[Intrigue] Mission Ste Mangouste

Sujet: [Intrigue] Mission Ste Mangouste Dim 14 Aoû - 6:52

Lundi 5 octobre 1976

La nuit est bien avancée et les couloirs de Ste Mangouste sont quasiment vides.

Tours de jeu :

Bellatrix Black

Antonin Dolohov

Marlène McKinnon

Citation :: Rappel : les différents étages de l'hôpital

Rez-de-chaussée : Accidents matériels
Premier étage : Blessures par créatures vivantes
Deuxième étage : Virus et microbes magiques
Troisième étage : Empoisonnement par potions et plantes
Quatrième étage : Pathologie des sortilèges
Cinquième étage : Salon de thé/Boutique de l'hôpital

Sainte-Mangouste. La nuit noire déjà s'était abattue sur l'hôpital. Une heure tardive, d'habitude déserte de tous visiteurs. Tout est vide. Les couloirs ressemblent à de vastes tombeaux de linoléum. Parfois, le silence se déchire de quelques pas de médecin de garde. Mais ici règne désormais le vide.

Son règne cependant était perturbée de bruissements. Deux silhouettes noires se découpaient à la lumière rare de quelques lampes éparses, semblant glisser dans la nuit. Certains s'y seraient frottés les yeux de stupeur devant leur rapidité et se serait sans doute rendormi, croyant à une simple fumée. Le Mal se propage.

« Going back to the past... »

Les gens ne voyaient que la lande du comté d'Essex. En vérité, il se tenait là un imposant manoir qui semblait sans âge, tant les ajouts architecturaux étaient nombreux. Et si personne ne le voyait, c'était parce que le bâtiment était soumis à un puissant sortilège de Fidelitas. Seuls les membres d'un petit cercle fermé pouvait s'y rendre, et ainsi dévoiler l'endroit à quelques invités. La sécurité était de mise.

Le quartier général des Mangemorts n'avait rien à envier aux plus prestigieux manoirs des familles de Sang-Pur. Certes, il fut un temps où la mansion avait été à l'abandon, mais elle avait été reconstruite dans le meilleur goût par les sorciers qui en avait fait leur lieu de réunion privilégié. Celle du jour avait reçu l'estampille "Importante", et tous avaient accouru auprès de leur Maître pour entendre ce qu'il avait à leur dire.

Bellatrix était la seule femme. Cela ne la dérangeait pas, et au contraire, elle s'en rengorgeait. Elle-seule avait réussi à se frayer un chemin dans ce monde uniquement composé d'hommes au physique le plus généralement imposant. Petite et frêle, on l'aurait sans doute imaginée broyée entre leurs bras, ou même encore raillée pour sa nature. Il n'en était rien. Mieux encore : elle était crainte. C'était le Maître lui-même qui, la prenant sous son aile, lui avait enseigné son savoir, faisant d'elle sa plus fidèle alliée, son meilleur lieutenant. Certaines mauvaises langues voyait en elle le chiot de Voldemort, et ne ratait pas une occasion de la ridiculiser. Mais Bellatrix s'en moquait.

Dès qu'ils furent assis, la couleur fut annoncée : la situation était grave. Cela faisait quelques temps que des agressions mystérieuses étaient perpétrés, sans que jamais Voldemort n'en eut donné l'ordre. Et il n'appréciait pas ses initiatives parasites. Ses Mangemorts lui devaient obéissance, ce qui impliquait également de ne rien faire sans lui en parler.

« MAIS JE CONNAITRAI BIENTOT LE COUPABLE. »

Le sourire qu'il affichait ne présageait rien de bon pour les personnes assises autour de cette table. Les sangs se glacèrent pour certains, mais pas pour Bellatrix. Qu'avait-elle à se reprocher ? Elle n'avait absolument rien à voir là-dedans.

« J'AI UNE MISSION POUR DEUX D'ENTRE VOUS... BELLATRIX, DOLOHOV. JE METS EN VOUS UNE GRANDE CONFIANCE. »

Elle baissa la tête d'un geste respectueux, murmurant un "Maître" pour montrer son approbation. Elle était de toutes les missions, ou presque. Et presque toujours, c'était aussi elle qui en avait le commandement. Le Seigneur des Ténèbres était connu pour ne faire confiance à personne, mais il avait placé en Bellatrix une certaine estime dont elle n'était pas peu fière.

