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 Le juge jauge la jeune et jolie victime [PV Alecia]

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Julien David

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Le juge jauge la jeune et jolie victime [PV Alecia] _
MessageSujet: Le juge jauge la jeune et jolie victime [PV Alecia]   
Le juge jauge la jeune et jolie victime [PV Alecia] Icon_minitimeMar 16 Avr - 6:22

Les évènements se précipitaient.

Le 28 janvier, la guerre avait officiellement commencée. Et cet incapable de Bradley n’avait pas su l’empêcher. Ou pas voulu ? La relative passivité des aurors était inexcusable, même s’il était mal venu de leur faire des reproches, vu ce qu’ils ont fait après. Ce terrible évènement a-t-il été pris à sa juste mesure ? Evidemment non. La gazette du sorcier était à la botte de Bradley, et quand bien même, fallait-il effrayer toute la population ?

Quoiqu’il en soit, plus que les mangemorts, c’était le statut des créatures partiellement humaines qui était mis sur le devant de la scène. Et par la même occasion, le programme de Julien David sur ce sujet a été valorisé. Voilà une publicité dont le candidat se serait bien passé, mais il ne fallait pas faire la fine bouche, surtout si les solutions qu’il proposait aurait pu permettre d’éviter la bataille de Bristol.

Pour ne pas avoir l’air de trop récupérer politiquement la bataille, le juge n’arriva que le surlendemain du drame. C’est donc dimanche 30 janvier qu’il montra sa présence à l’hôpital sainte Mangouste, suivi par quelques journalistes. Il salua telle personne, loua le courage d’autres, déplora les blessures, les victimes… En bon personnage public, il savait soigner son image, surtout qu’il savait que les journalistes de la Gazette ne lui pardonneraient pas le moindre faux pas. Il était au coude à coude avec Bradley, et pour l’instant, les votes étaient indécis. Il restait encore quatre mois pour dépasser le ministre en poste, c’était parfaitement faisable, mais il fallait pour cela donner un coup de boost à sa campagne plus efficacement encore que la diffusion de son programme politique, qui avait pourtant fait couler beaucoup d’encre la semaine précédente.

Mais David avait un objectif tout autre. Et cet objectif restait présent constamment dans son esprit. Poudlard détenait les réponses. Il fallait absolument qu’il s’y rende. Une élève s’était faite agresser, sans rapport aucun avec la bataille de Bristol. Voilà quelque chose de curieux. Et le crime a été signé. Il fallait que David sache de quoi il retournait et si ses craintes étaient fondées.

Demandant la chambre de la fille aux initiales marquées sur son dos, l’infirmière lui indiqua une chambre, précisant que la patiente ne pouvait accueillir les journalistes. Cela convenait parfaitement au juge qui avait besoin de parler seul à seul avec la jeune victime. Il se défendit donc devant les photographes et autres reporters qu’ils ne pouvaient entrer, mais qu’il allait soutenir une victime des lois qui avaient besoin d’être changées. Puis, il frappa à la porte et entra, refermant prestement sur les journalistes. A eux de chercher qui était dans cette chambre et pourquoi il se rendait là.

« Bonjour, mademoiselle. » lui dit-il, avec son visage sérieux. « Excusez ma façon d’entrer, mais j’avais une horde de journalistes sur mes talons, et leur discrétion n’a d’égale que leur objectivité. »

La tête de la jeune fille lui disait quelque chose. Le bal de Noël. Une dispute, une furie blonde qui était sortie… « …en prenant son cavalier par la main et en l’entraînant au dehors. Je me souviens de vous. » se rappela-t-il, avec un petit sourire. On ne peut pas dire que la soirée ait été très agréable, mais David se souvenait tout de même de certaines circonstances.
Il avisa un tabouret et le montra du doigt.
« Puis-je ? »
Il s’assit à côté du lit, son imposante carrure ayant un peu de mal face au petit tabouret. Mais Julien David était un de ces hommes qui avait la classe, même s’il était habillé en lapin rose, une carotte à la bouche.

« Officiellement, je suis ici pour vous récupérer politiquement de façon honteuse, profitant de votre malheur pour faire croire que je m’intéresse à votre sort alors que vous m’êtes totalement inconnue. Du moins, c’est ce que vous lirez dès demain à la Gazette. Officieusement, mademoiselle Lukheiter… » compléta-t-il en lui montrant qu’il connaissait son nom « … je m’intéresse vraiment à ce qui vous est arrivé. Je pense même pouvoir vous dire qui est le coupable. Voyez-vous en tant que juge, je condamne beaucoup de monde. Et parmi toutes les affaires que j’ai eu entre les mains, vous n’êtes malheureusement pas la seule à avoir hérité de ces cicatrices sur votre dos. »

Il se tut un peu. Il ne savait pas ce qu’on avait pu avouer à la jeune fille. Il n’était ni auror ni policier magique, devait-il intervenir dans l’enquête ? Influencer la victime ? Mais les doutes étaient malheureusement peu permis. Bien que fragile, elle avait le droit de savoir. La reconstruction psychologique passait aussi par là.

