Tôt le matin, dans une tour isolait de Poudlard, Amadeus observait le parc qui était maintenant envahi depuis quelques semaines par une brume artificielle qui dissimulait le labyrinthe tenu secret des élèves grâce à des enchantements qu'aucun élèves étaient parvenus à détourner. De nombreux élèves avaient tenté leur chance, mais à chaque fois ils avaient dû rebrousser chemin pour une diverse raison. Pourtant, les rumeurs ne manquaient pas à propos de ce mystérieux labyrinthe... Certains disaient qu'ils avaient vu des trolls, d'autres expliquaient qu'ils y avaient de puissants gardes qui protégeaient un trésor.
Le jeune serpentard était resté distant et avait préféré apprendre de nouveaux sortilèges pouvant être utile durant l'épreuve; toujours caché des autres pour faire croire qu'il ne s'était pas du tout préparé. En vérité, Amadeus désirait impressionner l'arrogant Potter et lui faire comprendre qu'il était loin d'être le plus fort avec sa bande d'amis. Tel à son habitude Amadeus voulait se faire craindre.
Depuis qu'ils étaient coéquipiers, les deux jeunes se saluaient seulement de la tête lorsqu’ils se croisaient, sans sourire, sans parole...

Le serpentard se décolla de la vitre et décida d'aller se préparer en chambre. Il s'habilla d'une tenue dite "inflammable" qu'un de ses amis lui avait prêté pour l'occasion et mit des chaussures en cuir de dragon. Après être prêt, il se regarda dans le miroir et chercha la faille en lui qui lui permettait de se transformer en son animagus, cela avait la capacité de lui redonner confiance même s'il ne s'inquiétait pas de cette épreuve, parce qu'il savait très bien qu'il avait les moyens de gagner, il avait seulement peur de ne pas prendre les bonnes décisions au bon moment et de se décevoir lui même...

Dans les environs de dix heures, Amadeus se trouvait face à Madame Belacqua, à côté de son partenaire et le dos tourné en face de nombreux spectateurs curieux. Après un petit discours de l'organisatrice, le grand jeu pouvait commencer. Elle demanda à Potter et à Adamovitch de toucher un porte-loin et après quelques secondes les deux jeunes apparurent dans un couloir d'une seule issue. Dans le silence complet, ils commencèrent à marcher sans aucun mot, les deux coéquipiers avaient bel et bien l'impression qu'un mur les séparaient depuis qu'ils savaient qu'ils allaient concourir ensemble. Pourtant aucun des deux n'avaient eut déjà des ennuies avec l'autre...
Amadeus brisa le silence en décidant qu'il allait prendre les choses en main tel qu'il espérait faire. Il n'avait aucune envie d'être dirigé par un sixième année de gryffondor.

- Je ne crois pas que tu m'apprécie beaucoup et moi de même, mais on doit gagner et je compte sur toi pour pas nous mettre des bâtons dans les roues, dit-il sérieusement.

Quelques secondes après, les deux élèves se trouvèrent face à trois embranchements, tous partants à gauche. Tout au fond du premier, quelque chose s'agitait dans l'obscurité. Sans demandait l'avis de son coéquipier, Amadeus prit le couloir du milieu et se positionna légèrement devant Potter, baguette prête à toutes attaques :

- Soit toujours prêt à stupéfier et je serais toujours prêt à nous protéger, ensuite on improvisera..., dit-il d'une voix claire.

Puis il rajouta rapidement :

- Et puis sans commentaire, évitons de perdre notre temps à bavarder et restons concentré, dit-il sans même l'avoir regardé une fois.

Amadeus se sentait obligé de ne pas être exécrable avec Potter dû à son sang pur...

Après avoir établi quelques règles, Amadeus décida de prendre quelques précautions :

- Cave Inimicum...

Un périmètre invisible de taille moyenne s'installa autour d'eux, cela allait permettre à Amadeus d'être mis au courant si un ennemi pénétra dans ce périmètre sans qu'ils s'en aperçoivent.

Potter se demandait si c’était une bonne idée de s’être inscrit à ce jeu organisé par la prof de DCFM.

Non pas que le danger lui faisait peur, loin de là. Au contraire, il adorait ce frisson d’adrénaline, ce moment où sa vie ne tenait qu’à sa baguette et son sang-froid. Il était jeune, beau, presque immortel, et il aimait sentir qu’il était un vrai gryffon, affrontant le danger pour montrer qu’il vivait.

Oui, James Potter était une tête brûlée et un adolescent de gryffondor. Pléonasme.

Cependant, s’il aurait apprécié cette épreuve en compagnie de ses amis maraudeurs ou d’une jolie fille, il a eu la malchance de tomber sur ce qu’il détestait: un serpentard, donc un futur mangemort, en plus préfet de septième année. En théorie, son supérieur, donc.

*Jamais je n’obéirais à un crotale raciste !* Encore un pléonasme, pensait-il, car pour lui, tous les serpentards sont des fils de serviteurs du Grand Pâle. Adamovitch ne faisait pas exception, son père était même mort en tant que mangemort, abattu par des aurors. Le nom du mangemort abattu n’était pas paru dans la presse, c’était un secret absolu, donc tout Poudlard était au courant.

