La nuit tombait à Poudlard, tous les élèves étaient dans leurs dortoirs –normalement- et les profs corrigeaient des contrôles ou préparaient les cours du lendemain. Pourtant notre jeune assistante d’étude des moldus, Blanche Wayne, connue sous le surnom de Snow en dédicace à Blanche Neige, venait casser cette routine. La brunette était assise sur le bord d’une fenêtre et regardait la pluie, sans doute très froide, frapper la vitre, humidifier le château ainsi que le sol, en créant des flaques d’eaux. L’air maussade de la jeune femme n’était pas habituel, mais elle était préoccupée. La veille, les élèves de Poudlard ainsi que les professeurs s’étaient rendus à une sortie à Pré-Au-Lard. Snow en avait profité pour aller voir son mari, mais leur entrevue c’était mal passé. Alors qu’ils voulaient aller boire un coup, le barman ne les avait pas laissés entré, disant qu’il ne voulait pas de mangemorts dans son bar. Evidemment la réflexion était destinée à son mari, Jason, non à Blanche. Les rumeurs circulaient assez vite. Jason n’avait vraiment pas du apprécié la remarque, surtout lorsqu’il avait vu sa compagne rougir de honte et de gêne. Ne perdant pas une occasion, il sauta ni plus ni moins sur le barman, provoquant une bagarre générale. Les bruits avaient attiré beaucoup de villageois, dont quelques professeurs et certains élèves.

« JASON !!! JASON ARRÊTE !! JASON !!! »

D’habitude si calme, Blanche hurlait à pleins poumons, retenant son mari par les bras pour l’empêcher de continuer de frapper ainsi les serveurs. Mais Jason était dans un tel état de colère, déjà que la douceur n’avait jamais fait partie de ses qualités, ne connaissant que la brusquerie et la violence, il repoussa Blanche dans un excès de fureur. Celle-ci tomba par terre et s’écorcha les genoux. Se fut la vue du sang qui calma le jeune Wayne, qui redressa Snow en la tirant par le bras avant de quitter les lieux, la forçant à le suivre.

Posant la main contre la vitre de la fenêtre, Blanche soupira. Jason se laissa peu à peu gagner par la folie et elle ne savait pas comment l’aider. Bien sur, il ignorait le fait que Snow sache qu’il est réellement un mangemort. Imprévisible comme il est, personne ne pouvait se douter de la réaction qu’il pouvait avoir.

La mésaventure de Snow avait rapidement fait le tour de l’école. D’ailleurs, un élève de Poufsouffle lui avait judicieusement fait remarquer que la place qu’elle occupait n’était pas pour elle. Ca, c’était tellement bas ! De plus, Blanche avait toujours aimer les moldus, toujours ! C’était naturellement qu’elle était devenue l’assistante du prof d’études des moldus. Durant toute sa vie, elle avait été irréprochable, alors non, elle ne tolérait pas ce genre de sarcasme. Ce à quoi, Snow avait rétorqué à Ned Williams qu’il était lui-même beaucoup trop arrogeant pour être à Poufsouffle et pourtant, il n’y avait pas de quoi fouetter un dragon. Le jeune homme n’avait pas du tout apprécié l’allusion et avait répondu que son père au moins n’était pas un « connard de mangemort ».

Blanche était restée interdite sous le choc et n’avait rien trouvé à dire, profondément vexée. Williams était parti sans demander son reste. Snow n’était pas de nature rancunière, au contraire elle pardonnait tout à tout le monde, même à son « connard de mangemort ». Mais s’il y avait une chose qu’elle ne supportait pas, c’était bien qu’on s’attaque aux gens qu’elle aime. Que Ned Williams soit un élève ou non, ne changeait rien, elle lui ferait payer cette offense, il regrettera ses paroles. Surtout qu’il avait dit ça en cours, devant tout le monde. Certes à la fin de l’heure mais tout le monde avait du entendre.

Avoir une forte complicité avec Sirius Black n’était pas forcément la meilleure des idées, surtout lorsqu’on parle de vengeance. Snow connaissait bien les maraudeurs, en particulier Sirius, et savait le nombre de bêtises qu’il pouvait faire dans une journée. Finalement, elle se laissait peut-être un peu trop influencer par son élève. En effet, Snow se demandait ce que Black aurait fait pour se venger. Ses lèvres s’étirèrent dans un sourire. La jeune Wayne venait d’avoir une révélation.