« Il est probable que celui qui vous ait fait ça était un loup-garou. Et sans l’intervention de votre professeur, sachant qu’il ne peut transformer personne sous sa forme humaine, je n’ose imaginer ce qu’il aurait pu vous faire. »

Le savait-elle ? Voulait-elle de l’aide du juge ou allait-elle lui demander de partir ? Comprenait-elle où Julien David voulait en venir ? Que s’il avait été au pouvoir, ce lycanthrope n’aurait pu récidiver ? Les jeunes d’aujourd’hui sont rarement intéressés par la politique. David était passionné pour ces sujets à l’âge d’Alecia, mais il n’était pas vraiment une référence.
« Mademoiselle… contrairement à tous ces idiots de journalistes, comprenez-vous pourquoi je suis ici, avec vous ? »
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Le juge jauge la jeune et jolie victime [PV Alecia] _
MessageSujet: Re: Le juge jauge la jeune et jolie victime [PV Alecia]   
Le juge jauge la jeune et jolie victime [PV Alecia] Icon_minitimeMar 16 Avr - 17:07


Le Juge jauge la jeune et jolie Victime
Julien David & Alecia Lukeither.




La gazette du sorcier du 29 Janvier se délectait d'un gros titre savoureux qui portait le doux nom de « Jeune élève de Poudlard agressée à Poudlard, le ministère a l'affaire en mains » qui devait faire sourire le rédacteur en chef, certain de faire de bonnes ventes ce jour-là. Je l'avais lu après la visite de mes camarades, le soir-même, après avoir fait des pieds et des mains pour qu'on m'en donne un exemplaire. Médecins mécontents ou soucieux de ne pas me donner de quoi me faire de soucis, je lisais le journal avec une certaine colère qui se nichait dans mon estomac sous la forme d'une douleur croissante. Comme il était facile de répandre une nouvelle lorsqu'elle rimait avec « catastrophe », je l'appris à mes dépends, et même si Maewan m'avait jurée avoir l'affaire en main, il n'était pas moins sûr qu'en l'espace d'une semaine, tout Poudlard serait au courant de la vérité. Papier imprimé noir sur blanc d'un tissu de mensonges. Si le ministère avait réellement l'affaire en mains, l'agresseur aurait été attrapé, l'on serait venu me poser des questions. Bradley n'avait rien en mains si ce n'est son incompétence, et même au fond du gouffre, j'arrivais encore à m'en rendre compte. Enfin, ce n'est pas comme si les autres avaient bougé le petit doigt non plus. L'affaire ne devait pas être si grave que ça en fin de compte, peut-être que si j'étais morte, mon cadavre aurait suscité plus d'intérêt.

Il y avait eu du grabuge à Ste Mangouste, et les médecins affolés accouraient un peu partout. C'est là que j'appris les faits. Qu'il y avait eu une bataille à Bristol. Des moldus avaient été attaqués, tués par des Mangemorts et leurs armées sauvages, alors qu'en face se dressaient Aurors et membres de l'Ordre. C'était la guerre. Je l'entendais dans les couloirs, derrière ma porte. Guerre. Le cours de divination me revenait en plein visage comme une claque. Prise d'une nouvelle crise, j'avais sombré dans un nouveau coma, jusqu'au lendemain matin. Ce même matin où on me dit que bien que mon état physique s'arrangeait, on préférait me garder un peu plus longtemps pour ma santé mentale. Me dire que j'étais folle reviendrait au même, mais apparemment personne ici n'était assez franc pour avouer à leurs patients qu'ils sont devenus des dégénérés. Faire des cauchemars et des crises d'angoisse ne retire en rien votre lucidité, croyez moi.

Les médias étaient déchaînés, mais je n'avais aucune idée de la façon dont les journaux moldus avaient traité l'affaire. Une ville, ça ne prend pas feu en un claquement de doigts. J'étais crispée. Et mes parents ? Ils avaient beau être dans la liste des pires géniteurs du monde, ils ne méritaient pas pour autant que des mages noirs viennent les assassiner comme on abat du bétail. Mais étions nous si différents aux yeux des Mangemorts ? Bétail, ou Moldus, la comparaison était facile, vite faite. Mon dos me faisait encore souffrir, mais je savais à présent ce qui y était inscrit. « F.G ». Aucune piste, personne qui ne pourrait dire quoi que ce soit à son sujet. Ou peut-être ne voulait-on pas. Je n'étais pas sûre de vouloir moi-même. Comme les blessés de la bataille de Bristol attiraient les journalistes, ma première « promenade » arrangée entre les murs de l'hôpital avait été annulée à ma demande. On devait déjà avoir mon nom, si ce n'est mon visage, les journalistes arrivent toujours à leurs fins, et je ne tenais pas à me faire agresser par ces vautours, leur donner une photographie des plus évidentes à faire tourner dans tous le pays. Pensant donc être tranquille en faisant confiance aux médecins pour qu'ils ne permettent à aucun corbeau de trouver le chemin de ma chambre, je gribouillais en silence dans un carnet, extériorisais ma rancune, mes peurs que mes lèvres et ma langue ne sauraient porter.

