Retrouvailles fraternelles ? [pv Sirius]

De nombreuses semaines étaient maintenant passés depuis ce jour funeste d'été. Ce jour où, suite à une énième mésentente entre Sirius et Orion Black, le fils avait décidé de partir de la maison. Tout avait été très vite. Pendant les vacances leur père les avait fait venir au salon, quand Orion annonça le sujet, Regulus se sentit aussitôt paniquer. Comment ça la marque des ténèbres ? Certes il n'avait jamais été totalement contre l'idée de devenir un jour mangemort, mais il ne comptait pas y songer avant... Longtemps ! Il s'en rappelait comme si c'était la veille, il avait tourné un regard un peu angoissé vers son frère aîné. Si lui était juste effrayé par l'idée de la marque, il se doutait que chez Sirius ça passerait encore moins. Il n'était pas gryffondor pour rien, Regulus connaissait assez son frère pour savoir qu'il aurait sans doute préférer mourir que de servir de Seigneur des Ténèbres.

Ça n'avait pas loupé, Sirius était parti aussi sec quand il fut question de son entrée chez les mangemorts à la fin de ses études. Regulus n'avait rien pu faire, il s'était levé à peine Sirius sorti et aussitôt attrapé fermement par la main paternelle pour l’empêcher d'intervenir. L'accepter avait été terriblement dur, il s'y était préparé, il savait depuis des années que ce jour viendrait, mais ça n'avait pas rendu cet abandon moins douloureux. Il ne savait pas ce qui était le plus dur : savoir que son destin de futur mangemort était scellé ou ne pas avoir pu dire au revoir à son frère ? Quoi qu'il en soit, il avait alors attendu la rentrée avec impatience. L'ambiance à la maison était devenue plus sombre que jamais. C'était avec soulagement qu'il prit la route de la gare, après des semaines d'initiation à la magie noire par son père, certes intéressantes mais néanmoins éprouvantes.

La rentrée était maintenant passée et toutes les tentatives de voir son frère s'était révélés infructueuses. Il semblait impossible d'arriver à trouver Sirius Black tout seul, sans ses trois amis près de lui. Il fallait dire les choses telles qu'elles étaient, Regulus avait franchement la trouille d'être confronté à la bande des maraudeurs au complet. Il suffisait de voir ce qu'ils faisaient subir à Severus. À plus d'une reprise il avait écrit un hibou destiné à Sirius pour lui demander de se voir, mais jamais ce qu'il écrivait ne le satisfaisait. Toujours, ça faisait tellement pathétique, tellement ridicule et risible. Il ne voulait pas lui donner l'impression de le supplier.

Enfin, un matin d'automne il avait enfin trouver le prétexte qui lui manquait. En fouillant dans sa valise pour chercher une pierre runique censée minimiser les risques de rhumes, il avait mis la main sur un livre qui ne lui appartenait absolument pas. Un exemplaire du Quidditch à travers les ages, mais pas le siens. Le fait que le marque page ait l’emblème de Gryffondor ou le fait qu'il soit clairement noté « Sirius Black » derrière la couverture ne trompait pas : il s'était planté de livre en faisant son sac et avait embarqué l'exemplaire de son frère. C'était en réalité une excellente nouvelle et sans chercher plus loin il avait attrapé plume et encrier.

Salut Sirius !
J'ai pris par erreur ton bouquin, Le Quidditch à travers les ages (non, je n'ai pas été encore fouiner dans ta chambre ! Je précise !). Du coup je crois que c'est toi qui a le miens, on pourrait peut-être essayé de se voir histoire de refaire l’échange. Puis ce serait aussi bien qu'on puisse se parler un peu seuls à seuls, on ne pourra pas dire qu'on s'est beaucoup vu ces derniers temps. Je t'attendrai demain après les cours devant l'escalier du deuxième étage.

Ton frère (si si, tu as un frère à Serpentard encore en vie, rappelles-toi!),
R.A.B.

Il n'avait pas pu résister à l'envie de placer quelques propos en aparté, non pas par reproche mais plus sur un ton de plaisanterie un peu ironique. Il vivait décidément très mal le fait que Sirius semble avoir complètement oublier son existence. Eux qui étaient si proches quand ils étaient gamins. Il avait donc envoyer son hibou, ne relisant même pas le contenu de sa lettre pour ne pas encore une fois hésiter, la rouler en boule et refaire cinquante tentatives.

Le lendemain donc, après une journée constituée d'un double cours de potions qui avait failli tourner, au sens propre, au vinaigre et un cours de métamorphose où sa souris s'était étrangement transformée en ballon de baudruche, il se tenait près de l'escalier, au deuxième étage. Il s'était rarement sentit aussi nerveux à l'idée de parler à son frère, mais il faut dire aussi que la situation entre Sirius et le reste de la famille était plus que jamais étrange. Le Serpentard soupira, il espérait que ça se passerait bien, tout en époussetant un petit morceau de fourrure, triste vestige de la façon dont sa souris avait finit quelques minutes auparavant. Enfin, il vit une silhouette familière approcher. D'un pas qu'il espérait naturel, il s'approcha de lui.

-Salut Sirius. Je craignais que mon hibou ne se soit perdu en route.

Il était vrai que Sirius ne se souciait pas vraiment du bien être de sa famille mangemort. Cependant, son frère ne semblait pas être aussi mauvais que ses propres parents mais il avait été envoyé à Serpentard et cela était déjà un grand pas vers les forces du mal. Rien que cela avait suffit pour éloigner Sirius de Regulus. Il ne se parlait jamais bien que se croisant assez souvent dans les couloirs de Poudlard. Sirius Blakc, parler gentiment avec un Serpentard nuirait grandement à sa réputation de Maraudeur. Non seulement la sienne mais aussi celle de ses amis Rémus et James. Où irait le monde de cette façon ?

