Échange entre deux rats de bibliothèque. [avec Miles]

Comme tous les matins depuis un bon moment maintenant, l'appel des élèves de Serdaigle, toutes années confondues, avait lieu.
Meena était assise sur l'une des marches de l'escalier menant aux dortoirs, se tenant ainsi à l'écart des autres élèves de sa maison. La jeune fille était généralement l'une des dernières élèves de sixième année à se faire appeler. Mais il fallait ensuite attendre que les préfets aient terminé la liste des septièmes année pour pouvoir s'échapper.
À force, Meena commençait à connaître les noms de plusieurs élèves et le son de leur voix prononçant "présent !".
Pendant l'appel, elle observait. Cela durait toujours quelques minutes alors souvent elle s'asseyait comme ça, à l'écart, pour élargir son champ de vision.

"Meena Virtanen ?" demanda l'un des préfets en scrutant la salle commune des yeux.

"Présente." répondit alors Meena avec une petite voix timide et en levant la main droite.

Elle détestait ce moment où quelques élèves, souvent des filles, se retournaient vers elle et pouffaient de rire. Mais fort heureusement, cela ne se produisait pas tous les jours.

L'appel continuait, et Meena attendait. Les préfets lisaient à présent la liste des septièmes année.

"Miles Wilson ?"

Le regard du préfet scrutait de nouveau la salle des yeux. Son regard s'arrêta sur Meena.

"Présent !"

La jeune fille sursauta et son coeur fit un bon immense dans sa poitrine.
Il y avait quelqu'un, juste derrière elle ! Elle ne s'en était absolument pas aperçu, le garçon en question avait été très discret et Meena n'avait pas su quand il était arrivé.

Miles était un garçon discret, très discret, trop discret, visiblement. Il était plutôt pâle et maigrichon. La jeune fille l'avait observé plusieurs fois, un livre à la main, près de la cheminée. Il était le seul à répondre à ses sourires quand ils se croisaient, mais ils ne s'étaient jamais adressé la parole.

La jeune fille se retourna discrètement pour vérifier où est-ce qu'il se trouvait par rapport à elle.
Il était juste là, seules deux marches les séparaient. Il était plongé dans un gros livre et ne remarqua même pas le regard de la jeune fille, qui se retourna aussitôt.

L'appel pris fin et les élèves se dispersèrent au sein de la tour de Serdaigle. Meena se leva et alla s'asseoir sur un fauteuil non loin des escaliers. De toutes façons, il faudrait bientôt se regrouper pour aller en cours. Elle sortit à son tour un livre de son sac et se mit à lire, ou du moins, essaya. Son esprit n'était pas vraiment d'humeur à lecture, c'était une première ! Le visage pâle aux joues creuses du garçon de septième année restait inscrit sur sa rétine.
En fait, elle avait envie de lui parler.
Depuis quelques jours maintenant, c'était comme si son niveau de sociabilité s'était élevé. La rencontre avec James Potter n'y était certainement pas pour rien. Elle réalisait enfin que le fait de parler et d'échanger avec les autres lui faisait du bien, l'aidait à se sentir plus vivante, plus actrice et moins spectatrice de sa vie.

Cachée derrière son livre, elle regardait discrètement le garçon qui n'avait pas bougé. Il n'était pas très beau, ou du moins, il ne lui plaisait pas. Mais il dégageait quelque chose de mystérieux qui l'interpellait. Il avait l'air très concentré sur son livre, comme si rien ne pouvait le faire sortir du monde imaginaire qu'il dévorait du regard.
La jeune fille ne pouvait pas voir la couverture de là où elle était, elle se demandait bien quel genre de lecture intéressait ce garçon et de quoi ce livre pouvait-il bien parler. Peut-être l'avait-elle déjà lu ?
Et puis soudain, cette idée traversa son esprit comme un électrochoc :

*Mais bien sûr ! Le Livre ! C'est un excellent prétexte pour lui parler !*

Sans trop d'hésitation, elle se leva, lentement, attrapa son sac, puis se mit en direction de l'escalier où se trouvait le mystérieux Serdaigle. Elle s'agrippa fortement à son sac puis, d'une toute petite voix, demanda :

"Hum... De quoi parle ton livre ?"