Mais je fus surprise de voir un homme entrer dans ma chambre après avoir à peine toqué. Il y eut quelques flash à travers la porte qui fut refermé au nez de gros appareils, je lâchai mon carnet, terrorisée, avant de reprendre mon calme, voyant que personne d'autre n'avait pu forcer l'entrée de mon petit nid silencieux. Je fus plus stupéfaite encore que l'homme en question fut Julien David, en personne, dans ma chambre d'hôpital. Je hochai simplement la tête à sa remarque et à son bonjour, tentant de reprendre mes esprits. J'avais du mal à croire qu'il était vraiment ici, et l'idée de servir de pion dans une campagne ne me réjouissait pas vraiment. En plus, je m'étais déjà faîte remarquer à cause du bal. Je rougissais devant la fausse évidence de la chose, entraîner mon cavalier au dehors... J'espère qu'il ne pensait pas que je l'avais fait pour... Certes non, c'était Sirius, un ami, rien de plus. Je hochai de nouveau la tête pour le laisser s'asseoir, après tout il n'allait pas rester debout, et j'étais gênée qu'il n'ait qu'un pauvre tabouret pour s'asseoir alors qu'il aurait certainement mérité une chaise plus décente, mais même ainsi il paraissait incroyablement... à l'aise.

Je grimaçai en voyant que j'avais raison. J'étais devenue un pion politique apparemment avantageux pour les candidats dans leur campagne. Je m'apprêtais à refuser poliment de ma petite voix de servir à quiconque, mais l'apparente sincérité qui suivit me coupa nette dans mon élan. En plus de connaître effectivement mon nom, il semblait être en mesure de trouver mon agresseur. J'étais comme... pétrifiée dans mon lit. L'idée de retrouver ce monstre, de m'en approcher de nouveau, me donna le vertige et je sentis ma gorge se serrer atrocement. Néanmoins je tenais bon, simplement par fierté, dont j'ignorais qu'elle put encore exister. Face à un adulte aussi réputé et si sage, on a tendance à aller chercher au fond de ses tripes des qualités ou du courage que l'on a plus, juste histoire de garder la tête haute. J'avais fort peu de détails sur l'affaire, et si le portrait, l'image de l'homme était toujours aussi présente dans mon esprit que si je l'avais en face de moi, je pourrais difficilement en apporter la description orale avec de simples mots. Mais si la cicatrice était sa marque de fabrique, on pouvait effectivement remonter facilement jusqu'à lui.

Je fixai mes jambes clouées dans mon lit quand j'appris que ce monstre était un loup-garou. Le souvenir de ses yeux luisant dans la nuit et de ses canines, de sa force surnaturelle et de sa sauvagerie se firent plus affreux encore, et je posai une main contre ma bouche comme si j'allais vomir. Autant parce que la peur d'avoir été mordue se révéla violemment à moi, mais aussi parce que je n'avais pas besoin que l'on me fasse un dessin. Ce qu'il m'aurait fait, je le savais fort bien. Je le savais dès la minute où il avait arraché mes vêtements, embrassée, de force, émis la forte probabilité qu'il aurait joué avec moi. J'étais une jeune femme, assez grande à présent pour comprendre ce qu'on risque en tant que tel face à des cinglés tels que « F.G ». Si le professeur Jane n'avait pas été là, qu'on ne joue pas avec les mots comme des enfants, j'aurais été violée puis tuée, pour enfin voir mon cadavre laissé à geler dans la neige.

Tout prenait un nouveau sens, et j'avais d'autant plus peur du futur. Le candidat au poste de ministre semblait, contrairement aux journalistes comme il le disait si bien, disposé à m'aider. Mon éloquence, ainsi que mon vocabulaire, en avaient pris un sacré coup, et j'avais du mal à articuler sans prendre sur moi pour ne pas m'enfuir en rampant.

    « Vous voulez... Que je vous aide à l'attraper... Mais vous voulez aussi mon soutien dans la campagne, n'est-ce pas ? Je vous donnerai les détails que vous voudrez, mais sachez qu'une pauvre fille comme moi n'a jamais été d'une grande aide, pour personne... Je... Ce... Loup-garou... Est-ce que vous croyez vraiment que l'on peut attraper un monstre pareil... Je ne tiens pas à ce qu'il me retrouve à l'aide des journaux... J'ai été marquée, monsieur, ma vie ne m'appartient plus vraiment. »


Néanmoins une question se bousculait soudain dans ma tête. Je n'étais pas la seule à avoir reçu cette marque dans le dos. Je repensais aussi à son destinataire, car c'était véritablement un message destiné à... Rémus. Comme stupéfixée dans mon lit, je sentis de chaudes larmes commencer à envahir mes yeux. J'étais loin d'être idiote contrairement à ce que beaucoup pensaient. Rémus avait été lui aussi attaqué ? Si oui, quand ? Pourquoi n'aurait-il rien dit ? Mon affection pour lui me força à me dire que j'en étais venue à cette conclusion uniquement parce que j'étais terrifiée et que la seule personne à me donner de l'amour en retour, c'était bien lui. La démarche la plus courte serait encore de demander à celui qui avait les réponses. Je repris mon souffle en dosant mes paroles pour aller au plus court avec politesse.

    « Excusez moi, mais... Qui sont... Les autres victimes... monsieur ? »


S'il voulait de moi dans sa campagne, il allait devoir s'armer de patience et clarifier les faits du début jusqu'à la fin. Ce n'est pas parce que j'étais faible, que cette faiblesse donnait le droit à tout le monde de me bercer de mensonges pour mieux me faire dormir la nuit. Mais je lui donnais le bénéfice du doute, il était bien celui qui m'avait donné une partie de l'identité de mon agresseur sans me mentir, il faut dire qu'il était plus détaché que mes amis ou mes professeurs. Mais s'il pouvait réellement retrouver « F.G », je lui apporterais toute l'aide, aussi infime soit-elle, dont il aurait besoin, pour que personne d'autre n'ait à se retrouver dans ma situation, pourvu que je n'ai plus à le recroiser non plus. Mais qui était « F.G » au final ? Pourquoi son message était destiné à Rémus ? Pure coïncidence, j'y croyais fort peu... Et cela impliquait une lourde discussion avec mon petit-ami.. Et je n'étais pas prête pour ça.