Sirius Black prouvait que les égarements des parents ne sont pas à mettre sur le dos des enfants, aussi Potter n’aurait jamais pensé qu’ Amadeus se destinait à être mangemort s’il avait été dans une autre maison que serpentard. Seulement voilà, il semblait évident pour le très manichéen gryffondor que son co-équipier du moment était de la graine de vipère.

Dans son intellect peu développé, stagnait tout de même une légère compassion pour l’adolescent de 17 ans qui a perdu son père. Lui-même s’inquiétait pour ses vieux parents, qui n’étaient pas au meilleur de leur forme. Cette considération seule l’empêchait d’envisager de s’attaquer à son co-équipier d’abord et aux pièges du labyrinthe ensuite.

L’heure approchait et le gryffon s’équipa en conséquence. Quelques objets qu’il pourra métamorphoser en cas de coup dur, par exemple. Quelques révisions de sortilèges, dont le très efficace « têtenbulle », qui l’a déjà sauvé des profondeurs du lac, il y a moins de deux mois de ça. Quelques plantes utiles… Pas de bézoard, ce genre d’antidote étant trop rare. Il ne négligea pas sa robe, et regretta qu’il ne puisse emporter sa tenue protectrice de quidditch. Des brassières capable de supporter la force d’un cognard lancé à pleine vitesse pouvaient être très redoutables, il décida donc de les porter tout de même. Mais pas de casque, ni de lunettes, ni de jambières… Pas de balai non plus, mais il l’avait posé près de sa fenêtre. Il lui suffirait d’un « accio »…

Arrivé dans le parc, il ne fut pas surpris de voir le labyrinthe avec ses haies de quatre mètres de hauteur. Lui et ses amis maraudeurs avaient suivi sa (rapide) construction. Il avait vu Adamovitch mais leurs échanges s’étaient résumés à des hochements de tête. Pas de plan, pas de travail d’équipe, rien de tout cela n’était envisageable avec le préfet des serpentards.

A environ dix heures, Potter et les autres candidats étaient à côté de la prof. Si Potter aimait beaucoup Pandora, il la maudissait en ce moment d’avoir choisi un tel duo. Pourquoi ne l’avait-elle pas mis avec Lily ? Enfin, ça aurait pu être pire : elle aurait pu le mettre avec Severus…

Miss Belacqua donna de petites explications, montra une cuillère. Les deux jeunes gens la touchèrent et se retrouvèrent dans le labyrinthe. Sans échanger un seul mot, et même sans se regarder, les deux co-équipiers avancèrent. Potter ne desserrait pas les dents, lui qui est d’ordinaire si bavard. Le préfet en chef finit par parler. Ce qu’il disait était sensé, mais la fin fit enrager le colérique gryffondor. Il ne laissa rien paraître néanmoins, même s’il pensa très fort que s’il avait un bâton, ce ne serait pas dans les roues qu’il lui mettrait mais dans un autre endroit moins recommandable… L’envie du vert-et-argent à gagner, dévoré par l’ambition de tout cobra venimeux, donnait une forte envie à James de tout faire pour perdre. Cette envie partit assez vite cependant, Potter était lui aussi un gagneur. Lui aussi voulait absolument gagner. Mais il se garda de le dire au serpentard.

Trois embranchements apparurent devant eux. Potter vit quelque chose remuer à gauche. Intrigué et prêt à se lancer dans l’action, il s’apprêta à y aller lorsqu’il vit ce vil et imbécile serpent s’engager dans la voie du milieu. Absolument pas ce que Potter aurait choisi, donc, du point de vue étriqué du gryffondor, forcément le mauvais choix. Les représentants de la maison verte ne font-ils pas tous de mauvais choix ?
Et le pire, c’est qu’il osait prendre les commandes et lui donner des conseils ! Le fait qu’il soit préfet en chef, et d’un an plus vieux que lui le légitimait complètement pour prendre ce type d’initiative mais ce n’était pas tout à fait l’avis du capitaine de Quidditch qui se repositionna à une stricte égalité avec le serpentard, le bousculant un peu au passage.

« Je lancerai le sort qu’il me plaira, selon la situation. Evite de te prendre pour le chef, Adamovitch. Quant à ta protection, on verra bien qui de nous deux en aura le plus besoin. »

Pas de commentaires ? Cela allait parfaitement à Potter, mai pas dans le sens ou Adamovitch l’entendait, bien sûr.

« Bien d’accord. Fais ton boulot, je ferai le mien, alors cesse de bavarder et de donner des ordres. »

Et sur ce, il se positionna légèrement devant Amadeus, prêt à l’action. Toutes ces péripéties dans la Forêt Interdite l’ont bien plus endurci que cet apprenti encapuchonné. Si quelque chose les attaque, il s’en sortira sans doute bien mieux sans l’aide de son soi-disant co-équipier !
L’insupportable Potter n’était néanmoins pas fou au point se séparer de lui et de ne pas être sur ses gardes. La prof de DCFM était assez tordue. Qui sait ce qu’elle leur a préparé ?

