La famille Miller connut deux disgrâces : avoir pour fils un véritable coureur de jupons, de quelque sang puisse posséder la fille qu'il désirait, ainsi que d'obtenir pour seule héritière une fille sans mère, dont l'affiliation avec les Miller n'était même pas prouvée.
Lors d'une de ses escapades amoureuses, Leonard Miller alla s'aventurer du côté des moldus. Là-bas, il s'éprit quelques temps d'une jeune moldue, dont il abusa sans compter avant de l'abandonner et revenir chez lui, sans éprouver aucun remord. Il ne s'attendait toutefois pas à ce que la moldue, obstinée, ne se décide à le suivre. Elle l'épia durant neuf longs mois, l'observant se prélasser dans son manoir et se délecter de toute présence féminine qui s'introduisait en ces lieux. Ce délai passé, la jeune femme, enceinte jusqu'aux yeux, accoucha d'une petite fille, qu'elle abandonna sur le parvis du manoir familial, avec une lettre indiquant qu'elle était le fruit d'une des nombreuses aventures peu catholiques du fils unique de la famille Miller. Les grands-parents, durs et mauvais, mais pas sans-coeurs au point d'abandonner ce qui était peut-être leur unique héritière, décidèrent de la recueillir. Leonard Miller fut, quant à lui, sévèrement puni pour sa responsabilité dans cette affaire. En effet, il avait à présent vingt-trois ans, ses parents décidèrent de lui offrir une épouse, ce à quoi il s'était catégoriquement opposé jusqu'alors. Mais pas n'importe quelle épouse ! Une femme de caractère, sa cousine, Elizabeth Miller, de quinze ans son aînée. D'une beauté froide, elle se montra fort menaçante quant aux éventuels désirs de Leonard Miller de la tromper. Certes, il n'y avait aucun amour entre eux, mais Elizabeth était de ces femmes qui étaient trèèèès attachées au devoir conjugal.
Et la petite fille, dans tout ça ? Hé bien, elle grandissait, bien plus sainement qu'on ne pourrait le croire. Installée avec son père et sa belle-mère dans le manoir de cette dernière, sur une île perdue dans les mers bordant l'Angleterre, la dénommée Edelweiss Annabella Miller suivait une éducation rigide afin de faire oublier sa naissance quelque peu perturbante et de devenir la digne héritière des Miller. Ses "parents" étaient visiblement incapables (à moins qu'il ne s'agisse d'un manque d'envie ?) d'avoir un enfant, elle resta fille unique, seule à bénéficier de l'affection de son père et de sa belle-mère. Le premier s'améliora avec les années, apprenant à apprécier ce bout de chou qui était le sien et se résignant à une vie amoureuse sans péripéties. Elizabeth, quant à elle, se montra avec Edelweiss bien plus chaleureuse qu'elle ne le semblait au premier abord. Cela pâtit d'ailleurs quelque peu à l'éducation de la petite fille, qui développa un côté capricieux et égocentrique. Côté qu'elle apprit à cacher devant ses grands-parents, qui gagatisaient complètement devant elle, et autres personnes importantes.
A ses onze ans, elle reçut une lettre de Poudlard, au grand soulagement de ses parents qui craignaient que l'honteux sang moldu qui coulait dans ses veines ne vienne à trop affaiblir son pouvoir. Fort heureusement non. Ainsi, la demoiselle partit pour Poudlard, en compagnie de son chat de compagnie, un persan du nom de Leviathan (ne lui demandez pas pourquoi elle l'a appelé comme ça...). Ses deux premières années se déroulèrent très bien, dans l'ensemble. Elle se montra très brillante dans ses exercices théoriques, mais se révéla normale, voire assez médiocre pour tout ce qui concernait la pratique. "Sa moldue de mère, ça !" Disait son père en l'excusant sans même chercher à déterminer si elle travaillait assez pour s'en sortir. Elle rentre maintenant en 3ème année. Quelles surprises attendront pour cette fois cet ange démoniaque ?