Ses bras, croisés sur son sac. Son sac, serré sur sa poitrine. Sa poitrine, pas assez grande pour supporter les pulsations grandissantes de son coeur.
Certes, elle pouvait maintenant entreprendre une conversation, ce qui était un énorme pas en avant de sa part, mais elle ne savait toujours pas contrôler son stress.

Le garçon, interpellé, leva les yeux de son livre pour vérifier qui venait le déranger dans sa lecture. Un sourire se dessina sur son visage et il referma le livre, prenant soin de garder la page où il était arrivé avec son index. Il ne dit mot, mais son regard invitait Meena à découvrir la couverture du fameux livre. La jeune fille pencha légèrement la tête pour découvrir qu'il s'agissait d'un manuel de sortilèges, Livre des sorts et enchantements niveau 7, qui était utilisé par le professeur de Sortilèges durant ses cours.

"Tu révises tes sortilèges alors ? J'aime beaucoup apprendre de nouveaux sorts. J'aimerais avoir l'occasion d'en essayer davantage, mais j'ai toujours peur de blesser quelqu'un, car je suis un peu maladroite."

Le garçon souriait toujours. Son sourire était troublant et Meena ne savait pas ce qu'il pensait.
Le coeur battant, elle ajouta :

"Oh et, moi c'est Meena. Je suis en sixième année."

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Échange entre deux rats de bibliothèque. [avec Miles] Original

Books are great

Tous les livres sont des corrupteurs, les meilleurs font presque autant de mal que de bien.

Tu n'étais pas un individu matinal. Bien que tu sois né dans un environnement où il fallait se lever assez tôt, tu ne t'étais jamais habitué aux rayons du soleil à l'aube. Lorsque tes paupières, lourdes et tremblantes, s'ouvrent pour découvrir comme chaque matin l'image du dortoir masculin de serdaigle, tu grognes. Tu t'enfonces dans ton lit chaud et tu pourrais presque regretter le fait de ne pas pouvoir échapper à tes heures de cours. Mais comme il faut se lever pour être présent durant l'appel, tu te forces à t'étirer et à te lever. Tu prends quelques minutes pour t'habiller et te préparer, sachant pertinemment que tu aurais tout juste le temps de descendre. Pour preuve, les dortoirs étaient déjà vides et tes camarades n'avaient pas trouvé utile de te prévenir. Tu attrapas un de tes livres de cours, d'ailleurs tu ne savais même pas lequel, et courus descendre les escaliers. Une fois arrivé en bas, tu vis que la salle était déjà bondée et l'appel des cinquièmes années avait débuté. Discrètement, tu te glissas derrière quelqu'un pour éviter de te faire remarquer.

Si il y avait un seul désavantage à être en septième année ces temps-ci, c'était la longue litanie de noms qui défilait avant le sien, et il devait donc se forcer à rester attentif malgré sa fatigue. Tu tentais tant bien que mal de te tenir réveillé en lisant, et cela fonctionnait plutôt bien. Lentement, très lentement, tu sortis de ta torpeur et les silhouettes floues autour de toi se définirent. Tu reconnus quelques connaissances sympathiques, d'autres que tu évitais clairement, mais en tout cas, rien d'exceptionnel. Dommage. En même temps, vu le monde qui se trouvait ici, tu ne pouvais pas voir tout le monde. Ta main vint ébouriffer tes cheveux alors que tu saluais discrètement quelques amis. Tu étais l'un de ceux qui n'accordais pas d'importance à ce temps pris pour votre « sécurité », bien que tu n'étais pas trompé par les déclarations supposées rassurantes du ministère. Tu savais, quelque part, malgré toute l'agitation des élèves de ta maison, que les plus apeurés n'étaient pas les premières et deuxièmes années. Beaucoup de camarades de ton année pensaient d'ailleurs sérieusement à se défendre par eux-mêmes. Tu chassas ces pensées sombres et repris ta lecture.