Amadeus n’avait pas voulu écouter ses «amis» et voulait laisser une chance à ce sang-pur de gryffondor, mais après avoir vadrouillé cinq minutes avec lui dans ce labyrinthe, il n’avait pas d’autres choix que de les croire : arrogant, sûr de lui et incorrigible.
Le serpentard avait rapidement essayé d’instaurer une certaine stratégie au sein de l’équipe qui formait avec le gryffon, sans attendre Potter avait répliqué qu’il n’avait pas besoin de son aide pour se défendre et se battre et pour en rajouter un peu il le dépassa en le bousculant légèrement tout en lui faisant comprendre qu’il ne voulait pas de lui comme chef.
Le désespéré vert et argent d’être tombé avec un stupide garçon le prévient tout de même :

- N’oublie pas que nous sommes forcés à former une équipe et cela serait étonnant qu’on puisse arriver à bout de ce labyrinthe sans l’aide de son… co-équipier, dit-il en maitrisant sa colère de ne pas se faire respecter correctement par un sixième année.

Amadeus eut plein de haine pour le jeune gryffondor qui ne faisait aucun effort. En premier, il ne voulait pas de lui comme chef de groupe, lui, plus âgé, plus qualifié et persuadé d’être un chef dans l’âme. De plus n’avait-il pas lui aussi une folle envie de gagner ? Lui pour sa popularité qui l'obsédait, Amadeus pour le gain et le respect qu’il gagnerait. Le préfet préféra garder ce puissant argument pour plus tard, si James décidait à continuer à faire sa petite crise.

Durant cette minute de mise au point, les deux jeunes avaient dû tourner à droite, faute de choix. Après avoir marché quelques secondes dans le silence du labyrinthe, ils arrivèrent devant des homards gris clair et tachetés de points vert foncé. Amadeus connaissait très bien cette espèce, tout simplement parce qu’on l’étudiait en troisième année et parce qu’il avait fait une bonne farce en quatrième année en compagnie de Rodolphus sur un sang-de-bourbe de poufsouffle. Le serpentard savait qu’il ne fallait surtout pas se faire mordre au risque de devenir malchanceux durant une courte période.
Sans dire à Potter qui se trouvait maintenant à côté de lui ce qu’il savait de ces homards, car il était persuadé qu’il les connaissait lui aussi, Amadeus fit un sortilège informulé facilement devinable : c’était Immobilus. Les homards restèrent comme prévus sur place, dans l’incapacité de bouger. Adamovitch marcha soigneusement entre eux et patienta de l’autre côté que son « co-équipier » fit de même. Les deux jeunes maintenant séparés par les homards immobilisés se regardèrent droit dans les yeux.

- Vas-y passes ! Je les maintiens. Ne perdons pas de temps à ces épreuves niveau première année, dit-il d’une voix énervée.

Après quelques secondes sans aucun mouvement de son partenaire, le serpentard comprit qu’il n’avait pas confiance et qu’il passerait par ses propres moyens. Le jeune homme soupira et baissa sa baguette ce qui délivra les homards qui recommencèrent à bouger paresseusement.

- Réfléchis, en plus d’avoir un stupide co-équipier je n’ai pas envie qu’il soit malchanceux ! dit-il prêt à se protéger au cas où si Potter s’énervait savant très bien qu’un duel se déclenchait vite.

Le temps passa et rien se produisit, Amadeus pensa que Potter était peut-être assez intelligent pour ne pas l’attaquer dans labyrinthe.
Le vert et argent toujours sur ses gardes se retourna vers la suite du labyrinthe et dit :

- Je t’attends au prochain embranchement, je n’ai pas envie d’attendre que Mr. Potter se décide à passer, dit-il dos tourné au gryffondor.

Et puis il rajouta :

- Évites de les tuer, ils peuvent toujours servir.

Amadeus avait eu pour idée que certaines créatures n’étaient pas là pour les nuire, mais pour les aider contre d’autres. C’était exactement ce genre de créature pensa t-il, pour la simple et bonne raison qu’elles étaient bien trop facile à passer.

Le serpentard patienta à l’embranchement quelques secondes et Potter qui arrivait, prit le chemin de gauche sans prendre l’avis du serpentard, de la même manière qu’Amadeus avait fait auparavant. Pour éviter les noises, le vert et argent le suivit sans discuter, mais au prochain, il serait plus rapide et il choisirait.

Encore une fois, ce que disait Adamovitch était frappé du sceau du bon sens. Forcés à former une équipe ? oui, et c'est bien ce qui révulsait le rouge-et-or. Encore une fois, il maudit Belacqua et ses idées pourries de mélanger les maisons.
Quoique, avec une serdaigle ou une poufsouffle, il n'aurait pas dit non... Mais avec un serpentard !!

Effectivement, aucun d'entre eux ne peut espérer s'en sortir (et encore moins gagner) seul. Mais Potter était en crise d'adolescence aka "je fais ce que je veux d'abord, même pas peur".
Leur première épreuve consista en quelques homards de 30 cm...

*Mais elle se fout carrément de nous, là !*

Ces homards soi-disant attiraient la malchance. S'il y a bien quelque chose que Potter détestait, c'étaient les superstitions. Attirer la chance ou la malchance était impossible puisque pour lui, cela n'existait pas. Le hasard, oui. Les coïncidences, oui. L'adresse ou la maladresse, oui. Mais attirer le malheur parce qu'on était pincé, c'était profondément ridicule. De la part de sorciers qui possédaient beaucoup de chats noirs ou de hiboux- alors que ces animaux étaient censés porter malheur chez les moldus aux croyances stupides- c'était quasi-révoltant.