Blanche sauta du rebord de la fenêtre avant de traverser le couloir. Elle donna le mot de passe dans la cuisine avant de s’engouffrer dans le passage secret. Elle connaissait déjà le moyen d’accéder à la cuisine bien avant d’être prof. Ca datait du temps où elle était élève. C’était Jason qui l’avait emmené, même si Snow n’avait fait que répéter qu’ils allaient se faire prendre et avoir des heures de colles. D’ailleurs les elfes de maison soupiraient de soulagement lorsqu’ils virent que Blanche était seule et non accompagné de cet arrogeant jeune homme. Ce à quoi, Blanche éclata de rire.

« Vous avez quelques années de retard, mes petits, Jason n’est plus élèves depuis bien longtemps. »

Les elfes ne cessaient de lui proposer à manger, ainsi que toutes sortes de gâteaux. Blanche refusait poliment, ce qui frustrait les domestiques de Poudlard. Elle sortie une bouteille de jus citrouille qu’elle posa sur une table. Mais au lieu d’en boire, elle traversa la cuisine avant de s’allonger sur le sol, sur le ventre. Certains elfes la regardaient perplexes, tandis que les plus vieux, qui la connaissaient se doutait de ce qu’elle cherchait. Snow retira une plaque dessous l’évier et ramassa un sac en plastique qui était dissimulé dans cette cachette improvisée. Elle se releva et posa le contenu sur la table. Il s’agissait de plusieurs petits produits avec des couleurs pas très prenantes comme du vert kaki ou du orange fluo, un jaune moutarde, ect … Ce sac appartenait à Jason, il avait caché dedans des produits qu’il utilisait pour faire un sale coup aux élèves ou profs. Blanche se rappelait parfaitement du jour où Jason avait mélangé certains produits avant de le mettre dans les boissons de la grande salle et que tout le monde était tombé malade. C’est ce qu’elle avait l’intention de reproduire, mais avec Ned Williams comme cible !

Blanche versa quelques goutes du contenu d’un flacon couleur … indéchiffrable dans la bouteille de jus de citrouille. Elle y rajouta quelques goutes du flacon vert kaki, qui était un puissant laxatif. Elle rajouta une drôle de mixture qui était en fait des œufs d’insectes. Snow ferma la bouteille et la mélangea. Celle-ci reprit sa couleur normale. Ni vue, ni connu ! Mon pauvre Williams, tu vas bien déguster !

Au même moment la porte de la cuisine s’ouvrit. Blanche sursauta et cessa de remuer sa boisson. Ses yeux se posèrent sur Sirius Black en personne. La jeune femme rougit, comme si elle avait était prise en faute et posa la bouteille sur la table. Elle lui sourit doucement tout en se reprennant.

« Sirius, tu ne devrais pas être ici, si j’étais le professeur Mc Gonagall, tu aurais eu des ennuis. »

Elle le réprimandait juste pour la forme, la présence de Sirius ne la dérangeait pas tant que ça. Au contraire, l’insouciance de Sirius en ce qui concerne le règlement la faisait beaucoup rire. Mais elle commit l’erreur de baisser sa vigilance. Un des elfes de maison en profita pour attraper la boisson et boire une partie du contenu.

« NON ! »

Snow lui arracha la bouteille des mains, mais trop tard, l’elfe prit un teint livide avant de devenir tout violet. Il se mit à vomir de toutes petites araignées et autres bestioles dégoutantes qui s’étaient développés à l’intérieur de lui dès qu’il avait bu le « jus de citrouille ». La pauvre créature émit un bruit grotesque avec une odeur des plus désagréables avant de partir en courant prit d’une envie pressante.

Le silence tombait dans la cuisine, les elfes s’étaient reculés. Snow posa de nouveau ses yeux sur Sirius.

« Ce n’est pas ce que tu crois …. Enfin si, mais. ….. D’accord, je l’avoue, c’était pour rendre malade un élève. Ned Williams. Je sais que ce n’est pas raisonnable. »

Le couvre-feu, combien de fois le jeune gryffondor l’avait « oublié », il avait horreur de ça, se sentir obligé de rester dans son lit après une certaine heure. Et s’il avait mieux à faire ? Après tous les interdits étaient là pour être bravés, non ? Du moins c’est ce que lui pensait, ce soir n’allait donc pas être sa première fois. Son dortoir était trop calme à son goût, et l’un de ses amis ronflait bien trop fort pour qu’il puisse espérer trouver le sommeil. Il n’en avait pas envie de toute manière. Après avoir tourné encore et encore dans ses draps il se décida à bouger. Il sortit du dortoir avec précaution, ne souhaitant pas réveiller ses camarades de chambrée. La salle commune des gryffondors était presque vide, il se faisait tard. Sirius s’attarda pourtant pour discuter avec une jeune femme plutôt charmante, ils discutèrent un petit moment avant que l’estomac du brun le rappela à l’ordre : il avait faim. Il dut donc prendre congé un peu à contre cœur, il savait très bien que la faim le rendait aigri et donc de mauvaise compagnie et il ne voulait pas lui imposer ça.