Certes, tu connaissais déjà la majorité de ces sortilèges, mais tu avais bien besoin de ça pour te réveiller. Et tu ne supportais pas de rester sans activité. Pas hyperactif, non, mais plutôt facilement lassé. Tu sursautas brièvement lorsqu'une petite voix s'éleva devant toit. Oh, rien de surprenant, juste une élève. Il lui semblait l'avoir vu de temps en temps, mais il n'arrivait pas à accrocher un quelconque souvenir à son visage. Ce qui était étrange, car il connaissait la majorité des élèves de sa maison (en tout cas, tous ceux qui étaient au moins en deuxième année). Constatant qu'il ne s'agissait pas d'une chose assez importante pour te sortir de ton ouvrage, tu replongeas ton regard océan dans la longue liste de sorts que tu connaissais depuis bien longtemps. Après tout, tu avais commencé à les découvrir quand ton propre frère était en septième année, ce qui remontait à... Tu fis un rapide calcul dans ta tête. Neuf ans, plus ou moins. A cet âge, tu n'avais pas encore de baguette et n'avais pas posé les pieds à Poudlard, mais tu dévorais déjà les livres de cours, attendant impatiemment ton heure. Ce qui t'avais donné une relative avance au niveau des connaissances sur tes camarades, mais ta maladresse t'avais considérablement freiné.

Les élèves se dispersèrent et tu n'y payas pas attention. Un léger courant d'air te fit frissonner. Toujours aucune réaction. Puis une petite voix te tira de ton repos.

"Hum... De quoi parle ton livre ?"

Interpellé, tu souris et refermas ton livre, l'incitant à lire la couverture. Peut-être était-ce la fatigue qui faisais que tu ne parlas pas directement. Qui sait ; ton cerveau marchait d'une bien étrange façon.

"Tu révises tes sortilèges alors ? J'aime beaucoup apprendre de nouveaux sorts. J'aimerais avoir l'occasion d'en essayer davantage, mais j'ai toujours peur de blesser quelqu'un, car je suis un peu maladroite. Oh et, moi c'est Meena. Je suis en sixième année. "

Tu hochas la tête. Tu ne connaissais pas son nom, et Alex t'avais toujours rabâché d'apprendre à te souvenir du moindre prénom pour pouvoir être sûr de t'intégrer lorsque tu étais plus jeune. Si, certes, le timide garçonnet était devenu un jeune homme sûr de lui et réfléchi, les vieilles habitudes restaient toujours et le prénom de la jeune fille fut vite gravé dans son esprit avec celui d'une centaine d’autres élèves. Tu n'avais cours que dans une heure approximativement, et bien que les soins aux créatures magiques te passionnait, forcer les élèves à se lever aussi tôt aurais du être considéré comme un crime, selon ton avis (légèrement) biaisé par ton manque de sommeil. Constatant qu'il valait mieux répondre pour éviter une ambiance maladroite, tu te mis enfin à discuter.

« Miles. Miles Wilson. Septième année, mais je suppose que tu dois le savoir. »

En effet, ta réputation de gaffeur te précédait. Tu jetas un coup d’œil au vieux livre, qui étais déjà âgé de neuf ans, puis répondis à la première question.

« En fait, je ne révise pas. Du moins, pas exactement. Ça fait un petit bout de temps que je connais ces sorts, mais j'ai pris ce bouquin-là parce que j'ai besoin de lire quelque chose pour me réveiller. »

Après avoir dit cela, tu t'étiras et constatas que la grand majorité des élèves étaient déjà partis. Rien de bien étonnants, une bonne partie des cours avaient lieu à huit heures, et personnellement, il s'agissait de la seule journée où tu pouvais rester une heure de plus ici. Alors autant, malgré le fait que l'appel te faisais te lever une heure plus tôt, en profiter pour faire connaissance avec d'autres personnes.