*Bref, tout ce qu'on risque, c'est de se faire pincer la robe par des pinces de quelques centimètres... ce n'est pas possible, il y a un piège! Ils vont tous grandir d'un coup, ils vont se transformer en quelque chose, l'un d'entre eux est un Portoloin qui nous envoie en Chine, je ne sais pas, n'importe quoi !*

Le serpentard avait levé sa baguette et les crustacés devinrent immobiles.

*Et en plus, ils n'ont aucun repousse-sorts ! Mais c'est une grosse plaisanterie !*

Comble de l'humiliation que le serpentard avait envie de faire subir au très objectif gryffondor, il l'invita à passer après lui, pendant qu'il maintenait le sort

*Il me prend pour une fille, ou quoi ?*

Potter décida de lui renvoyer l'ascenseur.

"Désolé, jamais le premier soir. Passe devant, mon chevalier servant. Ta bien-aimée te rejoindra plus tard, par ses propres moyens."

*Et de toute façon, si tu espères que je m'exposerai à tes sorts perfides de bébé-mangemort, tu peux toujours courir !*

Le préfet émit le voeu de ne pas avoir un co-équipier malchanceux... Potter lui répondit du tac au tac:
"Parce que tu estimes qu'en ce moment on a de la chance ? Tu trouves qu'on a de la chance d'être ensemble ? Si on est pincés, il arrivera quoi ? J'aurai deux serpentards à la place d'un ? Crois en ses stupidités si ça te chante. Pour moi, ce ne sont que des crustacés ordinaires que je ferai bouillir dans une marmite si j'avais du temps devant moi."

Du coup, le serpentard se décida à avancer pour ne pas attendre "monsieur Potter", en lui demandant de ne pas les tuer.

"Tu as plus de considération pour des crustacés que pour des êtres humains, alors, vu la mentalité de ton futur maître. Ne t'inquiète pas, je sais bien que pour manger du homard, il faut le plonger dans la marmite vivant."

Histoire de bien montrer son courage face à ce stupide serpentard, Potter décida de passer... sans aucun sort. Épreuve d'adresse. Il sautilla entre chaque crustacé en prenant bien soin de ne pas en écraser. il ne craignait pas trop d'être pincé, mais plutôt de leur faire mal.

Une fois passé, il regarda d'un air de défi le vert-et-argent, l'air de dire "tu vois, je n'ai pas eu besoin de sort, moi, pauvre lâche". Un embranchement. Il s'engagea résolument vers la gauche, encore une fois en bonne tête-à-claques, pour montrer qu'il n'obéissait pas à son co-équipier mais qu'il se considérait comme son égal, voire au-dessus. Il lui tournait le dos, mais ça aussi, c'était pour montrer son courage.
*S'il veut m'attaquer, qu'il y vienne !*

Les deux jeunes se retrouvèrent côte à côte en avançant, espacés d’un bon mètre, dans le couloir que James avait choisi. Ils étaient redevenus silencieux et concentrés ; tous deux désespérés d’être tombés ensemble et en se demandant si une confrontation n’aurait pas lieu avant la fin du jeu à cause de leurs impulsivités et de leurs mauvaises ententes. Le vert et argent était loin d’être effrayé par un duel, surtout contre un sixième année, de plus sa prochaine vie risquait d’en être rempli.
Amadeus aurait tellement préféré être à la place de Rogue et avoir comme partenaire la préfète de serdaigle : Kyana Walker avec qui il avait fait la connaissance grâce à l’affaire Marion MacDougal et qui depuis un certain temps, le serpentard cherchait à avoir plus d’affinité avec la serdaigle malgré son sang mêlé.

Les deux élèves durent rapidement tourner à gauche et ils s’engagèrent dans un long couloir. Ils purent très vite entendre un cliquetis inquiétant, mais les deux jeunes ne pouvaient pas mettre une image à ce son stressant sûrement encore trop loin du danger qui se cachait dans la pénombre. Amadeus ralentit son pas d’instinct, déjà prêt à se défendre tout en se demandant s’il ne serait pas plus intelligent de retourner en arrière. A quoi bon se mettre en danger quand on peut le contourner ? se disait-il, mais il fut assez de bon sens pour ne pas proposer son idée à son co-équipier et d’éviter de passer pour quelqu’un de peureux (même si d’après lui c’était de la ruse).

- Lumos.

La lumière leur permit de découvrir de nombreuses gigantesques pattes velues frémissantes à quelques mètres d’eux. D’un geste, le préfet éleva sa baguette et ils découvrirent leur obstacle. C’était une immense araignée d’environ deux mètres cinquante, qui les observait d’un regard excité avec ses nombreuses paires d’yeux. Amadeus étudia vite la situation et ne désirant plus mettre un esprit d’équipe avec son coéquipier tant qu’il pouvait s’en sortir seul, il lui dit rapidement :

- Va à droite, je vais à gauche de ça, dit-il en désignant d’un regard bref l’araignée, et débrouilles-toi pour passer. On prend ensuite le chemin qui est en face, dit-il en cachant sa peur.

Le serpentard s’élança du côté gauche sans attendre une réponse du gryffondor pour éviter toute discussion à propos de son plan, de toute façon il était persuadé que le rouge et or préférait se débrouiller lui aussi seul. De plus cela permettrait de voir qui se débrouillerait le mieux ; un esprit de compétition se mettait en place au sein de leur équipe.