Les gens savaient-ils que Regulus était le frère de Sirius ? Sans doute, deux Black dans le même établissement... ce ne pouvait être qu'une simple coïncidence. D'ailleurs, Sirius semblait essayé de taire cette vérité auprès des siens... mais au fond, ils aimaient Sirius et non pas de quelle famille il venait, il avait été placé à Gryffondor pour son courage tout comme ses grands amis, les personnes qui comptent le plus pour lui dans sa vie qui est si difficile en dehors de Poudlard.

Alors qu'un bon matin, dans la salle commune, Sirius préparait ses affaires de cours, il ne trouvait pas la moindre trace de son livre sur le Quidditch. Il avait d'abord penser à une farce de James car il savait très bien que ce livre était son favoris en ce moment mais ce dernier ne s'était pas rendu chez lui et... la seule personne qui aurait put lui dérober son livre n'était autre que Regulus. Le jour même, il reçu une lettre que son hibou lui avait apporté en main propre. La fin de la lettre de Regulus qui disait qu'il avait prit son livre par erreur fit sourire le jeune Black. Oui, il se souvenait qu'il avait un frère à Serpentard...un frère qu'il ne fréquentait que très rarement.

C'était là un bon moyen pour Sirius de renouer les liens fraternels avec son petit frère mais...était-ce nécessaire pour un futur mangemort qu'il lui faudra surement combattre dans les années à suivre ? Tuer son propre frère ? Cette idée exaspérait Sirius qui décida de ranger la lettre et d'aller en cours. Regulus avait donné rendez-vous à son frère le lendemain après les cours devant les escaliers du 2ème étage.

Ce jour là, Sirius ne descendit pas aux cachots pour ses cours, il n'avait pas cours de potion et cela le rendait à la fois heureux de ne pas voir le professeur qui n'aimait visiblement pas Gryffondor mais aussi triste de ne pas pouvoir faire des bêtises avec ses amis. Enfin bon, la journée se passa très bien et la suivante de même.

Alors qu'il sortait juste de son cours de défense contre les forces du mal, son dernier cour de la journée, il décida alors de se rendre là où son frère lui avait dit. Il était vêtu de sa robe de sorcier avec l'insigne de Gryffondor au niveau de son cœur et avançait la tête baissée. Lorsqu'il la releva, il vit quelqu'un près de l'escalier et sut dès le premier regard qu'il s'agissait de son frère Regulus. Ce qui interpella tout d'abord Sirius, est l'absence du livre que son frère devait lui rendre. Il savait pertinemment que l'utilisation de la magie dans les couloirs étaient interdite mais il fit mine de se gratter le dos mais effleura sa baguette des doigts, prêt à réagir au cas ou c'était une mauvaise blague de Serpentard. Le Gryffondor s'arrêta de marcher lorsqu'il vit que son frère s'avançait vers lui d'un pas presque assuré.

Le salut que lui offrit Regulus le fit sourire un temps soit peu, puis, il passa directement aux choses sérieuses sans vraiment faire attention à ce que son frère pourrait penser ou faire :

-Salut Regulus, alors, où est mon livre ?

Son ton était sec et pourrait glacer le sang de n'importe qui... encore faudrait-il que cette personne soit au courant de ce que sont les Maraudeurs de Poudlard. Il attendait, une main toujours cachée dans sa robe se sorcier prêt à se défendre mais... Sirius semblait croire que son frère ne lui voulait pas de mal mais que d'autres pourraient être là. Pour rattraper son impolitesse, Sirius tendit sa main à son frère en espérant que celui-ci ne soit pas désagréable en refoulant la main d'un Gryffondor étant son frère.

Il se méfiait. Merlin que c'était évident ! Et pourtant parfaitement injustifié, celui qui avait pour réputation d'attaquer les élèves de Serpentard, c'était bel et bien Sirius. Si l'un des deux frères avait à se méfier de l'autre, il était indiscutable que c'était à Regulus de rester sur ses gardes. Après tout, son aîné l'avait purement et simplement abandonné, rien ne pourrait l’empêcher de lui faire subir le même traitement qu'à Severus.

Pourtant il l'avait vu dans son regard dès l'instant où il le vit : la méfiance. Le geste qu'il fit pour approcher sa main de sa baguette ne lui échappa pas non plus. Comme s'il ne le connaissait pas, son frère et ses petits mouvements soit-disant innocents. Comme s'il n'avait pas passer son enfance à observer et admirer son grand frère jusqu'à tenter d'en connaître tout les gestes, comme s'il n'avait pas, il fut un temps, désirer plus que tout lui ressembler.

La méfiance du Serpentard revint du même coup à la charge. On avait beau louer le courage des gryffondor, ils n'étaient pas les derniers à se mettre en bande pour s'en prendre à un élève isolé, se justifiant par le fait que les Serpentards sont fichés comme lâches, inutile de s'encombrer de bravoure. Rien n'assurait à Regulus que son frère n'avait pas demander à ses chers amis de surveiller ses arrières. Les humiliations publiques à la mode maraudeur, très peu pour lui.

Mais aucune attaque ne semblait poindre à l'horizon, juste un Sirius tendu qui, une fois proche de lui, alla droit au but en lui demandant où était son livre. Pas même un « salut petit frère, comment tu vas depuis le temps ? Les vieux t'ont pas trop fait payer cher mon départ au moins ? ». Que nenni ! Le visage du jeune homme se ferma un instant, il avait tout de même espérer un rien plus de considération de la part de son aîné. Cependant, Sirius tendit la main contre lui et Regulus se détendit un peu, la lui serrant sans hésiter plus longtemps.

-Dans mon sac. Que crois-tu ? Que je cherche à te tendre un piège peut-être ?