« DOLOHOV, TU PRENDRAS LA DIRECTION DES OPERATIONS. »

Elle releva la tête d'un coup sec, les yeux écarquillés d'étonnement. Pourquoi pas elle ? Depuis quand Dolohov prenait-il le commandement ? Jamais Voldemort ne lui avait confié une seule mission, pourquoi maintenant ?

Il avait remarqué l'étonnement de la jeune femme, exactement comme il l'avait prévu.

« UNE OBJECTION, TRES CHERE BELLATRIX ? »

Elle rougit de honte, baissant immédiatement la tête, sous les ricanements des hommes présents autour de la table, trop heureux de voir la jeune femme humiliée par son maître. Elle serra les poings, se promettant de ne pas se laisser faire.

Expliquant brièvement la mission qui leur était confié, il souligna que la chambre avait été tenue secrète et que donc, ils avaient carte blanche pour utiliser tous les moyens pour la découvrir... Bellatrix esquissa un sourire.

« VOUS POUVEZ PARTIR... NON, BELLATRIX. J'AI A TE PARLER. »

S'étant levée comme les autres, elle se rassit, surprise. De quoi pouvait-il parler ? Cet entretien la surprenait, alors que les Mangemorts qui quittaient la pièce chuchotait entre eux des paroles qu'elle ne pouvait entendre. Elles ne devaient pas être du meilleur goût envers la jeune femme... Lorsque tous furent sortis, Voldemort s'approcha lentement de la chaise où était toujours assise Bellatrix.

« SI JE NE T'AI PAS CONFIEE CETTE MISSION, C'EST PARCE QUE TU ME SEMBLES TRES AGITEE EN CE MOMENT. QUELQUE CHOSE TE PREOCCUPERAIT-IL ? »

James.

Elle se raidit un instant sur sa chaise, le souffle coupé, mais se dépêcha de se reprendre, espèrant qu'il n'ait rien remarqué de sa réaction. Elle réalisa la dangereuse position dans laquelle elle se trouvait désormais. A aucun moment durant la réunion, elle n'avait fermé son esprit, n'imaginant pas qu'il puisse s'y introduire. Mais cette question remettait tout en doute. L'avait-il fait sans qu'elle s'en rende compte ? Cela était-il seulement possible ? Ces derniers temps, elle avait appris à repousser les frontières d'un monde qu'elle croyait parfaitement défini et qui ne cessait de l'étonner.

S'il l'avait fait, il savait tout, et elle était perdue. Il ne lui pardonnerait sûrement jamais, et elle était là pour recevoir sa punition. Soudain, elle songea qu'elle ne sortirait peut-être jamais de ce manoir... Du moins, pas vivante. Puis elle se ressaisit. Non, s'il avait vraiment tout su, il l'aurait humiliée devant tous ses partisans, elle aurait servi d'exemple. Il s'agissait désormais de garder sa contenance, et sa crédibilité...

« C'EST MON MARIAGE, MAITRE. J'AI L'IMPRESSION QU'IL VA SE TENIR DEMAIN TANT LES PREPARATIFS SONT DEJA NOMBREUX. »

Cette fois-ci, son esprit était complètement fermée, barricadée de murailles imprenables, tel que Voldemort lui-même le lui avait appris. Et la jeune femme mentait si bien qu'elle avait même réussi à ponctuer sa phrase d'un sourire pour le Seigneur des Ténèbres.

« TON MARIAGE... RIEN D'AUTRE ? »

Son instance l'inquiétait, mais elle n'en montra rien, son visage toujours barré de son sourire confiant.

« NON MAITRE. »

Elle ignorait si elle l'avait convaincu, mais il la laissa partir. Elle quitta la pièce rapidement, quitta le manoir et rentra chez elle, rongée d'inquiétudes. S'il savait...