Après quelques secondes de réflexion et voulant éviter de s’approcher des pattes noires de l’araignée qui l’effrayait, il décida d’utiliser le sort Ascenscio qui lui permit de faire un bond par-dessus les pattes de l’aranéide. Il se rattrapa de l’autre côté de justesse grâce au mur du labyrinthe. Ensuite il recula de plusieurs pas pour se mettre en sécurité et voulant rendre le danger nul, il prononça très clairement :

- Incarcerem !

Potter était assez fier de son adresse. Seul un crustacé a réussi à le pincer, mais il put s'en débarasser facilement.

*C'est vraiment une épreuve pourrie !*

Les deux soi-disant co-équipiers avancaient en silence, côte à côte. Au moins le vert-et-argent ne parlait plus de coopération ni d'entraide, la bêtise bornée du gryffondor ayant dû le sidérer.

Un cliquetis inquiétant se fit entendre... La baguette à la main, le gryffondor ralentit le pas. la deuxième épreuve *première, il faudrait dire!* allait commencer. Adamovitch ralentit également et tous deux se mirent à chercher d'où pouvait provenir ce bruit.

*Ca me dit quelque chose...*

Le serpentard alluma sa baguette. Potter en fit autant, regrettant de ne pas l'avoir fait en premier.

De grosses pattes noires et velues... des cliquetis... Ca y est, James se souvenait! Il en avait malheureusement croisé dans la Forêt Interdite avec ses amis maraudeurs.

"Une acromantule !"

La vilaine bête en question paraissait excitée, et ça se comprenait: de la chair fraîche à sa portée, toute tendre...

Amadeus voulut passer du côté gauche en lui disant de se débrouiller pour passer.

"Surtout pas! Si on passe, on l'aura derrière nous et elle sera plus dangereuse encore. Il faut l'affronter, pas la fuir !"

Trop tard, le serpentard s'est élancé du côté gauche sans attendre la réponse du gryffondor.

"Crétin !"

Potter leva sa baguette pour sauver la vie du vert-et-argent qui allait fatalement se faire attraper par les fils de la toile que l'acromantule avait dû tisser derrière elle. Ensuite, l'araignée n'aurait plus qu'à cueillir sa proie...

Il vit le serpentard jeter un sort pour prendre de la hauteur et jeter un "incarcerem". Malheureusement, cela n'atteint pas l'araignée qui avait décidé d'ignorer complètement le serpentard pour se précipiter vers le gryffondor !

*Il fait confiance en sa toile pour faire prisonnier cet imbécile de futur mangemort ! Surtout s'il court dans le noir, sans rallumer sa baguette. Ou alors, il me trouve très appétissant...*

Potter jeta un "stupéfix" et un "reducto" de manière habituelle, sûr de son adresse; mais de façon incompréhensible, il rata sa grande cible.

"C'est quoi ce bor.."

Il dut prendre ses jambes à son cou, poursuivi par l'acromantule.

"Reducto !" "Wingardium!" "Stupéfix !"

Aucun de ces sorts n'atteignit sa cible. L'animal mesurait pourtant au moins deux mètres cinquante!
"Mais comment je peux être aussi maladroit! Stupefix ! Incarcerem ! Reducto !"

Cette fois, Potter commençait à paniquer. Aucun de ces sorts n'atteignait la dangereuse créature, et Potter allait être acculé au mur végétal du labyrinthe. L'acrmatule jeta un fil de toile, parfaitement évitable en temps normal, mais qui atteignit pourtant le garçon à la jambe droite et le fit tomber. Plein de poussière et avec un goût de sang dans la bouche, il vit la grosse créature s'approcher lentement, fière d'avoir gagné.

"Arrête !" ordonna le pauvre adolescent en brandissant sa baguette. "Je sais que tu peux me comprendre, et même parler. Tu sais le danger que nous, sorciers, représentons pour ton espèce. Tu n'as pas la moindre chance, alors abandonne! Sinon, je devrais passer à des sorts mortels."

Le bluff allait-il fonctionner ? Manifestement pas, car si l'araignée s'était immobilisée, elle agitait ses grosses mandibules en regardant le garçon délicieusement. Une proie si juteuse... Elle ne prit pas la peine de lui répondre d'ailleurs; elle avançait plus lentement encore, savourant le moment où elle allait se jeter sur l'humain. Il paraît qu'ils ont très bon goût...

"Protego" lança le garçon en désespoir de cause. Inexplicablement encore, le sort de protection se manifesta sur un des homards, pas très loin...

*Non, ce n'est pas possible! je ne vais pas mourir aussi bêtement !*

Demander de l'aide ? Renoncer ? Ce n'était pas envisageable pour l'adolescent. Pourtant il allait bien devoir déclencher les lumières rouges; mais même s'il le faisait, il aurait tout le temps d'avoir la tête dévorée avant que Belacqua rapplique.

Si Amadeus ne s'était pas précipité dans la toile d'araignée et s'il n'avait pas fait demi-tour, c'en était fini de l'imprudent et malchanceux gryffondor.

