Philippe Chrétien n'aimait pas trop devoir rendre des comptes à une inconnue.
*Cela dit, cette directrice-adjointe sera peut-être moins intimidante que le directeur.*
Si Dumbledore avait accepté la présence de l'espion, il avait posé certaines conditions, comme celui de le tenir au courant de ses investigations à chaque fin de mois, en plus de ne déranger aucunement les cours du collège. Mais le directeur étant assez souvent absent, il avait dû déléguer cette responsabilité à la directrice-adjointe, une écossaise, madame mac Gonagall.
*J'aurais souhaité que le moins de personnes possibles soient au courant, mais je n'ai pas eu vraiment le loisir de discuter.*
En toute logique, cette directrice-adjointe devrait être autant suspecte que les autres, et cela, l'espion ne se priverait pas de le lui dire !
*Qu'est-ce que je sais d'elle ? C'est une vieille professeur de Métamorphose, directrice de la maison Gryffondor, qui bénéficie de toute la confiance du directeur, qui sait se faire respecter dans ses cours où elle est particulièrement redoutée... Quoi d'autre ? Elle illustre la doctrine « sévère mais juste » et c'est elle qui a interrogé les deux témoins. Il faut que je l'interroge là-dessus.*
L'agent secret évalua les chances de culpabilité de la vieille femme.
*Il y a quelques éléments qui plaident en sa défaveur. Il va falloir que le lui dise aussi.*
Il frappa à la porte du bureau. Personne. Comme d'habitude, il était en avance.
*C'est peut-être l'occasion de fouiller un peu...*
"Alohomora !" chuchota t-il après avoir vérifié que personne ne le voyait.
La porte s'ouvrit, il entra, la referma discrètement et se dirigea vers le bureau.
"Revelio !"
Un ou deux sorts de protection apparurent vers les deux premiers tiroirs. Avant d'essayer de les casser, il fouilla le troisième tiroir, non-protégé.
*Rien d'intéressant, forcément. Quoique... à quoi peut bien servir ce grattoir pour chat ?*
Expert, l'espion évalua les sortilèges de protection des tiroirs. Ils n'étaient pas très prononcés mais suffisants pour que des élèves des premières années ne puissent l'ouvrir.
*Probablement des objets confisqués.*
Par acquit de conscience, il cassa le sorts et fouilla quand même. Rien de bien extraordinaire : des bonbons curieux, des objets inertes mais probablement ensorcelés, des punitions écrites. Il analysa les punitions pour tenter de reconnaître l'écriture du mur... ou quelque chose s'en approchant.
N'ayant rien trouvé d'extraordinaire, il rangea tout correctement et remit les sortilèges de protection en place. Il sortit du bureau et referma la porte.
*Il faudra que je lui demande si, en tant que professeur de métamorphose, elle pourrait transformer une graphie. Si c'est le cas, il faudra qu'elle surveille toutes les écritures de ses élèves car « l'écriture ancienne » du mur pourrait être une fausse piste !*
Il vit d'abord un vieux chapeau. Puis, une vieille dame d'apparence stricte monta progressivement les marches. Le français s'approcha et lui serra la main avec son sourire de circonstance.
"BonjOUr! Madame McGonagAll, je présUme. Philippe Chrétien, je suis enchANté de vous rENcontrer. Pouvons-nous ENtrer, chère madâme ?"
*Je vais d'abord la laisser me poser les questions qu'elle veut, ensuite j'essaierai de l'interroger.*