@destiny.


Dernière édition par Alecia L. Lukeither le Lun 22 Avr - 9:42, édité 3 fois
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Le juge jauge la jeune et jolie victime [PV Alecia] _
MessageSujet: Re: Le juge jauge la jeune et jolie victime [PV Alecia]   
Le juge jauge la jeune et jolie victime [PV Alecia] Icon_minitimeLun 22 Avr - 3:34

Habitué à frayer avec des joueurs de quidditch, puis face à des criminels, parfois endurci, il n’était pas dans la nature du juge d’être diplomate ou de prendre des gants. Parfois, il se refusait délibérément à adoucir les choses. Il n’avait jamais aimé l’hypocrisie, et préférait appeler un chat un chat. Cependant, ses études de droit, son rôle de président-sorcier du Magenmagot, puis son ambition politique, lui ont forcé à apprendre la tempérance, la diplomatie, et un peu de sagesse. Il ne désirait pas mentir à la jeune fille ni lui cacher trop de choses, mais il y avait des détails qu’il valait mieux qu’elle ignore. Pour son propre bien.

La révélation de la lycanthropie du suspect donna un haut-le-cœur, un choc à la victime. Julien David avait hésité avant de lui faire cette révélation, mais il avait estimé qu’elle avait le droit de savoir. Appelons un chat un chat. La demoiselle, même si elle n’était qu’une enfant par rapport au juge, n’était pas stupide. Pas de condescendance, ni d’air désolé pour elle. Simplement un appel sincère à son intelligence, et à son jugement. Même choqué psychologiquement, un esprit était capable de rebondir, à condition d’être suffisamment fort. Il en savait quelque chose…

A sa question, la blonde répondit en mélangeant plusieurs choses. Raison. Pragmatisme. Sentiment d’infériorité. Interrogations. Inquiétude. Il fallait répondre à tout cela à la fois.

« Vous ferez ce que vous pourrez et ce que vous voudrez. » commença-t-il d’un ton rassurant en se penchant un peu vers elle. « Je suis un homme politique en pleine campagne, donc oui, je veux que vous m’aidez dans ma campagne, comme tout homme politique ferait. » lui avoua-t-il sans détour. Mais il compléta son propos par : « Bien que je sois le seul pour l’instant à m’être inquiété de votre sort, les autres couvrant un évènement bien plus grave. J’ai plusieurs raisons pour être venus vous voir, des raisons que les autres n’ont pas. Vous en avez deviné certaines. Mais pas toutes. »

Il fallait répondre à ses interrogations. Le juge avait le sentiment qu’après ce qui lui était arrivé, elle ne voulait pas qu’on tourne autour du pot.

« Vous ne me servirez pas d’appas pour aider à l’attraper. Il ne viendra pas à sainte-Mangouste, même si tous les journaux du monde le mettaient au défi de le faire. Ce n’est pas pour rien s’il est encore en liberté il flaire les pièges, et malgré sa sauvagerie, il n’est pas idiot. Mais vous pouvez contribuer à l’emprisonner plus indirectement. »
Le juge sortit un dépliant de sa poche. Son programme politique, sorti il y a peu de temps et publié en milliers d’exemplaires pour être disponible pour tous.

« Je connais les gens comme votre agresseur. Mais je connais aussi l’autre bord, ceux qui se battent pour s’en sortir. En tant que juge, j’ai eu beaucoup d’affaires à juger, et j’ai toujours essayé d’être le plus juste possible, même si la loi ne me le permet pas toujours. Si je peux modifier la loi, je pourrai faire en sorte que les créatures désirant la paix bénéficient des mêmes droits que nous… mais peu des créatures comme votre agresseur soient punis plus sévèrement qu’un sorcier, et soient donc condamnés pour le restant de leurs jours… ce qui est parfois pire que le baiser du Détraqueur. Et si ce monstre compte changer de pays pour échapper à mon jugement, j’instituerai une police internationale, qui le traquera où qu’il se trouve. »

Julien David posé son dépliant sur la table de chevet.
« Aidez-moi, et je vous jure sur mon poste que je ferai ce que j’ai écrit. Je vous propose, en quelque sorte, un échange de services. »
Il y avait d’autres choses, et il était important, surtout si elle devenait une de ses représentantes à Poudlard, qu’elle le sache.

« Mais cela va aussi plus loin… Je connaissais Septimus Blackbird, et j’ai été chargé de juger l’enquête sur son assassinat. Je ne crois pas au hasard, et je pensais qu’après ces attaques de serdaigles, en tant qu’ancien bleu-et-bronze, je serais le prochain sur la liste. Mais maintenant ce sont les Poufsouffles qui sont attaqués. Cela brouille les cartes, et je commence maintenant à penser que chaque maison va être attaquée, tout à tour. Le cycle de violence sur la maison jaune et ébène ne fait peut-être que commencer. »

Pour de multiples raisons, Dumbledore ne fait pas entièrement confiance en David, pas plus qu’en Bradley ou en les autres candidats. Mais s’il devenait ministre, il aurait les coudées franches pour entrer dans Poudlard sans autorisation à demander au vieux directeur.

