Règlement de compte entre deux blondes !

Mardi 18 Janvier - Heure du midi

Là c'en était trop ! C'était la cerise sur le gâteau, la goutte qui faisait déborder le vase !

Je n'étais pas une fille très patiente, oh ça non, c'est sûr, mais j'essayais depuis peu de me calmer et avait laissé chacun tranquille dans son coin pour l'être à mon tour, mais là, la gentille Alecia, c'était fini ! Et tout ça à cause de cette peste de Findell ! La vipère venimeuse testait mes nerfs depuis peu, et malheureusement pour moi, ses petits vices fonctionnaient très bien. Depuis que j'étais avec Rémus Lupin, et que certaines révélations s'étaient faîtes, je pensais que tout le reste importerait peu, que le simple fait d'être avec lui suffirait à supplanter tout le reste. Mais j'avais tord. J'apprenais à mes dépends ce que c'était d'être... jalouse.

Pas jalouse au point d'envoyer valser la moindre fille qui venait lui parler, mais là, on parle quand même de Findell ! Ro-sa-lya Fin-dell ! La pire chasseuse d'hommes de tout Poudlard, et fière de ça en plus ! Qui profite de ses pouvoirs de demi-vélane pour arriver à ses fins. Ah, je déteste les vélanes ! Ça me démange de lui faire cramer sa tignasse depuis longtemps à celle-là, alors maintenant ! Ah oui, le pourquoi du comment !

C'est que Rosalya, je ne sais trop pourquoi, sûrement pour m'agacer ou offrir un spectacle éclatant à ses petits amis Serpentards, s'amusait à tourner autour de Rémus, sous mon nez, depuis quelques temps. Même si je savais que Rémus ne se jetterait pas dans ses bras, qu'est-ce qui m'empêchait de ne pas être moins anxieuse ? Findell, vélane, charme surnaturel, Serpentarde, vous faîtes le calcul ? C'est égal à une Alecia complètement stressée et enragée ! Si aucun des amis de Rémus ne réagissaient, pas de soucis, je le ferais avant eux ! Et je comptais bien régler mes comptes et la calmer. Qu'elle me donne une vraie bonne raison d'agir comme une... Non, ça c'est dans son sang.

J'attendais dans la grande salle, ce midi là, sachant très bien que j'allais l'attraper quand elle viendrait manger. Pas grand monde aux alentours, pas même Rusard... Bien. Je n'avais en tout cas absolument pas touché à mon assiette et je tenais ma baguette entre mes doigts en la tournant et la retournant, posant mes yeux dessus, les relevant pour guetter, et les reposant dessus. Je me demandais comment éviter d'engendrer un énorme duel ici, mais ne pouvais me résoudre à me laisser faire si cela arrivait. Je n'avais jamais réglé mes comptes avec ma baguette, mais si cela pouvait servir à prouver que je n'étais pas une sorcière de pacotille, et que même sans être une sang-pur, je méritais ma place ici... C'était tentant, mais risquer. Le mieux était encore de ne pas attaquer la première, mais de se défendre. Mais étais-je assez subtile pour ne pas répondre à une potentielle provocation ?

Je bondis de ma place en voyant quelques rouge et or entrer, suivis de quelques vert et argent, ils avaient eu cours ensemble ? Ça en rajoutait encore une couche ! J'attendis à côté de l'entrée, et... Dans le mile !

« Tu vas pas pouvoir te cacher sous ton petit sourire cette fois ! »

J'attrapais Rosalya par sa robe de sorcière en grognant presque entre mes dents, j'avais les lèvres si pincées que ça m'en faisait presque mal. Je la lâchais une fois que l'on était dans le couloir, et je jetais un regard noir aux larbins et aux intéressés qui lui servaient d'« amis ». Ils restaient un peu plus loin, se demandant ce qui se passait, plantés au cas où la situation dégénèrerait, je devais être d'autant plus prudente si je ne voulais pas me prendre un sortilège dans le dos. Le plus agaçant avait été sans doute ce sourire mauvais que j'avais vu se dessiner plusieurs fois sur son visage, et là encore, elle gardait cette expression arrogante de la fille qui vaut mieux que tout le monde. Certes, je n'étais pas une beauté transcendante qui mettait à genoux tous les hommes devant moi, mais moi au moins, je n'étais pas qualifiée de « traînée » dans tout le château !