Pour la plus grande joie d’Amadeus, l’araignée l’ignora totalement lorsqu’il sauta par-dessus elle à en croire que l’aranéide ne l’avait même pas vu passer. James, lui, était loin d’avoir passé l’obstacle aussi facilement que le talentueux serpentard pour la simple raison que l’acromentule avait des yeux que pour lui. Par sa plus grande bonté, Amadeus voulut aider son co-équipier non méritant en lançant un incarcerem qui immobilisa l’araignée quelques secondes et qui permit de donner quelques instants de répit au gryffondor… qui n’en fit pas bon usage !

Après que l’acromentule se délivra de ses liens et qu’elle commença à s’approcher dangereusement du rouge et or, ce dernier n’essayait même pas de maitriser la bête, il préféra lancer des maléfices entre les pattes velues de l’aranéide qui se dirigèrent tous droit vers Amadeus. Le pro-mangemort étonnait de l’attaque inattendue de son partenaire envers lui, esquiva son stupéfix et son reducto de justesse en se jetant parterre. Après le coup de traitre tenté par Potter pour surprendre Adamovitch, ce dernier voyait rouge et n’avait qu’une seule envie : se venger de cette attaque inapproprié pour le moment, c’était le moins qu’on puisse dire. Sans même prendre le temps de se relever, Amadeus lança un protego de crainte que le dangereux gryffondor continua ses attaques contre lui, mais le couloir était déjà redevenu silencieux…

Le jeune homme se releva plein de haine, prêt à retourner sur ses pas pour retrouver son soi-disant co-équipier qui avait sûrement dû fuir après en avoir terminé avec l’acromentule si ce n’était pas elle qui l’avait terminé. Non ce n’était pas possible, il aurait déjà été disqualifié si Potter avait perdu contre l’hideuse araignée. Ils devaient gagner à deux, c’était la règle.

Amadeus ralluma sa baguette et marcha sur ses pas lentement prêt à se défendre, tout en réfléchissant de quelle manière se vengerait-il de Potter.
Après une petite minute, le serpentard entendit le même cliquetis, encore plus excité qu’avant. D’un regard, il découvrit l’acromentule à quelques centimètres de James qui se trouvait allongé entre le mur et cette dernière. En plus d’avoir essayé de l’attaquer, il n’avait même pas réussi à maitriser la créature. Décidément son partenaire était un boulet.

Le serpentard aurait été curieux de voir comment l’aranéide allait s’y prendre pour arracher la tête du lâche gryffondor, mais cela voulait dire pas de vengeance et surtout être disqualifié du jeu ! Avec une légère amertume de devoir sauver celui qui avait voulu le stupéfiait quelques minutes auparavant, il dit :

- Aragna Exumaï !

L’araignée fut expulsée et se retrouva au milieu des homards qui durent certainement la mordre. Puis sans hésiter il prononça toujours sur l’aranéide :

- Locomotor Mortis !

Puis sans attendre de voir si son sortilège avait correctement fonctionné, il «aida» d’une façon peu conventionnelle à relever Potter et se mit à courir dans le couloir déjà parcouru trois fois en tirant Potter derrière lui. Il voulait seulement mettre le plus de distance entre l’acromentule et eux. Puis le serpentard s’arrêta soudainement dans le couloir, poussa brusquement le rouge et or contre un mur et le menaça de sa baguette au niveau de son front.

- Tu essayes encore une fois de m’attaquer par surprise, j’explose ta cervelle de boursouf ! Crétin ! Déjà que tu n’arrives pas à maitriser une acromentule, n’espère même pas m’avoir, dit-il d’un ton à en faire peur.

Après avoir fait ce bref intermède, Amadeus le prit par l’épaule et le poussa dans le chemin qui se trouvait en face tout en se jurant qu’il s’occuperait de lui après ce « jeu ».

L'acromentule devait déjà penser « le repas est servi! » , il avait commencé à ouvrir lentement ses grosses mandibules malgré la baguette de Potter qui se demandait comment il allait pouvoir s'en sortir, lorsque brusquement, un sort jaillit et propulsa l'araignée géante en plein milieu des homards.

*Qu'est-ce que..? *
L'adolescent ouvrit de grands yeux étonnés. L'araignée se faisait pincer par les crustacés, vexés de s'être fait à moitié écrasés. L'acromentule n'avait pas dit son dernier mot, elle s'était redressée et, maladroitement, se re-dirigeait vers les deux garçons.

Deux ? Oui, puisque, debout et droit devant un Potter par terre et incrédule, se tenait l'héroïque Adamovitch, la baguette levée, indifférent à la légère brise lui faisant bouger sa cape et ses cheveux, comme au ralenti.

*Je suis en train de cauchemarder, c'est ça ? *pensa le rouge-et-or. *Je ne suis pas en train de me faire sauver la vie par un serpentard que j'ai ouvertement méprisé il n'y a pas cinq minutes ? Il n'a tout de même pas réussi en un coup ce que je n'ai pas réussi en dix ? *

Comme pour répondre à sa question, une petite douleur au mollet se réveilla alors qu'il se redressait péniblement. Le coup de pince du homard ?

*Noooon. Je ne peux pas croire que c'est à cause de cette pince que tout cela m'est arrivé et que cet apprenti-mangemort passe pour un héros et moi pour la pauvre victime... *

Devant la progression de l'acromentule, le vert-et-argent lui lança un nouveau sort, releva brusquement Potter et tira son partenaire boiteux derrière lui. Arrivé à bonne distance de tous ces pièges, le serpentard plaqua l'encombrant gryffondor contre un mur et le menaça.