« J’ai besoin de vous pour m’aider à résoudre ces affaires.»

La question sur les autres victimes était inévitable.

« Je suis tenu au secret de l’instruction. Ce que je peux vous dire, c’est que ce fou s’attaque de préférence aux personnes qu’il juge fragiles, comme les enfants, qu’il mord pour leur transmettre sa maladie. Mais il n’avait jamais attaqué à Pré-au-Lard jusqu’ici, ce qui montre que les mangemorts, fatalement, ont franchi les barrières et déclaré la guerre à notre société. Raison de plus pour que vous vous battiez. Ne vous dépréciez pas, mademoiselle. Je suis bien placé pour vous dire que si nous sommes pris pour cibles, c’est que, d’une manière ou d’une autre, nous sommes importants. »

En lui déclarant cela, il se pencha, tendit le bras et lui serra la main avec la sienne. Une poigne ferme. Déterminée.

« Avec ou sans moi, vous avez le potentiel pour devenir un symbole, mademoiselle Lukeither. Je suis un ancien batteur. Chez nous, on disait : le bon batteur n’est pas celui qui renvoie des cognards. Le bon batteur, c’est celui qui reçoit des cognards et qui continue quand même à jouer. Etes-vous de cette trempe, miss ? »
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MessageSujet: Re: Le juge jauge la jeune et jolie victime [PV Alecia]   
Le juge jauge la jeune et jolie victime [PV Alecia] Icon_minitimeLun 22 Avr - 8:26


Le Juge jauge la jeune et jolie Victime
Julien David & Alecia Lukeither.




Pouvoir garder mon libre arbitre était quelque chose de rassurant, évidemment. On ne pouvait réellement dire de Julien David qu'il était un homme tendre, mais sa sincérité m'avait touchée, c'était la vérité qui maintenait le navire sur les flots. Il était en effet le seul à s'être présenté, mais c'était bien normal. Bradley devait être paniqué et le ministère sans dessus-dessous après l'attaque de Bristol, les catastrophes arrivaient les unes après les autres, de plus en plus rapprochées dans le calendrier. Mais à la différence de mon agression, l'assaut sur Bristol avait fait de nombreuses victimes et avait sonné le début de la guerre. Tout n'était pas rassurant du tout. Peut-être que les adultes eux, étaient plus confiants, mais ce n'était pas mon cas. Le pire dans tout ça était de savoir que ce loup-garou était très malin. Certes il ne tomberait peut-être pas dans le piège des médias, mais trouverait un moyen de remonter jusqu'à moi dans ce cas. J'avais soudain peur que cette cicatrice lui serve de piste, d'une façon ou d'une autre, la magie servait à tant de choses...

Mais monsieur David me sortit de mes pensées en me donnant un dépliant, ce qui semblait être son programme. Toujours aussi silencieuse, je lus les premiers points alors qu'il me donnait plus de détails à ce sujet. Son programme consistait donc en une politique bien plus sévère que celle de Bradley, résultat sans doute de toutes les affaires qu'il avait réglées, où la plupart des gens ressortaient de là sans rien ou presque à cause de lois bien trop floues ou pas assez punitives. Il voulait éradiquer la magie noire et ses utilisateurs, renforcer la sécurité dans les villes en gardant une parfaite équité. Poudlard aussi serait sécurisé... Bien que je le respectais énormément, Dumbledore avait laissé bien trop de failles, de fuites ; un professeur était mort, ainsi que des élèves, j'étais des plus chanceuses de m'en être sortie en vie. Néanmoins, le point sur les moldus me gênait un peu. Les protéger en les écartant pour de bon était assez osé, ou alors c'était la moldue en moi qui parlait, et non pas la sorcière. C'était bien beau d'instaurer une police magique internationale, mais et si les criminels allaient justement en territoire moldu ? Mais en un sens, il avait ses raisons, surtout après l'incident de Bristol.

N'osant pas le couper dans ses explications, je hochai simplement la tête lorsqu'il me parla d'échanges de service, je lui devais bien ça au fond. Mais je doutais du lien entre les Serdaigles et les Poufsouffle. Si mon agresseur avait été le même que pour les Serdaigles, il aurait tout fait pour finir le travail, même avec un professeur sur son chemin, et aurait laissé un message. Les Serdaigles avaient en plus de ça été agressés au sein de l'école, et non pas à Pré-au-Lard. Quelqu'ils soient, les agresseurs n'était pas les mêmes, et n'avaient pas le même but, c'était certain. J'avais l'impression que plus qu'un couvre-feu pour les Poufsouffles cette fois, ce serait toutes les maisons qui seraient en alerte. Pour moi, il devait être temps de décréter l'état d'alerte à Pourdlard, ou au moins à Pré-au-Lard pour un temps, en posant de nouvelles restrictions sur les sorties pour tous les élèves de toutes les années confondues. Néanmoins, je n'imaginais pas Poudlard entouré de détraqueurs, ça ne ferait que jeter de l'huile sur le feu... Il ne fallait pas que Poudlard entre en « guerre » aussi contre le gouvernement. Il fallait peut-être réunir tous les préfets de chaque maison, pour une réunion avec les professeurs, histoire de prendre enfin des mesures directes, et organiser un rendez-vous avec le ministre actuel et les candidats. De mon point de vue, organiser des rondes dans l'école ne serait pas plus mal non plus. Rusard avait beau avoir un radar intégré, il n'en restait pas moins seul pour toute l'école, et ce n'était pas bon par les temps qui couraient. Il y avait de très bons élèves, doués, en sixième et septième années, assez pour apporter leur aide aux préfets. C'est là que je regrettais de ne pas avoir ma place parmi eux, ils avaient de l'influence auprès des directeurs de maisons.