« On a à se parler, Findell ! C'est quoi encore ton cinéma avec Rémus ? T'essaie de le séduire, comme tu l'as fait avec Black ? Sache que tu auras beau jouer avec tous tes charmes, tu pourras pas le monter contre moi. C'est pas une sale vipère comme toi qui va commencer à faire la loi au sein de mon couple ! Alors laisse le tranquille, tu entends ? Sinon je te refais ce qui te sert de tête de débile avec dix fabuleuses phalanges ! Imprimées en direct sur ton visage ! »

Voilà qui scellait le ton de la conversation. Je n'étais pas du genre à essayer de m'expliquer calmement en face de ce genre de personne, malheureusement. Et puis à quoi cela aurait servi de jouer la douce et la gentille ? Elle se serait certainement payé encore plus ma tête. Je sentais ma baguette vibrer dans ma poche, j'étais vraiment en colère ! Et je n'avais absolument pas peur d'elle !

Rosalya fit son plus joli sourire au Gryffondor assis à coté d'elle et lui murmura à l'oreille quelques mots qui firent rougir le pauvre jeune homme qu'elle avait choisi pour cible tous ses moyens. Elle ne connaissait même pas son nom, tiens! Un truc dans le genre de Théotime, Timothée, bref Théo quelque chose. Tout ce que la jeune Serpentarde savait, c'était qu'il était en couple avec la demoiselle rouge et or qui les regardait en bouillant de rage à quelques rangs de là. La Demi-Vélane les avait vus s'embrasser langoureusement juste avant d'entrer en cours et avait simplement sourit, perfidement. Ils travaillaient en binôme mixtes, dans ce cours d'Etude des Runes Gryffondor-Serpentard, et la blonde vipère avait réquisitionné la place à côté de ce Théo-machin-chose en envoyant paître sa camarade de maison qui s'asseyait normalement aux cotés du jeune homme. Et puis dans l'heure qui avait suivi, tous charmes déployés, la sulfureuse jeune fille s'était employée à séduire le jeune lion. Un vrai jeu d'enfant. Les chatons à plumes étaient peut-être téméraires, mais ils n'avaient pas beaucoup de volonté. Bon, bien sur, elle n'avait pas suivi le cours, mais il lui suffirait de demander à Elisabeth de lui filer ses notes pour recopier et puis zut. Séduire un homme était beaucoup plus intéressant qu'apprendre de quelle manière une lettre d'un alphabet compliqué pouvait bien nous révéler la façon dont brilleraient les astres dans deux semaines.

Rosalya sourit à nouveau et se pencha sur la copie de son voisin afin de regarder ce qu'il avait écrit - un gribouillis infâme dans lequel les mots "Fehu" et "OMG" et de petits coeurs entourant une rune dont le nom commençait par un R - Raido ou un truc dans le genre - ressortaient - lui laissant un magnifique aperçu sur le décolleté plongeant de sa chemise aux quatre premiers boutons - au moins - ouverts. Le jeune lion prononça un borborygme incompréhensible en rougissant à nouveau. La Demi-Vélane sourit à nouveau, se redressa et se préparait à ajouter quelque chose lorsque la sonnerie l'interrompit. D'un oeil noir, elle fusilla du regard la prof. Cele-ci - était-ce le regard de la demoiselle qui l'avait convaincu? - annonça que les élèves resteraient encore cinq minutes, le temps de finir de corriger l'exercice. La demi-francaise sourit et se tourna à nouveau vers sa cible.

"Théo, je dois te l'avouer... "

Elle prit une grande inspiration, comme pour faire semblant de se donner du courage.

"Je crois que l'on est fait l'un pour l'autre. ... Mais..."

Rosalya prit un air soucieux et pointa du pouce la petite amie du dénommé Théo-machin-chose, qui la regardait avec l'air ahuri qu'ont tous ceux à qui elle annonçait cela.

"Mais il y a elle... Nous ne pourrons jamais être ensemble si elle est là. Chuuut..."

Elle murmura en lui posant l'index sur la bouche.

