Dieu, comme moi quoi !

Préférant ne pas aggraver mon cas en disant quelque chose de trop, je me levais gauchement et me rendais vers la porte posant ma main sur la poignée pour sortir. Pourtant avant de faire mes adieux à la scène de cet étrange numéro, je voulais quand même rajouter quelque chose, sans doute des vestiges de mon côté fou.

« Juste au cas où professeur, sachez que par l'avenir vous en aurez sans doute des pires que moi. On ne sait jamais ce que l'avenir nous réserve mais... j'espère que vous ne serez pas amené à vous dire un jour que vous avez peut être été trop froid pour cette fois. Ce n'est pas une menace soyez en sure, juste que j'ai pas mal d'ennemis et les incidents m'arrivent assez vite en ce moment. »

Avec un léger sourire, je quittais ensuite le bureau. Bien sure j'ignorais encore à cet instant que mes propos étaient quelques peu prémonitoires. Autrement je n'en aurais sans doute même pas souris.

Sujet: Re: Ca passe ou ça casse! [Professeur Jane]

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Ca passe ou ça casse! [Professeur Jane]

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