L’attrapeur se dirigea donc vers les cuisines d’un pas trainant. Il adorait se balader dans les couloirs du château la nuit, c’était tellement plus calme, il n’y avait aucun bruit, à part peut-être les ronflements d’un tableau. Le seul risque était de croiser un préfet entrain de faire sa ronde, enfin si on pouvait appeler ça un risque. Sirius les connaissait tous et il savait très bien comment les convaincre de le laisser faire ce qu’il voulait. C’est qu’il était doté d’un grand sens de persuasion le Black. Mais les couloirs avaient l’air bien trop paisible, les petits préfets étaient surement déjà passés. Il était bientôt arrivé aux cuisines sans avoir croisé personne, c’était un bon jour, ou plutôt une bonne nuit. Arrivé face au tableau représentant la coupe de fruit il chatouilla la poire qui laissa libre le passage en riant.

Comme à leur habitude les elfes de maisons entourèrent le jeune homme à peine le passage franchi, lui proposant mille choses à manger ou à boire, Sirius accepta avec un grand sourire leur offre. Il avait tellement faim qu’il était heureux à l’idée de pouvoir mordre dans un sandwich ou un morceau de tarte aux pommes. Lorsque les petits êtres le laissèrent seul au milieu de la cuisine le rouge et ou s’aperçurent d’une chose qu’il ne l’avait pas frappé en arrivant, il n’était pas seul. Enfin, quelqu’un qui mesuré plus d’un mètre vingt. Une femme qui plus est. Mais c’était blanche, l’assistante du professeur d’études des Moldus. Sirius l’aimait bien, elle était plus jeune que le reste du corps enseignant. Il ne put s’empêcher de sourire, surprendre une prof en pleine nuit dans la cuisine ce n’était pas donnée à tout le monde. Elle fit une remarque sur le fait qu’il ne devait pas être ici et qu’heureusement elle était beaucoup moins à cheval sur le règlement que le professeur Mc Gonagall. Le sourire du jeune attrapeur s’élargit un peu plus.

« Mais on sait très bien que je ne risque rien » dit-il avec un clin d’œil.

Un des elfes attrapa l'une des bouteilles qui se trouvaient sur la table, Snow s’était littéralement jeté sur lui pour lui arracher la bouteille des mains, *elle abuse il y en a pleins d’autres de bouteilles elle pourrait laisser boire ce pauvre elfe* mais Sirius n’eu pas le temps de faire un commentaire, que l’elfe en question se mit à vomir, et pas qu’un peu. C’était le jus de citrouille qui en était responsable ? Blanche le regarda avant de dire quelque chose, enfin de bafouiller. Apparemment, c’était elle la responsable de ce trouble intestinal. Elle essaya de se justifier en citant un certain Ned Williams alors comme ça, la petite professeure régler ses comptes en rendant malade ses élèves. C’était du propre. L’ainé des Black né put s’empêcher de ricaner en entendant cela. Il faut dire que c’était plutôt drôle d’entendre une chose pareille, surtout pour un maraudeur qui se faisait toujours réprimander à cause de son goût aux vengeances extrêmes.

« Alors c’est comme cela qu’on se venge Miss Wayne ? C’est indigne de vous allons ! » Le jeune homme prit un air sérieux, jouant à son tour le professeur. Ce qui devait être très drôle à voir d’un point de vue extérieur, le grand Sirius Black faire la morale, même si c’était juste pour se moquer.

Oh non non non … La honte ! Blanche souleva le pauvre elfe dans ses bras, pour le poser sur la table, alors que ses compagnons venaient s’occuper de lui en grommelant contre la jeune professeur. Oui, Snow avait honte. Pas de sa nouvelle boisson mais plutôt que l’elfe en avait fait les frais contre son grès ainsi que d’être prise sur le fait par Sirius Black qui la réprimandait déjà. Bien sur ses remarques étaient plutôt des taquineries, ce n’était pas le plus grand blagueur de tous les temps qui risquait d’être choqué par un tel comportement. Non au contraire, alors que Snow était rouge de honte et de gêne, lui semblait bien s’amuser. Les rôles s’échangeaient et M. Black prenait un malin plaisir à prendre celui du professeur, avec une fausse voix indignée.