Lui en revanche se força à ne pas prendre un ton agressif, il voulait juste que Sirius comprenne que le principal but de cette rencontre était juste pour qu'ils puissent enfin parler un peu seul à seul, que le livre était en fin de compte un simple prétexte. Son ressentiment, ce qu'il avait vécu après son départ, tout ça viendrait sans doute ensuite. Il ne voulait pas que toute chance de discussion soit détruite avant même d'avoir commencé, c'est vrai il lui en voulait, mais il était assez intelligent pour ne pas laisser ses sentiments le contrôler.

-Alors... Comment tu vas ? Demanda-il, fouillant dans son sac pour en sortir le livre en question.

-Dans mon sac. Que crois-tu ? Que je cherche à te tendre un piège peut-être ?

Sirius ne put s'empêcher de suivre les mouvements de son frère des yeux, tenant toujours fermement sa baguette dans sa main, prêt à riposter si on cherchait à l'attaquer. Cela fessait un moment qu'il n'avait pas eu de contact avec Regulus et rien ne lui indiquait qu'il n'avait pas totalement basculé du côté des Serpentard et qu'à la moindre inattention il attaquerait son propre frère, qui accessoirement était un gryffondor et qui ne se gênait pas pour martyriser les serpents.

- Alors... Comment tu vas ?

Le brun passa sa main libre dans son cou, visiblement gêné, il n'avait pas pensé s'attarder, à vrai dire il avait juste l'intention de récupérer son livre puis partir pour rejoindre James et Remus qui l'attendaient dans le parc, de plus s'il ne débarquait pas vite les autres maraudeurs s’inquiéteraient et ils seraient bien capables d'arriver ici baguette à la main pour attaquer le premier serpentard venue, son frère en était un et jamais Sirius n'aurait souhaité que l'on fasse du mal à son petit frère... Puis il avait l'air sincère dans sa démarche le petit frère, à sa manière certes mais quand même. Regulus ne lui dirait jamais qu'il souhaitait renouer contact avec lui, son rang l'en empêchait, Sirius le savait très bien puisque c'est aussi comme ça qu'on l'avait élevé.

- Euh... je vais bien ... et toi ? Ça va ? son ton était légèrement crispé quand il s'en rendit compte il essaya de masquer ça derrière une toux, ressemblant à un aboiement, c'était bien là l'inconvénient à devenir un animagus, il y avait quelques effets secondaires, puis repris Et les cours ça s'passe bien? N'importe quoi, pour faire plus naturel il s'était mis à parler cours, son frère se rendrait compte tout de suite que quelque chose clochait, Sirius parlant des cours, puis quoi encore ? Un scrout à pétard amical ?

Pour se donner une raison de bouger, il fit un pas vers son frère pour attraper le livre que Regulus venait de sortir de son sac, effectivement, il n'avait pas menti, c'était bien pour son livre qu'il l'avait fait venir. Les doigts du gryffondor desserrèrent leur emprise sur sa baguette. Il caressa la couverture de son livre favori, Sirius adorait ce livre, il en avait offert un exemplaire à Regulus pour l'un de ses anniversaires et lui avait appris à aimer le Quidditch, il se souvint même du premier vole de Reg sur un vrai balais, le sien, Walbruga avait été furieuse lorsqu'elle avait vu son cadet s'envoler dans les airs, Sirius en avait encore pris plein son grade, ce n'était pas comme s'il n'en avait pas l'habitude. Puis lorsqu'il voulut ouvrir son exemplaire du Quidditch à travers les âges une photo en tomba et atterrit au pied du jeune Serpentard.

Comme il l’espérait au fond de lui, un début de contact était en train de se renouer. C'était très faible, son frère hésitait à se lancer la dedans, ça se voyait. Ce serait sans doute long à réellement s'établir, mais c'était tout de même là. C'était la première fois que les deux frères s'adressaient directement la parole depuis que Sirius était parti de la maison. En toute honnêteté, Regulus avait sérieusement penser que son frère ignorerait sa demande sur s'il allait bien et allait repartir avec son livre aussi vite, le plantant là, sans une chance de discuter. Pourtant non, il lui retourna la question et lui demanda également comment allait ses cours.

Il aurait voulu pouvoir dire que ça allait, que tout baignait. Mais non seulement la discussion aurait tourné court aussi vite, mais en plus, il n'aurait pas dit la vérité. Le fait que Sirius l’interroge sur ses cours était bien trop exceptionnel pour qu'il lui fasse la réponse qu'il donnait à tout le monde, le « oui oui, pas de problème » qu'il sortait à tout son entourage.

-Baaah j'ai connu des moments meilleurs. Les parents sont plus chiants que jamais. J'ai eu le malheur de ramener un E en métamorphose aux dernières vacances, Père m'en a fait tout un fromage, enfin tu vois le genre, ses crises maisons.

Mettre la pression à ses enfants avait toujours été un sport local chez les Blacks, mais depuis le départ de Sirius, tous les espoirs se retrouvés concentrés sur le cadet qui n'était pas un grand studieux de base. Il n'était pas stupide, juste qu'il avait, comme tous les autres élèves, des matières de prédilection ainsi que des faiblesses. Sirius lui avait toujours été brillant, ses parents attendaient maintenant de lui qu'il se montre aussi talentueux que son aîné, ce qui l'obligeait à travailler sans relâche.

Sirius avait récupéré son livre, un livre sur le quidditch, une passion commune aux deux frères. C'était d'ailleurs Sirius qui l'avait initié, il se rappelait, ces nuits ou il s'installait dans sa chambre pour écouter son frère lui raconter les matchs les plus prodigieux. Ou encore la fois ou il l'avait autorisé à essayer son balai, un vrai, pas le jouet qu'il avait à l'époque. La crise que leur mère avait faite était bien la seule chose qui ternissait ce souvenir. C'était loin désormais, l'époque où ils vivaient comme deux frères.

