Une sorte de mon parallèle hein ? Pfeuh, même pas peur ! Enfin... Un petit nœud dans le ventre quand même, il fallait l’avouer. Il écoutait distraitement les explications du professeur, bien trop intéressé par la porte qui ne demandait qu’à être ouverte.
Les participant s’avançaient un à un vers leur porte respective, et Ash fit le premier pas vers la sienne, suivit de son compagnon de galère.
Il eu un dernier sourire déjà vainqueur lorsque la professeur leur souhaitait bonne chance à tous.

Si ce n’était qu’une sorte de monde parallèle où ils n’auraient en gros que leur force mentale et leur endurance sur quoi compter... Il fallait être simplement plus malin.
Pourtant, Ash savait déjà que sa curiosité maladive allait leur jouer des tours.

Il ouvrait la porte et pénétrait dans la lumière aveuglant qui les agressait à peine posé un pied de l’autre côté.
Un frisson de craint le pris, alors que son visage restait de marbre, scrutant peu à peu le paysage qui se dessinait derrière la lumière qui devenait plus agréable lorsque leur rétine s’y accommodait.

Bien qu’il fit encore jour, l’ambiance du lieu était particulièrement lugubre. Le grand brun adressait un petit regard en arrière, pour bien vérifier que l’autre élève était bien arrivé à destination lui aussi.

Il lui lançait un sourire un peu crispé. Il ne pouvait pas s'empêcher d’être tendu. D’un coup, il faisait moins le malin. Le silence était réellement pesant. Il avait l’impression que n’importe quoi pouvait leur sauter dessus d’un instant à l’autre.

En tendant un bras, il remarquait que ses vêtements avaient changés. Petit blouson en laine bouillie et cuir de couleur blanc noir et rouge, sur une chemise rouge assez voyante... Ainsi qu’un blue jean. Typique des années cinquante. Ca lui plaisait.

Ash - Au moins, les fringues sont cool ici.

Le brun n’eut pas le temps de détendre plus l’atmosphère qu’il sursautait en entendant une voix, résonnant partout comme si elle venait de partout et nul part à la fois.

Voix Inconnue - Deux tickets pour Silent Park.

Silent Park. Nom qui convenait très bien à l’endroit aussi sinistre que feutré. Il jugeait le jeune homme qui l’accompagnait du regard, comme s’il voulait reprendre confiance en lui grâce à l’autre.

Ash - Bon. On commence par où ?

Il commençait déjà à marcher, feignant de ne pas être hésitant. Pourtant, il aurait peut-être préféré ne pas être ici. Il se baissait soudainement pour attraper une planche pourrissantes sur le sol quand les lumières du parc s’allumaient sans prévenir. Réflexe inconscient des étés où il reprenait sa vie de moldu à Bristol.
Il vivait en banlieue, et était du coup toujours alerte.

Ash se détendait lorsqu’il ne vit aucun danger venir mais sa main se resserrait sur sa planche de bois lorsqu’un rire enfantin retentissait. Cet endroit était décidément plus que macabre. Un peu comme un mauvais film d’horreur, qui pour le coup paraissait plus vrai que nature.

Son instinct de spectateur de film d’horreur lui criait de tabasser la gamine aux airs spectraux avant qu’il ne leur arrive une plus grosse couilles. Pourtant tout son corps restait figé, comme si le scénario était déjà prédéfini et que mettre fin à l'événement aussi vite n’était pas autorisé.

Enfin... C’était pas autorisé. Si ?

Fillette - A la maison de poupée, pour comprendre… J’ai perdu la mienne, saurez vous la retrouver ?

Le britannique n’aimait pas ça. Ooooooh pas du tout même. Il se mordillait nerveusement la lèvre en baissant sa garde. Ils allaient tout droit dans un piège c’était sûr !
De plus, intérieurement il n’arrivait pas à se décider : Ecouter son bon sens ou sa curiosité ?

Ash - T’as perdu quoi, ta maison ou ta poupée ?

Bien sûr, il ne s’attendait pas à une réponse, qui ne vint d'ailleurs jamais. Il fit un mouvement vulgaire du bras à la petite fille et se retournait clairement vers son partenaire, une main posée fermement à sa taille, pour s’éviter de trembler. Froid ou peur ? A vous de juger. Peut-être les deux après tout.

Ash - On fait quoi ? Ça pue l'attrape nigaud sa demande.

Quoique l’autre jeune homme choisissait... Il le suivrait. Mais en passant en second. Il était bien gentil, mais quitte à tomber dans un piège, qui en était plus que certainement un, alors autant assurer les arrières. Le bouclier humain ce ne serait pas lui.
Et plus important encore... Il fallait qu’il ramasse une arme plus digne de ce nom que la misérable planche miteuse de dernier recours.

Finalement, un dernier coéquipier se joignait à eux à la dernière minute. Ash le regardait, d’abord un peu surpris lorsqu’il s’était retourné en entendant la frêle voix derrière lui. Il soulevait un sourcil, se demandant s’il avait été pris de courage, ou tout comme lui, de folie.
Le garçon avait d’apparence 14 ans tout au plus.
Mais ce qui l’avait encore plus surpris, fut la manière dont il réagissait face à l’univers dans lequel ils étaient plongés : L’absence de réaction particulière justement.

