Il ne vous est donc jamais arrivé de vouloir rester pour l'éternité dans un lit douillet qui a grand besoin de vous ? Eh bien, en cet instant magique qui restera à jamais graver dans la mémoire de tous, je ne voulais pas me lever de mon lit. Perdu au milieu de mes rêves, je ne me doutais pas que d'une seconde à l'autre, j'allais devoir quitter le monde des songes. Je sentis quelqu'un qui me secouait à n'en point finir, et la seule pensée qui me venait à l'esprit était de continuer de dormir. Encore & toujours. Le problème, c'était que mon amie de Gryffondor n'aimait pas qu'on lui résiste très longtemps. Après un ultime effort pour me réveiller à la manière douce, elle ne put s'empêcher d'utiliser de l'eau. Dès que cette eau glacée entra en contact avec ma peau, je me levais de mon lit, affolée, la baguette tendue vers mon agresseur. Je peux vous dire qu'elle eut droit à une bonne centaine de jurons, mais finalement, je décidais de la laisser s'expliquer. Et, heureusemment pour elle, elle avait eu une raison plus ou moins bonne en main. Effectivement, j'avais complètement oublié que je devais finir un devoir en sa charmante compagnie. Géniale ! Rien de mieux un dimanche ensoleillé -sans compter les quelques nuages...- que de finir un devoir. Enfin, une promesse était une promesse, et une fois vêtu de la tête aux pieds, nous nous rendîmes dans cet affreux lieu appelé bibliothèque, alias lieu de torture. Durant plus de deux heures, mon amie s'acharna à m'expliquer le but du devoir, et puis finalement, après un long soupir, je me décidais à le commencer sérieusement, sans toutes les secondes faire une petite remarque amusante pour détendre cette lourde atmosphère chargée de concentration & de travail. Les ASPICs avaient lieu cette année, ce pour quoi je me devais de le faire. Mais, je ne comptais pas passer ma dernière année à réviser. Oh que non, j'avais de nombreux projets ! Au contraire de mon amie, dont il était impossible de lui arracher un sourire en ce lieu maudit. Après quatre longues heures dans cette maudite bibliothèque, nous pûmes enfin sortir. Nous mangeâmes, puis dans un instant de faiblesse je me dirigeais vers le parc. J'avais bien besoin de me défouler un peu ! Et cette fois-ci, ce fut à son tour de me suivre dans un dur marathon dans le parc. Courir ne pouvait que faire du bien. Sentir le vent secouer mes longs cheveux, la douceur du soleil sur ma peau pâle, c'était le paradis ! J'étais née-moldu, et courir m'avait toujours apporté un immense apaisement dans mon esprit aux milles pensés. J'oubliais tous mes problèmes -en somme, les ASPICs qui étaient en eux un immense problème- et puis finalement, je me laissais aller contre le tronc d'un arbre du parc. Mon amie arriva deux minutes plus tard, essoufflée comme jamais. Elle me lança un regard de reproche qu'elle me servait bien souvent lorsqu'on trainait ensemble. Puis, finalement, elle retourna au château me laissant seule. Ce qui n'était pas mon genre. J'avais la sainte horreur d'être seule. J'avais besoin de parler, de bouger, de commettre des actes palpitants... Mais, ce n'était pas en restant assise contre ce tronc que j'allais être satisfaite. Je me levais, à la recherche d'une connaissance, quand mon regard se posa sur un jeune rouquin, dont j'avais fait la connaissance en début d'année. Un certain Ronald Weas, grand nouveau qui avait immédiatement attiré mon regard. Nous étions devenu amis après plusieurs conversations qui tournaient autour du Quidditch. Il aimait ce sport autant que moi je l'aimais, et c'est ce qui nous avait rapprochées. Ce n'était pas tous les jours qu'il y avait des nouveaux à Poudlard, non? D'ailleurs, je ne savais même pas qu'il était possible d'entrer à Poudlard après la 1re année, mais s'il était là, la réponse était certainement oui. Avec un immense sourire qui ne me quittait jamais -ou presque- je m'approchais d'un pas joyeux vers lui, et engagea la conversation dès qu'il posa ses yeux sur moi :

"-Hey Ron ! Ça va comme tu veux?"