« Mais c'est bizarre, je ne t'ai jamais parlé avant. Pourtant, je dois connaître les trois quarts des élèves de serdaigle... Enfin. Tu n'as pas cours ? »

Tu ne cherchais pas à ce qu'elle s'en aille, non, mais il s'agissait d'une simple question destinée à poursuivre la conversation dans une relative bonne ambiance.

Seuls quelques élèves avaient décidé de rester dans la salle commune avant de partir en cours. Meena, heureuse d'enfin pouvoir faire de nouvelles connaissances, écoutait les réponses de son interlocuteur avec concentration.
Et bien non, elle ne connaissait pas son nom. Elle l'avait certes croisé plusieurs fois, mais elle n'avait pas retenu son nom, bien qu'elle l'entendait tous les jours lors de l'appel.

*Pourquoi croit-il que je connaisse son nom ? Est-il connu au sein de Poudlard ?*

Meena, comme la plupart de ses collègues de Serdaigle, lisait des livres dans le but de s'informer, d’assouvir sa soif d'apprendre et d'améliorer ses compétences. Ce mystérieux garçon disait avoir besoin de lire pour se réveiller. La jeune fille trouvait cela plutôt étrange mais n'y attarda pas son attention. Après tout, c'est vrai que l'appel des Serdaigles les forçaient à se lever tôt et qu'il était parfois difficile de se réveiller le matin.

Miles s'étonnait de ne pas lui avoir parlé avant, avouant connaître un grand nombre d'élèves. Pour Meena, au contraire, rien d'étonnant : n'était-elle pas invisible ?
Enfin, il lui demanda si elle n'avait pas cours. En guise de réponse, la Serdaigle articula :

" Si, mais pas avant 8h. "

Puis le silence reprit sa place. Bien vite, il fut pesant pour la jeune fille. Ne pas savoir quoi dire ; il s'agissait sûrement de l'une de ses plus grandes craintes.
Lentement, le stress commençait à s'emparer d'elle. En réalité, seules quelques secondes s'étaient écoulées, mais Meena ne pouvait s'empêcher d'entrer dans une panique la dépassant, c'était bien plus fort qu'elle.

*Allez Meena, dis quelques chose !*

Le sentiment de crainte s'intensifiait de plus en plus. Le garçon, lui, ne semblait pas du tout se rendre compte qu'un silence les séparait à présent, sans doute parce que sa conception du temps était bien plus simple que celle de la jeune fille, qui entrouvrit finalement la bouche :

"À vrai dire, je... euh..."

Fallait-il être honnête et lui dire ce qu'elle pensait ? Peut-être n'était-ce pas la démarche à suivre. Meena était un peu perdue, c'était elle qui avait lancé la conversation et la voilà qui rougissait, bégayait et perdait ses moyens sans raison apparente.
Les sourcils du garçon se fronçant légèrement, Meena n'hésita plus et trancha pour l'honnêteté :

"Je... je ne suis pas étonnée que tu n'aies pas entendu parler de moi. En fait je... euh... je suis plutôt du genre invisible."

Elle fit une pause pour respirer puis ajouta :

"Je crois que personne dans cette tour n'est vraiment conscient de mon existence. C'est tout à fait... exceptionnel... pour moi... de t'avoir adressé la parole. Et en fait voilà... voilà pourquoi je suis aussi mal à l'aise, désolée."

Bon. Ce n'était sûrement pas le meilleur moyen pour commencer une conversation, mais le ridicule ne tue pas et ce qui ne tue pas nous rend plus fort. Ses jambes tremblaient à présent et elle ressentit soudain l'envie de rire. Pour tâcher de ne pas paraître stupide et ridicule, elle se contenta de s'asseoir sur la marche précédent celle où Miles était assit et se tourna vers lui, affichant son sourire le plus sincère et espérant, les joues rouges, une certaine compréhension de sa part...

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