"Suis-je drôle? C'est un fait tout le monde le dit ou le pense. Pourtant cette image n'est que le fruit d'un calcul ou d'un affreux malentendu. Je ne sais pas trop à vrai dire, je trancherai en disant que c'est naturel. Tout le monde sait que cette nature peut s'avérer particulièrement cruelle. L'amusement au départ fut porté sur mon nom, Smiley. Smile, smile, Smiley, livré en pâture à des camarades de classe fort discourtois et vous obtenez brimades et autres stupidité du genre humain. En cette faiblesse, j'ai fait une force, désormais personne ne peut m'atteindre sur ce sujet. Maintenant je fais partie des hautes sphères je suis..."
"Monsieur Smiley?"
"Oui Nathaniel Elisyphe Smiley, c'est moi."
"Excusez moi, pourriez vous parler un peu moins fort, tout le monde vous entend dans le bureau à coté, c'est comment dire assez gênant."
Monsieur Smiley n'était guère naïf, à l'écoute des rires gras et peu subtiles d'à coté il en déduit alors que l'on se moquait encore de lui. Mais d'un air noble et grave il répondit à sa secrétaire.
"Merci Elysabeth, je tiendrai compte de vos conseils. Ah dite au ministre Bradley que j'accepte son invitation pour discuter en toute impartialité des prochaines élections."
"Bien monsieur Smiley."
La porte se ferma et enfin le directeur de la Gazette du Sorcier put reprendre son monologue. Mais attention monsieur Smiley sait très bien tacler ses adversaires. Alors avec un petit amusement au coin de la bouche, il clama d'une voix forte.
"ALORS COMME CERTAIN SE GAUSSENT AU LIEUX DE TRAVAILLER, JE VAIS RELEVER LES NOMS ET CELA VA MAL FINIR."
Les rires cessèrent, fier de lui monsieur Smiley retourna s'asseoir devant son magnifique bureau en cerisier. Puis il prit des feuilles et un stylo. Comme manifestement faire sa biographie à l'orale s'avérait impossible, monsieur Smiley continuerait donc à l'écrit mais aussi car il ne pouvait s’empêcher à l'orale d'une voix basse.
"Ou en étais-je? Ah oui alors ma vie à son commencement fut un échec. Je suis né sang-mêlé au sein d'une famille de second rang. Mais je n'avais guère dit mon dernier mot, car certes banale j'étais le principal auteur de ce destin. Je ne voulais alors que le meilleur et si possible réussir le plus facilement du monde. Tout petit je démontrai déjà de formidables prouesse à la fuite ou à la délation. En course j'étais très mauvais, mais le pouvoir de l'adrénaline était mon principale atout lors de mes lâches évasions. Réussir donc au prix également de ma maladresse maladive, tout je dit bien tout..."
Plus d'encre... Monsieur Smiley fit alors sa moue, il fit alors ce qu'il ne faut pas faire, s'énerver. Il secoua le stylo, puis le mit dans la bouche et souffla désespérément. Comme cela ne marchait pas, il commença à frapper le stylo sur la table, puis il secoua celui-ci dans sa bouche en soufflant en même temps. Le résultat escompté arriva et l'encre jaillit enfin. Le problème fut que l'encre bleu se répandit dans la bouche de monsieur Smiley et celui-ci accueilli la présence étrangère par un BLURP! Entra évidemment à ce moment sa secrétaire.
"Monsieur Smiley, le ministre a reporté... Mais je repasserai."
"Oui BLURP, c'est une BLURP idée."
Après un court entracte de lavage de bouche, monsieur Smiley put alors entreprendre le merveilleux conte de sa vie que personne n'aura envie de lire.
"Alors oui ma maladresse, euh j'ai quelques photos. Je pense que des images valent plus que des mots. La c'était en France chez les moldus, je m'étais alors perdu dans ce paysage si hors du commun, presque infernal. J'ai alors put m'orienter grâce aux dires d'un autochtone local à l'haleine très prononcé et aux manières peu protestantes."
"La deuxième illustre également mes vacances chez les moldus, me rendant à un musée d'art gothique je fut alors blessé en chutant. Du secours évidemment arriva, avec leur produits désinfectant de moldu j'ai bien cru y rester."