Une photo s'échappa du livre, attirant le regard de Regulus. Il n'avait évidement pas toucher au livre, seulement ouvert la première page avant de constater que ce n'était pas son exemplaire, aussi, il n'avait pas vu qu'il y avait cette photo glissée dans les pages. Elle atterrit juste à ses pieds, aussi il se pencha pour la récupérer et jeta un regard sans vraiment y penser. Sauf que la photo les représentait, aussi il se figea pour la regarder avec plus d'attention.

Sirius y était âgé de 11 ans, lui de 10 ans, l'écart d'age était encore flagrant à l'époque. C'était le jour où son frère était parti pour Poudlard, la photo prise avant qu'ils ne se rendent à la gare. Sirius, tout fier dans son uniforme de Poudlard qui ne portait pas encore les couleurs de Gryffondor. Et Regulus, plus petit que dans son souvenir, qui s'accrochait à la manche de son aîné. Il se rappelait combien il avait été triste de le voir partir, sa seule consolation était qu'il le suivrait l'année suivante. Il ignorait, au moment de la photo, que quelque heures plus tard le choixpeau le séparerait de son frère. La gorge nouée, il rendit la photo à son propriétaire.

-Je... j'ignorais que tu avais gardé cette photo.

Si c'était volontaire, alors c'était peut-être un signe que de son côté, Sirius regrettait autant que lui qu'ils aient été séparés ainsi. Si c'était le cas, alors, peut-être que quelque chose pouvait encore réunir les deux frères. Pour Regulus, peu importait que son frère soit un Gryffondor ou que ses parents l'aient interdit formellement d'adresser la parole à ce traître, la seule chose qui l'avait bloqué jusque-là, c'était la certitude que son frère ne voulait plus rien avoir à faire avec lui.

Sirius observa son frère quelques instants, cela faisait des lustres qu’il n’avait pas pris le temps de le regarder. Faut dire que Regulus était un peu comme un tableau qu’on adore mais qu’on finit par ne plus regarder. Il avait passé toutes ces dernières années en sa compagnie et il avait tellement l’habitude qu’on lui dise que Reg lui ressemblait qu’à la longue il ne regardait plus que son reflet. En réalité son cadet ne lui ressemblait pas tant que ça. D’accord ils partageaient certaines caractéristiques, comme les cheveux noirs, cet air un peu arrogant qu’ont tous les Black ou ce petit quelque chose de noble dans la façon d’être mais c’était à peu près tout. Sirius était plus grand que son frère, moins frêle aussi, ce qui le rendait plus impressionnant. Regulus était plus pâle, à la limite du maladif, à vrai dire. L’ainé avait toujours préféré le grand air aux espaces confinés des bibliothèques, contrairement à son frère. En résumé, les deux frères étaient un peu comme les opposés, aussi bien physiquement que mentalement. Pourtant autrefois ile se complétait à merveille, enfin ça c’était avant Poudlard.

Le griffon fut sorti de ses pensées par la voix de son cadet. Il se doutait bien que la vie au manoir ne devait pas être tout rose, Regulus devait se rendre compte de ce que l’héritier des Black avait à subir pendant des années, son cauchemar était devenu celui de Régie. Ça ne l’étonnait guère que leur père est fait tous une histoire pour un pauvre E. Lui aussi y avait eu le droit et parfois même pour un A. Il faut dire que les parents Black n’étaient pas du genre à accepter le moyen. Pour eux c’était l’excellence ou rien. C’était difficile à vivre, même si Sirius avait toujours été un bon élève. La pression constante devenait vite pesante, surtout lorsqu’on découvrait un nouvel environnement comme Poudlard. Il avait oublié comment cela pouvait être horrible quand l’on n’en avait pas l’habitude. Regulus n’était pas préparé à vivre ça et lui, l’avait abandonné à son sort. Le brun n’en était pas fier mais après tout s’il était resté on l’aurait enrôlé de force chez les servants de Volmachin, et ça ce n’était pas acceptable. Il ne répondit même pas, que pouvait-il dire ? Désolé ? Ca ne lui ressemblait pas.

Lorsque la photo tomba il ne réagit même pas. Elle devait être là depuis des siècles, mais il n’avait jamais réussi à s’en débarrasser. Elle représentait le bon vieux temps, là où Regulus et Sirius étaient encore proche, le premier s’accrochant à la manche du second pour ne pas le laisser partir sans lui.

-Je... j'ignorais que tu avais gardé cette photo.

- C’était le bon vieux temps, c’est la seule photo que j’ai gardée…

Enfin le mot exact aurait été, emporté, il était parti tellement vite du manoir qu’il n’avait pas vraiment pensé à emporter beaucoup de choses, puis il voulait se détacher totalement de cette maison, même si cela signifiait y abandonner tout ce qui le rattachait à son petit frère.

C'était décidément étrange de se retrouver face à son frère, comme ça, juste tout les deux. Surtout de pouvoir enfin le voir sans Potter dans les parages ou ce petit truc lamentable nommé Pettigrow et toujours suspendu aux breloques de l'un ou l'autre. Lupin était le seul que Regulus trouvait acceptable et qu'il aurait même été tenté de faire plus ample connaissance à l'occasion. Mais là ils étaient seuls, à deux, avec juste cette photo pour les lier, rappeler l'époque où ils étaient encore frères, réellement frères, pas juste de sang. L'époque où ils riaient ensemble, qu'ils faisaient des bêtises ensemble.

L'époque ou Regulus n'aurait même pas imaginer qu'une simple différence de maison pourrait les séparer.