*Comment ça, une attaque par surprise ? *

« Euh... tu ne vas pas me croire, mais... je visais l'araignée. » déclara Potter.

*En gros, je reconnais que moi, capitaine poursuiveur de Quidditch, j'ai raté un éléphant dans un couloir... et plusieurs fois. *

Pas crédible du tout, mais c'était pourtant la vérité. Le préfet le prit par l'épaule et le poussa dans le chemin en face, négligeant le chemin à gauche -que Potter aurait pourtant pris. Mais après la poussée du serpentard, Potter s'écroula et se tint le haut du pied où il s'était fait pincer.

« Euh... je crois... que je me suis tordu la cheville. » reconnut-il, terminant d'être un boulet complet.

Il avait parfaitement honte de lui. Il était censé être un excellent élève, un pro de la métamorphose, en excellente condition physique, et il avait l'impression d'être une affreuse gêne pour le préfet de serpentard. Comment avait-il pu en arriver là ? Il lui devait même la vie !

Il tenta tout de même d'avancer, en boîtant. Plus qu'à espérer que cette foulure parte vite et ne soit pas trop grave ! Complètement décontenancé et se sentant affreusement malchanceux, Potter se promit d'éviter désormais les homards comme la peste ! Cette petite épreuve qu'il méprisait a t-elle été la cause de tous ces ennuis actuels ? Il commençait à le croire.

Quelle épreuve allaient-ils affronter maintenant ? Le gryffondor espéra vivement qu'il aura perdu cette malchance et qu'il allait pouvoir se rattraper.

Lorsqu’Amadeus poussa violement James contre un des murs du labyrinthe pour le menacer, ce dernier trouva l’excuse la plus nulle que n’avait jamais entendu le préfet, il affirmait viser l’araignée et non pas le serpentard. Amadeus crut qu’il allait le frapper, mais se retint préférant d’abord atteindre la fin du « jeu ». Pour le clou du spectacle, Potter s’écroula après qu’Adamovitch le bouscula pour la suite du labyrinthe. Sur le moment, le vert et argent supposa qu’il c’était évanoui, mais il entendit la voix du rouge et or lui dire qu’il c’était tordu la cheville. Amadeus connaissait un sortilège très efficace pour ce genre de petit problème, mais lorsqu’il aperçut James boiter en serrant les dents, il se ravisa pensant que cette gêne pourrait lui sauver la vie s’il devait fuir un monstre. De toute manière le serpentard avait déjà suffisamment sauvé le gryffondor pour le moment.

Les deux jeunes tournèrent rapidement à droite et virent une flaque de sang séché à quelques mètres d’eux. Sans concerter son coéquipier blessé, Amadeus s’agenouilla à côté de la flaque, baguette à la main, pour l’examiner de plus prêt. Avant même d’avoir eu le temps de faire autre chose, le serpentard fut plaqué brusquement au sol et laissa échapper un petit cri de surprise. C’étaient des petites créatures équipaient d’un gourdin qui arrivaient par dizaines. Il eut seulement le temps de lancer un expulso sur une des bestioles qui alla s’écraser douloureusement dans la flaque séché, avant de se faire frapper énergétiquement par les gourdins des créatures. Amadeus tenait solidement sa baguette tout en se débattant vigoureusement contre ses adversaires. Il arriva à en écraser plusieurs et même à en amputer un en lui mordant plusieurs de ses doigts de pied. Le sang de la bestiole coula à flot sur son corps et rentra même dans sa bouche. Amadeus crut qu’il allait vomir, mais il avait la bouche tellement pâteuse qu’il ne réussis pas.
Le corps abasourdi et ne pouvant plus rien faire étant cloué au sol, Amadeus tenta de regarder derrière lui pour voir si James s'en sortait mieux, mais un des « lutins » le gêna et il ne réussit pas à voir son co-équipier.
Le serpentard aurait pu lancer la gerbe, mais sa fierté était trop grande pour y consentir. Pendant quelques instants, il pensa se transformer en husky sibérien ce qui lui permettrait de se relever promptement et massacrer toutes les bestioles à coup de griffes et de crocs, mais devant Potter cela était trop imprudent et il était possible qu’on les surveillait en permanence au cas où si cela dérapait vraiment.

Plusieurs fois le serpentard tenta de se relever, mais à chaque tentative, les coups se faisaient plus forts et il retombait par terre encore plus lourdement. Il c’était donc mis en position fœtal à côté du mur pour se protéger et il se cognait volontairement contre ce-dernier pour tenter de broyer quelques-unes des bestioles, incapable de se battre à la baguette comme un vrai sorcier.