"Je me souviendrai longtemps de ce voyage chez les français moldus. Ce voyage fut fait à l'époque pour un article concernant les moldus en France. En bon journaliste de terrain je dut donner alors de ma personne pour ce reportage. Désormais fort heureusement je n'ai plus à faire cela, je suis éditorialiste en chef de la gazette du Sorcier. Il m'arrive encore de faire quelques articles car dit-on ma plume est appréciée. Aussi si le physique me manque, l'intellect ne tarit pas.
A mon entrée à Poudlard je ne brilla guère. Le quidditch ne fut guère ma passion, le duel non plus. Cela avait plutôt tendance à faire renaître en moi cette formidable capacité à avoir la trouille et à détaler comme un choco-grenouille. Néanmoins dès cet époque je pus faire des contacts intéressant et nouer ainsi des alliances qui allaient s'avérer à long terme capitale. Tout le monde me voyait tel un boulet, on se demandait même si le choixpeau n'avait pas fait une erreur et ainsi privé Poufsouffle d'un autre membre. Ils se ravisèrent tous lorsque je fus élu meilleur journaliste de l'année après seulement deux ans, suivant la fin de mes études. Je suis brillant, Serdaigle était le seul choix plausible.
Ce fut le début de la renommée et les récompenses fusèrent par dizaine. Malgré mon look simplet, j'étais alors reconnu comme un grand écrivain. Parmi la Gazette du Sorcier j'étais alors populaire, lu et avait une réputation en béton. Journaliste plutôt politique, impartial, respecté et intègre on me confia bien vite les rênes de la Gazette du Sorcier.
Proche de la lumière, je pus alors sans peine entrer dans les ténèbres et rejoindre le camp Mangemort avec d'évidente contre-partie. Je suis un trouillard qui aime le pouvoir facile, malgré la réussite de ma bonne plume je voulais bien plus et je n'aurai rien contre d'un poste au ministère. Aider ainsi le seigneur noir dans sa victoire évidente me semble la meilleure option. Dans l'ignorance, la masse se retrouve parfois bien vite dépourvu et alors le seigneur Vold..."
"Monsieur Smiley, votre hibou à chuté encore dans les escaliers."
"Non mais, alors la je vais être pas gentil! Il faut frapper avant d'entrer nom d'un cognard. J'étais au moment de mon monologue au passage capitale, plein de Vol d'oiseau. Vous savez qui est le seigneur des vols d'oiseaux miss Delawaere?"
"Non monsieur Smiley, désolé..."
"Moi non plus, sortez! Alors non mais flute de se faire couper sur les Man..., man..., mantes religieuses."
Encore un désolé et enfin la secrétaire de monsieur Smiley était parti, ouf il s'en fallait de peu.
"De retour donc dans cette formidable ascension. Pour eux les mantes-religieuses, je ne suis qu'un vecteur pour surveiller le monde politique et pourquoi pas un moyen d'influence. Tout le monde, enfin moi surtout, je sais que le ministre détient la gazette dans sa poche mais je suis un élément indissociable du journal et fondamentalement crédible. Il est aisé pour ma plume de favoriser ou non sa réélection. Pour l'instant la candidate de Serpentard me semble être à l'opposé des idées du seigneur Vol d'oiseau. Mais voila que l'heure tourne il faut que j'aille interviewer monsieur le ministre Bradley. Je tacherai de compléter mes notes plus tard."
Monsieur Smiley alors se leva, il était temps de voir s'il était présentable. Veste verte foncée, petite cravate rouge, Nathaniel fit un sourire de contentement, il était impeccable. Sauf peut être cette petite mèche rebelle qu'il disciplina fort vite avec un coup de sa baguette magique qui servait à tout et à n’importe quoi. Puis il se décida à partir, mais avant sur son bureau il vit les notes qu'il venait d'écrire et les allusions forts compromettantes qu'elles comportaient. Alors monsieur Smiley décida d'y mettre le feu, afin de détruire toutes les preuves. Sauf que le feu se répandit à son bureau et que dans la panique monsieur Smiley tenta d'éteindre l'incendie avec sa cravate. C'est donc avec une demi cravate que monsieur Smiley parti à son rendez vous chez le ministre.
"Maudites notes, quelle idée j'ai eu d'écrire sur les mantes-religieuses et du seigneur Vol d'oiseau."
Accueil
Sujet: Nathaniel Smiley 
Sam 21 Avr - 12:34
! Ça, c'est du journaliste !