Il se prenait souvent à envier ce petit Regulus qui croyais encore que l'avenir était une bonne chose, ce petit naïf qui ignore encore la vie qui l'attend, qui a encore entière confiance en son frère. Oui, c'était le bon vieux temps, l'époque où il ne se posait pas encore de question et qu'il n'avait pas encore compris qu'il ne deviendrait que l'instrument de ses parents. Mais ce petit Regulus était mort depuis son entrée à Poudlard, il avait commencé à mourir avant, quand il comprit que peu importait ses choix, ses parents n'accepteraient pas qu'il aille ailleurs qu'à Serpentard. Il était mort le jour où il était passé sous le choixpeau et qu'il démentit son désir d'aller dans une autre maison, comme Serdaigle, qui lui plaisait bien et où il aurait été heureux, pour demander, non, supprimer, d'aller à Serpentard. Il était mort depuis longtemps et depuis, c'était comme s'il n'avait jamais exister. Il ne serait plus cet enfant qui imagine que les choses sont simple et que chacun fait ce qu'il veut de sa vie. Désormais, son seul espoir résidait dans satisfaire une dernière fois ses parents en devenant mangemort, lui permettant enfin de s'arracher à leur emprise.

-Oui... le bon vieux temps oui. Je suis surpris, je pensais que tu avais fait un trait sur tout ton passé... Y compris moi.

Ces paroles étaient d'autant plus difficiles à prononcer que c'était ce qui lui avait fait le plus de mal dans l'histoire. Que Sirius se soit opposé à leur famille, c'était logique, il avait toujours été ainsi. Qu'il aille à Gryffondor, ça lui allait bien, qu'il quitte la maison, c'était mieux pour lui, l'ambiance devenait invivable aussi bien pour Sirius que pour son frère qui se retrouvait pris entre deux feux. Mais qu'il ait totalement rejeter son cadet au même titre que toute la famille, ça, il ne pouvait pas l'accepter ni faire avec. Après tout, lui s'était toujours sentit bien plus proche de Sirius que de n'importe quel autre membre de la famille, au sens bien sur de la famille qui n'a pas été renié. Il repensa à Andromeda et la petite Nymphadora, il avait bien fait de leur rendre visite durant les vacances, sa cousine lui avait sérieusement manquer. C'était décidément ceux qui avaient quitté la famille qui étaient les plus agréables, pourquoi lui n'avait-il pas le courage de partir aussi, pourquoi restait-il si attaché au prestige de la famille ? Peut-être parce qu'au fond, il espérait pouvoir donner un visage un peu moins intégriste que le reste des Blacks, faire évoluer le nom, pas juste le renier.
Le silence se prolongeait un peu trop, il décida de le briser et de ne pas juste en rester là, sur un silence gêne.

-Alors... il parait que tu as une moto ? C'est quoi d'ailleurs ? Nymphadora m'en a parler et je n'ai pas oser avouer que je n'avais pas la moindre idée de ce que ça pouvait être ! Avoua-il avec un air penaud.

Sirius n'était pas très à l'aise, il n'avait pas vraiment l'habitude de montrer qu'il avait gardé certaines choses qui le rattachait aux Black, il avait même plutôt tendance à faire croire tout le contraire. En temps normal, Sirius clamait haut et fort à qui voulait l'entendre qu'il n'avait rien à voir avec cette famille d'arriéré. C'était presque vrai. Il ne mentait pas quand il disait qu'il ne voulait rien avoir à faire avec cette famille, ce qu'il ne disait pas c'est qu'il tenait encore à son frère. En réalité, Régulus était le seul membre de sa famille - qui n'est pas été renié - que Sirius acceptait encore de voir, même si ce n'était que rarement. Car malgré tout ce qui avait pu se passer, il restait son petit frère et il était peut-être le seul et unique regret du Maraudeur. Il était parti sur un coup de tête, ou plutôt sur un coup de gueule, avec le recul, il s'était dit qu'il aurait du emmené Reg avec lui, que c'était son rôle de grand-frère de le protéger. Pourtant, il l'avait laissé là-bas, sous l'emprise de son horrible mère. Lorsque le vert et argent parla, il ne fit que renforcé davantage le malaise du Gryffondor. Fait un trait sur lui ? Il n'aurait pas pu, même s'il l'avait voulu. Il faisait partie de lui, c'était indéniable. Ils avaient été tellement proche dans le passé qu'il était difficile de croire que c'était les deux même personne qui se trouvaient sur ses photos. Les frères Black étaient inséparables, jusqu'à leur entrée à Poudlard. Avant ça, Régulus suivait Sirius partout et Sirius prenait son rôle de grand-frère très au sérieux. À l'époque, jamais il n'aurait cru qu'ils se retrouveraient séparer de son petit frère. Ça lui aurait été impensable, cependant il l'avait fait.

« Tu es mon petit frère Régulus et ça malgré tout ce qui a pu se passer. Mère ne pourra rien y changer, Poudlard non plus... » dit-il d'un ton qui n'était plus vraiment assuré.

Le Gryffondor n'avait pas vraiment l'habitude d'étaler ses sentiments comme cela, la plupart du temps il se contentait de se cacher derrière son sourire et ça passait très bien, mais cette fois, il ne pouvait pas. Il devait bien ça à Regulus, il ne pouvait se contenter de lui offrir le Maraudeur, ce dont il avait besoin s'était de son frère et il le savait très bien. Sirius avait fait l'imbécile en effaçant totalement son cadet de sa vie lorsqu'il était parti de chez lui, Regulus n'y était pour rien. Pourtant, sous le coup de la colère, il n'avait fait aucune distinction, il les avait tous rangés dans le même sac. Grave erreur. Son petit frère n'était que la marionnette de sa mère, ça Sirius ne le savait que trop bien, elle avait bien trop d'influence sur le petit dernier. Lorsqu'il était encore au manoir, il arrivait à estomper cet effet, mais depuis qu'il était parti, il ne savait pas du tout ce qu'il en était, il espérait juste que Régulus soit assez intelligent pour ne pas foncer tout droit dans les filets de Lord Machin Chose. La Maraudeur se sentait coupable, tellement qu'il était incapable d'en placer une, pour une fois. Il se contentait de regarder les marches qui se trouvaient sous ses pieds, elles avaient soudainement prit une importance capitale.