Amadeus marchait droit devant. Boitant, grimaçant, le gryffondor suivait tant bien que mal le préfet en chef. le prétentieux garçon n’éprouvait que très rarement un sentiment de honte. Pourtant, il le ressentait en ce moment.
*Je suis le plus pitoyable et le plus gênant de tous ! Même Peter se débrouillerait mieux que moi. Si on gagne, ce ne sera pas du tout grâce à moi, il faut être réaliste. Jamais je n’aurais imaginé que le labyrinthe se passerait comme ça…*

Potter s’imaginait, au début de l’épreuve, gagner haut la main, seul, devant l’admiration des gryffondors et le grincement des dents des serpentards ; il se voyait déjà en haut de l’affiche. En dix fois plus grand que n’importe qui, son nom s’étalerait. Cruelle désillusion.
Il vit son sauveur s’arrêter et s’agenouiller pour observer quelque chose au sol. Cela permit au jeune garçon de se rapprocher un peu de l’animagus vert et argent, mais il dut s’arrêter bien vite : d’étranges lutins aux chapeaux noirs armés de gourdins, surgissaient par dizaines.
Surpris, il eut le temps de voir son partenaire se défendre furieusement avant d’être lui-même agressé par les créatures. Korrigans ? Lutins belges bleus ? Cousins de gnomes organisés et intelligents ? Il n’eut pas le temps de se poser la question que les gourdins le frappaient et qu’il se retrouva vite à terre à son tour. Au sol, groggy, la jambe fragilisée, l’adolescent reçut de multiples coups qui l’étourdissaient.
*Ma baguette… Ma baguette !*Atteindre sa poche était une gageure : les lutins au chapeau noir ne lui laissaient aucun répit. Même si il voulait tirer le signal d’alarme, il ne le pouvait pas.
*Lorsque les cognards t’atteignent, ne fais pas comme si rien n’était arrivé mais dis toi que tu peux encaisser beaucoup, beaucoup plus fort.*
Roderick Plumpton. Le meilleur joueur de quidditch que la Terre n’ait jamais porté. L’homme qui attrapa le vif d’Or en trois secondes et demie, il y a 56 ans de cela. Une légende. Un symbole.
*Etre un bon joueur de quidditch, ce n’est ni marquer des buts, ni attraper le vif d’Or. Un bon joueur, c’est celui qui connait des hauts et des bas, qui se fait cogner, qui souffre, mais qui continue toujours à avancer.*

Plumpton. Le courage à l’état pur. Un ancien Poufsouffle pourtant. Il lui semblait, en l’état de semi-inconscience qu’il était, que le champion lui soufflait : *Debout. Debout !*
Au départ en position fœtale et sans mouvement, le joueur de quidditch prit appui sur ses pieds et se redressa, le visage en sang. Les lutins s’étaient un peu désintéressés de lui pour aller affronter le seul des deux qui se défendait encore : Adamovitch. Ils furent donc un peu surpris de voir leur victime redressée, les regarder, cracher du sang et leur déclarer : « Vous frappez comme des bébés. C’est tout ce dont vous êtes capables ? »Avaient-ils compris ? Toujours est-il qu’ils se précipitèrent de nouveau vers le garçon, qui avait pu sortir sa baguette.
Un « Protego » en fit valser quelques uns mais cela ne put que les ralentir. Un sort de chauve-Furie mit hors d’état de nuire quelques autres, ainsi que les sorts d’entrave, mais cela ne fit que les ralentir.
Il existait un sort qui pouvait les faire fuir tout. Un sort qu’il venait à peine d’apprendre grâce au professeur qui avait organisé ce labyrinthe. Etait-ce volontaire ? Etait-ce une façon de mettre en pratique ce qu’ils avaient appris. Probablement.
Déterminé, Potter se concentra avec le sérieux dont il était capable en cas de gros problème. Il avait mal partout, il saignait, sa cheville le faisait souffrir et il n’avait que quelques secondes pour réussir ce sort. Une chance, pas plus. Il se concentra… ses amis maraudeurs… sa première année à Poudlard… une chevelure rousse et des yeux troublés qui le regardaient curieusement dans la salle commune avant de manger silencieusement à côté de lui, face à face. Lily…
« Spero Patronum ! »
Une bulle argentée gonfla, mais Potter ne douta pas un instant de sa réussite. Heureusement, car le doute détruirait le sort. Un cerf argenté se forma, il se précipita de suite vers les lutins et fit mine de les ratisser à l’aide de ses grands andouillers. Lumineux, majestueux, il se précipita vers ceux qui s’acharnaient sur Adamovitch. Surpris, affolés devant cette apparition fantomatique qui se révélait insensible à leurs coups de gourdins désespérés, les agresseurs se dispersèrent momentanément, laissant un peu de répit au préfet en chef. Le cerf revint en trottinant vers son créateur. Sensation étrange, James avait l’impression de se regarder soi-même.
Il boitillait vers son partenaire. Curieusement, sa cheville lui faisait moins mal, mais tout le reste de corps n’était que courbatures. Il tendit la main au serpentard pour l’aider à se redresser. Rare moment pour lui, aider un serpentard !

*Pas si rare, j’ai fait pire, une fois, en cinquième année…*

« Ne nous attardons pas ici. Partons. Tu n’as rien de cassé ? » lui demanda t-il.
Le cerf disparaîtrait bientôt, l’adolescent ne maîtrisait pas totalement ce sort et il savait que les minutes étaient comptés. Les lutins au chapeau noir avaient perdu une bataille mais le gryffondor ne doutait pas qu’ils étaient à côté, les observant, prêts à finir leur travail dès que le cerf argenté disparaitrait... ou qu'ils s'apercevraient très vite que l'apparition fantomatique ne pouvait les toucher et encore moins les blesser.
Ils avancèrent donc vers la suite du labyrinthe, en bien mauvais état, le cerf allant bientôt disparaître. Les lutins auraient-ils peur du cerf ? Allaient-ils attendre qu'il disparaisse ? ou allaient-ils les attaquer de nouveau ?