« ... And forth to the present. »

Derrière son masque d'argent, Bellatrix parcourait les couloirs, n'essayant de penser qu'à la mission qui lui avait été confiée, et non pas au jeune Potter et à la possibilité que Voldemort put être au courant de toute l'histoire. Dolohov avait été désigné chef, mais c'était véritablement elle qui lui disait où se rendre. La Gazette du Sorcier avait mentionné le service de "Pathologie des Sortilèges". Quatrième étage. Une réduction du champ de bataille, cependant bien maigre. Comment savoir où la première victime de ces agressions, Rowena Peaks, se trouvait ?

Réunis au manoir, nous écoutions religieusement notre maître.

Dolohov s'amusait de voir la jeune Black, surnommée "le chiot" ou "la lèche-bottes" regarder le Maître comme s'il parlait pour elle seule. Si elle savait! Antonin était sûr d'être le préféré, le mangemort originel, celui à qui le Lord plaçait sa confiance. Dolohov n'avait évidemment pas conscience que tous pensaient la même chose, pour diverses raisons.

Le Seigneur des Ténèbres détestait les initiatives. Il ne jurait que par l'obéissance. Un moment, le mangemort eut une pensée pour son père, celui qu'il respectait avant que le Lord prenne sa place dans son coeur sec. L'obéissance... une vertu qui n'était pas toujours la bienvenue. N'étaient-ils pas tous réunis ici pour leur propension à la désobéissance des règles et des lois établies ?

Le Maître a décidé de confier une importante mission à...Bellatrix et lui ? Antonin allait protester, refusant d'avoir un chiot pour commandant mais il n'eut pas le temps d'émettre le moindre son que le Lord précisé tout de suite qu'il était le chef. Dolohov eut un sourire carnassier.

*Pas trop tôt. Enfin remise à sa place, cette parvenue !*

Il se joignit au concert de gloussements devant l'humiliation de la lèche-bottes. Le Lord les renvoya, sauf la jeune Black qu'il allait sûrement menacer si elle n'obéissait pas au terrible mangemort champion de duel.

Et les voici à sainte-Mangouste, en costume noir avec leur masque en argent, à arpenter les couloirs pour trouver Rowena Peaks. Ne pouvant s'empêcher de vouloir prendre la direction des opérations, Bellatrix les mena au quatrième étage. Arrivé aux Pathologies des sortilèges, Dolohov entreprit de rappeler qui était le chef: il arrêta sa subordonnée en lui tenant le bras.

"Une minute, jeune fille. tu sembles oublier que le Maître m'a désigné comme le chef de cette mission. Si les autres acceptent tes caprices, c'est loin d'être mon cas. Alors soyons bien clair : je passe devant, tu couvres mes arrières et tu m'obéis sans jacasser. Et si tu te décides à jouer la cheftaine et à me désobéir, sois sûre que je conseillerai au Maître de ne plus rien te confier d'autre que le ménage dans le manoir. C'est bien clair ?"

Pourquoi le cacher ? Dolohov pensait que la place d'une femme n'était pas dans l'action mais à la cuisine et au ménage. Il ne se privait pas de jouer de sa supériorité temporaire que le seigneur des Ténèbres lui a confié pour humilier un peu plus celle qu'il aurait voulu renvoyer à son cher fiancé sur-le-champ.

"Maintenant, la sous-fifre, tu vas à gauche du couloir et moi à droite. A la moindre porte, tu l'ouvriras précautionneusement et si tu fais surprendre, tu m'appelles. Pas d'initiative personnelle ! Et si je t'appelle, tu as intérêt à te pointer fissa !"

N'attendant même pas de réponse de sa subordonnée, il se plaça à droite du couloir, la baguette sortie, prêt à éliminer tout obstacle.

*Le Seigneur des Ténèbres ne veut pas qu'on sème des indices, et il ne veut pas que nous assassinions sans lui en parler... Dommage, je me défoulerais bien sur quelques gardiens et quelques infirmières... sans oublier les patients!*

Mais ce n'était pas parce qu'ils ne pouvaient pas tuer qu'ils ne pouvaient pas torturer et blesser un peu... juste au cas où...

Les premières portes sur le côté gauche ne renferment rien de bien intéressant, juste quelques chambres individuelles avec des patients qui y dorment profondément. Jusqu’au moment où l’une d’entre elle se révèle fermée à clé. S’agit-il de placards à potion, ou bien d’autre chose ? A vous de choisir si vous tentez de l’ouvrir ou pas.