"Si tu m'aimes, il va falloir que tu le lui dises."

La professeur ouvrit la porte et un sourire perfide naquit sur les lèvres de Rosalya alors que, enfilant son sac, elle admirait les yeux de la fille se remplir de larmes et une marque de main s'imprimer sur la joue de sa cible du jour. Enfin, le jeune homme revint vers elle alors qu'elle rejoignait Regulus et Elisabeth à la porte de la salle.

"Voilà. C'est fait."

Rosalya sourit ironiquement et tourna les talons. Alors qu'elle s'éloignait avec Reg' et Eli', elle lui lança de loin quelques derniers mots.

"Ah oui? Ben t'es un vrai chaton à plumes alors, pour oser quitter ta meilleure amie sur la simple demande d'une fille que tu ne connais que depuis une heure. Oui, un vrai gryffon. Couillon et sans aucune volonté."

Les trois Serpentards tournèrent au coin du mur tandis que la Demi-Vélane s'étirait.

"Ca m'a donné faim, tout ça. Briser le coeur de deux lions, c'est pas si facile que ça en a l'air, quand même. Tu devrais essayer, Eli'. C'est super bon pour le moral."

"Tu avais besoin d'être aussi cruelle avec ce pauvre Gryffondor, Rosie?"

Rosalya sourit et fit semblant de réfléchir quelques instants à la question d'Elisabeth.

"Laisse-moi réfléchir... Oui. Les chatons à plumes sont de véritables catastrophes sur pattes, il faut bien qu'ils apprennent à se tenir correctement. Non mais franchement, Eli', la vie aurait-ele un sens sans qu'on embête les lions? Vois-tu, je commence à croire que tu... Hey mais lâche-moi, toi!

Alors que les trois Serpentards passaient la porte de la Grande Salle, une véritable furie s'était accrochée à la robe de la demoiselle et l'avait entrainée hors de la Grande Salle. Furax, Rosalya ne laissa même pas le temps à son adversaire de parler que déjà elle lui gueulait dessus.

"Non mais ça va pas bien dans le cerveau de ta tête! Non lais regarde-moi cette cape et cette chemise froissées comme pas possible! Mais t'es complétement malade! Mais ça va pas bien d'attraper les gens comme ça? C'est un Furunculus que tu veux te prendre ou quoi? Mais c'est pas possible! Tu veux finir à Azkaban pour avoir agressé la fille du Ministre de la Magie?"

C'est alors que la jeune française remarqua que celle qui se mit alors à l'agonir d'injures était Lukeither. La fille qu'elle supportait le moins dans cette école. La fille dont elle cherchait à voler le petit ami depuis des semaines. Aussitôt, Rosalya reprit un visage méprisant et arrogant, au sourire mauvais.

"Tiens, Lukeither. Comment ça va entre toi et Rémus? A ce propos, je dois te faire une confidence... Ce soir, pendant qu'on fera nos rondes de Préfets... Je compte bien finir le travail."

Elle rit, de son rire cristallin et ironique, puis prit un air las et dédaigneux. Pas que ça commençait à l'agacer mais la Poufsouffle l'exaspérait.

"Bon, c'est pas tout, ça, mais moi, j'ai la dalle. Tu m'excuseras, Lukeither, mais tes pathétiques histoires de coeur me portent sur les nerfs."

Franchement... Comme si m'envoyer son père en guise de chien de garde allait m'effrayer. Ministre de la magie ou pas, même pas peur ! Cette peste de Rosalya devait encore ignorer que j'étais de ceux que Rusard appelle volontiers les irrécupérables, l'autorité je n'en avais pas peur, et traîner avec les Maraudeurs n'arrangeait en rien mon cas. J'avais un sale caractère quand on était sur le trottoir en face du mien. Je savourais intensément la petite crise de fille à papa de la blonde, en voyant ses traits si doux se déformer en un affreux rictus. Vélane à demi, à moitié, quand la « belle » se mettait en colère, elle passait de sirène à harpie, et cela me faisait bien rire. Si j'en avais eu l'occasion, je lui aurai réglé son compte en cours de duel, mais elle était d'une année inférieure à la mienne, ce qui rendait la chose difficile. L'idée de la voir propulsée sur les fesses m'arracha un ricanement qui aurait pu vite devenir incontrôlable si je n'étais pas revenue à l'essentiel.