Ce fut une nouvelle fois le Serpentard qui brisa le silence, changeant totalement de sujet, tant mieux. Il lui demanda ce qu'était une moto. De part ses mots Sirius compris qu'il avait toujours des liens avec Andromeda, puisqu'il parla de sa fille, il se sentit soulagé, s'il gardait contact avec sa cousine cela voulait dire qu'il n'avait pas totalement été contaminé par les idées de leur mère. C'était bon signe. Sirius sourit, sûrement pour la première fois de la conversation. Il adorait parler de la moto qu'il avait eu peu de temps après avoir quitté sa famille, au départ, c'était une simple moto moldu, mais avec le temps, il l'avait totalement refaite, avec l'aide de son ami Arthur Weasley. Grâce à leur travail, elle était maintenant capable de voler. Une moto volante, ce n'était pas génial ? La brun releva la tête vers son frère.

« J'ai promis à Dora que je l'emmènerai faire un tour, mais je crois qu'Andro n'est pas tout à fait d'accord. Une moto, c'est un moyen qu'utilise les moldus pour se déplacer, c'est simplement génial, elle est chez les Weasley en ce moment, parce que je ne peux pas la garder ici, mais si tu veux je te montrerai pendant les vacances. Avec Arthur, on l'a trafiqué, elle est capable de voler et drôlement bien en plus, bon, je ne maitrise pas encore les atterrissages, j'ai failli finir dans une grange la dernière fois, mais j'y travaille. » dit-il plein d'enthousiasme.

J'étais sincèrement touché par les paroles de mon frère. Mon frère, pourtant cela faisait dès mois que j'essayais de ne plus penser à lui dans ces termes. Mais malgré la pression familiale et mon propre sentiment d'avoir été abandonné, je ne parvenais pas à occulter le fait qu'il était effectivement mon frère. Même s'il avait changé et, selon moi et bien d'autres, assez mal tourné, il restait Sirius. Car oui, c'était mal tourné que de se mettre à traîner avec un type qui prend plaisir à faire du mal aux autre sur des a priori. Bon, je ne pouvais pas dire que j'étais un contre-exemple de ce qu'on attend d'un Serpentard, j'ai le profil parfait de la maison. Mais il n'y a pas que des fils de grandes familles et espérant devenir mangemort à Serpentard, en réalité, nous ne sommes qu'une minorité. Mais quand je voyais par exemple Eli qui était un modèle de gentillesse et de compréhension, je ne pouvais pas envisager qu'on la déclare mauvaise juste parce qu'elle est à Serpentard. Comme si moi j'avais jugé Sirius quand il avait été à Gryffondor. Cela ne m'avait pas vraiment surpris, mon frère avait toujours été une forte tête, même quand on était petit. Il avait toujours dit ce qu'il pensait, peu importait les conséquences, je l'admirais pour son courage et sa franchise. C'était ça qui le définissait, c'est pourquoi je n'aurais jamais pu le blâmer pour sa maison, je ne l'aurais vu nulle part ailleurs. J'étais soulagé de revoir un peu mon frère, soulagé de voir que James Potter n'avait pas réussit à lui fermer son esprit, à mettre tout le monde dans le même sac.

Tout cela me rassurait, oui, mais même en me raisonnant, même en comprenant pourquoi il était parti, je ne pouvais pas chasser cette sensation dans mon cœur, je ne parvenais pas à sortir cette phrase de mon esprit « il m'a laissé tombé ». Si à cet instant, devant lui, je ne parvenais pas à lui en vouloir, je savais que ces sombres pensés reviendraient aussi vite.

Fort heureusement, alors que la discussion devenait assez embarrassante, j'eus l'idée de changer de sujet pour parler d'Andromeda et Nymphadora. Sirius tenta de m'expliquer, à ma demande, ce qu'était une moto... Hum, je ne suis pas très avancé avec ça. Alors je me contentais de hocher la tête avec un air de compréhension, je ne voyais toujours pas ce que ça pouvait être, mais il m'assura qu'il me montrerait. Qu'il me montrerait ? Parce qu'il avait l'intention de me voir pendant les vacances ? Je soulevais un sourcil interrogateur.

-Il faudrait alors qu'on trouve un plan pour qu'on se voit. Parce que rien que le repas chez Andromeda j'ai eu du mal à m'y rendre sans attirer les soupçons, Mère rechigne à me laisser sortir seul, je crois qu'elle s'imagine que je vais disparaître aussi. Inquiétude pas si infondés que ça d'ailleurs si elle continue...

Enfant, j'adorais notre mère, sans doute parce que en tant que cadet et surtout en tant que le plus docile de ces fils, j'étais incontestablement le préféré. Quand on a toutes les attentions et même quand on adore son frère, on ne va pas protester. Mais depuis que Sirius était partie, elle devenait étouffante, lui comme mon père mettant sur mes épaules pas très solide tous les espoirs de la lignée des Blacks, aussi bien relationnel que pour mes études, moi qui n'était pas fondamentalement brillant. Pendant les vacances, mon seul refuge était ma chambre, et encore, j'avais dû placer une pancarte assez sèche sur ma porte pour mettre les choses au clair. Une fois que j'en sortais, plus moyen d'avoir la paix. Je soupçonnais ma mère d'avoir menacé Kreattur de lui donner des vêtements si j’échappais à sa vigilance. Comme ci ce pauvre elfe n'était pas assez nerveux comme ça, franchement. En tout cas, l'ambiance commençait à tellement me peser que j'en étais arrivé à un point ou devenir mangemort me paraissait réellement la seule et unique échappatoire pour avoir la paix.