Je ne rechignais pas à donner un coup de main, à surveiller l'école et même à enquêter si je le pouvais. Les fantômes étaient une mine de connaissance, peut-être qu'ils voyaient des choses qu'ils pensaient anodines alors qu'en réalité elles étaient importantes... Mais tout ça se ferait en son temps. J'étais encore trop faible, trop fragile, et je n'étais pas en mesure de me battre baguette à la main pour le moment. Et savoir que « F.G » ne s'en prenait qu'à des enfants me dégoûta encore plus. Comment pouvait-on délibérément mordre de pauvres enfants sans défense pour se créer une... meute ? C'était profondément répugnant. Malheureusement, je n'en saurais pas plus sur les victimes, je n'aurais pas de nom, mais je n'étais pas idiote... Si j'avais de l'importance, je me demandais bien en quoi, même si là je serais peut-être utile à un adulte important lui-même. La poigne de sa main me rappela celle de mon père, dure, déterminée, et je me sentais un peu gênée qu'il ait à serrer des doigts aussi fins et fragiles que les miens, mais je serrai à mon tour. Recevoir des coups mais tenir bon tout de même... Cela me rappelait ma conversation avec le professeur Belacqua au début du mois. Jusque là, j'avais tenu bon.

    « Je suis encore là, dans un sale état, mais encore en vie... Est-ce que pour vous c'est une preuve suffisante pour affirmer que je m'accroche à la vie ? Il me reste des choses que je veux protéger, c'est une bonne raison pour rester en vie, j'imagine... Je veux bien vous soutenir, Monsieur David, votre programme est très intéressant et j'avoue qu'il me touche beaucoup, mais j'ai une question... Vous voulez former une police internationale, mais est-ce que cela concerne aussi les Moldus ? Vous savez, pour les plus grands criminels, cela pourrait être bon d'en informer le ministre moldu, au cas où ce criminel viendrait à ce cacher de leur côté... Les moldus, dans les cas les plus graves, ont le droit de savoir, non ? »


Je me redressai un peu plus dans mon lit et dégageai mes jambes des couvertures pour m'asseoir au bord du matelas, battant des chevilles pour les dégourdir.

    « J'aimerais beaucoup faire quelque chose pour Poudlard... Je pourrais essayer d'enquêter, dans savoir plus... Je ne dis pas que je suis un rat de bibliothèque, mais je passe beaucoup de temps dans les livres... Et je suis sûre que les fantômes de l'école en savent beaucoup plus qu'ils ne veulent bien le dire... Je suis discrète et je ne pense pas à mal, donc... Si je réussissais à être préfète... Non... Dans mon état on m'accordera encore moins la place... J'essaierai de vous aidez du mieux que je le peux, Monsieur, en essayant de ne pas me faire attraper par Rusard qui pensera de suite que je pense à mal... C'est que je pourrais bien dessiner son bureau de tête. »


Je lâchai un rire jaune, pour toutes les fois où il m'avait collée suite à une bagarre avec des Serpentards.

    « Parfois, les gens pensent ne pas se faire entendre, mais il y a des bruits de couloir que l'on saisit quand on a l'oreille fine... J'aurais dû être fouine, pas blairelle avec le recul... Mais je suis sûre de pouvoir trouver quelques renseignements utiles sur Theodebald à la bibliothèque, il doit y avoir une piste quelque part j'en suis sûre... On ne cherche jamais assez profondément... En échange... Pouvez-vous me dire comment vous comptez faire pour attraper mon agresseur, et qu'est-ce que le ministère compte faire maintenant que... Que la guerre est déclarée ? »


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Le juge jauge la jeune et jolie victime [PV Alecia] _
MessageSujet: Re: Le juge jauge la jeune et jolie victime [PV Alecia]   
Le juge jauge la jeune et jolie victime [PV Alecia] Icon_minitimeJeu 25 Avr - 3:03

Pour une victime qui avait subi un grand traumatisme, la demoiselle ne manquait ni de ressources, ni de détermination. Julien David appréciait cela. Il ne s’était pas trompé sur son compte : cette fille semblait être une battante, et nul besoin d’utiliser la legilimancie pour cela.

Le juge eut le tact de ne pas demander les raisons pour lesquelles elle désirait tant rester en vie, et qui elle cherchait à protéger. Chacun avait son jardin secret, et si elle avait choisi de ne pas le lui dire, inutile de se montrer curieux. Bien qu’il ne sourcilla pas et l’écoutait avec attention, il se réjouissait intérieurement que l’enfant apprécié son programme et demanda des précisions. A seize ans, la culture politique était soit inexistante, soit très incomplète et partisane. Lui-même en a été la preuve. Mais autre temps, autres mœurs. La crise, puis ce début de guerre, forçait les collégiens à prendre parti, et la poufsouffle se positionnait de son côté.