Passé la surprise, le plus vieux d’entre eux attrapait la main tendue du jeune lion et la serrait avec un peu plus de conviction. L’excitation du plus jeune face à cet inquiétant lieu inconnu lui était plutôt contagieuse.

Il était un lion après tout !?

Sherman - Au fait, moi c'est Sherman. Je suis en troisième année dans votre maison. J'avais pas de partenaires alors j'ai suivi au hasard ! C'est trop cool ici !

Ash - J’irais pas jusqu’à dire que c’est cool mais c’est.. Intéressant. Appelle moi Ash.

Le grand brun finit par suivre Remus qui reprenait le chemin qu’ils avaient entamés. En chemin, Ash troquait sa planche miteuse qui, la pauvre, n’avait absolument rien demandé et qui menaçait de défaillir à la moindre occasion, contre une fière lame de barbier trouvée sur un stand dédié à cet art. Elle avait attirée son attention, brillante parmi la luxuriante végétation, qui rendait vétuste les installations.

Il finit par entrer en seconde position sous la tente, étonnamment bien entretenue contrairement au reste du parc à thème. La couleur pastel de la toile mettait presque en confiance.

Presque.

Si seulement il n’y avait pas eu ces rires angoissants de petites filles. Et il n’y en avait pas qu’un seul : Il lui semblait en distinguer une vingtaine, cinquantaine... Peut-être centaine. Pourtant, jamais en même temps. Ça semblait si mécanique que ça en devenait flippant. Ce n’était clairement pas humain.

Il se crispait lorsque la toile se refermait derrière eux, les plongeant un instant dans le noir. Sa main se refermait plus fermement sur la garde de sa lame aiguisée.
Lui qui était normalement si dissipé... Était exceptionnellement extrêmement sérieux et alerte.
Son coeur battait bien vite dans sa poitrine, entre peur et curieuse excitation.

Quand la lumière revenait, le brun sursautait légèrement. Son regard se posait sur chaque détails de la pièce, en commençant par la personne louche qui était assise sur le fauteuil, juste en face d’eux.
Enfin “personne” était un bien grand mot. Il ressemblait plutôt à un pantin lui aussi.
Ash vérifiait que ses deux compagnons étaient bien à ses côtés. Il ne fallait pas qu’ils se séparent. Il se sentait comme du gibier traqué par un chasseur aguerri. Ils étaient des proies qui allaient trouver un moyen de s’enfuir.

Marionnettiste - Cher public, bienvenue, en cette nuit froide et obscure. Vous serez parfait, de la cire, quelques chiffons, je ferai de vos corps, mes plus belles créations. Mais avant, permettez moi, de vous présenter mes filles

Pendant que le marionnettiste bizarre parlait, le tatoué essayait de saisir tout les détails de la pièce dans laquelle ils étaient pris au piège. Tout était à demi plongé dans le noir, en partie à cause de la lumière qui était seulement focalisée sur eux trois et l’homme-pantin.

Le regard du plus vieux se posait sur une vitre. Quelqu’un ou quelque chose écrivait dessus. La phrase était écrite à l’envers. Ash eut tout juste le temps de commencer à la déchiffrer, que soudainement on leur sautait dessus, dans de multiples attaques.
On ne jouait pas. C’était du sérieux.

“Traversez...” Traverser quoi ?

On commençait à les encercler, aiguilles pointées vers eux, suintantes d’un liquide transparent mais voyant. Du poison ?
Il fallait en tout cas éviter de se faire toucher.

Le britannique eut tout juste le réflexe de lancer un sort qui formait un bouclier devant eux.
Son “protego” avait était particulièrement difficile à lancer. Il sentait que le couteau qu’il avait récupéré n’était pas sa baguette. C’était fatiguant de tenir ce sort aussi intensément.

Ash tendait sa main vers Sherman pour le tirer soudainement vers lui, afin de le mettre derrière le protego. Le plus jeune avait eu de la chance car, du coup, une aiguille frôlait la main de l'aîné du groupe, y laissant une légère estafilade. Il se tournait au fur et à mesure qu’on les entourait.
Il faisait confiance aux deux autres pour repousser l’armée de poupées. Certaines les suppliaient de les libérer.. Ça lui donnait encore plus froid dans le dos que les rires.

L’aîné du groupe se forçait à ne pas y faire attention. Il était concentré sur la phrase qu’il déchiffrait tant bien que mal à cause des assauts effrénés des poupées vivantes.

Ash - Le miroir ! Il faut passer à travers !

Le brun frémissait, toujours très concentré sur son sortilège défensif. Dans ce monde, il n’arriverait pas à tenir bien longtemps si ça continuait comme ça.

Ash - Vous me faites confiance !?

Il fallait jouer sur la vitesse ou ils échoueraient dès la première épreuve. Ce serait vraiment la honte pour eux.
Il comptait sur ses cadets pour trouver un moyen d’éloigner le marionnettiste du miroir, pendant que lui les protégeait des attaques, quitte à se faire piquer par les aiguilles à leur place.