C’est avec un soupire de dépit que finalement Blanche referma la bouteille, avant de la poser dans un coin. Elle adressa à Sirius un petit sourire plus au moins gêné, avant de finalement reprendre la parole, de son habituelle voix douce, quoi que plus basse que d’habitude, encore un peu confuse.

« Tu peux rire, mais si c’était une autre personne que toi, j’aurais eu de graves ennuis. Quelqu’un de mauvaise foie aurait pu m’accuser de tentative d’empoisonnement sur un élève. Il faut croire que je suis devenue bien mesquine. Mais heureusement pour moi, ce n’est pas tout le monde qui peut connaitre l’accès des cuisines. Je ne suis d’ailleurs pas très étonnée de te voir ici, Sirius. »

Avec un sourire complice, Snow rangea les produits avec des drôles de mixtures dans le sac et le reposa dans sa cachette, dessous une plaque, dissimulée dessous l’évier. Elle avait donc dévoilé la cachette devant Sirius, mais ça ne l’inquiétait pas. Elle était prête à donner ces produits au maraudeur. Dans un sens, Blanche lui confiait son héritage. Et Sirius était certainement la personne la plus digne et la plus apte à le recevoir.

« Tu as certainement du entendre parler de mon mari, Jason Wayne. Tu sais, malgré tout ce qu’on dit, les gens ont tort. C’est vrai qu’il est peut-être un peu trop … bagarreur, mais au temps où nous étions à Poudlard, Jason avait sa popularité. En fait, il était un peu comme vous les maraudeurs, à trouver des idées abracadabrantes et embêter les professeurs. Tous ces produits que je viens de cacher, c’était à lui. Je te les donne Sirius, je suis sur que tu en trouveras un certain usage. Bien sur, je nierais toute responsabilité, ça va de soit. »

Blanche éclata de rire puis se releva enfin. Quand elle y repensait, Jason avait vraiment eu une mauvaise influence sur elle. A l’origine très calme, jamais Snow n’aurait fait la moindre bêtise. Alors que maintenant, même si elle ne l’utilisait que rarement, elle connaissait l’art de nuire à autrui.

C’est peut-être pour cela qu’elle était attachée aux maraudeurs. Ils lui rappelaient les côtés un peu fous de ses années d’études passées à Poudlard. Elle avait l’impression de retomber en enfance, bien qu’elle ne soit pas bien vieille. Les Maraudeurs représentaient un côté qu’elle aimait, bien dissimulé derrière sa sagesse : le goût du risque, de l’aventure. Ils étaient plein de vie et croquait justement la vie à pleine dents. N’était-ce pas le principal ? Les Maraudeurs étaient épanouis et unis. Une complicité sans faille et sans limite, que rien ne pouvait briser. Dans un sens elle les enviait un peu. Parce que sa complicité avec Jason avait disparu. Il s’était laissé entrainer dans de noirs desseins, et malgré tout l’amour que Snow lui portait, Blanche n’était pas stupide, elle savait que bientôt, leur chemin allait se séparer. Jason finirait seul avec seulement ses yeux pour pleurer, mais se serait aussi le cas de Snow, qui appréhendait déjà cette solitude qui allait lui tomber dessus. Alors que les maraudeurs eux, représentaient l’espoir.

« Tu sais Sirius, je suis très fière de toi. .. Et de James … Et de Remus et Peter. Continuez d’être aussi unis et vous-même. Je crois que même dans les futures générations, tout le monde se souviendra des Maraudeurs. »

Snow s’assit sur une table, l’air songeur, puis reprit, tout sourire.

« Les professeurs sont lassés de vos attitudes, l’école est faite pour travailler et ainsi construire son avenir. Il y a quelques années, j’aurais eu le même discours. Lorsque j’étais élève, je prenais un peu trop tout au sérieux, tu sais, j’étais un peu rabat-joie. Mais maintenant que je vous vois, vous les maraudeurs, j’ai compris. Que l’épanouissement et une amitié sincère sont la clé de la réussite pour s’en sortir dans la vie. Car même si tu as le plus valeureux des jobs, si tu n’es pas heureux et entouré, la vie ne vaut pas forcément le coup d’être vécu. …. Tout ça pour dire que je préfère que les années à Poudlard soient de l’amusement plutôt qu’un calvaire où va régner des tensions et disputes. Dooonc, afin de donner une petite leçon aux personnes qui se prennent un peu trop au sérieux, je vais utiliser ma bouteille. Une journée malade lui remettrait les idées en place, il comprendra que les insultes à mon égard ne sont pas tolérables. Plus efficace que les heures de colle si tu veux mon avis, et plus drôle aussi … Enfin pour moi, pas pour lui, évidemment. »