Tandis que du côté droit, vous ne croisez qu’une salle de travail vide et des chambres désertes.

Il osait. Il osait lui parler sur ce ton condescendant qu'ont toujours ce genre d'hommes envers les femmes. Il osait la rabaisser au niveau de ces vulgaires femmes dont il pensait qu'elles devaient ramper à ses pieds, grossières ménagères et cuisinières. Cela ne se passerait pas comme ça.

Mais il y avait cependant un détail qui la retenait de se jeter sur lui pour lui écarteler un à un chacun de ses membres.

La mission était bien trop importante que pour risquer de la compromettre en laissant son orgueil prendre le contrôle de la raison. Bellatrix le savait trop bien. Quand on est en un nombre aussi réduit, il faut éviter les dissensions à tout prix. Même si cela signifiait pour elle baisser la tête devant cette pathétique excuse d'homme qu'était Antonin Dolohov.

Sans broncher, elle obéit, non sans l'avoir transpercé de son regard glacé. Elle aurait pu lui répondre sur le même ton, en l'insultant de manière bien pire qu'il ne l'avait fait avec elle. Mais Bellatrix ravala sa bile assassine, sortit sa baguette et inspecta le côté qui lui avait été assigné.

Elle savait qu'ils avaient carte blanche pour découvrir où sa cachait la patiente, mais elle savait aussi que des meurtres dans l'enceinte même de l'hôpital seraient de plus mauvais effet. Mais cela ne signifiait pas qu'elle se contenterait de menaces verbales si des obstacles venaient à surgir sur son passage. Il y avait bien d'autres moyens que le sortilège de mort pour convaincre.

Ses premiers pas dans le couloir se révélèrent d'un ennui mortel. Les chambres y étaient soit vides, soit y dormaient quelques patients dont l'intérêt dans cette mission gravitait en-dessous de zéro. Il était inutile de les réveiller et de prendre le risque d'être reconnu.

Elle allait faire son rapport au "commandant", en lui indiquant d'un ton suffisant qu'elle ne trouvait absolument rien, jusqu'à ce que sa main rencontre une porte fermée. Elle insista, pour être sûre de ne pas avoir à faire à une serrure un peu rouillée, une porte un peu coincée. Mais le panneau de bois resta imperturbablement en place.

« J'AI QUELQUE CHOSE. »

Sans attendre la réponse de son "partenaire", elle avait pointé sa baguette sur la serrure réticente. Il avait dit pas d'initiative personnelle, mais qu'il essaye de l'en empêcher pour voir... Elle prononça quelques formules, mais la porte restait hermétiquement close.

« CE SERAIT TROP BEAU ET TROP FACILE... »

Elle avait parlé pour elle-seule, dans un murmure. S'il suffisait de bloquer les portes pour cacher une patiente, St-Mangouste ne serait pas un lieu sûr. Pour elle, c'était presque évidemment que Rowena Peaks ne pouvait pas se cacher là. Mais ce barrage attisait sa curiosité. Il devait sûrement y avoir là des choses importantes, et peut-être utile.

« UNE DEUXIEME BAGUETTE SERAIT LA BIENVENUE ! »

Ces mots lui avaient littéralement écorché la bouche, tant elle détestait devoir faire appel à quelqu'un d'autre qu'à elle-même. Mais force était de constater qu'elle n'y arriverait pas seule.

Toujours la baguette prête à agir, le mangemort se risquait prudemment vers... des chambres vides. Pas même un petit morceau de malade ou de victime de dragonneau.

Il se retint de crier famine chez la mangemorte sa voisine et continua son chemin. Il ouvrit prudemment une grande salle de travail. Des infirmiers à interroger à la sauce Dolohov ? Même pas... vide elle aussi.

*Pour un peu j'irais porter plainte au ministère... et les infirmiers de nuit, alors ? Et les docteurs censé être sur le qui-vive ? Ça manque cruellement de personnel, Sainte-Mangouste à deux heures du matin ! Dorment-ils tous ! Tas de fonctionnaires fainéants ! Et les droits des criminels alors ?*

Le criminel frustré était sûr pourtant qu'ils ne s'étaient pas trompé d'étages. Que se passerait-il si il échouait dans sa mission ? Avoir la responsabilité de la mission voulait également dire la responsabilité de la défaite...