Il répondit aux interrogations sur les moldus le mieux qu’il pouvait. C’est une née-moldue, il était logique qu’elle fasse ce genre de remarques :
« En théorie, nous le faisons déjà. Nous informons le Premier Ministre moldu. Oui, il est au courant de notre existence. Dans les faits, nous le faisons très peu, n’aimant pas mêler les moldus à nos affaires. Mais vous avez raison, et je vais développer cette idée de coopération policière entre les sorciers et les moldus. »
Sortant du lit, la jeune fille s’assit, bougeant un peu ses chevilles. Quelque chose souffla au juge qu’elle ne resterait pas longtemps à Sainte Mangouste. Un bref instant, il se souvint de ses séjours à l’infirmerie après des matchs, et réclamant de sortir pour retourner s’entraîner. Il eut un petit sourire de satisfaction et de nostalgie.

La proposition d’enquêter de la jeune fille, allié à la peur que le concierge actuel lui mette des bâtons dans les roues, donna une idée à l’homme politique. Il récupéra son programme et lut calmement son dernier point :
« Notre prestigieux collège n’est pas à l’abri des drames du monde, et les actualités récentes ne font que confirmer ce constat. Il est temps d’en renforcer la sécurité en créant une brigade de police à l’intérieur de ces murs et en y impliquant des élèves majeurs se destinant à ce métier, ce qui leur fournirait une excellente formation sur le terrain, encadré par des professionnels. »

Il reposa son programme et eut le sourire de celui qui avait une idée plutôt méchante pour le concierge qui aurait sûrement eu une attaque cardiaque s’il avait écouté la proposition du juge.

« Vous avez raison, encore une fois, vous pourriez m’être très utile dans mon enquête, et j’ai besoin que vous puissiez avoir les mains libres. Je ne suis pas encore élu, je ne peux donc pas créer de policiers ou d’aurors stagiaires, sinon vous auriez été l’une des premières. Vous êtes encore mineure, et ne serez majeure que dans deux-trois mois, si je ne m’abuse. Donc, ce point ne peut fonctionner, de toute façon. Mais j’ai une autre idée, basée sur ce point, et qui devrait vous intéresser. »
Il fit une pause, le temps de bien formuler son plan machiavélique pour le plus célèbre maître de chat de Poudlard.

« Dans le cadre de l’essai de ce point de mon programme, de par mon statut de président-sorcier du Magenmagot, pour la sécurité de Poudlard, et pour le bien-fondé de l’enquête que le ministre lui-même m’a chargé, je peux vous nommer assistante-stagiaire du Magenmagot. Ce poste, non-rémunéré tant que vous êtes mineure, mais financé à votre majorité, vous donnera quelques passe-droits, de par ma signature et mon autorité. Je convoquerai monsieur Rusard dans mon bureau pour qu’il vous apporte toute l’aide dont il sera capable, et, au besoin, vous guide et vous soutienne selon les demandes que vous aurez à formuler. »

Au même moment, très loin de l’hôpital, à Poudlard, mister Hyde se mit étrangement à gronder puis à cracher d’indignation, pendant que le concierge se frappa les oreilles, à cause du sifflement, et fit une rature inexpliquée sur un rapport de punition qu’il rédigeait. Il regarda sa plume et se demandait bien ce qu’il pouvait se passer...

Julien David se leva. Il était déjà resté trop longtemps, les journalistes allaient spéculer plus encore sur l’entretien.
« Si vous êtes d’accord, dès que vous serez sur pied, envoyez-moi un hibou, je vous recevrai dans mon bureau pour finaliser tout cela, votre soutien à ma campagne, plus votre nouvel emploi, puis je convoquerai monsieur Rusard. Qu’en dites-vous ? Quant à votre agresseur… je vous promets que dès que j’aurai du nouveau, je vous en informerai. Nous ne le lâcherons pas, ni lui, ni tous les mangemorts qui ont provoqué la guerre.»

Après la réponse d’Alecia, le juge sortit de la chambre, affrontant les appareils photos qui crépitaient et continua ses visites aux victimes. Voilà une visite qui s’était révélée plus enrichissante encore que prévu.
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MessageSujet: Re: Le juge jauge la jeune et jolie victime [PV Alecia]   
Le juge jauge la jeune et jolie victime [PV Alecia] Icon_minitimeJeu 25 Avr - 5:41


Le Juge jauge la jeune et jolie Victime
Julien David & Alecia Lukeither.