C'était plutôt bizarre pour Sirius de se retrouver ainsi devant Regulus. Cela faisait des mois qu'ils n'avaient pas eu l'occasion de se retrouver seul, face à face. Et encore des mois, c'était peut-être bien plus. Depuis l'arrivée du serpentard à Poudlard en réalité, tout avait basculé. Malgré tout ce qu'ils avaient pu se dire en étant plus jeunes, les maisons avaient eu raisons de leur fraternité. C'était certes triste à dire, mais c'était le cas. Peut-être que la rencontre de Sirius avec James avait précipité les choses, mais tout ça avait été inévitable. Puis tout c'était passé tellement vite que le brun n'avait pas vraiment eu le temps de s'en rendre compte. En moins de temps qu'il ne faut pour dire Hippogriffe déplumé, son frère était devenu presque un inconnu. Il ne l'avait jamais détesté. Puisque comme il venait de dire, il l'avait toujours considéré comme son petit frère et c'était toujours débrouillé pour détourner les blagues de James à son égard. Ça devait être son instinct de grand frère qui parlait pour lui. Exprimer ses sentiments, ouvrir son cœur, ce n'était pas vraiment habituelle chez l'aîné des Black. En temps normal il avait plutôt tendance à se cacher derrière ses blagues pour faire croire aux autres qu'il était incapable de ressentir quoique ce soit et ça lui allait très bien.

Heureusement pour lui, Regulus lui avait parlé de moto et ce sujet était tout de suite plus facile à aborder pour le gryffondor. D'ailleurs, il était sûr que sa mère serait folle de rage si elle apprenait que l'un de ses fils s'amusait à voler sur un objet moldu. Sirius sourit à cette idée, peut-être qu'un jour il lui enverrais une photo – moldu bien entendu – de lui sur sa petite merveille, la matriarche des Black allait peut-être avoir une crise cardiaque de ce fait. Et ce ne serait que bénéfique pour son petit frère. Quoique, les sœurs Black allaient certainement prendre la relève. Fichue famille.

Regulus préparait déjà un moyen de se faufiler en douce pour pouvoir essayer la moto de Sirius. Son cas n'était peut-être pas si désespéré finalement. Il lui expliqua que leur mère ne voulait plus le laisser sortir seul de peur qu'il se sauve. On ne pouvait pas trop lui en vouloir. Elle avait déjà eu un fils qui lui avait fait le tour, elle n'avait peut-être pas très envie que ça lui arrive à plusieurs reprises. D'un autre côté, ce n'était pas en étouffant son petit dernier qu'elle avait le plus de chance de le garder à ses côtés. Ce n'était pas très fin comme stratégie. Enfin, on ne pouvait pas demander grand-chose à Walburga Black, c'était bien connu.

« Il faut que tu apprenne à faire le mur à ton âge. Si tu as envie de sortir, ce n'est pas ta mère qui va t'en empêcher quand même ? Je ne t'ai donc rien appris ? » dit-il en riant.

Il riait, mais pas totalement, Sirius avait toujours été une tête brûlée, qui avait toujours tendance à faire l'exact opposé de ce que sa mère lui demandait de faire. Au moins par principe. Et de ce fait, il avait cru avoir enseigné au moins quelques trucs à son cadet. Faire le mur une heure ou deux, ce n'était pas la mort tout de même. Kreaturr n'allait même pas s'en apercevoir.

« Enfin, tu fais ce que tu veux, mais préviens-moi. Je suis toujours partant pour faire découvrir à quelqu'un les merveilles moldus. »

Il avait faillit dire où il passait ses vacances. Grosse erreur. Regulus était peut-être tout gentil comme ça, il n'en était pas moins le petit pantin de sa mère et Sirius ne voulait pas risquer de se faire repérer si près de la majorité. Car c'était sûr, si ses parents arrivaient à remettre la main sur lui avant qu'il n'atteigne ses dix-sept ans, il allait être tout droit livré au grand pâle sans aucun espoir de s'en sortir et cette idée ne lui plaisait pas tant que ça. Alors, la discrétion était de mise.

Faire le mur, s'il savait à quel point si, j'avais intégré ses conseils à ce propos. Si mes parents savaient seulement la moitié de ce que j'osais faire sans le leurs dire, j'aurais des sacrés problèmes. Oh bien sur, ça n'avait rien de comparable aux bravades de mon frère, je savais où se trouvaient les limites moi, mais tout de même. A commencé par le fait que je lui parlais en ce moment même, ce qui m'avait été pour ainsi dire formellement interdit. Sans compter mon amitié avec Maewan, ou encore ma reprise de contact avec Andromeda. C'était d'ailleurs à cette occasion que j'avais pu mettre en application ce que Sirius m'avait appris.

-Oh je commence à m'y mettre. J'en suis encore à trouver des excuses bidon pour sortir mais au moins, je peux aller où je veux ou presque sans qu'ils ne s'en doutent. Je sortirais bien sans leurs rendre des comptes mais ils ont toujours un œil sur moi, Mère surtout. Je crois sérieusement qu'elle a dit à Kreattur de me surveiller.