*Hors de question que je revienne bredouille !*

Non seulement il décevrait son maître, qui ne lui confierait plus de mission de si tôt, mais en plus, les autres se moqueront de lui. Il avait horreur de ça. Pas question qu'il se fasse humilier comme Bellatrix Black !

A ce sujet... que faisait son encombrante partenaire de mission ?

*Oh, elle doit jouer avec sa petite baguette en se répétant qu'elle est une dangereuse poupée... Franchement, pourquoi m'avoir confié cette gamine, cette pucelle complexée, future épouse d'un gamin ?*

Dolohov n'avait pas une grande estime pour les familles anciennes anglaises consanguines. Originaire de la grande Russie, il ricanait du faible nombre de familles anglaises qui n'avaient pas même la présence d'esprit de s'allier avec les familles étrangères de sang-pur et qui préféraient s'allier entre cousins.

*Bande de dégénérés! Heureusement que le Maître est beaucoup plus intelligent que toute cette bande !*

Le Seigneur des Ténèbres l'avait accueilli à bras ouverts. Russe, anglais, peu lui importait, seule la pureté du sang et la droiture des idéaux l’intéressait. Lord Voldemort n'était pas un anglais, il était international !

La poupée l'interpella. Elle avait une porte fermée devant elle. Et sa baguette ne suffisait pas à l'ouvrir.

*Intéressant...*

"Tu as la chance du débutant, semble t-il..." sortit-il à sa partenaire. Il lança un "assurdiato" autour d'eux.

"C'est ce que tu aurais dû faire tout de suite avant de tenter quoi que ce soit. Tu imagines si tu avais déclenché une alarme ? Novice !"

Il tendit la baguette vers la serrure et invita la soi-disant novice à en faire autant.

"Attention à ne pas faire trop de dégâts non plus, gamine, on n'est pas censé se faire remarquer.A trois, on lance le sort. Un...deux...trois !"

Le sort frappa la serrure qui céda. La porte s'ouvrit...

Elle avait arrêté de relever ses remarques insultantes pour se consacrer uniquement à la mission qu'ils devaient accomplir. Ils avaient une porte à ouvrir, quelque chose de peut-être important à découvrir, et il n'était pas temps de se formaliser de ce genre d'infantillages.

Il y eu un petit craquement satisfaisant, et enfin la porte s'ouvrit devant eux, et soudain Bellatrix pouvait sentir son coeur palpiter dans sa poitrine. Elle se trouva ridicule d'ainsi presque redouter la simple ouverture d'une entrée, mais elle ne pouvait pas s'empêcher de ressentir ce "moment de suspense" quand elle ne savait pas ce qui l'attendait.

Elle s'était trompé, pour une fois. Parfois, les choses pouvaient être aussi simples que ce qu'elles paraissaient. Car l'objet de leur mission, la jeune femme dont le visage avait fait la une de la Gazette, se trouvait étendue là dans le seul lit qui composait la vaste pièce qui semblait déserte aux yeux scruteurs de Bellatrix.

Semblait seulement, car en effet, voilà que s'avançait vers eux une silhouette blanche aux allures presque fantômatiques, et la jeune femme en resta muette de stupeur un court instant. Mais après tout, à quoi s'attendait-elle ? Elle ne pouvait pas recevoir la jeune femme sur un plateau d'argent, sans avoir à rencontrer quelques difficultés, comme celle que représentait cette médicomage qui sortait soudain de l'obscurité, apparemment aussi surprise qu'eux.

Elle savait qu'ils avaient carte blanche pour découvrir où sa cachait la patiente, mais elle savait aussi que des meurtres dans l'enceinte même de l'hôpital seraient de plus mauvais effet. Mais cela ne signifiait pas qu'elle se contenterait de menaces verbales si des obstacles venaient à surgir sur son passage. Il y avait bien d'autres moyens que le sortilège de mort pour convaincre.