La solitude & moi n'étaient vraiment pas de bonnes amies, à la seconde où elle avait montré le bout de son nez, je m'étais empressé de la repousser. Ne pas ouvrir la bouche ne serait-ce qu'une minute consistait un vrai supplice en soi. Fort heureusement, je n'étais pas la seule à avoir affronté la neige pour profiter du parc. Ronald Weas était lui aussi présent, et je m'étais donc fait un plaisir de l'aborder avec mon fameux sourire signé Brown. J'avais remarqué que dans ma famille, on abordait tous le même : mon père, ma tante, mes grands-parents, ma mè... Enfin, bref. Un atout qui caractérisait la famille Brown, en somme. Et dont je profitais pleinement. Le froid commençait peu à peu à envahir mes membres, à présent que je ne couraient plus à travers le parc. Je venais à peine de me rendre compte du froid mordant qui règnait dans l'atmosphère, mais frileuse comme j'étais je ne pouvais l'ignorer encore longtemps. Un petit défi pour moi-même germa dans mon esprit, et je décidais de tenir encore quelque longtemps vêtu de ce simple t-shirt blanc comme la neige qui parsemait le sol, ornait de quelques motifs rouge et or. C'était loin d'être stupide... Mes actes étaient toujours accompagnés d'une raison, bien que parfois la raison en question semblât stupide. Travailler ma circulation sanguine ne pouvait rien m'apporter de négatif. Certes, ce n'était peut-être pas le moment alors que je venais d'engager la conversation avec Ron Weas, alias l'étrange nouveau que j'appréciais tout particulièrement. Un nouveau à Gryffondor ne pouvait qu'être des plus sympathiques, non? En disant cela, quelques rouge et or de très mauvaises compagnies me vinrent à l'esprit, et je retirais immédiatement ce que je venais de penser. Un nouveau qui aimait le Quidditch, avec qui il était facile d'engager la conversation, fort sympathique dotée de l'option d'être à Gryffondor me semblait plus approprié.


Il répondit cela, les yeux pétillants d'une malice joyeuse. J'étais ravie qu'il n'ait pas oublié mon nom . J'avais la sainte horreur de me retrouver dans une conversation où la personne semblait avoir oublié ton prénom, et essayé à grande peine de te cacher ce petit trou de mémoire. Ce qui ne fonctionnait pas avec moi. Il était facile de s'en rendre compte, à la minute où tu venais d'engager la conversation avec la personne en question. À la base, je n'avais pas affronté ce froid pour parler avec « la citrouille courante qu'il était », mais simplement pour changer d'air que celui encombrant de la bibliothèque, qui était bien le seul et unique endroit qui parvenait à me donner d'affreux cauchemars qui me hantaient durant plus d'un mois. Et qui allait me hanter durant plus d'un mois, de toute évidence. J'y avais passé plus de trois heures ! Je sentais encore l'odeur déplaisante des livres, le bruit des plumes qui s'activaient à écrire, ainsi que des multiples murmures suivis d'une mise en garde de la bibliothécaire. Cet endroit était à me faire dresser mes longs cheveux sur ma tête. Et c'était pour dire, il était bien rare de retrouver mes cheveux au-dessus de ma tête. Je lui répondis avec un sourire:


Apparemment, mon manque de parole de ce matin payait cette après-midi. Je me rattrapais à présent, si bien que je m'étais demandé par où commencé en premier, mais fort heureusement Ron n'avait pas posé cent questions à la fois, donc... j'étais parvenu à me contrôler. Le rouquin sembla soudain se concentrer sur mon visage, certainement pour se détourner de pensées trop envahissante. Cela m'arrivait bien souvent, et pour dériver ses fameuses pensées vers un autre sujet, je prêtais un immense intérêt à la personne me faisant face. Et cette technique marchait bien souvent, heureusement pour moi : plus d'une fois, un sujet peu appréciable avait vagabondé dans mon esprit. Je soutins son regard, comme j'en avais l'habitude, le fixant de mes intimidants yeux bleus. Accompagné d'un doux sourire, il enchaina la conversation :


Je lui rendis son sourire. Il pouvait profiter de ma compagnie autant de temps qu'il le voudrait, je n'avais rien de prévu hormis sans doute un paquet de révision que m'aura soigneusement préparé mon amie, qui pense toujours à moi, à mon plus grand malheur. De toute évidence, elle souhaite que je réussisse les ASPICs du mieux que je le peux, bien que je doute de mes capacités aux examens dans certaines matières. L'usage de la baguette, ce n'était en aucun cas un problème, mais alors en ce qui concernait les potions et autres matières dans ces eaux, j'avais bien du mal à recevoir un Optimal. Le désolant était probablement la seule note qui ne soit à ma porté, bien que cette fameuse amie insinue le contraire sans que je n'en sachent les raisons. Je m'approchais de lui, ne comptant pas entamer une longue conversation à plusieurs mètres de mon interlocuteur.