En plus de ça, son sourire mauvais me fit renforcer le mien. Je n'avais certainement jamais autant été mauvaise, ni avais eu autant envie de cogner quelqu'un. Donner une bonne leçon à cette fille certainement pourrie-gâtée ne lui ferait pas de mal, d'autant que la remettre à sa place non plus, son arrogance n'avait que trop été nourrie par des groupes de Serpentards soumis à elle, ce qui me donnait envie de vomir. Avoir une amie, même plus âgée ou avec plus de pouvoir n'obligeait en rien à lui lécher les pieds. A l'écouter se vanter de bientôt arriver à ses fins, j'eux les poings serrés, une parole de trop et sa joue volait. Mais il me vint une bonne idée... J'étais certaine de lui taper de plus en plus sur les nerfs à mesure qu'elle essayait de briser les miens, et je pensais savoir pourquoi. Après tout...

« Le finir, ou le commencer Findell ? Oui parce que c'est vrai que ça va très mal entre Remus et moi... Tellement mal que quand il entend parler de toi il grimace, et qu'il m'embrasse plus passionnément chaque jour. Non en fait, je serais tentée de te laisser faire et de te laisser te ridiculiser. Tu perdrais la main ? Ou alors Remus n'a pas envie d'aller à la crèche pour jouer les baby-sitters avec toi, va savoir. »

Son rire ne me fit plus aucun effet, à dire vrai, j'avais retrouvé tout mon calme et l'observais comme je regarderais un débat politique à la télévision : Avec un air complètement las à la sauce « je m'en fous, va te pendre parce que personne ne t'aime, merci » ou encore « Haha, je suis absolument morte de rire... Ah en parlant de ça, va mourir s'il-te-plaît ? ». Bref, j'avais le visage de la plus agaçante des filles, et Merlin sait à quel point cette fille ne devait pas apprécier qu'on la snobe comme ça. Je haussai un sourcil encore plus exaspérant, et jubilais intérieurement en l'entendant dire qu'effectivement je lui portais sur les nerfs. J'avais l'impression d'avoir tout gag,né et retrouvai un grand sourire, comme pour me moquer d'elle.

« On perd patience Findell ? En fait je crois que tu te fais vieille... C'est pour ça que tu n'es plus bonne à rien, tu n'arrives plus à pêcher les gros poissons. Mais ne t'en fais pas, on a de très bons remèdes contre les rides et les cheveux blancs de nos jours. Comme mettre un sac sur ta tête, ça fonctionne très bien. Et ne t'en fais pas pour la robe froissée, ça suit avec les rides de ton front, c'est très chic, digne de la fille du ministre en effet. »

Je croisais les bras, satisfaite. Après tout il fallait relativiser, ses petites manigances ne faisaient que renforcer mon couple, et Remus avait été assez prévenu par les Maraudeurs du danger que représentait Rosalya. Avec le recul, j'aurai dû laisser faire oui, pour la voir tomber de ses grands chevaux et essuyer un échec cuisant. Je croisai les bras, faisant un signe de la tête vers ses amis qui étaient restés plantés à l'entrée de la grande salle et qui observaient la scène d'un œil curieux et presque inquiet.

« Tes petits moutons t'attendent Finde-rid-ell, ne les déçois pas, dis que tu as été très vilaine et très méchante et que je vais pleurer toutes les larmes de mon corps ! J'en ferai une pièce de théâtre si tu veux. »

Je lui adressai un sourire radieux, tournant les talons pour repartir dans ma grande-salle, je l'observais du coin de l'oeil au cas où elle aurait la -très- mauvaise idée de m'attraper les cheveux. J'espérais fortement pour elle qu'elle se montre quand même plus intelligente que ça, car je n'étais plus à un détour près par le bureau de Rusard, mais elle, si. Surtout qu'en tant que préfète, cela tâcherait beaucoup sa réputation si on la voyait se battre. Qui a donc dit d'une blairelle devait être toujours gentille et douce ?

Sujet: Re: Règlement de compte entre deux blondes !

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Règlement de compte entre deux blondes !

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