Mais elle n'aurait pas le temps d'être longtemps surprise, car déjà Bellatrix pointait sa baguette sur elle, et du coin de l'oeil, elle pouvait voir que Dolohov faisait de même.

Oh non, non, non, non. Elle n'allait pas lui laisser le plaisir de lancer le premier sort. Elle voulait l'humilier, un peu rien qu'un petit peu, lui qui ne cessait de se vanter d'être le meilleur dueliste. Lui qui ne cessait de se pavaner, de se rengorger. L'occasion était trop belle, elle ne pouvait que la saisir à pleine main.

« STUPEFIX ! »

Elle fut presque surprise de voir le médecin s'immobiliser et s'écrouler immédiatement, touché par le sort de la jeune femme. Et elle n'avait même riposté ? Décidément, la sécurité à Sainte-Mangouste était loin d'être effective. Elle ricana.

« UN ENFANT AURAIT PU LE FAIRE »

la porte s'ouvrit et ils se trouvèrent devant le but de leur recherche... et une médicomage. Aussitôt, Dolohov pointa sa baguette sur l'infortunée infirmière.

"Toi, tu pourras dire que tu n'as pas de chance." commença t-il. En bon méchant, il s'apprêta à faire un long monologue.

"Eh oui, tu ne t'attendais pas à recevoir de la visite. Avant de te torturer, je me demande si je ne vais pas te faire croire que je t'épargnerai. Mais si tu es gentille avec moi, peut-être que..."

Il fut interrompu par le stupefix de sa camarade. La médicomage se figea et tomba.

"Eh ! " ne put s'empêcher de s'exclamer le mangemort.

*Espèce de rabat-joie !*

Bellatrix Black semblait disposée à terminer leur mission en prenant le moins de risques possibles.

"Et le sortilège Doloris ? Et la peur qu'on est censé inspirer ? Et les traditions ? On se comporte comme de vulgaires kidnappeurs bien propres sur eux."

Dolohov avait horreur de passer pour un faible. Et il est clair que Bellatrix a immobilisé la jeune femme pour avoir le dernier mot. que fallait-il faire ? Achever la médicomage en lui lançant un sort de mort, comme ça, de sang-froid ? C'était très tentant mais Dolohov avait l'âme d'un duelliste, il voulait du répondant. Il n'avait donc pas le choix que d'accepter le fait que tout était déjà réglé.

*Je suis sûr qu'elle l'a fait exprès. J'espère qu'à la prochaine mission, j'aurais quelqu'un de plus bête, de moins ambitieux, de moins subtil et de plus lent... Un homme, quoi !*

Il s'approchait du lit de la jeune victime, qui s'était réveillée et qui avait l'air effrayée.

"Allez, debout !"

La victime ne bougea pas. Avait-elle trop peur pour bouger ? Ou n'avait-elle pas compris ce qu'on lui demandait ?

Sans ménagement, le mangemort lui attrapa le bras et la tira hors du lit. Aucune résistance, juste de la peur et de l'incompréhension dans les yeux de la jeune Rowena Peaks. Elle émit un ou deux sons désarticulés, comme si elle s’efforçait de parler une langue inconnue.

"Allez, on se tire."

Sortir de l’hôpital fut moins facile que d'entrer. il y eut plus de patrouilles dans les couloirs et il fallut se cacher, ce qui n'était pas évident avec une Peaks qui s'agitait et qui commençait à s'alarmer.

*C'est bien ma veine !*

c'est donc péniblement qu'ils réussirent à sortir de Sainte Mangouste. Cette fois, complètement paniquée, la victime commença à sérieusement se défendre. Un autre stupéfix et un wingardium pour la lever furent nécessaires. Dolohov aurait bien voulu passer Peaks à Bellatrix mais il ne voulait pas que le Maître s'imagine que c'était grâce à la jeune Black que la mission était une réussite. Il était le chef, il voulait récolter le maximum de lauriers.

Les deux mangemorts et leur otage transplanèrent après avoir envoyé le sort de Mordsmordre sur sainte-Mangouste et peu de temps après, les journaux changèrent leur une. Enlèvement à Sainte-Mangouste ! Voilà qui allait faire couler beaucoup d'encre et changer même une partie de la donne politique.

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