Les merveilles moldues, je restais tout de même septique. J'avais beau être curieux et reconnaître que certaines choses étaient ingénieuses et intéressante, il ne fallait pas trop pousser. On parlait quand même de gens inférieurs, non évolués, qui ne devaient leur survie qu'à leur violence et leur créativité pour contrer leurs faiblesses. Je voulais bien m’intéresser au côté créatif mais il ne fallait pas oublier tout le reste, leur violence, leur fermeture d'esprit. On avait beau parler de l’intransigeance propre à ma famille, mais même les Blacks n'avaient jamais brûler des centaines de gens sous prétexte qu'ils étaient peut-être diffèrent. Bêtes et méchant, c'était ce que sont les moldus. Peut-être que certains avaient évolué et étaient prêt à accepter de vivre auprès de gens plus évolués comme nous, mais la majorité et surtout ceux au pouvoir restaient, qu'on me pardonne l'expression, des gros cons. Et puis bon, certaines de leurs « merveilles » finiraient sans doute par se montrer extrêmement nocive, je le sentais. Ces choses qu'ils appelaient industries, je ne comprenais pas bien en quoi ça consistait exactement, mais je pressentais quelque chose de très mauvais, ce n'était pas bon pour la Vie. J'étais fort sensible à ce genre de chose, enfin plutôt à son inverse, à la Mort, à force de m’intéresser à la nécromancie, je percevais des choses comme ça. Ce que les moldus faisaient avec leur science, je l'apparentais à de la magie noire non maîtrisée, ce sont des puissances dangereuse à aborder avec énormément de prudence, leur effet peut être prodigieux, mais quand ça nous pète à la figure, c'est dévastateur.

Mais je ne voulais pas me brouiller avec mon frère sur un sujet qu'on avait déjà mille fois abordé. On venait de se retrouver, je n'allais pas remettre sur le tapis un de nos sujet de querelle. Je haussais les épaules.

-Pourquoi pas, par simple curiosité, je suis prêt à voir n'importe quoi. Il faudrait qu'on voit comment on se retrouverait pendant les vacances. Je doute que ton grand ami Potter apprécierais de me voir débarquer chez lui, enfin je présume que c'est chez lui que tu es, c'est ce qui m'a toujours paru le plus logique. Tu sais que nos parents pensent que c'est l'oncle Alphard qui te planque ?

C'était étrange de voir à quel point les frères Black pouvaient être fait tout en paradoxe, leur relation du moins. Physiquement, ils se ressemblaient grandement, car quoi que puisse dire Sirius, il avait hérité beaucoup du physique des Black, c'était indéniable. Cependant, quand on s'intéressait un peu plus en détails aux deux frères on aurait pu croire que mentalement parlant, ils étaient deux opposé. Il suffisait de regarder leur maison. L'un était à Gryffondor, alors que l'autre était serpentard. Le rebelle et le fils à maman. Mais là encore, c'était étrange, car la différence n'était pas si énorme que ça en réalité, c'était juste la vie qui les avait fait prendre deux chemins différents et en quelques mots, Regulus prouva à Sirius que son petit frère n'était pas si docile qu'il en avait l'air. Ce qui le rassura, d'une certaine façon.

« Tu deviens un grand garçon » dit-il à son frère en riant « Ce n'est qu'un elfe de maison abominable, tu peux toujours le semer. »

Sirius n'avait jamais aimé Kreattur. Et l'elfe de maison lui avait plutôt bien rendu tout le temps où il habitait la maison familiale. Et cette rancune était resté, même après s'être enfuit de chez sa mère, rien que l'évocation du prénom de l'elfe lui faisait dresser les cheveux sur le bas de sa nuque. Un peu comme un chien sur la défensive. Cependant, le fait de parler de sa moto le détendit considérablement. D'ailleurs sa bécane lui manquait beaucoup à Poudlard, ce n'était pas facile de faire passer ça sous le nez de Rusard et de son gros matou, il avait du se résoudre à la laisser en dehors de l'école à son plus grand regret. Il fut plutôt étonné de voir que Regulus avait l'air de s'y intéresser. Même s'il l'avait un peu modifié, elle restait moldue et c'était dans le manuel du bon Black de ne pas s'intéresser à ce genre de choses. Et même si ce n'était que de la curiosité, c'était déjà un grand pas pour quelqu'un qui avait reçu l'éducation de la marâtre Black.

Il perdit un peu de son sourire, lorsque Reg parla de James, il n'aimait pas le ton qu'il avait utilisé pour le nommer. Puis, il se rappela d'une chose, Regulus restait le petit toutou de Walburga et Sirius pouvait être sûr qu'elle lui avait demandé de trouver un moyen de savoir où il était partie et ses questions ne l'aida pas à oublier cette idée. Son frère était le mouchard de l'autorité qu'il avait essayé de fuir en quittant le square Grimmaud et si jamais il devenait trop bavard, il pouvait être certain qu'elle ne tarderait pas à venir le rechercher pour ne plus le laisser fuir cette fois. Il garda tout de même un air neutre, ne voulant pas montrer à son interlocuteur qu'il avait comprit son petit manège. En réalité, il n'était venu là que pour apprendre où se cachait Sirius. Il s'était laissé avoir.

« Les parents n'ont jamais su de quoi j'étais capable et toi non plus d'ailleurs. Je n'ai besoin de personne pour me « planquer » l'oncle Alphard n'a rien à voir là-dedans, il n'était même pas au courant de mon départ. C'est Andromeda qui l'a mit au parfum. »

Il haussa les épaules pour appuyer ses propos, puis regarda derrière lui, décidé à ne plus rester bien longtemps. Il lui fallait juste trouver une bonne excuse. Un silence s'installa un instant avant que le gryffondor se décide à parler à nouveau.

« Je dois y aller, j'ai promis à Peter de l'aider pour son devoir d'astronomie, à la prochaine. » dit-il en se détournant déjà de son frère.

Il ne prit pas la peine d'en dire plus et se remit en route pour retrouver son dortoir et s'éloigner le plus possible de Regulus et de ses oreilles, il ne voulait pas lui donner la possibilité d'aller moucharder à sa mère.

Sujet: Re: Retrouvailles fraternelles ? [pv Sirius]

» Retrouvailles en de tristes circonstances. [PV Cassie]
» Mini-fugue et retrouvailles [chez Andromeda]
» Really ? Are you serious ? No I'm not serious I'm Sirius !
» Sirius et ses rps.
» Sirius : Relations ★

Retrouvailles fraternelles ? [pv Sirius]

Retrouvailles fraternelles ? [pv Sirius]

Sujets similaires

Sujets similaires