Le juge et moi-même semblions sur la même longueur d'onde, et pour une fois, j'étais confiante. Mes propositions semblaient lui plaire et il décocha nombre de sourires qui auraient remonté le moral de n'importe qui doutant de ses capacités. Je n'étais pas aussi bête que certains le pensaient, j'avais peut-être de l'instinct, ou le sens des responsabilités, qui sait. Cela me fit plaisir de voir qu'une coopération entre sorciers et moldus serait repensée, après tout, il fallait travailler de concert et non pas les plaquer contre les murs. Si une nouvelle guerre mondiale éclatait un jour, je ne doutais pas que les moldus avertiraient immédiatement les sorciers, surtout avec les nouvelles technologies qui rasaient des villes entières en un claquement de doigts... Et pour ce qui était de Poudlard, j'espérais ne pas voir débarquer une armée à la rentrée. Enfin tant que ce n'était pas un troupeau de détraqueurs affamés, il n'y avait pas de quoi s'alarmer. Dumbledore ne laisserait personne prendre le contrôle de l'école de toute façon, et à défaut de saluer le programme de Julien David, il me semblait bon que l'école se gouverne d'elle-même. Julien David avait l'air de s'être bien renseigné sur moi, de là à connaître ma date d'anniversaire -bon, pas au jour près mais quand même- et de vouloir me faire stagiaire d'un Auror... Tout allait un peu vite. Je ne pensais pas faire une bonne Auror, surtout maintenant, mais je ne m'imaginais pas non plus rester derrière un bureau et de la paperasse toute ma vie, à m'encroûter sur ma chaise.

Quand je vis le petit sourire qu'il eut à l'évocation d'une autre idée, j'eus l'impression de voir les Maraudeurs préparer une farce. C'était le même genre de sourire, un peu puéril et gentiment machiavélique, aussi je haussai un sourcil en décochant un petit sourire. Tout ce qui me rappelait mes amis était bon à prendre. Alors que je l'écoutais, j'essayai de me lever, de poser pied à terre pour marcher, les jambes lestes, je pensais pouvoir marcher tranquillement, pour tourner un peu dans ma chambre et voir si je pourrais me promener dans l'hôpital le soir venu. Il y avait peut-être des enfants hospitalisés, j'adorais les enfants, ça me changerait des adultes. Mais alors que je me levai, j'entendis « Assistante-stagiaire du Magenmagot », « Rusard » et « vous soutienne selon vos demandes ». Je retombai nette dans mon lit, comme une grosse brique, en faisant des yeux tout ronds au candidat. Avoir une place, même minime au Magenmagot sans avoir fini sa scolarité, et sans avoir fait d'études de spécialisation derrière était quand même gros, et si c'était de la chance, je n'arrivais pas à en saisir toute l'ampleur. Sans même avoir cherché, j'avais déjà du travail, un travail qui serait rémunéré à ma majorité et grâce auquel je n'aurais pas besoin de bouger de Poudlard pour travailler. Je ne réalisais pas encore, mais le meilleur était certainement pour Rusard...

Je lâchai à mon tour ce petit sourire maléfique, et je criai intérieurement « Vengeance ! » pour toutes ces années que j'avais passées collée à nettoyer tout et n'importe quoi. L'autorité venait d'être renversée, et j'imaginais sans peine ce qu'un tel pouvoir aurait pu éveiller chez mes amis Maraudeurs. Pauvre Rusrd, il devait crier à l'aide dans son bureau, son radar en alerte. Il ne me portait pas dans son cœur -bon, il n'aime personne si ce n'est les chats et les femmes à poigne-, mais alors pas du tout, car pour lui j'étais dans la liste des irrécupérables, des boxeuses sans regrets, des maîtres Picasso-Je-te-refais-le-portrait-avec-les-poings.Bon, ce pouvoir il ne faudrait pas en abuser et j'avais une « mission », même avec une jolie signature du juge, il ne faudrait pas pousser Rusard, ou même parler de tout ça à quelqu'un sinon je risquais gros, et j'avais mieux à faire pour une fois que d'embêter le concierge. L'avoir en appui serait juste... bizarre, de mauvais-goût, avec un arrière-goût d'atmosphère tendue... Autant travailler seule, sans qu'il surveille, mais avouons-le, c'était plus fort que lui de guetter la moindre faille du moindre élève de l'école pour pouvoir lui tomber dessus.

Julien David se leva, comme pour finaliser la discussion, et c'était le cas. Je n'allais pas hésiter dans l'envoi d'un hibou, mais tout ça se ferait une fois que ma vie aurait repris un cours plus... naturel. Et le voir ne rien lâcher quant aux Mangemorts était tout aussi rassurant

    « Bien monsieur, je vous enverrai un hibou dès que je serai en état de travailler. Ce pauvre Rusard va perdre en couleurs... hihi. Merci de votre visite, ça me touche, vraiment. J'ai repris confiance, un peu. Faîtes attention, ces journalistes seraient capables de forcer la porte en vous voyant baisser la poignée... Vous auriez dû venir avec une batte et un cognard, histoire de faire le ménage, quoi que... Ça ferait une assez mauvaise pub pour vous aujourd'hui, hihi. »


Je lâchai un petit rire amusé, faible, mais dégageant suffisamment de bonne humeur pour faire douter les médicomages sur mon état de santé mental plus que défaillant. Mais le juge semblait s'en être très bien sorti, lorsque la porte s'était ouverte, je me cachai derrière mon oreiller pour ne pas avoir la mauvaise surprise de voir mon visage sur les journaux du lendemain. Une fois la porte refermée, je me laissai tomber dans mon lit, en fixant le plafond. J'avais de l'ordre à faire dans ma caboche. Mais soudain, l'assurance que m'avait donnée le juge sembla s'évanouir quelque peu, et je pinçai les lèvres. J'avais donné ma parole, je ne pouvais pas reculer. Puis le fait de pouvoir embêter Rusard indirectement était quand même très beau. Ne me restait plus qu'un bon rétablissement, un retour à Poudlard pour reprendre mes marques, et le tour serait joué... Ou presque.

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